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Initiative - Page 206

  • Autopartage: à Bordeaux, Autocool devient Citiz

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    "Avec Citiz, j'ai une voiture sans avoir besoin de voiture" Photo Citiz

    Ca y est, c'est fait ! Aujourd'hui, la société coopérative d'autopartage bordelaise AutoCool fait le grand saut et devient "Citiz". Elle en profite aussi pour lancer des voitures hybrides. Entre autres. Une façon pour AutoCool de se préparer à accueillir l'arrivée de la concurrence, les voitures électriques de Bolloré en libre service? Peut-être, mais pas seulement.

    citiz alsace.jpgCitiz, késaco ?

    Citiz, c'est un nouveau nom, un nouveau logo, de nouvelles couleurs et, surtout, de nouveaux outils informatiques dont une appli smartphone nationale qui permet aux utilisateurs d'avoir accès à tous les sites d'autopartage Citiz de France. Né il y a 10 ans,  France AutoPartage, le premier réseau national de voitures partagées, a lancé sa nouvelle marque nationale le 17 septembre dernier,  à l'occasion de la semaine de la mobilité. Avec 15.000 utilisateurs pour seize structures présentes dans plus de cinquante villes -dont Bordeaux avec AutoCool-  France AutoPartage est devenu Citiz pour mieux identifier son réseau. En prenant le même nom, les différentes sociétés vont améliorer leur visibilité et renforcer leur stratégie commune de développement. Avec un seul et unique objectif : faciliter l'accès à l’autopartage à ses abonnés dans toutes les villes du réseau Citiz.

    Qu'est-ce que ça change?

    Pour les abonnés d'AutoCool, passer  à Citiz, c'est que du bonheur ! L'évolution est transparente : leur contrat et les modalités d'accès au service restent inchangés. "Concrètement, cela leur permettra surtout d’avoir accès aux 51 voitures de la CUB mais aussi aux 800 véhicules disponibles dans le réseau en France", explique Nicolas Guenro, le directeur. Cool.

    yaris toyota.jpeg10 voitures 100% électriques en 2014

    Ce changement de nom s’accompagne aussi à Bordeaux d’une évolution technologique. La société de Nicolas Guenro le préparait depuis deux ans : elle vient d’acquérir deux véhicules hybrides qui fonctionnent à l’électricité en ville. Deux Toyota Hybrides attendent désormais les abonnés aux stations Quinconces et Pey Berland, en remplacement de deux Peugeot 206+. Classe. Elle prévoit en outre de se doter pour avril 2014, en partenariat avec lAdeme (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), de 10 voitures 100% électriques.

    nicolas guenro portrait.jpgEt cette arrivée des BlueCub dans l'agglo bordelaise?

    Les écolos bordelais ne sauraient l'oublier: les BlueCub d'Autolib sont attendues pour janvier 2014 dans la capitale de l'Aquitaine. Leur emprise dans l'espace public va se traduire dans un premier temps par l'arrivée de 90 voitures supplémentaires, réparties sur 49 emplacements équipées de bornes électriques. Alors, inquiet, Nicolas Guenro ? Définitivement non. Pour lui, ce système est "différent et complémentaire" de celui des véhicules proposés par AutoCool. Pardon, Citiz.  "L'autopartage fonctionne en boucle : le véhicule Citiz est rendu dans la station de départ, à la différence d'Autolib, qui propose des véhicules en libre service. Les BlueCub fonctionnent en trace directe et pourront être rendues dans une autre station que la station de départ", explique-t-il. Un peu comme un VCub, donc, mais en bien plus encombrant.

    Les bons plans de Citiz

    "Les BlueCub ne seront utilisées pour des trajets intra-urbains de 5 km en moyenne, alors que les Citiz servent surtout pour des activités de loisirs (week-end, sorties le soir et balade à l’océan) ou bien pour faire des courses", précise Nicolas Guenro, qui observe qu'à Paris, les Autolib en libre service n’ont pas tué les voitures en autopartage. Et il trouve bien d'autres attraits à Citiz : l’abonnement peut être couplé avec l’abonnement aux transports en commun bordelais, Tbc, avec une remise de 20% à la clé. Ce que ne permettront pas les BlueCub, du moins dans un premier temps. Enfin, Citiz, qui poursuit son implantation, vient de rajouter une nouvelle station à Bordeaux rive droite, devant l'écoquartier Darwin de la caserne Niel. Cerise sur le gâteau : Nicolas Guenro pense même bénéficier des retombées de la grosse campagne de promotion de l’autopartage qui va accompagner le lancement des voitures électriques en libre-service.

     "L'auto-partagée remplace l'auto-possédée"

    Nicolas Guenro y croit dur comme fer: "L'autopartage vise à réduire la part de la voiture en ville, pour  parvenir à 9 voitures en moins sur la chaussée par véhicule autopartagé, à 41% de baisse de km effectués en voiture et à un report modal sur les transports en commun et les modes de déplacement doux (vélo, marche à pied...)".  Voilà pourquoi AutoCool a lancé en septembre dernier une opération intitulée: "L'auto-partagée remplace l'auto-possédée". C'est désormais Citiz qui offre jusqu'au 31 décembre 2013, une inscription et un abonnement gratuit à son système d'autopartage, à toute personne qui présentera un certificat de cession de son véhicule. Une autre différence, de fond et de taille, avec Autolib.

    Résumons-nous. Un nouveau nom, un nouveau portail internet, une nouvelle appli pour smartphones, une nouvelle station, deux nouvelles voitures électriques.... Même si son patron reste cool, on ne peut que le constater: Citiz attend de pied ferme Autolib. Un signe réjouissant pour l'avenir durable de la ville.

    Cathy Lafon

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  • Gaspillage énergétique: oui à la réglementation de la pub lumineuse et numérique

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    Les militants des Amis de la terre Gironde ont recouvert deux écrans publicitaires numériques de la gare Saint-Jean, samedi 23 novembre. Photo copyright Amis de la terre

    Depuis le 1er juillet dernier, c'en est fini en France de l'éclairage la nuit dans les villes, pour les bâtiments non résidentiels. C'était la lumineuse idée du Grenelle de l'environnement, destinée, entre autres, à réduire la facture énergétique de la France et lutter contre le réchauffement climatique. Mais qu'en est-il des pub lumineuses et numériques ? Pour les écologistes de l'association les  Amis de la terre Gironde, sur ce sujet, le Grenelle avait tout faux et, depuis, la loi les a carrément oubliées.

    20 % d'économie d'énergie en 2020

    Rappelons que l'objectif du renouvellement de la politique nationale de la France en faveur de la stabilisation du climat et de l’efficacité énergétique, est de permettre une diminution des consommations à l’horizon 2020 comprise entre 19,7 et 21,4 %, tout en réduisant la part du nucléaire dans le système électrique tricolore de 75% à 50% à l’horizon 2025. Ce qui, en langage gouvernemental, nécessite la mise en oeuvre de  "la transition énergétique". Obligatoire depuis le 1er juillet 2013, l'extinction des bureaux, commerces et bâtiments non résidentiels répond à ces impératifs fixés par François Hollande : l'arrêté publié au JO le 30 janvier, qui concerne à la fois l'éclairage nocturne extérieur et intérieur, vise ainsi à économiser la bagatelle de 200 millions d'euros par an. 

    Les écrans publicitaires numériques, les grands oubliés de la loi

    Les écrans publicitaires numériques, consommateurs d'électricité, sont aussi responsables d'une forme de gaspillage énergétique. Or, le Grenelle 2 du paysage, dont la réforme de la publicité de 2012 permet aux afficheurs d'attendre six ans au lieu de deux pour se mettre en conformité avec tout nouveau règlement sur les panneaux de publicités et les enseignes, oublie la réglementation de l'affichage numérique. Si une ville comme Bordeaux protège de façon draconienne son hyper centre historique de la publicité, il n'en va pas de même dans d'autres lieux de la ville, comme la gare Saint-Jean ou le quartier commercial de Mériadeck. Ni ailleurs en Gironde. Et sur ce point, l'Etat pointe aux abonnés absents.

    Urgence énergétique, urgence climatique, urgence pédagogique

    Laisser se multiplier cenon pub.jpg nouveau type de support publicitaire sans le réglementer pourrait bien s'avérer "catastrophique" sur le plan de l'écologie, selon les Amis de la terre. Les militants girondins de l'association craignent, à l'instar de Raphaël Seror, que "les publicitaires ne profitent de l'absence de règlementation pour implanter des écrans surdimensionnés à l'entrée de l'agglomération bordelaise". A l'heure du développement des panneaux de pub numériques et de l'élaboration sur le territoire de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) d’un règlement local de publicité intercommunal, les écolos ont donc décidé de passer à l'action. Non-violente, cela va de soi. A Bordeaux, samedi dernier, ils ont choisi le Parvis de la gare pour masquer un écran publicitaire numérique, le temps de faire oeuvre de pédagogie auprès des passants et de délivrer leur message aux médias.

    non a l'agression publicitaire.jpgEnergivores, les écrans publicitaires numériques sont aussi coupables de pollution visuelle

    Ecolos jusqu'au bout des ongles, les Amis de la terre veulent aussi mettre en garde contre l'intrusion toujours plus importante dans la vie quotidienne que constituent les messages publicitaires,  "aux clichés souvent rétrogrades et machistes".  L'action des militants s'inscrivait donc aussi dans le cadre d'une campagne de mobilisation nationale de Résistance à l'agression publicitaire (R.A.P.), avec pour objectif l'interdiction de ce mode d’affichage publicitaire par la loi ou par voie réglementaire.

    Il y a pub et pub

    Pas plus qu'ils ne professent le retour à la bougie ou le renoncement aux multiples intérêts de l'ère du numérique, sur le fond, les Amis de la terre sont loin d'être hostiles à la publicité : il y a pub et pub. Ainsi, samedi, ils ont revendiqué, a contrario, la mise en place et la multiplication d'espaces d'informations citoyens non marchands, destinés à la vie des quartiers. Afin de développer l'affichage municipal, associatif et culturel, qu'ils jugent insuffisant, notamment à Bordeaux.

    Non à la pub, certes, mais sans jeter le bébé avec l'eau du bain.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • La consommation électrique d'un panneau publicitaire lumineux 4m par 3m est  loin d'être anecdotique. Il consomme 6,9 kwh par nuit, soit la consommation en électricité d'une famille en 24 heures.

     PLUS D'INFO

    • Le site des Amis de la Terre Gironde : cliquer ICI Contacts :Maison de la Nature et de l'Environnement  5 rue de Tauzia 33 800 Bordeaux. Courriel : gironde@amisdelaterre.org - Tél : 06.62.64.64.26
    • L'ENJEU CLIMAT – ÉNERGIE : État des lieux et recommandations des Amis de la Terre Gironde   cliquer ICI
    • Elaboration du règlement local de publicité intercommunal de la Communauté urbaine de Bordeaux : cliquer ICI 

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  • Al Gore : «Le futur est aussi entre nos mains »

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    coeur.jpg« Le Futur, six logiciels pour changer le monde ». C’est le titre de l’énorme essai en forme de pavé du dernier livre d’Al Gore, coup de coeur de Ma Planète.  L’ancien vice-président démocrate des Etats-Unis y traite des grands défis de la planète. Dont le changement climatique, thème pour lequel il a obtenu en 2007 le prix Nobel de la Paix, avec le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Mais pas seulement.

    Changer de logiciel

    Copieux, l’ouvrage publié en France aux éditions de la Martinière le 12 septembre dernier, fait suite au fameux documentaire du candidat démocrate malheureux  aux élections de 2000 contre George W. Bush : « Une Vérité qui dérange », devenu un livre bestseller mondial sur le changement climatique. Si la réflexion écologique et politique d’Al Gore suit son cours,  le ton est différent,  le propos plus complexe mais aussi porteur d’espoir : pour la planète et l’humanité,  rien n’est perdu, mais il nous faut, selon l’expression consacrée, "changer de logiciel"…


    UNE VERITE QUI DERANGE PART 2/5 par Warik-_o

    Un constat : la crise écologique et climatique s’aggrave

     "L’atmosphère est un égout  à ciel ouvert", disait Al Gore dans une interview au journal "le Monde", le 12 septembre. A 65 ans, après deux ans de recherche et d’’analyse, il en fait le constat : la crise écologique et climatique s’aggrave et plus nous retardons la réponse globale,  plus elle sera difficile à résoudre. "Sur les quelques 90 millions de tonnes de pollution mondiale que nous envoyons dans l’atmosphère chaque jour et qui contribuent au réchauffement climatique, le quart sera toujours là dans 10.000 ans, à retenir la chaleur", écrit-il. C’est l’un des changements écologiques majeurs, le plus visible  peut-être, que "le nouveau pouvoir que les 7 milliards d’humains que nous sommes"  impulse, "à une vitesse qui dépasse les limites de l’imagination humaine". Les récents travaux du Giec publiés en octobre dernier ne disent pas autre chose.  

    Une urgence : reprogrammer l’avenir

     Alors, pas de futur poal gore futur.jpgur l’humanité ? Bien au contraire. Pour Al Gore, l’être humain peut et doit avoir une influence sur le cours des choses. Comment ?  C’est tout l’objet de son dernier livre, qui décrit les six moteurs de changement les plus importants que connaît aujourd’hui, selon lui, la planète, et comment nous, ses habitants,  pouvons, en tant qu’être humains et civilisation planétaire, avoir une influence sur le cours des choses en "reprogrammant" notre avenir.  Al Gore formule l’hypothèse originale selon laquelle le monde fonctionnerait comme un gigantesque ordinateur : tel un cerveau mondial géant notre planète serait reprogrammable à volonté et nous avons le pouvoir d’en écrire le nouveau système d’exploitation. Les logiciels qui vont avec ? Pas de problème,  il nous en fournit six nouveaux. C’est là qu’il faut s’accrocher.

    Les six facteurs émergents de l’ "Entreprise Terre"

    Nous vivons aujourd’hui dans un nouveau cadre, celui de l’ "Earth Inc.", l’ "Entreprise Terre", doté d’un "cerveau mondial géant", analyse Al Gore, façonné à vitesse grand V par six émergences qui bouleversent tout : une économie planétaire globalisée, la révolution numérique et son réseau électronique gigantesque, un nouvel équilibre planétaire des pouvoirs politiques, économiques et militaires totalement inédit, la fin d’un monde basé uniquement sur la croissance, avec les phénomènes écologiquement  insoutenables, l’avènement de techniques scientifiques puissantes et de matériaux révolutionnaires. Enfin, la construction d'une relation radicalement nouvelle, entre la puissance agrégée de la civilisation et les systèmes écologiques les plus fragiles de la planète, comme l’atmosphère et l’équilibre climatique.

    al gore livre futur.jpgLes six logiciels pour changer le monde

    A partir de cette première analyse,  Al Gore  élabore son "logiciel", ou plutôt ses "six logiciels", destinés à changer  le monde et à assurer un futur soutenable à l’Earth Inc. Un avenir possible et durable donc pour l’humanité, bâti sur un  modèle écologiquement compatible, radicalement nouveau et réaliste qui n’est plus basé uniquement sur la croissance. En chemin, il nous entraîne dans les méandres du pouvoir économique et politique, là où s'affrontent les forces du monde en devenir, et d'où doit émerger une véritable conscience mondiale écologiste et humaniste.  

    Rabelaisien

    "Le voyage personnel"  que nous propose Al Gore dans son livre  est long, pas autant que celui de l’humanité depuis le temps des Homo sapiens, mais pas loin. Passionnant et rabelaisien par son érudition, ce voyage devient aussi le nôtre, car il  nous emmène "là où se détermine le type d’êtres que nous les humains, voulons être ". "Notre décision sur la manière dont nous choisirons de vivre déterminera si c’est le voyage qui nous emporte ou si c’est nous qui entreprenons un nouveau voyage", conclut Al Gore.

    "Le futur est entre nos mains"

     Al Gore se défend d’avoir écrit un manifeste politique pour poser les bases d’une future campagne électorale, mais concède qu’on trouvera toutefois dans la conclusion, un programme d’actions élaboré à partir des analyses de son livre. La vérité est qu’il nous met surtout face à nous mêmes : quel est le scénario le plus probable pour le futur ? C’est à nous seuls de le dire et de l’écrire. Il dépend avant tout de notre degré de participation dans les processus de décision : "notre première priorité devrait être de restaurer notre capacité à communiquer les uns avec les autres sur une agora largement ouverte à tous, afin de débattre des choix de difficiles qui nous attendent".

    Plus que jamais, le futur est entre nos mains, nous dit en substance Al Gore. Il dépend de notre capacité à mettre en œuvre de nouvelles formes de démocratie et à nous approprier les contenus des changements que nous avons produits.  Et ça, c’est quand même une sacrée bonne nouvelle.

     Cathy Lafon

    LE LIVRE

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