Art et innovation. La France fait danser les arbres à la Biennale de Venise

A Venise, un projet scientifique et artistique 100% made in France, va révéler tout ce que les arbres ont de vivant. Sur la photo, un tilleul à danser, à Peesten, en Allemagne. DR
C'est magique, féérique, incroyable... Dans le pavillon français de la Biennale de Venise qui s'ouvre ce samedi, des arbres vont évoluer et se mouvoir au milieu du public, au rythme des conditions météorologiques, de leur physiologie et de leur sève.
La sève de l'art
Nous avons généralement du mal à réaliser que les arbres sont des êtres vivants, parce qu'ils n'émettent pas de sons et qu'ils n'ont pas l'air de bouger. Et pourtant, une vie secrète intense les anime. La traduire en mouvements perceptibles par les humains, c’est l’étonnant projet artistique auquel ont participé des chercheurs du CNRS et de l’université de Toulouse dans le cadre de «Rêvolutions», une installation de Céleste Boursier-Mougenot (photo ci-contre). Né à Nice en 1961, l'artiste qui vient du monde de la musique et du son, a été choisi pour représenter la France à la Biennale d’art contemporain de Venise 2015 qui ouvrira ses portes le 9 mai prochain.
Art, science et technologie
«Rêvolutions» est un projet ambitieux dont l’objectif est de doter des arbres d’une autonomie de mouvement fondée sur leur propre « perception » de l’environnement. Il résulte d’un dialogue fertile entre art, science et technologie et propose une représentation originale et poétique sur le vivant et le mouvement. Pour ce faire, une équipe de scientifiques de Toulouse a travaillé à la mise au point d’un dispositif permettant de connaître la vitesse de montée de sève et d’un système robotique nouveau transmettant cette information à des plateformes mobiles contrôlées par ordinateur. Sans le concours de ces chercheurs, «Rêvolutions» n'aurait jamais vu le jour.
Le bruit secret des arbres
Pour notre plus grand bonheur, les imaginaires de nombreux artistes, comme Myazaki, au cinéma, et Tolkien, dans "Le Seigneur des anneaux", ont aimé donner la vie aux arbres, vénérés dans le passé comme des êtres vivants par les druides. Au tour de Céleste Boursier-Mougenot. Selon le Figaro du 16 février dernier, son installation sculpturale et sonore devrait "faire bouger tout doucement les arbres et capter leur bruit secret". Un projet très ambitieux qui fera du pavillon Francia, un bâtiment antique suranné, un "îlot organique", à l'intérieur et à l'extérieur duquel "les arbres mobiles de “transHumUs inventent une chorégraphie en oscillant lentement sur eux-mêmes et engendrent leur partition sonore à partir de courants électriques basse tension qu'ils produisent", expliquait l'artiste au Figaro.
Lovés dans de vastes sofas, les visiteurs pourront suivre leurs évolutions dans la pénombre de deux camera obscura qui renvoient une image inversée des arbres et des nuages... Un rêve éveillé qui renvoie à aussi la nécessité absolue d'aimer et de protéger les beautés de la nature. Et un magnifique message subliminal.
►PLUS D'INFO
- La mise en mouvement des arbres a été réalisée avec le soutien de deux roboticiens - Jean-Paul Laumond et Michel Taïx - et d’un doctorant - Guilhem Saurel - du Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes (LAAS-CNRS), dans le cadre d’une convention avec l’Institut Français. Pour quantifier la physiologie des arbres, l’artiste a collaboré avec Jérôme Chave du laboratoire Evolution et diversité biologique (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier) et Valérie Le Dantec du Centre d'études spatiales de la biosphère (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier/IRD/CNES).
- Le projet « Rêvolutions », accompagné par la commissaire Emma Lavigne, a été sélectionné par l’Institut français, opérateur du pavillon français à la Biennale deVenise, et le ministère de la Culture et de la Communication. Il est produit par l’agence Eva Albarran & Co. Tout sur Rêvolutions : cliquer ICI

Le réchauffement climatique en cours a remis au goût du jour la belle citation du poète antillais Aimé Césaire. Pour pouvoir modéliser les conséquences des évolutions climatiques provoquées par les activités humaines et avoir une idée de ce que pourrait être le climat du futur, la science s'intéresse désormais de très près à tous les éléments qui contiennent les traces naturelles qui témoignent du climat du passé. Fossiles de coquillages, graines, sédiments, poussières, terres, glaces... autant d'archives naturelles du climat dont l'exploration a déjà permis aux chercheurs de montrer qu’une modification radicale de la variabilité climatique se serait produite sur Terre, il y a un million d’années environ. Le climat serait alors passé de périodes de glaciations peu intenses mais fréquentes (tous les 40.000 ans) à des glaciations plus longues et plus prononcées (tous les 100.000 ans). Oui, mais pourquoi ?
Cette transition du climat survenue à l'époque du
Le principe de la sonde Subglacior repose sur une technologie laser française innovante, qui permet de mesurer en temps réel, sur un instrument embarqué dans un carottier, des paramètres clés comme les isotopes de l'eau et la concentration en méthane de l'air piégé dans la glac. Grâce aux progrès de la spectroscopie laser, une vingtaine de chercheurs et d’ingénieurs ont réussi à miniaturiser l’instrument laser pour le faire tenir dans un tube de moins de 5 centimètres de diamètre qui va plonger au coeur des profondeurs millénaires de la glace de l'Antarctique. Les données qu’il va acquérir seront transmises en continu vers la surface, via une technologie électronique embarquée dans la sonde et un câble électroporteur spécifique de 3.500 mètres de longueur.
Après quatre années de développement et des premiers tests effectués en Antarctique durant les deux hivers derniers, à la 

L'avis du spécialiste. Jonathan Hossard (photo ci-contre), garagiste à vélo qui tient la boutique