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Infrastructure - Page 62

  • Réchauffement climatique: à Bordeaux, c'est l'Alternatiba !

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    A Bayonne, au Pays basque, Alternatiba avait réuni 12.000 personnes. Photo archives Sud Ouest

    En 2013, Alternatiba a réuni à Bayonne 12.000 personnes durant trois jours festifs pour relever le défi climatique. Depuis, l’urgence climatique n'a pas faibli. Tous les indicateurs sont au rouge : la température moyenne sur la planète a battu en 2013 un nouveau record, de même que les émissions de gaz à effet de serre.  De son côté, Alternatiba qui n'a pas non plus faibli, a essaimé et organisé cette année des événements à Nantes et Socoa... et prévoit d'ici à 2015 plus de 40 rencontres sur le modèle bayonnais, en France et à travers toute l'Europe. 

    alternatiba.jpgCe week-end, c'est au tour de Bordeaux d'accueillir conférences, débats remue-méninges, concerts, ateliers participatifs...  Car l'idée, c'est avant tout de montrer que les alternatives économiques, écologiques et sociales existent pour lutter contre le changement climatique, et de les fêter, car elles sont déjà en marche. Et puis, qu'on se le dise, l'écologie, ça n'est pas triste !

    Un samedi de débats...

    débat,conférence,bordeaux,climat,alternatibaAprès la journée du vendredi 10 octobre, dédiée aux étudiants, ce samedi s'annonce chaud à Sainte-Croix, avec sept grandes conférences, sur le climat et la Conférence internationale de 2015, le grand marché transatlantique (TAFTA), la consommation, les grandes infrastructures et les grands projets inutiles...  Comme l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, la première, qui ouvre la journée à 9h30 est incontournable : sur le thème "Métropolisation et transition écologique et sociale sont-elles compatibles ?" , elle réunira en effet notamment, le maire de Bordeaux et président de la Cub, Alain Juppé, Martine Alcorta (vice présidente au Conseil Régional Aquitaine), Hervé Gillé (délégué au développement durable, plan climat et responsabilité sociétale au Conseil général de la Gironde, ) et Simon Charbonneau (juriste en Droit de l’Environnement) (9h30 – 11h,  salle de l’Atelier). 

    ... de  Vélorution...

    Si vous en avez assez de rester assis, pas de problème, vous pourrez bouger. A vélo, bien sûr! Durant l'après-midi, une Vélorution - déambulation revendicative et festive à vélo- aura lieu dans le centre ville. Rendez-vous : 13h place Pey-Berland – départ 14h – arrivée 16h15 place Renaudel.

    ... et de concerts

    A partir de 18h15, place à la musique et aux chansons, avec notamment, Joe la Fougue et les Termites, un groupe bordelais de chanson française festive, ska/reggae/rock (20 h, scène Jacques Ellul, place Renaudel. 

     Dimanche, place aux alternatives concrètes

    Après les paroles, l'action. Dimanche, on découvrira, toujours à Sainte-Croix, un véritable village des alternatives et des utopies devenues concrètes, organisé en quartiers thématiques : climat, énergie, consommation responsable, déchets et recyclage, agriculture, eau, air, santé, transition et écologique etc... Avec notamment,  l'espace "Mobilités soutenables" et son méga atelier vélo, participatif et solidaire en activité toute la journée et l'espace "Climat et sobriété énergétique" proposant une maison en paille ossature bois, des démonstrations d'éoliennes, une conférence gesticulée sur la taxe carbone. Sept autres espaces permettront de réfléchir à la consommation, à la réduction des déchets, à l'agriculture et à la santé, aux médias et à la culture, aux économies alternatives comme les systèmes d'échanges locaux (SEL)... Le tout, parsemé d’animations festives, culturelles, artistiques et ludiques et animé de projections de films et de documentaires. Sans oublier, pour se détendre et intéresser les plus jeunes, un espace zen, avec des jeux coopératifs.

    A Bordeaux, l'Alternatiba, c'est maintenant. 

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le site internet d'Alternatiba Bordeaux : cliquer ICI
    • Plus d'une centaine d'associations girondines,  de Greenpeace à Emmaüs, en passant par Colibris, les Amap, les faucheurs volontaires... soutiennent localement Alternatiba, qui a pour parrains le climatologue Jean Jouzel, membre du Giec et co-Nobel de la Paix), Marie-Monique Robin (journaliste, réalisatrice et écrivaine), Hervé Kempf (journaliste et écrivain), Jean-Marie Harribey (économiste) et Simon Charbonneau (juriste en droit de l'environnement). 
  • Norvège: les bémols écolos du succès de la voiture électrique

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    Comment gérer le nombre trop important de véhicules électriques qui roulent dans le pays ? La Norvège s'interroge. Photo DR

    La Norvège ne manque pas de pétrole : le royaume nordique est même l'un des des principaux producteurs de pétrole de la planète. Consciente toutefois des enjeux climatiques et des inconvénients pour la qualité de l'air de la consommation à outrance des énergies fossiles, elle ne manque pas d'idées non plus et s'est lancée une politique ambitieuse destinée à  développer son parc de voitures électriques afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

    Soutenues notamment par des mesures fiscales très incitatives, ces véhicules se multiplient à tel point qu'ils finissent par remettre en question les gains environnementaux espérés. Du coup, la société norvégienne se questionne : ne faudrait-il pas envisager de supprimer tout ou partie les privilèges qui font leur succès?

    500 millions d'euros de manque à gagner pour l'Etat norvégien

    Affin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du trafic routier, qui représentent 10% de celles du pays, la Norvège a mis en place un ensemble de mesures très généreuses pour les voitures électriques: exemption de taxes, autorisation d'emprunter les couloirs de transport collectif, gratuité des péages urbains et des parkings publics où elles se rechargent en outre en électricité à l’œil... Résultats, elles sont aujourd'hui 32.000 à circuler sur les routes norvégiennes, soit un véhicule pour 160 habitants, chiffre le plus élevé dans le monde. Mais le revers de la médaille n'est pas si vert. Premier point noir, ces voitures sont exemptées des taxes, extrêmement lourdes en Norvège, qui pèsent sur leurs « cousines » à carburants fossiles et les seules exemptions fiscales représentent jusqu’à 4 milliards de couronnes (500 millions d’euros) de manque à gagner pour l'Etat, selon ses propres estimations.

    voiture électrique,industrie automobile,transport en commun,norvège,fiscalité,projet de loi,transition énergétique85% du trafic dans les couloirs réservés aux bus

    Le développement des transports en commun reste le moyen le plus efficace pour réduire le nombre de véhicules en circulation et donc lutter contre la pollution de l'air. Or, deuxième point noir du système norvégien, les voitures électriques, dont les taxis,représentent désormais jusqu’à 85% du trafic dans les couloirs de transport collectif aux heures de pointe, selon une étude réalisée par l’Administration des routes publiques du pays. La circulation des bus est désormais sérieusement perturbée par les trop nombreuses voitures électriques qui provoquent des bouchons, au risque de détourner les usagers de ce mode de transport collectif et de les inciter à reprendre le volant d'un véhicule particulier. Avec pour conséquence d'aggraver d'autant les embouteillages, voire la pollution. Inquiets de ce possible cercle vicieux, les chauffeurs de bus estiment en outre que le temps perdu par leurs milliers de passagers, ont un coût pour la société. Si les chauffeurs de bus ne sont pas hostiles sur le principe aux voitures électriques, ils demandent donc que ces dernières n'aient plus le droit de circuler dans les couloirs de transport en commun et deveraient avoir gain de cause.

    voiture électrique,industrie automobile,transport en commun,norvège,fiscalité,projet de loi,transition énergétique13% des ventes de véhicules neufs

    En attendant, en Norvège, les voitures électriques se multiplient comme des petits pains et elles représentent environ 13% des ventes de véhicules neufs depuis le début de l’année, une part de marché sans équivalent ailleurs dans le monde. En mars, malgré son prix relativement élevé, la Tesla, fabriquée en Californie, est même devenue la voiture la plus vendue de l’histoire norvégienne. En effet, même si son prix est de 60.000 euros pour une entrée de gamme, elle coûterait le double si elle était normalement assujettie aux taxes en vigueur pour les voitures à essence. Le premier motif d'achat pour 48% des propriétaires de voiture électrique est en effet l'économie d'argent qu'ils réalisent, selon l’enquête de l’Association pour la voiture électrique norvégienne, mais pas vraiment l'écologie :Seuls 27% d'entre eux affirment l’avoir fait par souci pour l’environnement...

    Des ajustements à la baisse à l'avenir ?

    voiture électrique,industrie automobile,transport en commun,norvège,fiscalité,projet de loi,transition énergétiqueLes autorités norvégiennes prévoyaient de maintenir les mesures incitatives jusqu’en 2017, ou jusqu’à ce qu’il y ait 50.000 véhicules électriques en circulation dans le pays. Or, au rythme actuel, ce volume pourrait être atteint dès le début 2015, ce qui obligerait le gouvernement à reconsidérer sa politique. Voilà qui n'est pas du goût de l’Association pour la voiture électrique norvégienne :  « Il est trop tôt pour supprimer les avantages fiscaux. Le marché n’est pas encore suffisamment concurrentiel » par rapport à celui des voitures à moteur à combustion, réagit la secrétaire générale de l’organisation, Christina Bu. « Si l’exemption de taxe et de TVA devait prendre fin, le marché pourrait s’effondrer et il serait alors difficile d’atteindre les objectifs climatiques que la Norvège s’est fixés. On doit augmenter le nombre de voitures électriques, pas le baisser », martèle-t-elle.  « Il se pourrait que l’on fasse des ajustements à la baisse à l’avenir », a toutefois indiqué la Première ministre, Erna Solberg (photo ci-dessus) au journal  norvégien VG, en précisant: « Mais je peux promettre aux automobilistes qu’il y aura encore des avantages fiscaux pendant des années à conduire une voiture électrique. »

    Quid de la France ?

    En France, la loi de transition énergétique en discussion à l'Assemblée depuis hier, veut faire du véhicule électrique un modèle dans les transports. Un superbonus d'un montant qui pourra atteindre 3.700 euros pour une voiture électrique doit être mise en place à la mi-2015, à condition de résider dans une zone urbaine qui lutte contre la pollution urbaine. Il s'ajoutera à la prime écologique pour offrir aux conducteurs de véhicules peu polluants une remise pouvant approcher les 10.000 euros.   Par ailleurs, le gouvernement confirme son objectif de 16.000 bornes de recharge à la fin de l'année, qui seront multipliées par deux en quatre ans. Un projet mis en oeuvre par le groupe Bolloré, qui  produit des véhicules électriques, comme les BlueCub, et commercialise des solutions de stockage d'électricité.

    Une voiture électrique n'est pas 100% propre

    Le retour d'expérience norvégien est à méditer en France. En Norvège, l'argument climatique tend à devenir la caution "verte" de la relance de l'industrie automobile. Or le nombre trop important de voitures particulières en circulation, même électriques, a un impact négatif sur l'environnement. Par ailleurs, les véhicules électriques, s'ils émettent moins de gaz à effet de serre en roulant que les véhicules à carburants fossiles, ne sont pas pour autant 100% propres et écologiques. Leur fabrication a un impact sur l'environnement, de même que la production de leur source de motricité : l'électricité, produite aujourd'hui principalement par le nucléaire. 

    Sur ce point comme sur bien d'autres, le mieux est parfois l'ennemi du bien : des véhicules électriques pour lutter contre la pollution de l'air, oui, mais pas que...

    Cathy Lafon

  • Pollueur-payeur : pourquoi Paris veut passer au péage de transit poids lourds

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    Le périphérique parisien. Photo AFP

    Le Conseil de Paris s'apprête à voter ce lundi la mise en fonctionnement du péage de transit poids lourds sur le boulevard périphérique, une taxe destinée à succéder à l'écotaxe, impôt vert mort-né. Le point.

    Péage transit poids lourds :  de quoi s'agit-il ?

    taxe poids lourd,impot,écotaxe,paris,zapaAprès l'abandon des ZAPA destinées à réduire les émissions de particules fines et la pollution de l'air dans les grandes villes et après le recul de l'Etat sur la mise en place d'une écotaxe destinée au financement d'infrastructures alternatives au tout routier, le problème de l'amélioration de la qualité de l'air reste quasi entier. Près de 200 projets d'extension de tramway, de lignes de bus à haut niveau de service ou encore d'aménagement ferroviaires et fluviaux restent en rade ou sont menacés de ne pas se concrétiser du tout partout en France, dont 5 dans la région. Et les grandes métropoles de la France, toujours en infraction avec les normes européennes sur la qualité de l'air, continuent de connaître des pics de pollution de l'air, néfastes pour la santé des habitants. D'où l'amendement voté par l'Assemblée nationale le 26 juin dernier,  qui remplace l'écotaxe par un péage de transit poids lourds, initialement prévue pour entrer en vigueur au 1er janvier 2015. Après trois mois de "une marche à blanc" durant l'automne, les camions de plus de 3,5 tonnes devraient être taxés à hauteur de 0,13 euros en moyenne par kilomètre.

    Combien la taxe poids lourds doit-elle rapporter ?

    taxe poids lourd,impot,écotaxe,paris,zapaLe manque à gagner des recettes de l'écotaxe est de 800 millions d'euros en 2014. Pour l'avenir, c'est environ 1,2 milliards d'euros qui manquerait à l'Hexagone pour financer ses projets d'infrastructures. S'il reste encore 250 millions d'euros à trouver, avec le nouveau péage transit poids lourds, l'Hexagone bénéficierait au total d'une manne de 550 millions d'euros pour l'ensemble du pays. Le grand Paris, quant à lui, devrait percevoir cinq millions d'euros par an. Le boulevard périphérique parisien, ainsi que l'ensemble des autoroutes d'Ile-de-France, fait partie des 4.000 km touchés par ce péage dans l'Hexagone. La capitale se prépare donc à mettre en application le dispositif en commençant par une première "marche à blanc" de trois mois, durant laquelle le système est activé à compter du 1er octobre.  Les camions ne paieront qu'à la mise en oeuvre définitive au 1er janvier 2015. 

    taxe poids lourd,impot,écotaxe,paris,zapaInciter à recourir aux modes de transport alternatifs à la route

    Ce péage entend s'attaquer au "transit international" du boulevard périphérique, "source de beaucoup de nuisances pour les riverains", selon Christophe Najdovski, adjoint écolo à la mairie de Paris en charge du dossier (photo ci-contre). En réponse aux critiques sur une possible augmentation des prix, notamment de denrées alimentaires, en région parisienne du fait de ce nouvel impôt, l'élu EELV explique : "le montant de cette taxe est extrêmement modeste" et vise à "inciter le ressort vers les autres modes de transport, ferroviaire ou fluvial".

    Bientôt, le retour des ZAPA ?

    taxe poids lourd,impot,écotaxe,paris,zapaL'opposition UMP à la mairie de Paris, conduite pour Nathalie Kosciusco-Morizet, ancienne ministre de l'Ecologie, relève que "pendant ce temps, on ne parle pas des  ZAPA", ces zones restreintes, interdites aux véhicules les plus polluants, que voulait expérimenter la droite à l'issue du Grenelle de l'environnement. L'actuelle maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, avait alors appelé à "zapper les zapa", une mesure jugée alors par la gauche antisociale et peu efficace pour l'environnement. Après un mois de septembre de nouveau marqué par un pic de pollution en Ile-de-France, le principe de ces zones urbaines interdites aux véhicules les plus polluants, déclinaison française des LEZ, ferait son retour à Paris. Il devrait même figurer au prochain Conseil de la ville et Anne Hidalgo pourrait compter sur le vote des élus du groupe UMP.

    Tout cela est bel et bien. Mais quid de la mise en application du dispositif de la taxe poids lourds sur le reste du territoire ? Elle a déjà été repoussée par le secrétariat d'Etat aux Transports aux "premiers mois de 2015" au lieu du 1er janvier, pour "laisser le temps à la négociation"... Les autres grandes villes de l'Hexagone, victimes elles aussi régulièrement de pics de pollution, vont-elles ré-étudier à leur tour la possibilité d'introduire enfin des zones urbaines de circulation à basses émissions de particules, présentes un peu partout en Europe? Voilà les vraies questions. La seule action de Paris ne suffira pas, en effet, à régler le problème français de la pollution de l'air qui, si elle s'inscrit dans un contexte planétaire (la pollution n'a pas de frontière), ne se résume pas, hélas, aux émissions ponctuelles d'un volcan islandais en éruption...

    Cathy Lafon

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