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Finance - Page 29

  • Le nucléaire en France : Daft Punk, les élus et Greenpeace

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    Daft Punk en concert à la prochaine fête de Golfech (Tarn-et-Garonne) : info ou intox ? Photo DR

    La Conférence environnementale des 20 et 21 septembre prochain doit plancher sur la synthèse du débat national sur la transition énergétique qui s'est achevé en juillet dernier et qui place au coeur de ses problématiques, la sortie, ou pas, du nucléaire.

    - "Oui, mais quel rapport avec Daft Punk à Golfech ?" Bonne question.

    Qui sont les vrais décideurs de l'énergie en France ? 

    A la veille de cette échéance cruciale pour l'avenir énergétique du pays, quels sont les groupes de pression qui ont l'oreille du président de la République et de son gouvernement en matière de politique énergétique? C'est l'intéressante question à laquelle l'ONG environnementale Greenpeace a cherché à répondre cet été, en dressant le portrait des trois groupes de pression des décideurs de l'énergie en France.

    - "Oui, mais Daft Punk, alors ?"  Patience, on y vient...

    Les "élus du nucléaire"

    Après avoir révélé le rôle des industriels de l'énergie puis celui du corps des X-Mines, Greenpeace a enquêté sur cette vingtaine d'élus qui, au niveau local, représentent un territoire, des citoyens et sont les "messagers" de l'industrie nucléaire auprès du gouvernement et du chef de l'Etat. Le résultat de ce travail minutieux et exhaustif, est en ligne sur le site de l'ONG qui a notamment, pour ce faire, épluché les comptes et les données Insee des communes qui abritent une centrale nucléaire et retracé la carrière de tous les élus concernés en étudiant leurs arguments, leurs sphères d'influences, leurs réseaux.

    Les ressources fiscales du nucléaire

    On y découvre le rôle important de ces élus de l'Assemblée nationale et du Sénat, de gauche comme de droite, qui cumulent une fonction élective locale et défendent le nucléaire auprès des populations, en raison, selon Greenpeace, "des intérêts personnels et politiques qui les lient à cette industrie". Les sites nucléaires installés sur leur territoire d'élection génèrent, en effet, des ressources fiscales importantes qui assurent à ces élus une forte popularité électorale, "car elle leur permet d'alléger la fiscalité locale et de proposer aux habitants une qualité d'équipements collectifs hors norme", affirme l'ONG, au terme de son enquête.

    bayle.jpgLe "cas" Baylet

    Deux élus du grand Sud Ouest font partie de la liste établie par l'ONG : Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche et sénateur du Tarn-et-Garonne, où est installée la centrale de Golfech, et Xavier Pintat, sénateur UMP de la Gironde, maire de Soulac, qui a sur son territoire d'élection la centrale de Blaye. Jean-Michel Baylet , notamment, est dans le collimateur de Greenpeace, en qualité de "chef de file de ces élus". Il représente pour l'ONG l'"archétype" même du système qu'elle veut dénoncer, car il est, selon elle, "l'exemple flagrant d'une vie publique et politique, enlacée à l'industrie du nucléaire".

    Les exemples de Golfech et de Valence d'Agen

    aquagold de golfech.jpgAussi, l'association met-elle en exergue le cas de l'élu du Tarn-et-Garonne, en détaillant le mécanisme des avantages fiscaux pour les habitants des communes de Golfech et Valence d'Agen, les partenariats d'EDF autour de la centrale de Golfech et les infrastructures dont bénéficient les deux localités, issues de la rente nucléaire et qualifiées par l'ONG de "luxueuses". L'enquête de Greenpeace cite ainsi "la piste surélevée de roller en marbre et celle en bitume à Valence d'Agen, et les deux piscines de Golfech (dont le centre AquaGold, photo ci-contre Greenpeace DR) et Valence d'Agen".

    Des territoires et des élus pris au piège du nucléaire

    De toute évidenccentrale golfech.JPGe, les avantages d'une installation nucléaire sur un territoire sont grands. Ce n'est d'ailleurs pas un scoop. Mais pour l'ONG, le nucléaire est aussi un piège. La fermeture des centrales, qui arrivera forcément, pour des raisons d'âge et de sûreté, représenterait une perte sèche de revenus pour ces villes et l'incapacité de maintenir les infrastructures en fonctionnement ou de rembourser les emprunts contractés. Greenpeace dénonce cette logique, qui conduit "certains élus locaux à s'entêter à défendre ce qui semble aujourd'hui faire les beaux jours de leur ville ou de leur département, exception faite du risque constant d'accident". "Ils préfèrent ainsi assurer leur réélection, plutôt que de préparer la conversion économique des territoires qui garantira leur survie au-delà du nucléaire." , conclut l'ONG, pas vraiment adepte de la langue de bois.

    greenpeace,fête,opération,enquête,communication,nucléaire,élus,groupe de pression"T'as vu, il paraît que Daft Punk vient à Golfech..."

    Qu'on soit d'accord ou pas avec les positions radicalement antinucléaires de Greenpeace, force est de constater que, une fois de plus l'ONG ne les sort pas du chapeau, mais les assied sur les conclusions d'un travail d'enquête colossal, limite indigeste tant il est copieux. Et il faut aussi reconnaître à l'association environnementale un talent certain pour communiquer avec humour, en forçant l'intérêt. Les habitants de Bordeaux, Paris et Toulouse ont ainsi découvert, la semaine dernière, des affiches les invitant à la fête municipale de Golfech (photo ci-contre). Chaque année, la petite commune du Tarn-et-Garonne organise en effet un week-end de festivité, placé sous le signe des tournois de pétanque en triplette et autres bal musette. Alors en voyant les affiches de l’édition 2013 des "fêtes de Golfech ", posées sur les arbres du quai de Queyries, sur la rive droite, à Bordeaux, les passants ont été aussi surpris qu’ont dû l’être les 912 habitants du village de Golfech: une Lamborghini à gagner au tournoi de belote, un match entre le XV de France et les All Blacks au stadium municipal et un concert de...  Daft Punk ! Cette année, à Golfech, c'est carrément le grand luxe !

    Greenpeace, reine de l'agitprop

    Cette affiche exceptionnelle est bien sûr une parodie qui fait partie de l'opération de communication de l'ONG, reine de l'agitprop, pour dénoncer la connivence des élus locaux avec l’industrie nucléaire. La fausse programmation de la future vraie fête de Golfech est à l'aune de ces avantages démesurés dont Greenpeace soupçonne les maires, qui abritent sur leur territoire une centrale nucléaire, de bénéficier pour leurs administrés.

    "Get lucky !"

    Et voilà, raté, pas de Daft Punk à Golfech cette année ! L'an prochain peut-être ? Sauf si la France et son Président, décident de se démarquer des groupes de pression traditionnels en faisant le choix des énergies du futur, les renouvelables, et de la transition énergétique. Ce que Greenpeace, on l'a bien compris, appelle de tous ses voeux !

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L'intégralité du dossier de Greenpeace sur les élus du nucléaire est disponible sur le site internet de l'ONG : cliquer ICI.
    • Et aussi : le groupe de pression des industriels : cliquer ICI
    • Et celui des X-Mines, "les conseillers de l'ombre"  : cliquer ICI
  • Ecologie. Les huit grands dossiers qui attendent Martin : chaud devant !

    martin avec batho.jpg

    Philippe Martin est le successeur de Delphine Batho au ministère de l'Ecologie. Ici, lors de la passation de pouvoir, le 2 juillet 2013. Photo AFP

    Après Batho, c'est Martin qui s'y colle ! L'ex-ministre de l'Ecologie n'a pas passé un an à se tourner les pouces. Elle laisse à son successeur huit grands dossiers et de lourdes réformes en chantier , inscrits  dans le cadre de la transition écologique voulue par Hollande et ses alliés Verts. De tiède à chaud bouilllant, voire explosif : le point sur ce qui attend Philippe Martin.

    La transition écologique

    Sur les huit dossiers, trois d'entre eux relèvent directement du secteur ultra-sensible de l'énergie. Quatre autres doivent permettre à notre pays d'éviter les sanctions européennes qui le menacent en améliorant la qualité de notre environnement et notre santé. Le huitième, le projet polémique d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, est devenu le symbole les luttes écologiques de ce début de siècle. Quand on y regarde de plus près, tous sont interconnectés. Au coeur de leurs problématiques: la question de la prise de décision politique d'entrer ou non dans un nouveau modèle économique et sociétal respectueux d'un développement durable : la transition écologique.

    1. Les gaz de schiste

    gaz de schiste.jpgTiède, mais peut très vite redevenir brûlant. A priori, Delphine Batho l'a dit et redit et François Hollande l'a confirmé lors de son intervention du 14 juillet : le dossier de l'extraction des gaz non conventionnels est clos. Depuis la loi du 13 juillet 2011, la fracturation hydraulique est interdite en France. Avant d'être éjectée du gouvernement, la ministre de l’Écologie a même tout récemmment rejeté la demande de permis dit de Brive, qui inquiète le Sarladais, en Périgord, depuis des mois. Mais les pro-gaz de schiste et Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif remettent constamment le couvert, et la compagnie pétrolière américaine Schuepbach, dont deux permis miniers ont été abrogés, a déposé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) qui sera examinée par le Conseil d'Etat le 19 juillet. Si la loi du 13 juillet était abrogée, le gouvernement se montrerait-il aussi farouchement opposé à l'exploitation des hydrocarbures non conventionnels ? On peut se le demander, dans la mesure où le Medef et l'industrie pétrolière, dont le lobbying a été dénoncé par l'ex-ministre lors de son limogeage, appellent inlassablement à des expérimentations pour évaluer la réalité des réserves françaises.

    2. Fessenheim

    fessenheim afp.jpgTrès chaud. La plus vieille des centrales françaises doit fermer. Ou pas? Si Delphine Batho laisse en héritage une question non réglée, c'est bien celle de l'avenir de Fessenheim, que François Hollande s'est pourtant engagé à fermer fin 2016. Sur ce dossier emblématique pour les écologistes, la promesse présidentielle est-elle encore crédible ? D'abord,  l'annonce de la date de la fermeture ne devrait pas être tenue. L'instruction de la procédure de mise à l'arrêt d'une centrale nucléaire  nécessite selon le ministère lui-même, au moins quatre ans. On est en 2013 :  si fermeture il y a, elle ne peut donc intervenir avant 2017. L'opposition virulente des syndicats et de la détermination du PDG d'EDF, Henri Proglio, à tout faire - y compris les coûteux travaux de renforcement post-Fukuhsima exigés par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) -  pour maintenir les deux réacteurs alsaciens en activité, constituent deux autres freins à la fermeture. Ce dossier est intimement couplé à la question de l'avenir industriel du modèle énergétique francais : la fermeture de Fessenheim doit être compensée par des économies d'énergie (une diminution de la consommation d'électricité) et une montée en puissance de la production fournie par l'éolien, le photovoltaïque, la biomasse... Bref, par les renouvelables.

    3. La transition énergétique

    eolienne.jpgAlors là, chaud bouillant. On entre dans le territoire miné de l'une des échéances qui font dire à Pascal Canfin, ministre  EELV délégué au développement, que l'on va vite voir où en est la volonté présidentielle de prendre en compte, ou pas, l'urgence écologique. Ouvert par Delphine Batho il y a dix mois, nourri de multiples rencontres nationales et régionales accompagnées d'auditions de professionnels, d'experts mais boycotté notamment par l'ONG Greenpeace, le débat national sur la transition énergétique doit s'achever le 18 juillet, avant qu'une loi de programmation sur l'énergie ne soit présentée à l'automne. Son objectif : rien de moins que changer le modèle énergétique français en diminuant la part du nucléaire et des énergies fossiles tout en  développant les renouvelables. Avec des mesures destinées à ne pas alourdir la facture énergétique des usagers, comme, par exemple, un grand plan national d'isolation des logements. Et des impacts sur la production d'électricité, centralisée aujourd'hui par EDF. Le 15 juillet, si le calendrier Batho est respecté, c'est à Philippe Martin que seront remises les conclusions de la mission d'audit menée par l'Observatoire de la Précarité énergétique sur les tarifs sociaux de l'énergie. Et dans la foulée, le 18 juillet, les recommandations issues du débat sur la transition énergétiques. Pour l'heure, si l'industrie des renouvelables est en phase avec les objectifs écologiques du débat national,  les ONG comme les entreprises du secteur des énergies fossiles et nucléaire restent sur leurs positions : il n'y a même pas accord sur les objectifs de baisse de consommation d'énergie.

    4. La fiscalité écologique et le diesel

    diesel.jpgCa brûle. Les arbitrages sur la fiscalité verte dans le projet de loi de finances (PLF) 2014 doivent être rendus dans les jours qui viennent. Objectifs ? Rééquilibrer progressivement le prix du diesel par rapport à celui de l'essence afin de contribuer à diminuer le parc automobile diesel et les émissions des particules fines, dangereuses pour la santé, qui mettent la France en infraction avec l'Europe, pour le dépassement constant des seuils de pollution admissibles de l'air dans ses villes. Delphine Batho, deux jours avant son limogeage, espérait encore que le gouvernement opte pour l'instauration d'une taxe carbone-diesel comme l'a proposé le le Comité pour la fiscalité écologique (CFE) présidé par l'économiste Christian de Perthuis. Afin de ne pas pénaliser les ménages les plus modestes et les entreprises, trois pistes sont à l'étude : un crédit d'impôt, une aide pour les groupes les plus exposés à la concurrence internationale et une prime pour inciter les propriétaires de véhicules anciens à s'équiper d'un modèle neuf. Ce qui permettrait également de relancer l'industrie automobile et l'emploi. Le produit de la taxe verte doit aussi contribuer à financer le crédit d'impôt emploi du gouvernement. Parfait. Sauf que l'une des toutes premières déclarations du nouveau patron du Medef, Pierre Gattaz, est on ne peut plus claire :" Je dis non à toute fiscalité écologique." Ambiance.

    5. Notre-Dame-des-Landes

    NDDL Logo NON.jpgToujours chaud, voire explosif pour les écologistes. Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), voulu par le premier ministre et ancien maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, a cristallisé l'opposition aux grandes infrastructures jugées par les écolos "inutiles et destructrices du territoire". En avril, une «commission du dialogue» a validé le projet aéroportuaire mais réclamé de nouvelles études qui repoussent son ouverture au-delà de l'échéance de fin 2017 initialement prévue. Début juillet, le ministre délégué aux transports, Frédéric Cuvillier, a indiqué qu'il aurait « plus de visibilité » sur le calendrier des travaux « à la fin de l'été », tout en assurant que le chantier ne sera pas engagé tant que la faisabilité des compensations environnementales « n'aura pas été démontrée ». Le gouvernement ayant annoncé récemment vouloir abandonner un certain nombre de grands projets d'infrastructures dans les transports, comme des lignes LGV ou des autoroutes, jugés trop dispendieux par rapport à leur utilité réelle pour les usagers, son chef, Jean-Marc Ayault, est attendu au tournant par les opposants au projet de l'aéroport nantais, mais aussi par les grands élus dans les régions qui pleurent leurs aménagements disparus et s'intéresseront certainement à la cohérence gouvernementale en la matière... Ce dossier est relié aux questions de l'eau et de la biodiversité.

    6. La biodiversité 

    biodiversité.jpegTiède. Aux vues des dossiers précédents, la biodiversité ne pèse pas lourd et semble n'intéresser que les écolos purs et durs. Et pourtant.... L'Agence de la biodiversité que s'est engagé à créer le gouvernement après la Conférence environnementale de 2012, sera aussi un test pour le nouveau ministre de l'écologie. Restera-t-elle une coquille vide ou sera-t-elle un structure dotée de vrais moyens ? Un projet de loi doit être présenté en juillet ou, au plus tard, en septembre. Sa tâche sera notamment de piloter la mise en oeuvre de la trame verte et bleue qui doit permettre de protéger, sur l'ensemble du territoire, les espaces naturels et les corridors écologiques indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes. Ce qui peut entrer en conflit avec de nombreux projets d'infrastructures territoriales, avec les méthodes de l'agriculture intensive, dont l'usage des pesticides, et avec l'introduction des OGM, comme le MON 810, dont Philippe Martin est un farouche opposant. Concernant les infrastrastures dont les LGV, l'horizon s'est un peu éclairci.... La biodiversité a aussi affaire avec l'eau.

    7. L'eau 

    nitrates.jpgTrès, très chaud. Et très, très cher. C'est l'un des gros dossiers polémiques inscrits au menu de la prochaine Conférence environnementale en septembre 2013, qui fâche les milieux agricoles conventionnels. C'est aussi un sujet que Philippe Martin, député d'un département rural, le Gers, connaît bien. Il vient de remettre à Jean-Marc Ayrault un rapport intitulé : « La gestion quantitative de l'eau en agriculture, une nouvelle vision pour un nouveau partage. »  Force est de reconnaître que ses propositions, prudentes, laissent les défenseurs de l'environnement sur leur faim. Il y a aussi le dossier pressant des nitrates, avec la question de la qualité des rivières et des nappes souterraines.  La France est en retard sur ses obligations en la matière et ne se conforme toujours pas à la directive européenne sur les nitrates de 1992. Incapable de venir à bout des pollutions d'origine agricole, le pays a été condamnée en juin dernier par la Cour de justice de l'Union européenne. La France encourt désormais une grosse amende et des pénalités : des millions d'euros... 60 millions d'euros et plus de 150.000 euros par jour, conformément à certains calculs. C'est le même cas de figure pour la pollution de l'air.

    8. La pollution de l'air 

    pollution air bdx7029.jpgTout assi chaud que l'eau.  Et tout aussi cher. La France est aussi poursuivie par les instances européennes pour non-respect de la directive sur l'air et des dépassements des seuils d'émissions de particules fines (lire plus haut la taxe carbone et le diesel). En septembre 2012, Delphine Batho avait acté l'échec des zones d'action prioritaires pour l'air (ZAPA) imaginées par le gouvernement Fillon. Mais son plan pour l'amélioration de la qualité de l'air, présenté en février, reste très en deçà des enjeux. Son successeur parviendra-t-il à imposer des mesures antipollution plus ambitieuses et à éviter à la France de lourdes sanctions financières? Le pays est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016, s'il ne parvient pas à diminuer ces taux de pollution. Le contentieux européen sur le dépassement des émissions de microparticules est déjà très avancé et il n'y a que peu de chances pour qu'on y échappe. Cela pourrait se traduire non seulement par une amende mais surtout par des pénalités pour chaque jour de retard jusqu'à ce que les normes de la qualité de l'air soient respectées  Le montant pourrait être de 240.000 euros par jour. De plus, un autre contentieux est annoncé, cette fois-ci pour les dépassements de dioxyde d'azote... Le 17 juillet doit se tenir un Comité interministériel sur la qualité de l'Air, si le calendrier Batho est respecté. La fiscalité verte, avec la taxe carbone-diesel et la réussite de la transition énergétique entrent là aussi en jeu : la diminution de la pollution de l'air ne passera que par la diminution des émissions de gaz à effet de serre produits par la combustion des énergies fossiles.

    "Mission Martin" : résister à la puissance des lobbies industriels et éviter les sanctions européennes

    On n'a rien oublié ? Ouf ! Philippe Martin ne risque pas de s'ennuyer, l'Ecologie n'est pas vraiment une sinécure...  A lui désormais de mener à bien les dossiers dans le timing desquels il arrive, c'est tentant de le souligner, pile poil à la phase du choix et de la décision. Saura-t-il à la fois désamorcer les oppositions, résister à la puissance des lobbies industriels et éviter les sanctions européennes ? Et décider de passer à l'acte écologique, après les beaux discours et les intentions ? Pas seulement pour garder son poste, mais bien pour préparer l'avenir "durable" de notre pays et de la planète. Là est la seule question qui nous intéresse.

    Cathy Lafon

  • Initiative : à Bordeaux, les parkings seront moins chers pour les voitures écolos

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    Photo Parcub DR

    C'est vrai que l'écologie est trop souvent" punissante" et rarement "récompensante". Mais ça aussi, ça change ! Dernier exemple en date à Bordeaux, où, Parcub, premier gestionnaire de parkings pour la Communauté urbaine de Bordeaux (Cub), a annoncé le 15 juin avec la municipalité bordelaise, que les véhicules écologiques bénéficieraient désormais d’une tarification préférentielle dans sept parkings de la ville. Soit 50 % de réduction sur un abonnement et 30 % sur un stationnement occasionnel : une vraie prime à l'écomobilité.

    Est-ce que j'y ai droit, et  comment ça marche ?

    Pour en bénéficier, c'est comme pour le disque vert qui, depuis 2008, offre aux véhicules écologiques 1h 30 de stationnement gratuit : il faut conduire un véhicule "propre", électrique, GPL, GNV, hybride, flexfuel E 8 ou encore une petite voiture mesurant moins de trois mètres et émettant moins de 120 g/km de CO2. Si vous êtes l'heureux propriétaire de l'un de ces véhicules "verts" : prière de vous identifier auprès de Parcub. Votre véhicule sera doté d'une carte à décompte pré chargée, affectée à votre immatriculation. Lorsque vous vous garerez, un logiciel de reconnaissance de plaque d’immatriculation déclenchera l’ouverture de la barrière, pour vous permettre d'entrer et sortir du parking. C'est aussi simple que ça. Encore fallait-il y penser.

    Et si ma voiture ne correspond pas aux conditions requises ?

    parking,tarif préférentiel,voiture électrique,cub,bordeauxCela veut dire qu'il est peut-être temps pour vous d'envisager d'en changer pour un véhicule plus écologique et moins polluant... Car l'objectif du tarif "vert" bordelais est bien sûr "d'inciter les gens à utiliser un véhicule propre pour réduire la pollution en ville", comme le précise Michel Duchène, maire-adjoint de Bordeaux, vice-président de la Cub et président de Parcub.  Ou encore, comme le résume Alain Juppé, le maire de Bordeaux: "l’objectif est de réduire de 50 % la voiture à essence individuelle en ville et d'accueillir des véhicules vraiment faits pour la ville et non polluants".

    Acheter un véhicule "propre" ? Oui, bien sûr. Encore faut-il en avoir les moyens !

    C'est un autre aspect de la question, social et non négligeable. Rappelons que le bonus écologique  prévu par le Grenelle de l'environnement pour l'achat de voitures "propres", est toujours d'actualité.  Une politique nationale appropriée pourrait le renforcer grâce au fameux projet de future taxe carbone-diesel  imaginé par le Comité pour la fiscalité écologique, dont une partie serait réinjectée pour aider les propriétaires de voitures à abandonner leurs diesel polluant et à s'équiper de véhicules écolos. Rien n'interdit non plus aux collectivités locales de mettre en place un système d'aide à l'acquisition de véhicules moins émetteurs de  CO2. La Région Poitou-Charentes subventionne déjà l’achat d’une voiture électrique sur la base de différents critères, avec une aide qui peut aller jusqu’à 8.000 € pour un particulier et 6.000 € pour une collectivité ou une entreprise. La région Lorraine propose de son côté une aide de 2. 000 € aux PME désireuses d’acheter un véhicule électrique utilitaire (hors véhicule en leasing, LOA et crédit-bail).

    parking,tarif préférentiel,voiture électrique,cub,bordeauxRévolution verte à la bordelaise

    Tramway, bus, BatCub, VCub, vélo en location, autopartage avec Autocool, parkings moins chers pour les voitures écolos, et bientôt des voitures en libre-service 100 % électrique avec Autolib' (photo ci-contre):  l'agglomération bordelaise et sa ville centre continuent de faire leur révolution verte de la mobilité.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Aujourd'hui, le disque vert, c'est 400 véhicules sur la CUB.
    • Les sept parkings bordelais concernés par l'offre préférentielle "verte" : Gambetta, Pey-Berland, Victoire, République, Porte de Bordeaux, Cité mondiale, 8-Mai-45.
    • Parcub en chiffres : plus de 8.000 paces gérées, 17 parkings dont 14 sur Bordeaux.
    • Tout savoir sur les aides à l'acquisition d'un véhicule propre: cliquer ICI