Initiative : Paris teste de nouvelles routes anti-bruit et anti-chaleur

A Los Angeles, on pose du bitume blanc pour lutter contre la chaleur. Et ça marche ! Photo Los Angeles Bureau of Street Service
De nouveaux bitumes aux propriétés thermiques et acoustiques ont été posés dans trois rues de Paris, rue Frémicourt, rue Lecourbe et rue de Courcelles, avec le double objectif de réduire de moitié le bruit de circulation et d'abaisser la température de l'air de 2 degrés. C'est à Colas (Bouygues) et Eurovia (Vinci), installée à Mérignac près de Bordeaux, que l'on doit ces 200 mètres de nouveaux revêtements routiers, en cours de test avec l'aide financière du programme européen Life.
Les performances de ces routes d'un nouveau genre seront évaluées pendant trois ans afin de vérifier si elles réalisent bien leur double promesse : celle d'une baisse en été de deux degrés de la température de l'air mesurée à 1,50 mètre au-dessus de la surface (voire trois degrés si on arrose, grâce à l'évaporation), ainsi qu'une réduction de moitié du bruit de circulation des véhicules.
Eurovia, inventeur de la route à énergie positive
Côté chute des températures, c'est Eurovia qui s'y colle. Le noir concentrant la chaleur, pour la réduire, les revêtements installés rue Lecourbe par la société girondine qui a inventé la route à énergie positive et a inauguré près de Bordeaux, le 9 octobre dernier, le premier tronçon d'un kilomètre de chaussée 100% recyclées, sont clairs. Ils sont également poreux, pour retenir l'eau d'arrosage et aussi mieux absorber le bruit. Sur les deux autres rues, Colas teste des enrobés acoustiques qui réfléchissent certaines longueurs d'ode et qu'il éclaircit, toujours pour lutter contre l'effet d'îlot de chaleur urbain (ICU) dû au bitume noir.
En même temps, selon l'expression à la mode, si on choisissait d'emblée des revêtements clairs pour le bitume des rues et les pavés des trottoirs ou des places de nos villes, et si y plantait quantité de nouveaux arbres et toujours plus de végétation au lieu d'en supprimer, on lutterait déjà très efficacement contre le fameux phénomène d'ICU, qui décuple dans nos villes les effets des canicules que le réchauffement climatique va rendre de plus en plus fréquentes... Du simple bon sens pour des solutions, pas si bêtes ni si chères, comme le montre l'expérience de la pragmatique et néanmoins innovante Los Angeles, par ailleurs très engagée dans le développement durable.
Dans l'Etat américain de Californie, victime en première ligne du réchauffement climatique, la cité des anges a en effet recouvert durant l'été 2017 des sections entières de routes d'un revêtement réfléchissant baptisé "CoolSeal", d'un gris presque blanc. Fabriqué par le californien GuardTop, il se pose sur l'enrobé routier et coûte moins de 11 dollars le mètre carré. Et ça marche ! Au printemps 2018, la chaîne de télévision NBC a mesuré en direct 47,7°C sur la surface d'une de ces sections tests, contre 54,4 °C sur le bitume classique dix mètres plus loin. Aïe, aïe, aïe, que c'est chaud !
Un bon exemple qui n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde : la mairie de Paris devrait tester ce genre de revêtement sur une rue piétonne. C'est un des projets participatifs adoptés au printemps et dont les modalités sont actuellement à l'étude. Mais, pour les voitures, pour l'instant, noir, c'est noir. On se demande d'ailleurs bien pourquoi. Des rues blanches, ce serait quand même bien plus gai. Et aussi plus vert.
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Si la composition chimique du bio-bitume est complétement différente de celle du bitume issu du pétrole, les deux matières ont en effet bien des points communs : leur couleur noire et, surtout, leurs propriétés de déformation et d'écoulement, sous l'effet d'une contrainte appliquée. Liquide au-dessus de 100°C, le bio-bitume peut enrober les agrégats minéraux. Viscoélastique de -20 °C à 60 °C, il assure la cohésion de la structure granulaire, supporte les charges et relaxe les contraintes mécaniques. Bref, des véhicules comme les automobiles, camions, autocars, motos et vélos peuvent rouler dessus. L'importance de l'innovation est de taille pour l'industrie routière, actuellement entièrement dépendante du pétrole, une matière première dont il faut impérativement économiser la ressource. Jusqu'à présent, la fabrication des bio-bitumes utilisait en effet des huiles végétales d'origine agricole qui ont pour inconvénient majeur d'entrer en compétition avec l'alimentation, ou bien issues de l'industrie papetière, mélangées à des résines pour améliorer leurs propriétés viscoélastiques.
Mais les participants au GPii ont aussi relevé que les préoccupations et oppositions concernant un certain nombre de projet d'infrastructures, trouvent dans le contexte actuel de crise financière de plus en plus d'échos auprès des citoyens et des pouvoirs publics. Une tendance nouvelle, qu'illustrent bien