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Objectif du Grenelle de l'environnement, établi en mars 2008 : servir en 2012 à nos chères têtes blondes, brunes et rousses 20% de repas bio à la cantine... Ce qui doit nécessairement aussi s'accompagner de la progression des conversions d'agriculteurs en bio. Les produits issus de l'agriculture biologique sont aussi locaux.
Où en est-on 4 ans après ?
La rédaction de "Sud Ouest" a pris dans le Gers une belle initiative : faire le tour de la question du bio dans les cantines du département. Cette descente dans les assiettes a donné lieu à une enquête en deux volets, publiés le 1er et le 2 juin derniers, avec le point de vue des agriculteurs-producteurs, puis celui des chefs de cuisine et des gestionnaires des établissements scolaires.
Passionnant et ultra-complet. On y apprend par exemple que les cantines qui passent au bio servent aussi à dynamiser l'agriculture locale et l'économie tout court. Que l'objectif 100 % bio c'est possible, mais qu'on ne mangera jamais 100 % local : la banane bio du Gers, oui, mais il faudra attendre la fin du réchauffement climatique ! Que le Gers, où le nombre de conversion au bio a explosé à partir de 2009 est l'un des meilleurs élèves de France sur le critère du bio dans les cantines. Mais que dans un même département, aussi excellent soit-il, il y a les bons et les mauvais élèves... Bref, que finalement, tout est aussi affaire de volonté, politique de la part des collectivités locales, mais aussi de la part des cuisiniers et des responsables d'établissements scolaires.
Usine de production Solairedirect DR solairedirect
Le solaire, "100% de l'énergie mondiale en 2028"
Solairedirect a la grosse pèche. S’exprimant lors d’un colloque de Ethic intitulé « Un nouveau regard sur l’énergie » à Paris, Thierry Lepercq, Président de l'entreprise, a déclaré le 24 mai dernier produire actuellement une énergie solaire à 100 €/MWh. Ce coût descendra à 70 €/MWh en 2014, ce qui fera de l'énergie solaire « la moins chère du monde à l’exception des gaz de schistes aux USA ». La baisse se poursuivant, le coût chutera à 40 €/MWh en 2020. L’énergie solaire pourrait représenter « 100% de l’énergie mondiale en 2028, et, à titre personnel, je pense que c’est le scénario le plus probable » n'hésite pas à déclarer Thierry Lepercq. « Reste le problème de l’intermittence que des entreprises vont résoudre » a ajouté confiant "Monsieur 100.000 photovolts". La très grosse pèche, donc.
Grand soleil en 2012 pour Solairedirect, en Poitou-Charente...
Il est vrai que Solairedirect a de quoi voir la vie en vert. 2ème producteur d’électricité solaire en France, l’entreprise a développé un modèle original de vente d’électricité solaire de gré à gré à prix compétitif, viaESTER (Electricité Solaire des Territoires), une Société d’Economie Mixte créée avec la région Poitou-Charentes. Aux termes du contrat signé en décembre dernier avec Sorégies (société poitevine d’électricité), ESTER fournit une électricité à environ 108 €/MWh avec un lissage sur 30 ans (schématiquement, au-delà de l’obligation d’achat sur 20 ans, le prix augmente mais il reste inférieur au prix de gros), ce qui protège les clients des hausses de l’électricité. 50.000 personnes dans le département de la Vienne sont susceptibles d’être approvisionnées. Thierry Lepercq a en outre annoncé la signature d’un nouveau contrat d’achat d’électricité photovoltaïque le 25 mai, avec Séolis, un fournisseur et distributeur locale d'électricité dans les Deux-Sèvres.
... comme dans les pays émergents
Solairedirect s’est aussi imposé à l’export, dans les pays émergents, au Maroc, Chili, en Afrique du Sud, Inde, Thaïlande et Malaisie. L’entreprise a remporté un gros contrat en Inde au mois de décembre dernier. Suite à un appel d’offres lancé par l’Afrique du Sud, Solairedirect a été retenu pour 2 projets et installera 2 parcs solaires de 10 MW. Son usine de production de panneaux photovoltaïques sur place au Cap, d’une capacité de 40 MW/an, va tripler sa capacité avec des partenaires locaux et chinois. Autres projets en cours en Afrique du Sud : Une société d’économie mixte destinée à produire de l’électricité et à engager un programme d’efficacité énergétique à Durban, et « Solar People », une initiative destinée à faire émerger des micro opérateurs d’électricité parmi les micro entrepreneurs locaux.
"Monsieur 100.000 photovolts"
Thierry Lepercq serait-il le nouveau Bernard Tapie du solaire ? Son parcours est en tout cas décoiffant. Retenu par l'Expansion comme candidat aux Trophées du business vert, l'actuel patron de Solairedirect vient de la banque. Après une carrière de banquier d’affaires dans le secteur des hautes technologies (Bankers Trust, Banque Arjil, Oddo), Thierry Lepercq, HEC, monte en 1999 NetsCapital, établissement financier dédié aux sociétés de technologie, puis en 2003 Novatio Partners, un cabinet de conseil spécialisé dans l’innovation dans le secteur de l’énergie. En 2004, un think tank organisé avec GDF l'incite à créer sa propre entreprise dans le solaire: avec Amaury Korniloff, ex-directeur du développement de Poweo, il concrétise son idée en 2006 et réussit, en seulement quatre ans à atteindre 150 millions de chiffre d'affaires avec Solaire Direct (prévision pour 2010), devenu le premier producteur d'énergie solaire en France après EDF. Pas mal.
Mais comment fait-il tout ça ?
La rédaction dePlein soleil a enquêté début janvier sur une réussite atypique, qui peut apparaître comme le "mystère de Solairedirect", vu le contexte industriel actuel plutôt incertain des énergies renouvelables en France et du solaire en particulier. Un tarif d'achat à 10,8 centimes d'euro le kWh en France, tarif en dessous du prix payé par le consommateur ? Des marchés gagnés à l'étranger, face à de rudes concurrents internationaux ? Qu'on se rassure : rien que de très parfaitement honnête et durable, conclut Plein Soleil, qui a décortiqué le système Solairedirect. Et surtout, un modèle durable, ultra dynamique, basé en Poitou-Charente sur les circuits courts de distribution, bien connus dans l'alimentation, avec les AMAP et les pratiques des "locavores". Manger local, se chauffer et s'éclairer local, donc. Un consommateur achète ainsi son électricité propre à une Entreprise Locale de Distribution (ELD) qui se fournit elle-même auprès d'une ferme solaire de proximité. Lorsque le nombre de consommateurs augmente, les volumes négociés deviennent de plus en plus importants. Avec à la clé la création d'un outil industriel local et donc des débouchés pour l'emploi. Exemplaire.
"Le mystère de Solairedirect", enquête de Plein Soleil. "Comment font-ils pour monter des projets de centrales photovoltaïques avec un tarif d'achat à 10,8 centimes d'euro le kWh en France, tarif en dessous du prix payé par le consommateur ? Comment font-ils pour gagner des projets en Inde face à des concurrents internationaux ? Comment font-ils pour attirer les investisseurs et les financiers en cette période de resserrement du crédit avec d'ores et déjà plus de 500 millions d'euros levés ? Autant d'interrogations soulevées par les annonces successives des responsables de la société Solairedirect qui n'en finissent pas d'intriguer les professionnels du secteur." Pour lire la suite : cliquer ICI
"Ma Planète" a eu la profonde tristesse, vendredi dernier, d'apprendre la disparition brutale de Gabi Farage, plasticien, architecte de formation, co-directeur du collectif artistique Bruit du frigo et co-fondateur de la Fabrique Pola, à Bordeaux. C'est inconcevable. Gabi nous a quittés, le 24 mai 2012. Il avait 41 ans.
Toujours "co", jamais "solo"...
Sur internet, et dans les archives de "Sud Ouest", on trouve peu de photos de Gabi, et rarement tout seul. Il a pourtant tant créé et tant donné durant 15 ans, à Bordeaux, à l'agglomération bordelaise et à tant d'autres territoires en France, où il a insufflé avec Yvan Detraz et Bruit du Frigo "une façon nouvelle, buissonnière, créative et ouverte d’aborder l’urbanisme et l’architecture." Avec "des projets basés sur la rencontre et le lien entre tous, habitants, artistes, architectes, collectifs et collectivités. Des projets toujours volontairement accessibles". Des projets pour fabriquer au quotidien ce fameux "vivre ensemble", tellement à la mode, mais dont si peu se soucient vraiment d'inventer la clé.
Une telle richesse, et si peu d'images personnelles en héritage ? L'explication est simple : "Gabi Farage était toujours «co», jamais «solo»", selon les mots tellement justes de ses coéquipiers de Bruit du Frigo. Le plus bel hommage à rendre à cette grande figure de la scène culturelle bordelaise et nationale, un intellectuel dans le plus beau sens du terme, un acharné du travail "collaboratif" qui se mettait si peu en avant.
... et toujours "développement durable"
Comité d'orientation 27e Région (laboratoire de transformation publique des Régions de France)
Gabi Farage - Evaluations des résidences 2010
Ajoutons que Gabi était aussi toujours "développement durable", et avait enraciné au plus profond de ses pratiques culturelles, urbanistiques et architecturales, les valeurs même de l'écologie. Car la culture, on aurait tort de l'ignorer, est bel est bien le quatrième pilier du développement durable, avec l'environnement, l'écononomie et le social. L'écologie, c'est aussi la démocratie culturelle, la médiation, l'évaluation, l'économie solidaire, le re-cyclage (avec le travail sur les friches urbaines et les quartiers délaissés), l'éducation populaire, la co-construction de projets durables, culturels et artistiques. Au risque de dérouter plus d'une fois ses interlocuteurs, même les plus acquis à sa cause et à ses valeurs, pour Gabi Farage, un projet culturel n'avait de sens qu'à la seule condition d'être "réellement" partagé et construit avec les gens. Les habitants. Ceux du quartier. Avec tout le temps nécessaire. Un "réellement" vraiment pas simple...
Des expérimentations artistiques exigentes et abordable par tous
Les Ateliers d'urbanisme utopiques, les Lieux possibles, les Jardins éphémères, qui ont fait des émules partout en France, le Jardin de ta soeur, le refuge le Nuage, le Braséro... A Bordeaux, on se souvient avec bonheur des expérimentations et réflexions autour de l'urbanité dont le Bruit du Frigo est à l'origine, "à la fois exigentes et abordables par le grand public". Une double exigence qui reste la marque de fabrique de Gabi Farage et de son collectif.
Une dimension nationale
Peu de Bordelais le savent, Gabi était nationalement reconnu. Né à Orléans en 1970, diplômé de l'Ecole nationale d'architecture de Bordeaux, il avait choisi de vivre dans la capitale de l'Aquitaine et d'y travailler. Pas assez à son goût : son activité professionnelle l'amenait à se déplacer constamment aux quatre coins de la France. Il était ainsi dernièrement pleinement engagé sur des projets à Marseille et à Vitrolles dans le cadre de Marseille Provence capitale européenne de la Culture 2013. Le travail de Bruit du Frigo venait aussi d'être retenu par l'exposition européenne Re-architecture, inaugurée à Paris le 12 avril, autour des nouvelles fabriques de la ville européenne et de l'"architecture durable". Le collectif de Gabi Farage fait en effet partie des quinze équipes européennes invitées au Pavillon de l'Arsenal. Parmi les quinze, six sont françaises. Sur les six, deux seulement ne sont pas parisiennes. L'une, bordelaise, n'est autre que Bruit du frigo, retenu pour l'atelier d'urbanisme utopique le Braséro, initié à Bordeaux dans le cadre du dernier Evento (2011) dont Gabi était co-commissaire, dans le quartier de la Benauge et avec ses habitants.
Un grand trou au fond du coeur
Gabi, c'était aussi la Fabrique Pola, projet qui vu le jour en 2000, à Bordeaux et qu'il a longtemps porté en dépit de nombreuses difficultés. Ce projet de "fédération artistique, sociale et solidaire, véritable espace de créations et de désirs collectifs", destiné à accompagner et fédéré les artistes, il l'a soutenu avec toute sa ténacité, "l’énergie et la passion qui l’animaient". Pour ces qualités-là, on aimait Gabi. Mais aussi pour sa créativité, son intégrité, son talent, son exigence incessante et sa fragilité, toujours sous-jacente. On le sentait sans cesse inquiet et en recherche, même dans les grands moments de réussite collective. A chaque rencontre avec lui, on était frappé par sa générosité, sa richesse humaine et sa probité intellectuelle, jointes à une énorme capacité de travail, incessant. Mais aussi, trop souvent, on sentait comme une amertume, une douleur qui durcissait soudain le propos. Mélange de douceur et de dureté. Tellement "pur" et clair, Gabi... A chaque rencontre, on risquait aussi la remise en question...
La disparition de Gabi Farage, c'est un sacré choc, un grand vide dans l'espace éco-culturel bordelais, régional et national et, surtout, un grand trou au fond de nos coeurs. Il laisse dans un profond désarroi celles et ceux qui l'ont connu et ont eu la chance de travailler avec lui. A quelque niveau que ce soit.