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  • Initiative. Pour les poissons exotiques, le bonheur est dans le Gers

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    Le poisson rouge exotique a trouvé son bonheur dans le Gers, à Nogaro Photo DR

    Dans la région, les écolos aquariophiles peuvent avoir le sourire. Pour assouvir leur passion, plus besoin de recourir à une pratique écologiquement incorrecte en allant sous les tropiques vider les bleus lagons de leurs poissons exotiques : dans le Gers, au pays du canard et du foie gras,  une pisciculture unique en France s’est spécialisée depuis 28 ans dans l’élevage écologique de poissons chatoyants à destination des aquariums français, suisse et belges.

    3.000 aquariums

    Et ça nage, dans l’exploitation piscicole d’Estalens, à Nogaro. Poissons-clowns du Pacifique, voiles de Chine et autres néons bleus d’Amérique du Sud virevoltent dans 3.000 aquariums empilés les uns sur les autres, dans un concert de bulles formant un ballet aussi bigarré qu’incessant. C'est tout aussi beau qu'un troupeau d'oies en liberté dans un pré de la campagne gersoise, mais attention, ça ne se mange pas. Sous d’immenses hangars, 1.600 espèces et variétés sont élevées puis acclimatées après avoir été importées d’Asie du Sud-Est, du Brésil ou encore d’Israël.

    françoise montac.jpgUne réussite locale et durable

    L’entreprise gersoise nage à contre-courant du marché de l’aquariophilie, en favorisant la reproduction de 400 spécimens sur son site. « La reproduction nous permet de proposer une large gamme de variétés, dont de nombreux poissons rares, à l’inverse des grossistes, qui, eux, stockent en plus petites quantités », affirme Françoise Montac,  passionnée d'aquariophilie, qui a fondé en 1985 la pisciculture avec son ex-mari. Elle a choisi Nogaro pour son son puits géothermique permettant de chauffer l’eau de ces poissons des régions chaudes. "A l’époque, on nous a pris pour des illuminés. On était les premiers. Il a fallu tout inventer", se rappelle cette chef d’entreprise, à la tête aujourd’hui de 19 salariés dans la seule pisciculture de ce type en France. S'il existe une dizaine de grossistes en France qui vendent comme elle des poissons exotiques, c'est la seule à en faire l'élevage.

    Un mode d'élevage extensif et écologique

    Depuis sa création, l’entreprise fonctionne sur un mode d’élevage extensif et écologique. "Outre l’eau de pluie que l’on récupère, on utilise en permanence la même eau, qui est recyclée par lagunage", explique Michaël Négrini, commercial au sein de l’exploitation piscicole d’Estalens. Par ailleurs, les installations sont peu gourmandes en énergie, l’entreprise ayant recours à l’un des nombreux atouts de la campagne gersoise: la géothermie. L’eau des bassins et autres cuves en verre est en effet chauffée « grâce aux calories d’une source souterraine », sous la commune de Nogaro, « récupérées à l’aide d’un échangeur thermique », précise ce passionné d’aquariophilie.

    Le poisson rouge, top des ventes

    Trois fois par semaine, entre 5.000 et 20.000 spécimens (selon les saisons) sont expédiés vers les animaleries et jardineries françaises, suisses et belges, emballés dans des sacs en plastique gonflés d’oxygène. La pisciculture alimente également plusieurs aquariums publics prestigieux, comme ceux de Brest, Biarritz et Monaco. Les espèces les plus courantes représentent 80% du chiffre d’affaires de l'entreprise. Si l’indétrônable poisson rouge caracole toujours largement en tête du hit-parade, d’autres espèces sont également très demandées, comme le " guppy" ou le "combattant du Siam", dotés de grandes nageoires caudales en forme d’éventail.

    Avec la pisciculture de Nogaro, le Gers abrite une vraie réussite d'un mode d'élevage écolo : au total, ce sont environ deux millions de spécimens qui sont vendus chaque année par la pisciculture de Nogaro, même si l’année 2013 s’annonce plutôt morose, avec une baisse de 10% enregistrée sur le dernier exercice.

    Cathy Lafon

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  • Biodiversité. Gers : le loup est revenu !

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    Le loup de Troncens (Gers) photographié par Jean-François Langlois DR

    Il ne s'agit pas d'un conte de Noël pour petits citadins du XXIème siècle : on peut à nouveau crier "Au loup !" dans la région, sans craindre le ridicule. L'animal, revenu naturellement en France il y a vingt ans dans le massif du Mercantour, dans les Alpes, étend désormais son territoire à l'ouest du pays, jusqu'au Gers. L'un d'eux a été photographié fin novembre dans un champ de maïs par un particulier, près de sa maison à Troncens, dans les vallées gersoises aux confins des Hautes-Pyrénées. Bien loin des Alpes et de l'Italie d'où serait issu le premier couple de loups, aperçu en France en 1992, après l'éradication complète de l'espèce dans l'Hexagone, dans les années 30.

    C'est le loup : le doute n'est pas permis

    Il ne s'agit pas là d'une nouvelle version gersoise de la fable de "Pierre et le loup", mise en musique par Prokofieff : "Sud Ouest" l'a révélé hier, dans son édition du Gers, l'animal photographié par  Jean-François Langlois est bien un "canis lupus".  C'est ce qu'a confirmé, le 13 décembre,  le Réseau du loup de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) à Gap (Hautes-Alpes), auquel l'Office du Gers a transmis les clichés. Le doute n'est pas permis pour Yannick Léonard, responsable du "Réseau de suivi du loup", à Gap : il s'agit bien du "loup qu'on rencontre sur le territoire national, venu des Abruzzes (italiennes) et qui a colonisé le territoire depuis 20 ans". "On a affaire à un animal haut sur membres, il y aussi la couleur du pelage, foncée sur le dos, la longueur de la queue, l'extrémité de la queue constituée d'un pinceau de poils noirs; sur un antérieur de l'animal, on observe un liseré noir qui est aussi une des caractéristiques des loups, le museau assez allongé et puis ce qu'on appelle le masque facial (avec) une partie un peu blanche au niveau du maxillaire inférieur".

    Un loup dans le Gers ? "Rien de surprenant"

    Il s'agit aussi de la limite la plus occidentale où l'animal a été observé depuis son retour naturel en France en 1992 en provenance de l'Italie voisine. Mais "il n'y a rien de surprenant" à voir le loup dans les champs du Gers, "le loup est une espèce capable de faire des déplacements extrêmement importants; rien ne l'arrête", ni une autoroute, ni une ligne TGV, poursuit-il. Quelques individus sont déjà installés dans les Pyrénées-Orientales et dans les Cévennes, puis dans les Vosges, où la controverse entre les défenseurs de l'animal et ses adversaires, au premier rang desquels les éleveurs, a fait rage cet été.

    Crier au loup par ... SMS ?

    préservatio,protection,oursEn France, le loup est en effet un carnassier, bien plus présent et dévastateur que l'ours pour les cheptels d'animaux d'élevage comme les brebis, qui face à lui, n'en mènent en 2012 pas plus large que la chèvre de Monsieur Seguin, l'agneau de Monsieur Jean de La Fontaine, ou le petit Pierre. Cette année, dans les Vosges, 48 attaques ont fait au moins 165 victimes dans les troupeaux en montagne et en plaine. Les éleveurs de ce département vont d'ailleurs être les premiers à équiper leur troupeaux, dès 2013, du prototype d'un collier révolutionnaire, mis au point par un chercheur suisse ami des loups, Jean-Marc Landry (photo ci-contre), biologiste et éthologue. Si la brebis subit un stress intense, l'appareil libère un répulsif destiné à éloigner le loup et envoie dans la foulée un message d'alerte sous forme de SMS au berger. Il s'agit pour l'instant d'une expérimentation, qui, si elle donne des résultats concluants, pourra être étendue en France, où l'on assiste au retour des loups, notamment dans le Sud-Est.

    Dans le Gers, on n'en est pas encore à se tâter pour équiper ou non d'un tel collier les canards, les oies et les volailles qu'on y élève en liberté...

    Un "animal dispersant"?

    Le loup de Troncens est-il un célibataire endurci isolé, où vit-il dans une meute, comme la plupart de ses congénères, autour d'un couple fondateur ? La meute reste généralement fidèle à son territoire, comme l'est encore la meute "historique" revenue dans le Mercantour en 1992. Mais la meute chasse aussi une partie de ses membres qui partent à la recherche de nouveaux territoires. Le loup surpris dans le Gers dans le canton de Marciac par Jean-François Langlois est peut-être un "animal dispersant" venu des Pyrénées-Orientales, du Massif central ou même de plus loin, indique Yannick Léonard, qui cite l'exemple d'une femelle partie de l'est des Hautes-Alpes et localisée ensuite dans les Pyrénées-Orientales.

    200 à 250 loups vivent aujourd'hui en France

    Pour s'installer, le loup cherchera la tranquillité. Mais, dans sa quête de territoire, il ne se laisse pas freiner par les zones urbanisées. Il repousse ainsi doucement les frontières de sa zone d'implantation en France. Sa limite septentrionale se trouve actuellement dans les Vosges où il s'est établi l'année dernière. La plupart des 200 ou 250 loups sur le sol français restent cependant dans le massif alpin : aucun n'a encore fait son entrée dans Auch ou dans Paris, comme le chante Serge Reggiani...

    Si vous faites partie de ceux qui aiment à "chercher le loup", c'est bien dans les Alpes que vous risquez surtout le trouver aujourd'hui.

    Cathy Lafon

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  • Initiative. Gers. "Dossier spécial de Sud Ouest : le bio dans les cantines"

    cantine bio 2.jpgObjectif du Grenelle de l'environnement, établi en mars 2008 : servir en 2012 à nos chères têtes blondes, brunes et rousses 20% de repas bio à la cantine... Ce qui doit nécessairement aussi s'accompagner de la progression des conversions d'agriculteurs en bio. Les produits issus de l'agriculture biologique sont aussi locaux.

    Où en est-on 4 ans après ?

    La rédaction de "Sud Ouest" a pris dans le Gers une belle initiative : faire le tour de la question du bio dans les cantines du département. Cette descente dans les assiettes a donné lieu à une enquête en deux volets, publiés le 1er et le 2 juin derniers, avec le point de vue des agriculteurs-producteurs, puis celui des chefs de cuisine et des gestionnaires des établissements scolaires.

    Passionnant et ultra-complet. On y apprend par exemple que les cantines qui passent au bio servent aussi à dynamiser l'agriculture locale et l'économie tout court. Que l'objectif 100 % bio c'est possible, mais qu'on ne mangera jamais 100 % local : la banane bio du Gers, oui, mais il faudra attendre la fin du réchauffement climatique ! Que le Gers, où le nombre de conversion au bio a explosé à partir de 2009 est l'un des meilleurs élèves de France sur le critère du bio dans les cantines.  Mais que dans un même département, aussi excellent soit-il, il y a les bons et les mauvais élèves... Bref, que finalement, tout est aussi affaire de volonté, politique de la part des collectivités locales, mais aussi de la part des cuisiniers et des responsables d'établissements scolaires.

    Un tri des déchets plastiques à l'avant-garde, le premier distributeur de légumes bio de la région, le premier collège de France 100 % bio,  décidément, le Gers est bien l'un des départements de France les plus "éco-exemplaires"...

    Cathy Lafon

    Pour retrouver l'enquête sur le site de sudouest.fr :

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