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Emploi - Page 59

  • Fil vert. Exploitation des gaz de schiste : non, c'est non

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    Delphine Batho, le 11 juillet 2012 à Paris Photo AFP

    Le gouvernement ne reviendra pas sur l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique, a déclaré aujourd'hui la ministre de l'Ecologie,  Delphine Batho sur BFM-TV et RMC.

    La France a banni en 2011 l'usage de cette technique controversée et jugée hautement polluante, mais le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait laissé entendre, début juillet, vouloir  "regarder" le dossier de l'exploitation des gaz de schiste sans toutefois le rouvrir.

    Une technique aux risques de dégâts considérables sur l'environnement et la santé

    "Le gouvernement maintient clairement et nettement sa position sur l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste, car nulle part dans le monde il n'a été prouvé que cette exploitation pouvait se faire sans dégâts considérables sur l'environnement et avec des risques importants pour la santé"", a déclaré Delphine Batho sur BFM-TV et RMC. "Rien aujourd'hui dans l'agenda du gouvernement n'envisage de revenir sur l'interdiction de la fracture hydraulique", a-t-elle ajouté.

    Des produits chimiques dans les nappes phréatiques

    Selon elle, comme pour les associations environnementales, ce qui pose problème c'est la technique utilisée pour explorer et exploiter ce type d'énergie fossile "avec des produits chimiques qui ensuite vont dans les nappes phréatiques".La ministre de l'Ecologie a estimé qu'Arnaud Montebourg avait posé une "réflexion intellectuelle, à partir de techniques futures qui en l'état actuel des choses n'existent pas". Les défenseurs des gaz de schiste, parmi lesquels Total et GDF Suez, font valoir que leur exploitation permettrait des créations d'emplois, comme aux Etats-Unis, et rendrait la France moins dépendante du gaz importé de l'étranger. Mais le gouvernement fait valoir qu'aucun pays n'a pu prouver que cette technique était sans conséquence sur l'environnement ou la santé.

    Pour la fin des dérogations à l'interdiction de l'épandage aérien de pesticides

    Interrogée par ailleurs sur la multiplication des dérogations à l'interdiction de l'épandage aérien de pesticides, délivrées récemment entre autres dans le Sud-Ouest, la ministre a affirmé qu'"il y a déjà moins de dérogations qu'il n'y en a eues précédemment et moi je souhaite qu'il n'y en ait plus du tout".

    Stéphane Le  Foll, le ministre de l'Agriculture, a-t-elle rappelé, "a annoncé une remise à plat" du sujet. Le 30 juin dernier, le gouvernement a interdit définitivement le Cruiser OSR, un pesticide utilisé pour le colza, dont plusieurs études ont confirmé les effets néfastes sur les abeilles

    Cathy Lafon

  • Pollution à l'usine Smurfit de Biganos : inquiétudes autour du Wharf de La Salie

     

    La cuve éclatée de l'usine Smurfit-Kappa à Biganos (Gironde) Photo Stpéphane Scotto DR

    Après l'éclatement d'une cuve, le 5 juillet dernier, à l'usine papetière Smurfit Kappa à Biganos, qui a provoqué une grave pollution du Lacanau, affluent de La Leyre qui se jette dans le  Bassin d'Arcachon, et entraîné l'évacuation humaine du site industriel, les populations locales, habitants, associations écologistes, professionnels et élus s'interrogent sur la qualité de la surveillance et la sécurité des installations de l'usine et de manière plus générale, sur une possible aggravation de la dégradation du milieu marin et aquatique du Bassin d'Arcachon.

    Les photos de la cuve éclatée sur le site de Smurfit 

    L'usine Smurfit-Kappa après l'accident du 5 juillet 2012, vue aérienne Photo Stéphane Scotto DR

    Deux photos aériennes du site de Smurfit et de la cuve à l'origine de l'accident, prises par le photographe Stéphane Scotto, sont parlantes : on voit bien l'état de corrosion de ce qui reste de la cuve éclatée, qui contenait 3.500 m3 d'eaux usées de la papeterie, une liqueur noire, dont 100 à 500 m3 sont partis dans la Leyre, les zones humides et dans les égouts de l'usine. Cette liqueur noire, très corrosive et polluante, est composée de jus de cuisson de bois et de soude caustique. La question qui inquiète désormais est celle du devenir du reste de ce liquide échappé de la cuve et contenu dans le bassin de rétention "Saugnac" d'une contenance  de 80 000 m3, archi plein désormais, en attente d'être déversé.

    Le volume de liqueur noire serait passé de 3.500 m3 de liqueur noire à 80.000 m3, car lors de l'accident, le ruisseau Lacanau aurait été pompé, pour aspirer la pollution qui partait ensuite dans la Leyre. 70.000 m3 d'aux douce ont donc été mélangées aux 3.500 m3 de soude, lignite et sulfate.

    La crainte unanimement exprimée, étant qu'elle ne soit déversée dans l'océan, par le Wharf de La Salie, très controversé localement par les écologistes. La semaine dernière, la préfecture a déjà autorisé Smurfit Kappa à rejeter une partie de ces eaux usées traitées en interne, dans le collecteur du syndicat intercommunal du Bassin d'Arcachon(Siba) où ces eaux sont retraitées, avant d'être rejetées dans l'océan au Wharf de La Salie, côté plage océane de la Teste-de-Buch. En dépit de l'opposition du président du Siba et maire de Lège-Cap-Feret, Michel Sammarcelli, qui avait écrit son refus au préfet.

     « Pas dans le Wharf »

     

    Vue aérienne du site Smurfit Kappa, avec la localisation de la cuve et du bassin de rétention DR Stéphane Scotto

    Yves Foulon, député-maire d'Arcachon, a également écrit en ce sens à la direction de l'usine et a confié à Sud Ouest, le 17 juillet : « J'attends avec beaucoup d'intérêt la réponse aux trois questions que j'ai posées : est-ce que tout a été fait pour éviter l'accident ? Après l'accident, pourquoi les procédures mises en œuvre pour empêcher les conséquences n'ont-elles pas fonctionné ? Enfin, comment le liquide a-t-il pu se déverser aussi facilement dans l'affluent de la Leyre, mettant en danger le Bassin », demande-t-il. Quant au liquide du bassin de stockage de l'usine : « En aucun cas, il ne doit se déverser dans le Bassin, même de façon autorisée par les services sanitaires de l'État et donc, l'idée même que le liquide transite par le wharf m'est totalement inconcevable », assure le député.

    De son  côté le collectif d'usagers de La Salie ne dit pas autre chose. Quatre-vingt personnes se sont rassemblées samedi 14 juillet au matin, autour de Jean-Vincent Accoce, parole du collectif qui regroupe des  habitants, des membres d'associations locales, des professionnels, mais aussi des représentants de clubs et d'écoles de surf. Leur objectif : informer  de la réalité de l'accident et de la pollution et mettre fin aux rumeurs particulièrement néfastes en cette période estivale : « La plage de La Salie Nord n'a jamais été fermée par le préfet, et le projet de maison de la glisse n'est pas remis en cause », a affirmé le porte-parole. Mais le collectif a aussi réitéré le refus d'accepter que le contenu du bassin de rétention  de l'usine Smurfit, soit rejeté par le Wharf dans l'océan, même dilué et traité.

    Prochain rendez-vous, vendredi 20 juillet à 14 h 30 : la Commission locale d'information et de surveillance ( CLIS) se réunit à la sous-préfecture d'Arcachon.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    Stéphane Scotto, qui nous a permis d'utiliser deux photos de Smurfit, est "le" photographe amoureux du Bassin d'Arcachon. Consultez son blog en cliquant ICI ou son site en cliquant ICI

    LIRE AUSSI

    TOUTES LES INFOS sur l'accident de l'usine Smurfit, sur le site de "Sud Ouest", avec les articles de Bernadette Dubourg  :
  • Energies renouvelables : le soleil se lève sur le Japon

    Après les chocs de Fukushima et des printemps arabes en 2011, une nouvelle révolution secoue la planète en 2012. Elle est verte et vient d'Extrême-Orient. Traumatisé par le drame de Fukushima et privé de la quasi-totalité de son parc nucléaire depuis mars 2011, le Japon a décidé de marcher au soleil et au vent et met toute son énergie à faire décoller les renouvelables. Pile-poil en phase avec le  rapport du 5 juillet de l'AIE (l'Agence internationale de l'énergie) qui situe à + 40 % la croissance de la production mondiale d'énergies vertes d'ici à 2017.  Au pays des samouraïs et des kamikazes, on s'en doute, on ne fait pas les choses à moitié. Motivé à bloc, le Japon risque fort de rattraper rapidement son retard pour prendre la tête des pays industrialisés en matière d'énergies vertes.

    Une loi "accélérateur d'énergie renouvelable"

    edano.jpgUne loi de soutien aux renouvelables, entrée en application le 1er juillet, oblige désormais les compagnies d'électricité nippones à acheter le courant produit par les panneaux solaires, les éoliennes et la biomasse à un tarif plus élevé que celui du marché. Ce soutien doit permettre aux producteurs d'énergies renouvelables de se développer, d'innover pour réduire leur coût de production et in fine d'augmenter significativement leur part dans le bouquet énergétique de la troisième puissance économique mondiale. Pour le ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie japonais (Meti), Yukio Edano : "Cette loi doit servir d'accélérateur pour les énergies renouvelables".

    solaire,eolien,photovoltaïque,fukushima,japon,loiVoilà qui va faire rêver les industriels français des ENR, notamment ceux de la filière éolienne dont le syndicat vient de quitter le Syndicat des énergies renouvelables. Si dans sa première intervention publique, début juillet, la nouvelle ministre de l'Ecologie, Delphine Batho (photo AFP ci-contre) a affirmé l'importance stratégique de la biomasse dans la transition énergétique, certains craignent qu'elle ne l'ait fait au détriment de l'éolien qui a lancé un appel au gouvernement, pour que des mesures d'urgence soient prises en sa faveur. Il faut dire que, étranglée par les mesures restrictives du Grenelle 2 de l'environnement, la puissance installée en éolien en France a baissé de 70 % au premier trimestre 2012... Or selon Delphine Batho, la biomasse serait appelée à représenter 50 % de la production d'énergie française renouvelable. Décidément, la France a bien du mal à diversifier son "mix"...

    Comment compenser 30 % d'électricité en moins...

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    Vue aérienne de la centrale de Fukushima, 13 mars 2011

    Comment retrouver 30 % d'énergie sans émettre d'avantage de gaz à effet de serre ? L'équation énergétique japonaise est simple sur le papier. Mais pas autant dans la vraie vie. Seize mois après l'accident nucléaire de Fukushima, l'archipel ne compte plus sur le nucléaire qui assurait près de 30% de la production d'électricité nationale. Aux oubliettes, les plans prévoyant l'augmentation de cette part à 53% d'ici à 2030. Après avoir vécu plusieurs semaines sans un seul réacteur actif sur 50, l'Empire du soleil levant a été contraint de relancer une tranche nucléaire dimanche 1er juillet, afin d'affronter les besoins en électricité des entreprises, accrus par la période estivale particulièrement gourmande en énergie au Japon. Les fortes chaleurs rendent la vie quasi impossible sans un minimum de climatisation dans les mégalopoles. L'Etat japonais a cependant dû passer outre la forte opposition des populations et des autorités locales, traumatisées par une catastrophe qui a contraint près de 100.000 personnes à quitter leur maison et a entraîné d'importantes contaminations radioactives.

    ... tout en réduisant de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 ?

    C'est que la suite de l'équation la complique lourdement. Avec la production hydraulique, la part des renouvelables atteint péniblement 10 % au Japon qui tirait jusqu'en mars 2011 moins de 2% de son électricité du solaire, de l'éolien, de la géothermie et de la biomasse. Les nippons sont parmi les derniers de la classe des pays industrialisés dans ce domaine. Outre la sobriété énergétique forcée, la paralysie quasi-totale du parc nucléaire depuis Fukushima n'a donc été compensée pour l'instant que par l'augmentation de la production des centrales thermiques, fonctionnant au gaz, au charbon ou au pétrole que l'archipel, dépourvu d'énergies fossiles, doit massivement importer. S'il en reste là, le Japon peut dire adieu à son engagement à réduire de 25% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020, par rapport à 1990.

    Sobriété énergétique et énergies renouvelabes

    Bon sang, mais c'est bien sûr ! La voilà la solution : l'écologie ! Et d'un, le Japon a enclenché des mesures d'économies d'énergie drastiques (réduction des éclairages publics, enseignes commerciales, climatisations, escalators... ), insuffisantes naturellement à compenser la part de l'électricité nationale qui n'est plus produite par le nucléaire (environ 30 %). Et de deux, les Japonais cherchent aussi dans l'urgence, depuis plus d'un an, des solutions énergétiques alternatives au nucléaire. Et ils sont prêt à y mettre le prix : "Des surcoûts sont nécessaires pour augmenter la part des énergies renouvelables et en finir avec notre dépendance au nucléaire", explique M. Edano.

    Le nouveau bouquet énergétique japonais fleurira cet été

    solaire,eolien,photovoltaïque,fukushima,japon,loiDéclinaison de la loi entrée en vigueur au 1er juillet, les contours du nouveau bouquet énergétique japonais, qui tiendra compte du nouveau contexte post-Fukushima et accordera davantage de place aux sources renouvelables, sera présenté cet été par le Premier ministre, Yoshihiko Noda. Les projets les plus ambitieux concernent Fukushima. La maison de commerce japonaise Marubeni et une dizaine d'autres entreprises nippones ambitionnent en effet d'installer une importante ferme d'éoliennes flottantes au large de Fukushima (image de synthèse ci-contre afin de fournir du courant à 100.000 ménages. Ce serait une grande première mondiale.

    Le soleil qui s'est levé sur le Japon...

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    Le projet de plus grande centrale solaire du Japon DR

    Sans attendre le feu vert gouvernemental, nombre d'entreprises nippones se sont dores et déjà lancées dans la construction de parcs solaires, même si la production de courant par ce biais coûte aujourd'hui au Japon au moins trois fois plus cher que la technologie nucléaire ou l'énergie fossile.

    parc solaire japon.jpgDans l'ensemble de l'archipel, il y aurait actuellement en construction ou en projet plus de 100 fermes de panneaux photovoltaïques d'une puissance unitaire de plus d'un mégawatt, selon les décomptes du groupe d'information économique Nikkei. La firme Kyocera a annoncé la construction d'une centrale solaire de 70 mégawatts permettant d'approvisionner quelque 22.000 habitations dans la préfecture de Kagoshima (sud-ouest). Le  groupe de télécommunications mobile Softbank prévoit la mise en place de la plus grande centrale solaire du Japon dans l'île septentrionale de Hokkaido, après avoir inauguré le 1er juillet un petit parc photovoltaïque à Kyoto (photo AFP ci-contre).

    ... illuminera Fukshima en 2015

    Alors que des habitants reviennent progressivement et que les travaux de décontamination et reconstruction se précisent, la municipalité de Minamisoma située à  dans la zone sinistrée de Fukushima, à 30 km de la centrale, souhaite créer un modèle de ville plus sûre, plus écologique et à fort rendement énergétique. Parmi les principaux chantiers, le conglomérat industriel Toshiba s'apprête ainsi à bâtir un vaste parc solaire devant alimenter quelque 30.000 foyers à Minamisoma. La mise en place des équipements solaires devrait débuter cette année pour une entrée en exploitation en 2014.

    Le mot de la fin

     "Si nous continuons de construire des panneaux solaires et d'investir, cette énergie sera d'ici 20 ans non seulement la source la plus sûre de production d'électricité, mais aussi la moins chère", estime le PDG du groupe, l'antinucléaire Masayoshi Son, bien décidé à aider son pays à rester, plus que jamais, l'Empire du soleil levant. Un discours pas vraiment éloigné de celui du patron français de SolaireDirect, Thierry Lepercq, qui pronostique aussi que l'énergie solaire sera bientôt la moins chère au monde... C'est drôle, ce qui attire encore la dérision en France, semble plus que réaliste au Japon...

    Ces Japonais, moi, je les kiffe grave. Pas vous ?

    Cathy Lafon

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