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Emploi - Page 55

  • Le petit abécédaire écolo de 2013 : bonne année !

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    La planète vue du ciel, par Yann Arthus-Bertrand (DR)

    "Ma Planète" vous adresse ses voeux les plus écologiques au premier jour de 2013. La tête un peu dans le seau, comme de juste, après une nuit de festivités où l'on n'a pas fait que sucer des glaçons... Allez, chers internautes, courage, on ouvre un oeil sur son écolo-blog favori qui vous souhaite beaucoup de bonheur, de réussite, de prospérité et surtout, oui, surtout  : la santé !

    Mais au fait, que nous réserve 2013 en matière d'écologie, de développpement durable et d'environnement ? Rien de très folichon, si l'on reste sur la tendance 2012... Mais quand même, quelques réjouissances en vue. En route pour 2013, une année qui pourrait bien être verte de A à Z...  Ou pas.

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémorationA comme Anniversaire. Le 21 décembre 2013, l'agglomération de Bordeaux fêtera les dix ans du retour du tramway sur son territoire. Nettement moins drôle, on commémorera le 11 mars le deuxième anniversaire du tsnunami et de la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon.

    B comme Bateau. Les navettes fluviales, fabriquées à Gujan-Mestras, devraient pointer cette année le bout de leur coque dans le port de la Lune, complétant ainsi la palette des transports alternatifs à la voiture dans l'agglomération bordelaise. Deux bateaux et un remplaçant offriront un service de passage d'une rive à l'autre : 200.000 voyageurs par an sont attendus.

    C comme Covoiturage. Le système de transport basé sur le  partage des véhicules particuliers, est en plein boom. Ecologie ou pas, la crise économique est là, accentuée par la hausse du coût des carburants. La Gironde va voir naître sa première aire de covoiturage à Langon, financée  par le Département, Siss et ASF, sur un parking de l'A62 destiné au covoiturage. A proximité du péage de Langon, il pourra accueillir 80 véhicules.

    D comme Déchet. Aujourd'hui 1er janvier, la société Eco-Emballages, chargée de collecter et de recycler les emballages, a 20 ans. Le 1er mars, entrera en vigueur le prélèvement d'une "éco-contribution" sur les ventes de meubles et de matelas neufs, dans le cadre de la mise en place de la filière de recyclage des déchets d'ameublement.

    Bande annonce du documentaire "Polluting  paradise"

    Et D comme Documentaire. Sortie dans les salles de cinéma le 27 février du documentaire "Polluting Paradise"  de Fatih Akin, diffusé à Cannes hors compétition. Le réalisateur d'origine turque signe un film militant contre les pollueurs qui, forts de leur pouvoir et de l’argent, détruisent sans aucun scrupule nos petits paradis.

    E comme Eau. 2013 est l'année internationale de la coopération sur l'eau.

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémorationF comme Fleuve. La Garonne se prépare à vivre une Fête du fleuve du tonnerre cette année, du 24 mai au 7 juin, avec le départ de la Solitaire du Figaro depuis le port de Bordeaux. Manière de fêter le nouveau pont Chaban-Delmas (ChaBaBA pour les intimes) entre les deux rives de la capitale de l'Aquitaine, mis en service en mars 2013.

    Et F comme Faune et Flore. Le 3 mars s'ouvre à Bangkok la 16ème conférence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites) (jusqu'au 15).

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémorationG comme Garona. C'est le nom de la plus vieille centrale nucléaire d'Espagne, dont la fermeture devrait intervenir en juillet.

    H comme Hermione. Dès cet été, la frégate en bois Hermione, en construction depuis 15 ans à Rochefort, effectuera sa première navigation en mer jusqu'à l'île d'Aix (Charente-Maritime). D'ici là, on peut la visiter : Cliquer ICI

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémorationJ comme Justice. Le procès-fleuve de la catastrophique marée noire du pétrolier Prestige, au large de l'Espagne, s'achevera le 29 mai à La Corogne, après sept mois d'audience. Le 8 février, la cour d'appel de Paris rendra son arrêt dans l'affaire Amisol, un des dossiers emblématiques de l'amiante en France (instruction ouverte en 1997).

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémorationEt  J comme Juin. Ca chauffe en juin pour la planète, avec la Journée mondiale de l'environnement, le 5, les Journées mondiales de la mer et des océans (du 8 au 10), et la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse.

    K comme Kyoto. L'acte II des accords sur le climat de Kyoto, ratifié à Doha en décembre dernier, entre en vigueur au  1er janvier. Pas de bol : seuls sont concernés les Etats émetteurs de 15 % des gaz à effet de serre mondiaux... Mieux que rien ? A voir.

    L comme Ligne. Les travaux de prolongation des lignes C (vers Bègles et Villenave-d'Ornon), A (Mérignac) et B (au nord et au sud de l'agglo) du tramway bordelais se concrétisent, avec les premiers essais qui seront effectués cette année.

    M comme Musée. Le Muséum d'histoire nauturelle de Bordeaux devrait enfin réouvrir cette année.

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémorationN comme Nantes. La ville du fameux aéroport de Notre-Dame-des-Landes accueillera aussi le prochain sommet mondial des villes durables (les 25 et 27 septembre prochain). Et non, ce n'est pas une blague. Et oui, y en a qui vont être sur les dents...

    O comme OPEP. Il y a quarante ans, le 23 décembre 1973, l'organisation des pays exportateurs de pétrole annonçaient le doublement du prix de pétrole brut, provoquant le premier choc pétrolier mondial.

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémorationEt O comme Ondes. Le 31 janvier, l'Assemblée nationale doit examiner une proposition de loi pour réglementer les ondes électromagnétiques. Un projet de loi issu du travail de terrain du collectif bordelais Stop Antennes.

    P comme Politique Agricole Commune. L'Europe se penche sur la réforme de la PAC... sera-t-elle soucieuse d'une agriculture plus durable ?

    Et P comme Perchloroéthylène. Interdiction à compter du 1er mars d'installer de nouvelles machines de nettoyage à sec fonctionnant au perchloroéthylène dans des locaux contigus à des locaux occupés par des tiers. L'interdiction des machines existantes se fera de manière progressive.

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémorationQ comme Quinzaine. La Quinzaine du commerce  équitable aura lieu du 4 au 19 mai.

    R comme Randonnée. La réalisation du projet d'une grande boucle verte de rando de 140 km, traversant 20 communes de la Communauté urbaine de Bordeaux, doit débuter en 2013.

     

    S comme Sécheresse. En dépit des fortes pluies de cet hiver, la sécheresse sévira-t-elle encore cette année dans notre région ? Ce sera en tout cas cet été le dixième anniversaire de la canicule historique de 2003,  qui a provoqué le décès de 15.000 personnes en France.

    Et S comme Semaine. La Semaine du développement durable aura lieu du 1er au 7 avril. Celles, européennes,  pour l'énergie renouvelable, du 13 au 18 mai et pour la mobilité, du 16 au 22 septembre (Journée mondiale sans voiture)

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémoration comme Transition énergétique et écologique. Le débat national sur l'énergie ouvert par le gouvernement français fin 2012 ira jusqu'en mai 2013. Il débouchera sur un projet de loi de programmation en juin 2013. De janvier à avril, les citoyens devraient pouvoir s'exprimer, via des séminaires, débats et auditions publics, au niveau national comme régional.

    V comme Voiture. Au salon automobile de Détroit (à partir du 14 janvier), comme à celui de Paris, les grandes marques automobiles vont multiplier les nouveaux modèles électriques et hybrides et espérons le, plus économes en carburant fossile. La Mia Electric de Heuliez fêtera son deuxième anniversaire le 1er juin.

    Et V comme Vitrines. A compter du 1er juillet, extinction des feux la nuit pour l'éclairage des commerces et des bureaux, notamment des vitrines (sauf pour les périodes de fêtes comme Noël, ou en cas d'éclairage dit "de sécurité").

    W comme Watt. Ou négawatt ? Le watt étant une unité de puissance, le négawatt quantifie une puissance « en moins », c'est-à-dire la puissance économisée par un changement de technologie ou de comportement.  A l'heure de la transition énergétique, on peut se poser la question avec l'association Négawatt dont le manifeste préconise un scénario énergétique basé sur la sobriété, l'efficacité, les renouvelables.

    X comme Xynthia. Le 28 février, cela fera 3 ans que la tempête Xynthia a ravagé une partie du Sud Ouest et la Charente-Maritime.

    abécédaire,nouvel an,événement,anniversaire,commémorationZ comme Zorro. Et ce Zorro de l'écologie qui doit sauver la planète ? Ben oui, on l'attend toujours... Et si c'était Nicolas Hulot, le nouvel "envoyé très spécial" et très vert de François Hollande, missionné pour parcourir le monde dès cette année, afin de préparer la prochaine conférence internationale sur le climat ? Bonne année et bonne chance à lui !

    Pour le reste : à suivre...

     Cathy Lafon

  • Conférence internationale de Doha : le climat dans l'impasse ?

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    Le réchauffement climatique pourrait nuire aussi au développement de la Chine, plus grande émettrice de gaz à effet de serre avec les Etats-Unis Photo DR

    Encore un coup pour rien à Doha à la table du grand jeu international et pas vraiment virtuel du réchauffement climatique ? On peut le craindre. Les divergences sur les moyens à mettre en oeuvre pour aider les pays en développement à faire face aux conséquences du changement climatique compromettent sérieusement l'issue de la 28ème Conférence des Nations Unis sur les changements climatiques (CCNUCC). Ouvertes il y a quinze jours, les discussions devaient s'achever vendredi : elles ont été prolongées cette nuit,  pour tenter d'éviter le pire pour l'avenir de la planète que constituerait l'échec de Doha.

    Sur quoi butent les discussions ?

    Sur tout. Outre l'aide aux pays en développement, elles butent également sur le renouvellement du protocole de Kyoto. Faute d'accord, le traité qui contraint les pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, expirera le 31 décembre 2012. Interrogé par la presse sur les perspectives d'accord concernant l'accroissement de l'aide aux pays en développement, Todd Stern, représentant spécial des Etats-Unis pour le climat, s'est contenté, selon l'agence Reuters, d'un haussement d'épaules désabusé. "Nous avons rédigé de nouveaux projets et on ne sait pas si nous allons négocier ou les présenter en disant : 'C'est à prendre ou à laisser'. Mais tout ce déficit de sommeil fait partie de la tactique", a pour sa part expliqué Sofoclis Aletraris, ministre chypriote de l'Environnement, dont le pays assure la présidence de l'Union européenne.

    "Les ambitions ne seront jamais suffisantes"
     
    Christiana Figueres, secrétaire exécutive de la CCNUCC, a elle même semblé exclure une issue positive. "Les ambitions ne seront jamais suffisantes. Le fait est que la réponse politique internationale est bien en-deçà de ce que dit la science. Il y aura toujours un décalage", a-t-elle regretté. Malgré le ralentissement économique mondial, la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère a aussi atteint un niveau record en 2011, d'après l'Organisation météorologique mondiale. Même si tous les pays respectaient leurs engagements actuels, la température mondiale augmenterait de plus de 3° Celsius d'ici 2100. Or, pour le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), un réchauffement de plus de 2°C entraînera une hausse du niveau des mers et des phénomènes extrêmes plus fréquents, tels qu'inondations, sécheresses ou tempêtes.
     
    Faites vos jeux, rien ne va plus ! "Ecologie" : impasse et perd. On mise tout sur la case "économie"

    Le protocole de Kyoto est l'unique dispositif juridique contraignant en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. La Russie, le Japon et le Canada, signataires du traité adopté en 1997, ont d'ores et déjà exclu de prendre de nouveaux engagements. Les Etats-Unis n'ont pour leur part jamais ratifié le texte au motif qu'il serait néfaste pour leur économie et le président américain Barack Obama, qui se dit néanmoins "convaincu" de la réalité du changement climatique, a fait de la relance la priorité de son second mandat. A Doha, Washington et l'Union européenne se sont opposés à l'adoption d'un calendrier concernant l'augmentation de l'aide aux pays pauvres, qui doit être multipliée par dix pour atteindre 100 milliards de dollars annuels d'ici 2020.

    Quid de l'avenir de la planète, sans prolongement du protocole de Kyoto ?

    réchauffement climatique,prévention,lutte,émission de gaz à effet de serre,sommet,conférence internationale de doha,onu,banque mondialeEn 1997, dans le cadre du protocole de Kyoto, une quarantaine de pays se sont engagés à réduire d'ici 2008-2012 leurs émissions de gaz à effet de serre d'au moins 5,2% en moyenne par rapport à leurs niveaux de 1990. Ce traité, qui reste le seul instrument international contraignant les Etats à tenter de réduire leurs GES, a aussi mis en place un marché des droits d'émission. Quinze ans plus tard, la concentration de GES dans l'atmosphère  n'a jamais été aussi élevée. La calotte glaciaire arctique a atteint en septembre sa superficie la plus faible jamais mesurée tandis que les Etats-Unis et la Russie sont en proie à des vagues de chaleur et de sécheresse d'une intensité inédite et d'une fréquence inhabituelle, selon la Banque mondiale.

    Une augmentation de 3°C d'ici la fin du siècle perturbera les économies mondiales

    Selon les scientifiques, même si tous les pays respectaient leurs engagements actuels, la température mondiale augmenterait de plus de 3° Celsius d'ici 2100. Or, pour le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), un réchauffement de plus de 2°C entraînera une hausse du niveau des mers et des phénomènes extrêmes plus fréquents, tels qu'inondations, sécheresses ou tempêtes. De tels bouleversements perturberont les économies des pays riches comme celles des pays pauvres ou en développement, les pratiques agricoles et l'accès à l'eau potable alors que la population mondiale est en pleine expansion. Ca c'est déjà avec le protocole de Kyoto. Alors, quel avenir pour l'humanité et la planète sans engagements des Etats pour réduire les GES, sans prolongement du protocole de Kyoto ?

    Un accord à minima sur l'acte II de Kyoto, à défaut d'ouvrir "la boîte de pandore" ?

    Qelon l'AFP, les délégations de plus de 190 pays sont rassemblées ce samedi après-midi (heure française) en séance plénière à Doha, à la demande de la présidence qatarie de la conférence de l'ONU sur le climat, décidée à conclure un accord portant notamment sur l'acte II de Kyoto. "Même si personne n'est entièrement satisfait avec le texte, il semble y avoir un accord global pour le présenter en plénière" afin de conclure un accord, a déclaré le vice-Premier ministre du Qatar Abdallah al-Attiya. "La date finale est arrivée. Je n'ai pas la possibilité d'ouvrir la boite de pandore, sinon on n'en finira jamais", a-t-il dit.

    Le paradigme du pot de Nutella

    A l'apogée de son évolution, l'humanité se comporte pourtant comme une enfant gâtée pourrie. Après avoir longtemps refusé de "croire" au réchauffement climatique, puis à sa propre responsabilité dans les causes du phénomène, la voilà contrainte d'admettre aujourd'hui la réalité des faits. Surprise les doigts des deux mains plongés dans le dernier pot  de Nutella du garde-manger qu'elle dérobe gloutonnement. Mais au lieu de faire amende honorable en modifiant son comportement, elle choisit de finir le contenu du pot en le curant hâtivement, quitte à s'en rendre malade, à faire tomber le pot et à le casser, en sachant pertinemment en outre qu'elle ne laissera rien à manger à ses frères et soeurs pour le goûter. Dans n'importe quelle famille, un tel comportement serait perçu comme le produit immoral et  irresponsable d'un manque d'éducation et de "socialisation". N'importe quel frère et soeur le qualifierait d'injuste et de profondément égoïste.

    Vive le 8 décembre, Journée internationale du climat !

    A Doha, les "grands" de ce monde censés nous représenter et faire au mieux pour préserver notre avenir et celui de la planète, vont-ils finir d'organiser la curée de notre pot de Nutella commun, en renonçant à toutes règles futures pour réduire la pollution produite par les activités humaines ? Tout en continuant à clamer à corps et à cri  la nécessité vitale qu'il y a aujourd'hui pour l'avenir de l'humanité, à tout tenter pour stabliser le climat ? Ou vont-ils comprendre, comme le démontrent les scientifiques, repris par les discours des organisations internationales ou d'économistes comme Nicholas Stern, qu'il y a désormais une interdépendance totale entre les conditions de tout développement économique et celles dun développement durable écologique, respecteux des ressources de la planète ?

    La réponse va nécessairement tomber "incessamment sous peu". Aujuourd'hui, 8 décembre, journée que l'Onu a dédiée symboliquement à la protection du climat. Ou demain ?

    Cathy Lafon

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  • Nucléaire. EPR de Flamanville (Manche) : une dernière mise à prix à 9,1 milliards d'euros

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    Le chantier de l'EPR à Flamanville (Manche), décembre 2012 Photo TF1

    En plein débat sur la transition énergétique, la nouvelle fait causer : le coût de l'EPR de Flamanville (Manche) n'en finit pas de flamber.  Cette annonce n'est pas celle d'une vente aux enchères caritative, hélas pour la cause qu'elle soutiendrait, car c'est une nouvelle augmentation de 2 milliards d'euros qu'EDF a rendue publique  lundi 3 décembre, concernant le coût de la  construction de l'EPR français, qui atteint désormais 8,5 milliards d'euros(compte tenu de l'inflation), contre 3,3 milliards prévus initialement en 2005. Il a été revu depuis à 4 milliards en 2008, puis à 6 milliards en 2011. La dérive financière du projet de réacteur nucléaire de nouvelle génération EPR, a provoqué depuis la défection du n°1 italien de l'électricité, Enel, qui participait au développement à hauteur de 12,5%. EDF devra lui rembourser plus de 600 millions d'euros, qui se rajoutent aux 8,5 milliards...

    Attendra-t-on les 10 milliards d'euros, d'ici la fin du chantier ?

    160 % d'augmentation en 7 ans

    Depuis 2005, le coût de construction de l'EPR a augmenté de 160%... Ce n'est pas rien : avec ces 8,5 milliards d'euros, on pourrait, par exemple, construire 56 musées du Louvre, comme celui de Lens (150 millions d'euros)qui ouvre aujourd'hui dans le Nord-Pas-de-Calais. On finance une ligne LGV Lyon-Turin, ou bien, comme au Japon, on investit pour une  relance nationale de l'emploi.

    Explications

    epr,coût,travaux,edf,areva"L'évolution du design de la chaudière, les études d'ingénierie supplémentaires, l'intégration des nouvelles exigences réglementaires ainsi que les enseignements post-Fukushima ont pesé sur le coût total de la construction", indique EDF dans un communiqué. Outre les exigences sécuritaires, sur le coût démesuré desquelles l'ancien patron de l'ASN, André-Claude Lacoste, avait attiré en son temps l'attention des pouvoirs publics et des industriels, la révision du coût s'explique aussi par des dépenses supplémentaires liées à des aléas industriels, comme le remplacement des 45 consoles et ses conséquences sur l'aménagement du planning des travaux ainsi que l'impact financier de l'allongement des délais de construction.

    Quatre ans de retard, mais pas plus, selon EDF

    EDF souligne toutefois que "des étapes importantes ont été franchies avec la réalisation de 93% du génie civil et 36% des montages électromécaniques ainsi que la mise en eau du canal d'amenée de la station de pompage début novembre 2012". Quant à la mise en service du réacteur de 3e génération conçu par Areva, elle est en revanche maintenue pour 2016, a également annoncé l'électricien français. La construction de ce réacteur de 1.650 megawatts a débuté en 2007 pour une mise en service initialement prévue pour 2012, puis repoussée deux fois.

    Une mauvaise nouvelle de plus pour l'électricien français

    Pour EDF, c'est la série noire. La nouvelle, rendue publique lundi après la fermeture des Bourses européennes, devrait logiquement faire plonger l'action de l'électricien davantage encore. Le titre d'EDF avait atteint jeudi dernier son plus bas historique, à 13,39 euros avant de se reprendre légèrement ces trois derniers jours. À la clôture lundi soir, l'action EDF était en perte de 25,72 % depuis le début de l'année, et de 55,89 % depuis l'ouverture du capital. EDF se serait certainement aussi passé d'une autre information publiée lundi également : l'exploitant a été condamné par la cour d'appel de Toulouse à 4.000 euros d'amendes à la suite d'une fuite de 450 litres d'effluents radioactifs en 2010 à la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).

    "Flamanville-la-poisse"

    epr,coût,travaux,edf,arevaUne nouvelle panne est en outre survenue dans la nuit du samedi 1er décembre sur le circuit secondaire du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Flamanville, conduisant à découpler cette unité du réseau. "Le fonctionnement aléatoire d'une vanne de vapeur sur le circuit secondaire" a conduit à désactiver celui-ci et à réduire à 6% la puissance du réacteur, qui n'a pas été arrêté, a indiqué à l'AFP Eric Trelet, dirigeant d'astreinte du site. "Il s'agit du même problème que celui de samedi dernier (NDLR le 25 novembre), qui n'avait pas été entièrement soldé", a-t-il précisé. Cette nouvelle panne, qui devait être réparée dimanche soir, s'inscrit dans une série d'aléas qui affectent le fonctionnement de ce réacteur depuis son arrêt pour maintenance le 21 juillet, dont l'un de niveau 1 survenu fin octobre.

    Et pendant ce temps là, le match des anti et des pronucléaires continue

    epr,coût,travaux,edf,arevaCôté anti. "On nous avait annoncé une grande technologie, il s'agit d'une véritable gabegie financière", a dénoncé lundi sur France Info José Bové. "Qui va payer? Ce sont les gens qui consomment de l'électricité, ou alors ca va encore creuser le trou dans le budget de l'Etat, s'est agacé l'eurodéputé écologiste. On continue d'injecter des milliards dans un projet dont on sait que ce n'est pas l'avenir."

     "Cette annonce enterre la compétitivité de l'EPR face à l'éolien et tue aussi la crédibilité de l'EPR à l'export", a déclaré au journal Le Monde Sophia Majnoni, en charge des questions nucléaires à Greenpeace France. "Voilà qui vient briser le mythe, si cela n'était pas déjà fait, du nucléaire pas cher. Ce sont 8,5 milliards gaspillés et détournés des véritables alternatives. Il faut arrêter les frais et stopper ce chantier qui est absurde", a enchaîné Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire.

    Et côté pro. Pas du tout, répond  Hervé Machenaud, directeur de la production et de l'ingéniérie chez EDF, qui assure que même à ce niveau, "le nucléaire reste moins cher que les énergies renouvelables hors hydraulique".

    Une technologie remise en cause, mais qu'Areva veut toujours s'exporter

    epr,coût,travaux,edf,arevaOutre le nucléaire en général, les réacteurs de type EPR en particulier posent problème. En Finlande (photo ci-contre), où le premier réacteur EPR est en construction à Olkiluoto, le chantier d'Areva accuse cinq ans de retard et devrait être achevé en 2014. Quatre autres EPR sont aujourd'hui en construction dans le monde au total. Les deux bâtis à Taishan, en Chine, semblent quant à eux respecter leur calendrier. Le président directoire du groupe Areva, Luc Oursel, ambitionne toujours  de vendre dix réacteurs EPR d'ici 2016. L'échéance la plus proche concerne la Grande-Bretagne, où le gouvernement pourrait rendre sa décision dès le 14 décembre. L'Inde, l'Arabie Saoudite et même encore la Finlande, décidément peu rancunière, seraient potentiellement intéressés pour la suite.

    L'EPR : un "mythe" toujours plus cher ?

    L'EPR est-il vraiment devenu un "mythe" toujours plus cher, comme le pense bon nombre d'écologistes? En tout cas, des économistes s'interrogent désormais sur l'EPR, comme Jean-Marie Chevalier, professeur à l'université Paris-Dauphine, qui déclare au Figaro "C'est très préoccupant pour EDF et pour le nucléaire en général, a fortiori au moment où la Grande-Bretagne présente une loi pour favoriser l'investissement pour construire des EPR.""C'est comme si le gigantisme et la complexité de l'EPR, avec ses 1 650 mégawatts (MW), conduisaient à des «déséconomies» d'échelle ", dit-il en rappelant qu'en lançant l'EPR, "Areva s'était engagé à un coût du mégawattheure (MWh) à 30 euros alors qu'on va dépasser 70 euros."

    Cathy Lafon

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