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Emploi - Page 37

  • La Grande barrière de corail, future décharge et autoroute maritime ?

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    La Fondation WWF lance un appel au secours pour sauver la Grande barrière de corail, menacée de destruction par les activités industrielles humaines. Photo WWF

    La Grande barrière de corail risque de devenir une « décharge » si le gouvernement australien ne bannit pas complétement le déversement de déchets de dragage dans les eaux du parc marin inscrit au patrimoine de l’humanité, a prévenu lundi le Fond mondial pour la nature (WWF) dans un rapport, "The Great Barrier Reef Under Threat".

    Alerte sur la Grande barrière de corail

    barrière corail australie.jpgLa Grande barrière de corail va mal. Le réchauffement climatique et les cyclones tropicaux plus nombreux et violents contribuent à la détruire. Pour l'ONU, le massif corallien est l'un des sites maritimes les plus spectaculaires au monde. Mais aussi l'un des plus menacés de dégradation. Classée en 1981 au patrimoine mondial de l’humanité, la Grande barrière s'étend sur près de 2.000 km au nord de l'Australie. Plus de 1.500 espèces de poissons y ont été recensées, environ 400 espèces de coraux (photo ci-contre), près de 240 espèces d'oiseaux. Mais le site a perdu la moité de ses coraux depuis 1985, indiquait en 2012 une étude américaine. Des espèces animales protégées comme les tortues et les dugongs ont décliné de 80% dans certaines zones. En 2014, l'Unesco a demandé à l'Australie de lui soumettre, avant le 1er février 2015, un plan de protection, afin d'éviter d'inscrire le site sur la liste du patrimoine en péril.

    Le développement industriel sauvage

    barrière de corail,industrialisation,dégratation,australie,wwf,polémique,préservationLe développement industriel en rajoute une couche, pas vraiment supportable pour la biodiversité du site. Ainsi, le WWF prévient que l’industrialisation sauvage le long de la Grande Barrière de corail pourrait gravement endommager cet écosystème (vue satellite ci-dessus, AFP), qui compte parmi les plus importants de notre planète et joue un rôle naturel pour protéger le littoral australien du risque de submersion. Le rapport met ainsi en évidence que les déchets générés par le développement portuaire dans le périmètre du récif, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, auront des « effets dévastateurs » sur l'environnement.

    Un développement portuaire surdimensionné

    Ces expansions augmenteraient la capacité en charbon des ports de la région, de 267 millions de tonnes à 637 millions de tonnes par an, et permettraient au complexe portuaire de se rapprocher de la capacité totale de Shanghai, le plus grand port du monde. Un grand projet pas vraiment pas nécessaire d’après les auteurs du rapport, la capacité des ports existant restant non utilisée la plupart du temps. Ce qu'il y a de sûr en revanche, selon les écologistes, c'est que ce déversement de déchets endommage le site en empoisonnant et en asphyxiant les coraux et les algues qui constituent la plus grande formation vivante au monde. Le rapport précise que les expansions portuaires à l’intérieur des eaux de la barrière de corail, qui verrait près de 51 millions de mètres cube de fonds marins disparaître, mettrait en danger la beauté naturelle du site.

    "Une décharge et une autoroute maritime"

    Afin d’empêcher que de nouvelles pressions inacceptables s’exercent sur cet écosystème déjà très vulnérable, le WWF demande au gouvernement australien d’interdire tout dépôt de boues de dragage sur le site de la Grande Barrière de corail,  « Si rien n’est fait, la Grande barrière de corail – un des habitats marins les plus précieux de la planète – pourrait devenir une décharge et une autoroute maritime », affirme l’ONG L’Australie qui a ordonné l’interdiction du déversement des déchets du dragage en janvier dernier, affirme de son côté avoir déjà donné des gages à l’Unesco en bannissant notamment le dragage de nouvelles zones en dehors des ports prioritaires pendant 10 ans. « Nous savons que la barrière de corail fait face à des défis mais nous faisons des progrès significatifs. De fortes évidences montrent que nos efforts ne sont pas insignifiants », déclarait la semaine dernière le ministre australien de l’Environnement, Greg Hunt.

    Les habitats naturels océaniques en bonne santé moteurs d'une croissance économique durable

    barrière de corail,industrialisation,dégratation,australie,wwf,polémique,préservationToujours selon le rapport du WWF, qui appelle les entreprises à ne pas investir ni à participer à des projets susceptibles de menacer la Grande Barrière de corail ou tout autre site classé au patrimoine mondial, l’impact environnemental des ports charbonniers dans la zone du récif a poussé nombre de banques importantes à se retirer de leur financement. «Comme nous l’avons constaté avec la Grande Barrière de corail, les habitats naturels océaniques en bonne santé peuvent être les moteurs d’une croissance économique raisonnée qui génère des emplois et apporte plus de bien-être, » a déclaré Marco Lambertini, le directeur du WWF International.  « La gestion responsable des océans est essentielle au maintien du rôle crucial que les écosystèmes marins jouent en matière d’alimentation et d’emploi pour des millions de personnes, et devrait tenir une place de choix dans tout projet de développement durable », a-t-il martelé.

    En juin 2015, l'Unesco doit se prononcer sur l'inscription ou non du récif corallien sur la liste du patrimoine mondial en péril. L’avancée de la croissance portuaire et la santé globale de la Grande Barrière de corail pourraient susciter la polémique en juin, à l’occasion de la réunion du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra en Allemagne, à Bonn.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour télécharger le rapport du WWF (en anglais) : cliquer ICI

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  • Télévision. Les villes du futur seront-elles écolos, ou pas ? Réponse ce soir sur Arte

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    40 % de la surface de Songdo (Corée du  Sud) doivent être plantés pour former les « poumons verts » de la ville. Photo Docside/Rare Media

    Les villes n'occupent que 2% de la planète, mais elles abritent plus de 50% de la population. Chaque semaine dans le monde, un million de personnes supplémentaires s'installent en ville. A ce rythme, en 2050, 70% des habitants de la planète seront des urbains. Autant dire que préparer les villes de demain constitue un défi de taille pour l'avenir de l'humanité. A quoi ressembleront-elles ? Quels seront leurs enjeux sociétaux, politiques, économiques et environnementaux ? Arte s'interroge ce soir, à travers trois documentaires : "Les nouvelles villes", de Frédéric Castaignède, "Les villes intelligentes", de Jean-Christophe Ribot et "Les fermes verticales", de Benoît Laborde. Première surprise, les éco-villes de demain sont déjà là, en construction dans les pays émergents.  Plus intelligentes, plus connectées, ces villes durables recherchent aussi l'autosuffisance alimentaire, avec le développement de l'agriculture urbaine.

    Les éco-villes des pays émergents

    ville,mégalopole,développement durable,hyperconnectée,numériqueLe nombre d'habitants ne cesse de croître, la crise énergétique menace, il faut trouver d'urgence des remèdes à la pollution d'un air devenu irrespirable dans les grandes mégalopoles et préserver l'avenir climatique de la planète : telle est la quadrature du cercle que veulent résoudre les nouvelles cités intelligentes et écologiques qui voient le jour en Chine (Tianjin Eco-city, photo ci-dessus), en Arabie Saoudite (King Abdullah Economic City) et en Corée du sud (Songdo). Futuristes et résolument vertes, financées par des partenariats publics privées et créées de toutes pièces en prenant le meilleur de ce qui existe déjà ailleurs, elles étonnent l'Occident encore pusillanime sur les questions de développement durable, par leur ambition en la matière et les innovations technologiques de pointe auxquelles elles font appel. Elles font la part belle à l'environnement et à la qualité de vie. Tianjin la Chinoise a réservé 12 m2 d'espace vert à chacun des 65.000 habitants qu'elle prévoit d'accueillir. Eoliennes, photovoltaïque, centrales au gaz naturel liquéfié (GNL) : l'énergie y est résolument verte et écologique. La station d'épuration d'eau de la ville, véritable bijou écologique, est également avant-gardiste : elle fonctionne avec des plantes aquatiques qui dépolluent les eaux usées. Un peu comme à la piscine de Bègles, en Gironde, mais en beaucoup, beaucoup plus grand... Et l'Empire du milieu a, dans ses cartons, une dizaine de projets d'éco-cités similaires à Tianjin ... Sans centrale nucléaire au programme pour les alimenter en électricité, qu'on se le dise.

    Zéro émission de CO2 et "hyperconnection"ville,mégalopole,développement durable,hyperconnectée,numérique

    En Corée du Sud, même son de cloche, mais encore plus "hyper-connecté", comme on peut s'y attendre au pays de Samsung. A Songdo, tout est piloté par ordinateur, tout est relié et contrôlé par le cerveau de Control center (photo ci-dessus). Des transports à l'énergie - des compteurs intelligents permettent à chacun de surveiller et réduire sa consommation - en passant par la sécurité des espaces publics, la fluidité des transports et la gestion des déchets. Pas de camions pour enlever les ordures ménagères qui sont transportées depuis les habitations par un système pneumatique... La ville, avec 40% d'espaces verts, vise zéro émission de CO2. On n'y a pas besoin de voiture : tout a été conçu de manière à ce que les habitants puissent rejoindre leur lieu de travail, les commerces ou les lieux de loisir à pied, à vélo (25 km de pistes cyclables un vrai paradis pour les amoureux de la petite reine !) et en transport en commun, y compris sur l'eau, grâce à un système dense de navettes fluviales qui valorisent lac et canaux.

    "Intelligentes"

    ville,mégalopole,développement durable,hyperconnectée,numériqueShanghai, Paris, Hambourg, Londres... Moins en pointe que les éco-cités clé en main, les mégalopoles historiques, de leur côté, ne sont toutefois pas en reste lorsqu'elles misent sur les dernières innovations technologiques pour accueillir toujours plus d'habitants, avec pour objectif de devenir 100% durables, économes en énergie et parfaitement sûres. Systèmes de vélos en libre service, interconnections des réseaux de transport en commun, les métropoles "intelligentes" du "Vieux Monde" ont aussi recours aux données numériques pour réduire leur impact carbone et fluidifier les déplacements.

    Autonomie  alimentaire ?

    Dernier point abordé par Arte ce soir : l'alimentation. De l'Europe à l'Amérique du Nord, en passant par l'Asie, comment nourrir demain sept milliards de citadins, sans appauvrir davantage et épuiser les ressources de la planète ? Les villes de demain visent l'autonomie alimentaire et l'agriculture urbaine figure parmi les défis qu'elles ont à relever. Pour certains, cela passera pas la construction de fermes verticales, comme à Singapour où l'on économise l'espace en érigeant des tours agricoles de dix mètres de haut. Une idée à la mode mais remise en cause par certains écologistes dont le journaliste anglais George Monbiot, comme le documentaire "Les fermes verticales" nous le fait découvrir.

    Les villes de demain seront vertes ou ne seront pas

    ville,mégalopole,développement durable,hyperconnectée,numériqueCette immersion passionnante dans l'avenir de nos villes nous fait d'abord prendre la mesure du fossé qui sépare l'Asie de l'Occident. La Chine et la Corée, notamment, prennent une avance colossale sur l'Occident sur les enjeux de développement durable, à tel point que Songdo a été distinguée par l'ONU pour accueillir le siège du Fond vert pour le climat. Mais elle pose aussi bien des questions sur nos modes de vie actuels et futurs. Hyper-connectées, les villes de demain sont aussi fragiles, à la merci de pannes ou de piratages informatiques. Elles se veulent 100% vertes,mais leurs technologies réveillent la crainte du cauchemar orwellien dans lequel, au prétexte d'assurer la sécurité de chacun, tout est surveillé et contrôlé, au risque d'y perdre la liberté. Les villes demain seront vertes ou ne seront pas. Mais leur conception doit s'accompagner d'une réflexion philosophique et politique de manière à ne pas produire, au mieux, les enclaves d'un paradis vert réservé à une élite privilégiée, ou, au pire, les conditions de ce qui pourrait devenir un totalitarisme écologique.

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • La série documentaire "Les villes du futur", mardi 20 janvier à partir de 20h50. "Les nouvelles villes", 20h50. "Les villes intelligente", 21h40. "Les fermes verticales", 22h30.

    A LIRE

    • Les articles de Ma planète sur l'agriculture urbaine: cliquer ICI
  • Les inquiétants reculs de Bruxelles sur l'environnement

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    Le brouillard de la pollution à Paris, le 14 mars 2014. Photo archives AFP

    L'année 2015 démarre mal pour l'environnement, au niveau européen. La Commission européenne, présidée par Jean-Claude Juncker, a déclaré vouloir concentrer son action sur les propositions de loi relançant l'emploi, la croissance et l'investissement, au détriment des actions en faveur de l'environnement. Qui pourtant, sont elles-même créatrices d'emplois et génératrices de croissance... Aussi, 83 projets de règlements et de directives hérités de la Commission Barroso, dont deux textes clés sur la qualité de l'air et l'économie circulaire, ont été retirés de l'ordre du jour européen cette année. Pendant que l'Europe prépare l'ouverture de ses champs aux OGM, pour 2016. Le point.

    L'économie circulaire : réduire les déchets

    europe,ogm,air,loi,déchets,recyclageLe projet législatif sur l'économie circulaire avait pour objectif de rendre le recyclage plus systématique et de renforcer les règles sur l'incinération et les décharges, afin d'atteindre d'ici à 2030, une réduction des déchets de 30%.

    La qualité de l'air : éviter 58.000 décès prématurés

    Présenté en décembre 2013, le texte sur la qualité de l'air concernait la révision de la directive de 1999 qui fixe les plafonds nationaux d'émissions pour les principales sources de pollution générées par l'industrie, les transports, l'énergie et l'agriculture. Il prévoyait des seuils d'émission plus stricts et étendait la liste des polluants concernés, notamment aux particules fines PM 2,5 (diamètre inférieur à 2,5 microns) particulièrement dangereuses pour la santé. L'objectif étant d'éviter des morts prématurées : selon les travaux de la  Commission elle-même, 490.000 européens meurent prématurément de la pollution atmosphérique, et selon l'OMS, les PM 2,5 seraient responsables de 3,2 millions de décès prématurés dans le monde.

    OGM : le cheval de Troie

    europe,ogm,air,loi,déchets,recyclageL’accord de principe trouvé par l'Europe fin décembre sur l'introduction de culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM), pourrait être soumis au vote du Parlement européen lors de la session plénière du 28 janvier 2015. La décision est attendue avec impatience par les grands groupes du secteur : quatre maïs OGM, dont les emblématiques MON810 de Monsanto et TC1507 du groupe Pioneer, ont reçu un avis favorable de l’EFSA, l’autorité pour la sécurité alimentaire, et attendent la publication de l’autorisation de culture. Quatre autres sont en attente. Les États auront alors un mois pour valider l'accord formellement. Trop tard pour semer en 2015, mais pile poil pour les semailles de 2016. La Commission européenne fait valoir que les États pourront interdire les semences sur tout ou partie de leur territoire et les premières cultures ne devraient concerner qu'un petit nombre de pays. Un arbre qui cache la forêt et José Bové n'est pas dupe: « Cette évolution sur le court terme permettra à des multinationales comme Monsanto d’utiliser les faiblesses juridiques et d’attaquer les interdictions nationales devant l’OMC, voire devant des tribunaux arbitraux si les accords bilatéraux de libre-échange comme le TTIP étaient finalisés », s'inquiète l'eurodéputé vert français . L'Europe ouvre bel et bien la porte aux OGM.

    Incohérent

    L'Europe ne relègue pas l'environnement aux oubliettes, mais les préoccupations écologistes passent clairement au second plan pour la nouvelle Commission qui, sortie des urnes en juin 2014, semble sensible à l'intense lobbying du patronat. Au grand dam des ONG, ministres de l'environnement et eurodéputés qui ont bataillé pour préserver les deux paquets législatifs qui correspondent aux attentes et aux besoins économiques des Européens : 79% des Européens souhaitent que l'Union agissent sur l'air, de 40 à 140 milliards d'euros de gains étaient attendus de la nouvelle directive air et 180.000 emplois pourraient être générés par l'économie circulaire.

    OGM, qualité de l'air, recyclage et déchets... Après avoir été leader en 2014 dans la lutte contre le réchauffement climatique et le développement des énergies renouvelables, il serait dommage que l'Europe fasse machine arrière sur l'écologie en 2015, année cruciale pour l'avenir du climat et de la planète, avec le Sommet international qui doit avoir lieu à Paris en décembre. Et inquiétant pour l'avenir, car les avancées environnementales des Etats ne sont, la plupart du temps, que les transpositions nationales de directives européennes en la matière.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • Entre 59 à 189 milliards d'euros : c'est le coût sanitaire et environnemental de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre générées par les 14.000 principaux sites industriels européens, selon un rapport pour l'Agence européenne pour l'environnement publié le 25 novembre 2014.
    • Le MON810, seul OGM actuellement autorisé dans l’UE, n'est cultivé que dans trois États: 110.000 hectares en Espagne, 9.000 au Portugal et 3.000 en République tchèque. Dix-neuf pays européens se sont par ailleurs opposés à la demande de culture du TC1507.

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    • Les articles de Ma planète sur la pollution de l'air : cliquer ICI
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