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  • La Grande barrière de corail, future décharge et autoroute maritime ?

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    La Fondation WWF lance un appel au secours pour sauver la Grande barrière de corail, menacée de destruction par les activités industrielles humaines. Photo WWF

    La Grande barrière de corail risque de devenir une « décharge » si le gouvernement australien ne bannit pas complétement le déversement de déchets de dragage dans les eaux du parc marin inscrit au patrimoine de l’humanité, a prévenu lundi le Fond mondial pour la nature (WWF) dans un rapport, "The Great Barrier Reef Under Threat".

    Alerte sur la Grande barrière de corail

    barrière corail australie.jpgLa Grande barrière de corail va mal. Le réchauffement climatique et les cyclones tropicaux plus nombreux et violents contribuent à la détruire. Pour l'ONU, le massif corallien est l'un des sites maritimes les plus spectaculaires au monde. Mais aussi l'un des plus menacés de dégradation. Classée en 1981 au patrimoine mondial de l’humanité, la Grande barrière s'étend sur près de 2.000 km au nord de l'Australie. Plus de 1.500 espèces de poissons y ont été recensées, environ 400 espèces de coraux (photo ci-contre), près de 240 espèces d'oiseaux. Mais le site a perdu la moité de ses coraux depuis 1985, indiquait en 2012 une étude américaine. Des espèces animales protégées comme les tortues et les dugongs ont décliné de 80% dans certaines zones. En 2014, l'Unesco a demandé à l'Australie de lui soumettre, avant le 1er février 2015, un plan de protection, afin d'éviter d'inscrire le site sur la liste du patrimoine en péril.

    Le développement industriel sauvage

    barrière de corail,industrialisation,dégratation,australie,wwf,polémique,préservationLe développement industriel en rajoute une couche, pas vraiment supportable pour la biodiversité du site. Ainsi, le WWF prévient que l’industrialisation sauvage le long de la Grande Barrière de corail pourrait gravement endommager cet écosystème (vue satellite ci-dessus, AFP), qui compte parmi les plus importants de notre planète et joue un rôle naturel pour protéger le littoral australien du risque de submersion. Le rapport met ainsi en évidence que les déchets générés par le développement portuaire dans le périmètre du récif, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, auront des « effets dévastateurs » sur l'environnement.

    Un développement portuaire surdimensionné

    Ces expansions augmenteraient la capacité en charbon des ports de la région, de 267 millions de tonnes à 637 millions de tonnes par an, et permettraient au complexe portuaire de se rapprocher de la capacité totale de Shanghai, le plus grand port du monde. Un grand projet pas vraiment pas nécessaire d’après les auteurs du rapport, la capacité des ports existant restant non utilisée la plupart du temps. Ce qu'il y a de sûr en revanche, selon les écologistes, c'est que ce déversement de déchets endommage le site en empoisonnant et en asphyxiant les coraux et les algues qui constituent la plus grande formation vivante au monde. Le rapport précise que les expansions portuaires à l’intérieur des eaux de la barrière de corail, qui verrait près de 51 millions de mètres cube de fonds marins disparaître, mettrait en danger la beauté naturelle du site.

    "Une décharge et une autoroute maritime"

    Afin d’empêcher que de nouvelles pressions inacceptables s’exercent sur cet écosystème déjà très vulnérable, le WWF demande au gouvernement australien d’interdire tout dépôt de boues de dragage sur le site de la Grande Barrière de corail,  « Si rien n’est fait, la Grande barrière de corail – un des habitats marins les plus précieux de la planète – pourrait devenir une décharge et une autoroute maritime », affirme l’ONG L’Australie qui a ordonné l’interdiction du déversement des déchets du dragage en janvier dernier, affirme de son côté avoir déjà donné des gages à l’Unesco en bannissant notamment le dragage de nouvelles zones en dehors des ports prioritaires pendant 10 ans. « Nous savons que la barrière de corail fait face à des défis mais nous faisons des progrès significatifs. De fortes évidences montrent que nos efforts ne sont pas insignifiants », déclarait la semaine dernière le ministre australien de l’Environnement, Greg Hunt.

    Les habitats naturels océaniques en bonne santé moteurs d'une croissance économique durable

    barrière de corail,industrialisation,dégratation,australie,wwf,polémique,préservationToujours selon le rapport du WWF, qui appelle les entreprises à ne pas investir ni à participer à des projets susceptibles de menacer la Grande Barrière de corail ou tout autre site classé au patrimoine mondial, l’impact environnemental des ports charbonniers dans la zone du récif a poussé nombre de banques importantes à se retirer de leur financement. «Comme nous l’avons constaté avec la Grande Barrière de corail, les habitats naturels océaniques en bonne santé peuvent être les moteurs d’une croissance économique raisonnée qui génère des emplois et apporte plus de bien-être, » a déclaré Marco Lambertini, le directeur du WWF International.  « La gestion responsable des océans est essentielle au maintien du rôle crucial que les écosystèmes marins jouent en matière d’alimentation et d’emploi pour des millions de personnes, et devrait tenir une place de choix dans tout projet de développement durable », a-t-il martelé.

    En juin 2015, l'Unesco doit se prononcer sur l'inscription ou non du récif corallien sur la liste du patrimoine mondial en péril. L’avancée de la croissance portuaire et la santé globale de la Grande Barrière de corail pourraient susciter la polémique en juin, à l’occasion de la réunion du Comité du patrimoine mondial qui se tiendra en Allemagne, à Bonn.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour télécharger le rapport du WWF (en anglais) : cliquer ICI

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  • Sept milliards de terrien ce lundi : qui sera le "Baby 7 M" ?

    demographie.jpgFille ou garçon ? On l'appelle le bébé "7 M". La naissance du futur sept milliardième terrien est très attendue ce lundi. Voici comment il va être désigné

    C’est le compte à rebours final. Lundi 31 octobre, l’ONU va annoncer que le cap des 7 milliards d’êtres humains a été officiellement franchi et les habitants de la planète bleue pourront chanter avec Jacques Dutronc : « 7 milliards de Terriens, et moi, et moi, et moi …». La maison Terre est désormais bien pleine. Sud Ouest s’en faisait l’écho, le mercredi 26 octobre : à titre de comparaison, nous n’étions qu’un milliard en 1800 et déjà 6 milliards en 1999, tout juste deux siècles plus tard. Si leur courbe devrait maintenant s’assagir, le XXème siècle a littéralement fait exploser les statistiques démographiques.

    • Mais comment l’ONU parvient-elle à décompter le nombre de personnes vivants sur notre planète ?

    Sera-t-elle réellement alertée, le 31 octobre, par le premier cri du 7 milliardième bébé ? Ce cri viendra-il d’une maternité de Pékin, du fin fond de la Patagonie, du pays inuit, de la brousse africaine, de New York, de Madrid, de Bordeaux ou de Villeneuve-sur-Lot,  Lot-et-Garonne? Qui sera ce bébé en or, le « Baby 7 billion » (le 7 milliardième bébé, en anglais) ?

     L’ONU n’est pas Big Brother. Il est rigoureusement impossible de savoir exactement où et quand naîtra notre 7 milliardième compatriote terrien. Mais pas de sentimentalisme non plus : « 7 M » sera plus l’enfant de méthodes statistiques pointues, que celui de l’amour, comme en témoigne le dernier rapport de l’INED (Institut national d’études démographiques).

    • Pourquoi ce lundi comme date de naissance de « 7 M » ?

    Le choix du 31 octobre, par l’ONU, est avant tout symbolique. Il se peut que nous ne soyons 7 milliards que dans quelques mois, ou que nous le soyons déjà depuis quelques jours. Peut-être même le plus célèbre bébé français né en ce mois d’octobre, Giulia Bruni-Sarkozy, est-elle le véritable « Baby 7 M »… Le nombre d’habitants dans le monde se calcule en effet par l’addition des recensements nationaux, organisés aujourd’hui dans tous les pays du monde. Ensuite, les statisticiens élaborent des projections, en fonction des taux de fécondité et de mortalité, et élaborent des hypothèses démographiques. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’avec la tendance démographique actuelle, deux personnes en plus par seconde sur la planète, la planète abritera en cette fin d’année plus de 7 milliards de Terriens.

    • Quel sera le pays d’origine de "7 M" ?

    Les paris sont ouverts concernant sa nationalité. Pour l’Inde, qui a achevé en mai dernier son dernier grand recensement, et compte aujourd’hui 1,210 milliards d’habitants, il ne fait aucun doute que « 7 M » sera Indien. Et qu’il sera même natif de l’Etat d’Uttar Pradesh. En effet, le choix du pays repose lui aussi sur la statistique. Or, comme on pouvait le lire le 21 mai dernier dans le Hindustan Times, c’est l’Inde qui bat chaque année le record du monde des naissances et en Inde, c’est plus précisément Uttar Pradesh qui arrive en tête. Enfin, toujours selon le média indien, qui spéculait aussi sur le sexe du bébé, « 7 M » aurait plus de chances d’être un garçon, puisque, en Inde, naissent davantage de garçons que de filles. Petit bémol : pour les défenseurs des droits de l’homme et de la femme, ce chiffre n’a rien de naturel. En Inde, la venue au monde d’une fille est très mal vue, et la pratique de l’avortement sélectif fausse les statistiques concernant le sexe des bébés. L’ONU pourrait fort bien rajouter une nouvelle dimension symbolique à son choix, en faisant mentir les statistiques sur ce point...

    Indien ou pas, fille ou garçon, ce 7 milliardième bébé sera contemporain du 6 milliardième, un garçon venu au monde en Bosnie en 1999. 12 ans les sépareront seulement : ils pourront donc jouer ensemble. Et le site worldometers vous permet de vivre en direct le décompte, seconde par seconde,  de l’heureux événement de sa naissance...

    Cathy Lafon