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Economie - Page 276

  • Nucléaire : le Japon n'a plus qu'un seul réacteur en activité

    Depuis lundi, un an après Fukushima, le Japon ne compte plus qu'un seul réacteur en activité sur 54, après l'arrêt pour maintenance de l'avant-dernière tranche encore opérationnelle.

    nucleaire.jpgDébut mai, le Japon n'aura plus aucune centrale nucléaire en activité

    Après avoir stoppé le réacteur 6 de Kashiwazaki-Kariwa, la plus grande centrale nucléaire de l'archipel située dans la préfecture de Niigata sur les rives de la Mer du Japon (centre-nord), Tokyo Electric Power (Tepco), l'opérateur de la centrale accidentée Fukushima Daiichi (nord-est), n'a désormais plus aucune unité en fonctionnement. Seule Hokkaido Electric Power, l'une des neuf compagnies régionales produisant de l'électricité nucléaire au Japon, continuait lundi d'exploiter un réacteur sur l'île de Hokkaido (extrême nord). Cette unité doit toutefois être interrompue à son tour dans un peu plus d'un mois : le Japon vivra alors sans aucune production d'électricité d'origine nucléaire. Stoppés pour maintenance, ou en raison des secousses sismiques qui les ont endommagés, tous les réacteurs doivent être soumis à de nouveaux tests de résistance, avant de pouvoir éventuellement redémarrer, ainsi qu'à l'approbation des autorités locales. Les populations, inquiètes depuis Fukushima, sont opposées aujourd'hui à tout redémarrage. Quant au gouvernement, il a déclaré qu'il ne passerait pas en force.

    japon.jpg30 % d'énergie en moins, c'est autant d'économies à trouver

    Afin de compenser l'absence bientôt totale d'énergie nucléaire, qui représentait près de 30 % de la production d'électricité du pays, les Japonais, citoyens, villes et entreprises, économisent depuis plusieurs mois d'environ 18 % de leur consommation d'électricité, pour compenser la pénurie. Le gouvernement a d'ailleurs lancé depuis plusieurs mois une grande campagne « économiser l'énergie ».  Depuis que les Japonais ont appris dans la douleur  le coût de leur énergie, ils ont, dans un effort national sans précédent, entrepris d’économiser ce qui leur reste. Le meilleur symbole en est Tokyo, dont les néons ne sont plus aussi flamboyants. L'été dernier, dans les gares, les aéroports et les centres commerciaux, on ne trouvait plus de climatiseur poussé à l’extrême. Les services publics, les entreprises et les particuliers réduisent depuis le 1er juillet 2011 leurs dépenses d’électricité d'au moins 15 %. Partout l'éclairage est réduit, et certains escalators ne fonctionnent plus. Pour chacun, l’heure est à la frugalité et cela n'est pas toujours facile, même si les Japonais sont plutôt philosophes.

    Des tarifs préférentiels pour l'électricité produite par les énergies renouvelables

    Le Japon a aussi augmenté ses importations de pétrole et de gaz naturel liquéfié pour alimenter ses centrales thermiques et lancé ou relancé tous azimuts des programmes ambitieux d'énergies renouvelables, dont la géothermie, grande oubliée "naturelle" de ces dernières années dans ce pays à l'actitivé sismique intense. Une grande ferme d'éoliennes doit aussi être installée au large de Fukushima. Pour encourager la conversion aux renouvelables, le gouvernement a préparé une loi qui entrera en vigueur en juillet 2012 et qui établit, pour une durée de 20 ans, des tarifs d'achat préférentiels pour l’électricité éolienne, solaire, hydraulique, géothermique et issue de la biomasse.

    En matière d'énergie, l'inventivité de tous est sollicitée : mémoire des anciens, géo-trouvetout, chercheurs, scientifiques... Le Japon redécouvre aussi parfois des méthodes ancestrales, qui ne nécessitent pas l'usage de l'électricité : comme les méthodes de conservation au froid d'aliments sans réfrigérateur...

    Cathy Lafon

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    Les Japonais apprennent les économies d'énergie

  • Nucléaire : un rapport parlementaire épingle Areva et l'Etat dans l'affaire Uramin

    rapport parlementaireUn rapport parlementaire a mis en évidence mercredi 7 mars des "carences" tant du côté d'Areva que de l'Agence des participations de l'Etat (APE) lors de l'acquisition en 2007 de la société minière Uramin par le groupe nucléaire public, une opération qui a depuis viré au désastre financier.

    "Un pari industriel trop coûteux"

    L'acquisition d'Uramin s'est révélée être "un pari industriel, non illégitime pour Areva, mais trop coûteux au regard de l'aléa qu'il comportait et de la capacité de l'entreprise à y faire face", estime ce rapport d'information sur la situation financière d'EDF et Areva, rédigé par les députés Marc Goua (PS) et Camille de Rocca Serra (UMP).Les deux parlementaires ont largement repris les conclusions d'un comité d'enquête interne d'Areva sur cette acquisition, qui avait estimé qu'elle n'avait pas donné lieu à des manoeuvres frauduleuses mais avait été entachée par des "dysfonctionnements" en matière de gouvernance.

    Des "carences" de l'Etat

    Ils ont également relevé des "carences" dans les échanges au sujet d'Uramin entre Areva et l'APE, l'organisme qui défend les intérêts de l'Etat au sein de ce groupe public à 87%. Ils regrettent notamment que l'Agence des participations de l'Etat n'ait pas fait appel au Bureau national de recherches géologiques et minières (BRGM) pour l'aider à jauger la pertinence de l'acquisition d'Uramin, alors que ses propres compétences ne lui permettaient pas "de porter un regard critique sur les analyses géologiques et les conclusions que l'on pouvait en tirer".

    Défaut d'alerte de la part d'Areva

    Quant à Areva, les rapporteurs estiment que l'entreprise avait "le devoir d'apporter les éclairages nécessaires sur ces points techniques" à l'APE, ce qui n'a pas été le cas. Une synthèse critique des experts miniers d'Areva émettant "quelques alertes" quant aux incertitudes sur les réserves d'uranium d'Uramin n'aurait ainsi pas été communiquée à l'APE, même si les rapporteurs disent ne pas avoir pu déterminer clairement quand elle avait été rédigée et qui en avait eu connaissance.

    EDF en question

    Au total, conclue le rapport, "cet épisode Uramin a montré l'importance d'améliorer ou corriger encore les relations entre les entreprises publiques et l'APE". Les députés se sont par ailleurs étonnés qu'EDF, invité à participer au rachat d'Uramin, se soit désisté sans détailler ses raisons à l'APE, ce qui pose selon eux "la question de l'étendue du devoir d'information que l'on peut attendre des entreprises publiques" quand l'intérêt national est en jeu.

    Uramin au coeur des difficultés d'Areva

    Areva a vu ses comptes plonger l'an dernier dans le rouge en raison notamment d'une provision de 1,46 milliard d'euros liée à Uramin, acquise en 2007 pour environ 2 milliards d'euros, et qui vaut aujourd'hui cinq fois moins. De plus, l'achat d'Uramin est au coeur d'un bras de fer avec Anne Lauvergeon, qui dirigeait Areva lors de l'acquisition. Anne Lauvergeon, qui a quitté contre son gré la présidence d'Areva en juin dernier, a porté plainte contre son ex-employeur pour avoir été espionnée en lien avec cette acquisition.

    Cathy Lafon, avec AFP (Photo AFP)

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  • Fukushima un an après. "Le Japon bouleversé", un web documentaire de "Sciences et avenir"

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    Afin de mesurer son taux de radiation, un technicien protégé par une combinaison, passe une femme évacuée au compteur geiger. Koryiyama, préfecture de Fukushima, à 60 km environ de la centrale nucléaire de Fukushima  Daiichi, le 16 mars 2011.

    Photo archives AFP

    Articles, reportages, bilans, analyses, rétrospectives :  les publications consacrées au premier anniversaire de la catastrophe du 11 mars 2011 de Fukushima affluent sur le web.  L'une d'entre elle, un web documentaire publié le 29 février sur internet par "Sciences et Avenir" est à voir absolument. "Un an après, le Japon bouleversé", témoigne des difficultés auxquelles les habitants sont confrontés dans le Japon post-Fukushima.  Marie Linton et le photographe Guillaume Bression, envoyés spéciaux de "Sciences et Avenir" au Japon, ont parcouru le pays, de Tokyo à Ogatsu. Chaque étape est l'occasion de rencontres avec des déplacés, des sinistrés qui racontent leur quotidien et les bouleversements qu'ils ont connu un après le séisme et le tsunami meurtriers du 11 mars 2011.

    "Le Japon bouleversé", propose un retour sur le désastre de Fukushima en cartes et quatre vidéos exceptionnelles : "Tokyo, la peur du Big One", "Fukushima, voyage en zone interdite", "Ogatsu, reconstuire, mais où?", "Fukushima, le grand  ménage". En vidéos, en photo inédites, ou en infographies, les témoignages publiés par "Sciences et Avenir" permettent de découvrir les nouvelles problématiques auxquelles les Japonais sont confrontés...

    Consulter le web documentaire de "Sciences et Avenir": cliquer ICI.

     

    Voir aussi à la télévision : mardi 6 mars, concentré de documentaires consacrés à Fukushima, à la télévision :

    •  "J'étais à Fukushima", documentaire de Shigenori Mizuno (Japon),  France 5, 20 h 35 (52 minutes).
    • Soirée Théma sur Arte, "Les leçons de Fukushima". 20 h 40 : "Enquête sur une super-catastrophe nucléaire", documentaire de Peter F. Müller (Allemagne). 21 h 30 : "Nucléaire, la fissure franco-allemande", documentaire de Ralf Gladitz (Allemagne). 22 h 50 : "Un héritage rayonnant", Documentaire sur les déchets du nucléaire. 23 h 55 : "Minamisanriku, la ville engloutie".

    Les deux émissions sont excellentes : voir une chaîne (au choix) et enregistrer l'autre reste la seule solution.

    Cathy Lafon