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Economie - Page 272

  • Culture. Cher Gabi, Bordeaux te dit adieu...

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    Gabi Farage, photo DR Bruit du Frigo / Pola

    "Ma Planète" a eu la profonde tristesse, vendredi dernier, d'apprendre la disparition brutale de Gabi Farage, plasticien, architecte de formation, co-directeur du collectif artistique Bruit du frigo et co-fondateur de la Fabrique Pola, à Bordeaux. C'est inconcevable. Gabi nous a quittés, le 24 mai 2012. Il avait 41 ans.

    Toujours "co", jamais "solo"...

    Sur internet, et dans les archives de "Sud Ouest", on trouve peu de photos de Gabi, et rarement tout seul. Il a pourtant tant créé et tant donné durant 15 ans, à Bordeaux, à l'agglomération bordelaise et à tant d'autres territoires en France, où il a insufflé avec Yvan Detraz et Bruit du Frigo "une façon nouvelle, buissonnière, créative et ouverte d’aborder l’urbanisme et l’architecture." Avec "des projets basés sur la rencontre et le lien entre tous, habitants, artistes, architectes, collectifs et collectivités. Des projets toujours volontairement accessibles". Des projets pour fabriquer au quotidien ce fameux "vivre ensemble", tellement à la mode, mais dont si peu se soucient vraiment d'inventer la clé.

    Une telle richesse, et si peu d'images personnelles en héritage ? L'explication est simple : "Gabi Farage était toujours «co», jamais «solo»", selon les mots tellement justes de ses coéquipiers de Bruit du Frigo. Le plus bel hommage à rendre à cette grande figure de la scène culturelle bordelaise et nationale, un intellectuel dans le plus beau sens du terme, un acharné du travail "collaboratif" qui se mettait si peu en avant.

    ... et toujours "développement durable"

    Comité d'orientation 27e Région (laboratoire de transformation publique des Régions de France)

      Gabi Farage - Evaluations des résidences 2010

    Ajoutons que Gabi était aussi toujours "développement durable", et avait enraciné au plus profond de ses pratiques culturelles, urbanistiques et architecturales, les valeurs même de l'écologie. Car la culture, on aurait tort de l'ignorer, est bel est bien le quatrième pilier du développement durable, avec l'environnement, l'écononomie et le social. L'écologie, c'est aussi la démocratie culturelle, la médiation, l'évaluation, l'économie solidaire, le re-cyclage (avec le travail sur les friches urbaines et les quartiers délaissés), l'éducation populaire, la co-construction de projets durables, culturels et artistiques. Au risque de dérouter plus d'une fois ses interlocuteurs, même les plus acquis à sa cause et à ses valeurs, pour Gabi Farage, un projet culturel n'avait de sens qu'à la seule condition d'être "réellement" partagé et construit avec les gens. Les habitants. Ceux du quartier. Avec tout le temps nécessaire. Un "réellement" vraiment pas simple...

    Des expérimentations artistiques exigentes et abordable par tous

    Les Ateliers d'urbanisme utopiques, les Lieux possibles, les Jardins éphémères, qui ont fait des émules partout en France, le Jardin de ta soeur, le refuge le Nuage, le Braséro... A Bordeaux, on se souvient avec bonheur des expérimentations et réflexions autour de l'urbanité dont le Bruit du Frigo est à l'origine, "à la fois exigentes et abordables par le grand public". Une double exigence qui reste la marque de fabrique de Gabi Farage et de son collectif.

    Une dimension nationale

    necrologie,bordeaux,aquitaine,agglomération bordelaisePeu de Bordelais le savent, Gabi était nationalement reconnu. Né à Orléans en 1970, diplômé de l'Ecole nationale d'architecture de Bordeaux, il avait choisi de vivre dans la capitale de l'Aquitaine et d'y travailler. Pas assez à son goût : son activité professionnelle l'amenait à se déplacer constamment aux quatre coins de la France. Il était ainsi dernièrement pleinement engagé sur des projets à Marseille et à Vitrolles dans le cadre de Marseille Provence capitale européenne de la Culture 2013. Le travail de Bruit du Frigo venait aussi d'être retenu par l'exposition européenne Re-architecture, inaugurée à Paris le 12 avril, autour des nouvelles fabriques de la ville européenne et de l'"architecture durable". Le collectif de Gabi Farage fait en effet partie des quinze équipes européennes invitées au Pavillon de l'Arsenal. Parmi les quinze, six sont françaises. Sur les six, deux seulement ne sont pas parisiennes. L'une, bordelaise, n'est autre que Bruit du frigo, retenu pour l'atelier d'urbanisme utopique le Braséro, initié à Bordeaux dans le cadre du dernier Evento (2011) dont Gabi était co-commissaire, dans le quartier de la Benauge et avec ses habitants.

    Un grand trou au fond du coeur

    Gabi, c'était aussi la Fabrique Pola, projet qui vu le jour en 2000, à Bordeaux et qu'il a longtemps porté en dépit de nombreuses difficultés. Ce projet de "fédération artistique, sociale et solidaire, véritable espace de créations et de désirs collectifs", destiné à accompagner et fédéré les artistes, il l'a soutenu avec toute sa ténacité, "l’énergie et la passion qui l’animaient". Pour ces qualités-là, on aimait Gabi. Mais aussi pour sa créativité, son intégrité, son talent, son exigence incessante et sa fragilité, toujours sous-jacente. On le sentait sans cesse inquiet et en recherche, même dans les grands moments de réussite collective. A chaque rencontre avec lui, on était frappé par sa générosité, sa richesse humaine et sa probité intellectuelle, jointes à une énorme capacité de travail, incessant. Mais aussi, trop souvent, on sentait comme une amertume, une douleur qui durcissait soudain le propos. Mélange de douceur et de dureté. Tellement "pur" et clair, Gabi... A chaque rencontre, on risquait aussi la remise en question...

    La disparition de Gabi Farage, c'est un sacré choc, un grand vide dans l'espace éco-culturel bordelais, régional et national et, surtout, un grand trou au fond de nos coeurs. Il laisse dans un profond désarroi celles et ceux qui l'ont connu et ont eu la chance de travailler avec lui. A quelque niveau que ce soit.

    Cathy Lafon

    Fabrique Pola. Contact : 8 rue Corneille, 33300 Bordeaux (France). 05 56 37 96 04

    Le Bruit du frigo :

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  • Hollande et les éoliennes (la suite). La photo qui fait le buzz chez les écolos

    Bureau F. Hollande 6 mai 2012 - Eolienne.jpg

    François Hollande, dimanche 6 mai 201, dans son bureau de Tulle, une maquette d'éolienne à sa droite.  DR France 2

    On vous l'avait bien dit que la photo montrant la présence d'une maquette d'éolienne sur le bureau  corrézien de François Hollande allait faire le buzz !  Mais on ne croyait pas si bien dire... Depuis la publication d'un premier billet sur ce sujet, le 18 mai, la toile éolienne n'a cessé de bruire de réactions qui nous amènent à apporter les corrections nécessaires aux circonstances de l'anecdote rapportée par l'écolo girondin, Claudio, qui nous a signalé la photo.

    Le coeur vert de Claudio s'est emballé un peu trop vite, devant sa télé, au soir du 6 mai, et notre tropisme girondin a fait le reste. Oui, éolienne il y a bien sur le bureau de celui qui va devenir dans quelques minutes le nouveau président de la République, mais non, ce n'est pas une maquette de Valorem, l'entreprise girondine productrice d'énergies vertes, qui a été offerte à François Hollande. Oui, Simon Cousin qui a offert ce modèle réduit d'éolienne a bien été stagiaire chez Valorem, mais lorsqu'il présente l'éolienne VESTAS à François Hollande, c'est en qualité de chef de projets chez WKN France, filiale française de la société WKN AG, pionnière de l’énergie éolienne en Allemagne.

    Il convient naturellement de rendre à WKN l'éolienne qui lui appartient, en présentant à tous les membres de la société nos plus sincères excuses.  Et de republier le billet dans une version corrigée : c'est chose faite. Ma Planète n'a en l'occurrence d'autre intention que de souligner l'importance des attentes des écolos au début de ce nouveau quinquennat, ainsi que celles de l'éco-économie et notamment des industriels français des énergies propres et  renouvelables. Qui peut encore en douter ?

    Cathy Lafon

     ► EN SAVOIR PLUS

    • Le site de WKN  France : cliquer ICI
    • Hollande et les éoliennes : la photo qui va faire le buzz chez les écolos : cliquer ICI
  • Hollande et les éoliennes : la photo qui va faire le buzz chez les écolos

    Bureau F. Hollande 6 mai 2012 - Eolienne.jpg

     François Hollande, dimanche 6 mai 2011, dans son bureau de Tulle (Corrèze), une maquette d'éolienne à sa droite.  France 2

    A l'heure où le vaste monde de l'écologie s'interroge sur la réelle volonté et les capacités de François Hollande à prendre la juste mesure des urgences environnementales, légion sont ceux qui scrutent à la loupe la moindre apparition du nouveau président des Français et décortiquent chacune de ses phrases, en tentant d'y lire des "signes", à l'instar des augures antiques. On apprend que le président a choisi la DS5 hybride de Citroën comme véhicule pour son investiture à la présidence de la République le 15 mai : bon ou mauvais présage pour la lutte de la France contre le réchauffement climatique ? Il  cite la "préservation de la planète" et la "transition énergétique et écologique" lors de son discours d'investiture le 14 mai à l'Elysée : service minimum ou vraie orientation politique ?

    Et en la matière, tout compte !

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      Brive-la-Gaillarde, 2011. WKN France offre à François Hollande la maquette d'une éolienne VESTAS. DR Michel Blot 

    Ainsi, un écolo Girondin, Claudio, tout particulièrement attentif à ce début de quinquennat, nous a signalé le 11 mai, photos à l'appui, le détail qui a fait bondir son coeur vert au soir du deuxième tour de l'élection présidentielle. L'image lui est apparue au détour d'un reportage de France 2 dans le bureau de celui qui n'était pas encore élu, en direct du conseil général de Tulle, en Corrèze. Sur la photo, on voit une maquette d'éolienne posée sur le bureau de François Hollande. Et pour Claudio, c'est "l'image tant attendue !". Il précise : "Pour la petite histoire, cette éolienne a été donnée à François Hollande par Simon Cousin, chef de projets chez WKN France, lors d’un Carrefour des communes de Brive-la-Gaillarde l’année dernière. WKN fournit la photo ci-dessus pour preuve... " Depuis, François Hollande garde précieusement cette éolienne sur son bureau de Tulle !" rajoute-Claudio, en concluant : "Fera-t-elle partie de son déménagement à l’Elysée ?" Affaire à suivre…

    L'anecdote résume bien l'attitude actuelle des écolos à l'égard de François Hollande. Les attentes sont là. Enormes. Mais, expérience du Grenelle de l'environnement oblige, la méfiance reste de mise.

    Cathy Lafon

    ► EN SAVOIR PLUS SUR WKN

    Simon Cousin, deWKN,  est également animateur du groupe régional de France Energie Eolienne.