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Eau - Page 116

  • Nucléaire : records de radioactivité à La Hague et à Fukushima

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    L’usine de retraitement des déchets nucléaires à la Hague (Nord-Cotentin)

    [Article modifié le 11 juillet 2013 suite au rectificatif de l'ACRO à propos de l'interview de David Boilley.]

    L'info a été révélée par "Le Parisien", le 6 juillet : les derniers relevés réalisés près du centre de stockage radioactifs de la Manche font état d'une forte présence de tritium. En  plein débat pour la la création d'un nouveau site d'enfouissement de l'ANDRA à Bure (Meuse), ça fait tache. Pendant ce temps-là, à Fukushima,  on constate un niveau toujours plus élevé de radioactivité dans l'eau souterraine.

    Quatre fois plus que la moyenne de ces dix dernières années

    Un taux de tritium record (l'hydrogène radioactif émis par l'industrie nucléaire)a été relevé en octobre dernier par les bénévoles de l'Association pour le contrôle de la radioactivité de l'Ouest (Acro). Si les deux relevés suivants ont fait état de résultats plus faibles, l'inquiétude demeure dans les environs. "Le tritium, c'est de l'hydrogène radioactif très rare à l'état naturel", explique dans "Le Parisien" Pierre Paris, vice-président de l'association, dont le laboratoire est agréé par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "D'habitude, le taux ne dépasse pas 0,5 becquerel par litre (bq/l). Là, on était à plus de 110 bq/l, soit encore quatre fois plus que la moyenne relevée les dix dernières années dans la baie! ", s'exclame-t-il.

    La faute à qui ?

    La faute à l'usine d'Areva de la Hague,selon l'Arco. Situé à quelques kilomètres, le site retraite le combustible utilisé par les 58 réacteurs français. Le processus produit lui-même des déchets, dont une partie est déversée directement en mer. "Le pipeline débouche au nez de Jobourg, à 4 km de là, reprend le bénévole, où passe le raz Blanchard, l'un des courants les plus puissants d'Europe. Ça leur sert tout simplement de chasse d'eau!"

    déchets nucléaires arte.jpgL'océan : une grosse poubelle radioactive

    L'annonce des relevés de l'Acro a fait grand bruit dans le Cotentin, qui est sans doute l'endroit le plus nucléarisé au monde. Outre Areva, on y trouve également le premier site de stockage de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), le futur réacteur EPR de Flamanville (si tant est qu'il entre un jour en service) et l'arsenal de Cherbourg des sous-marins à propulsion atomique. Sans oublier les milliers de tonnes de déchets radioactifs balancés dans la mer pas loin des côtes jusque dans les années soixante dix et quatre vingt. Si les Français ont préféré se débarrasser de 14.000 fûts dans l'Atlantique à la fin des années soixante (comme l'indique le dernier inventaire national de l'Andra, publié en mars), Pierre Paris ajoute que "les Anglais n'ont pas hésité, eux, jusqu'en 1982, à jeter leurs fûts par-dessus bord dans la fosse des Casquets, à 15 km au nord-ouest de chez nous. " "Centrales nucléaires, démantèlement impossible",  le documentaire de Bernard Nicolas diffusé sur Arte le 21 mai dernier, l'a mis en évidence : on a tendance à l'oublier, mais, rongés par la rouille, les contenants de tous ces déchets nucléaires jetés à l'océan reposent aujourd'hui encore à quelques dizaines de mètres de profondeur et se détériorent au fond de la mer...

    "Le site fuit comme une passoire"

    Les équipes de l'Acro, mais aussi d'autres associations, comme Greenpeace, surveillent également l'intérieur des terres, notamment autour de l'Andra, où les éleveurs font paître leurs troupeaux. "Le site fuit comme une passoire", s'inquiète aussi dans "Le Parisien" un habitant d'un village en contrebas. "Dans le ruisseau du Grand Bel, qui passe directement dans mon jardin, on a trouvé jusqu'à 500 bq/l! Les responsables nous assurent que l'eau est potable, mais on préfère acheter des bouteilles."

    radioactivité,centrale,la hague,cotentin,record,fukushima,retraitement,usine,dechets nucleaires,accidentLa passoire de Fukushima de plus en plus radioactive

    Pendant ce temps là, de l'autre côté de la  Terre, l'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima a mesuré vendredi 5 juillet un niveau extrêmement élevé d'éléments radioactifs dans l'eau souterraine accumulée au pied des réacteurs, dans un nouveau puits près de l'océan Pacifique. Tokyo Electric Power (Tepco), a mesuré 900.000 becquerels par litre pour les éléments radioactifs produisant des rayons bêta, comme le strontium 90, dans le liquide extrait vendredi d'un point de prélèvement supplémentaire situé entre les réacteurs et la mer.

    Ce niveau, de plusieurs dizaines de milliers de fois supérieur à la dose limite admise pour de l'eau de mer est aussi, et de loin, le plus élevé jamais mesuré depuis que Tepco a renforcé les contrôles, après avoir découvert de l'eau souterraine hautement radioactive au pied des réacteurs du côté de l'océan Pacifique. A Fukushima, tout est sous contrôle et tout va bien !

    Une petite baignade, pour se rafraîchir, ça vous dit ?

    Cathy Lafon

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  • Philippe Martin : un nouveau ministre socialiste écolo-compatible ?

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     Le 3 juillet 2013, Philippe Martin, nouveau ministre de l'Ecologie, salue l'action de Delphine Batho, débarquée du gouvernement la veille. Photo AFP

    Limogeage de Batho : le jour d'après. Les écolos se réveillent avec la gueule de bois et un nouveau ministre : Philippe Martin. Mais qui est le troisième ministre de l'Ecologie du gouvernement Hollande en treize mois? Surtout, est-il écologiste ou du moins proche des écologistes ?

    martin tete (2).jpgGascon d'adoption, rose par nature et vert par conviction

    Philippe Martin, nouveau ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, a succédé mardi 2 juillet à Delphine Batho, sèchement limogée par Hollande et son Premier ministre, pour avoir critiqué la diminution drastique du budget de son ministère en 2014. Né en région parisienne à la Garenne-Colombe (Hauts-de-Seine), il a 59 ans. Ancien préfet du Gers, puis des Landes, ce fabiusien est élu pour la première fois en 1998 conseiller général du Gers. Propulsé dans la foulée  à la présidence du Conseil général, il contribue à repeindre le département en rose.  Elu député PS du Gers en 2002 et réélu à ce siège dès le premier tour en 2012, il est habitué à l’emporter devant la droite dans son département.  Bien implanté localement, Philippe Martin passe pour un bon vivant, amateur de bons mots.

    L'Ecologie, sinon rien

    Nombreux étaient ceux qui  prédisaient au vice-président du groupe socialiste à l’Assemblée à qui tout a déjà réussi localement, un bel avenir national... Le nouveau ministre, qui a participé aux négociations sur l’accord entre le PS et les écologistes avant la présidentielle, avait été récemment mandaté pour faire le lien avec eux à l’Assemblée. Bien vu d'Ayrault et de ses camarades socialistes, Philippe Martin ne voyait pas d'autre ministère pour lui que celui de l'Ecologie. Depuis ce matin, c'est chose faite.


    Passation de pouvoir au ministère de l'écologie par lemondefr

    Contre l'extraction des gaz de schiste et pour la sortie du nucléaire ?

    Comme la première personnalité socialiste à avoir occupé le poste de ministre de l'Ecologie dans le gouvernement Ayrault, Nicole Bricq, l'élu gersois a souvent défendu des positions proches des écologistes. Sur  les gaz de schiste, notamment, il considérait en 2011 que «s’entêter dans l’extraction [...], c’est tourner le dos à la nécessaire et urgente transition environnementale». Sur le nucléaire aussi, où il s’en était pris à Nicolas Sarkozy en le soupçonnant d’être « probablement le dernier nucléariste au monde pour lequel il n’y a pas d’après-Fukushima ».  S''il ne s'agit pour l'heure que de déclarations, on lui accordera cependant un premier bon point "vert" pour "bonnes intentions", en attendant mieux.

    martin ogm.jpgNon aux OGM

    Sur les OGM, dossier sensible dans le Gers, département rural, il n'y a pas photo. Le nouveau ministre, siégeant au sein de la Haute Autorité sur les OGM, a soutenu l’activation de la clause de sauvegarde afin de suspendre l’utilisation de maïs transgénique Monsanto 810 (photo ci-contre, lors d'une manifestation contre les OGM). Et il fait partie des responsables de collectivités locales qui ont bataillé pour proclamer leurs territoires "sans OGM". Le 30 décembre 2009, le Conseil d’État a mis fin à une bataille juridique de plus de cinq ans, en reconnaissant le droit du conseil général du Gers d’exprimer son refus des OGM.  Victoire symbolique, certes, car cela n'induit pas le pouvoir de faire respecter ce positionnement, mais victoire quand  même. Deuxième bon point "vert".

    Pour les circuits courts

    Localement, Philippe Martin mène aussi depuis plusieurs années un combat pour privilégier les circuits courts et les filières locales, en particulier dans les cantines des collèges. Enfin, alors qu'il était membre de la commission du Développement durable et de l'Aménagement du territoire de l'Assemblée nationale, il s'est également illustré le 1er juillet 2012, en demandant aux restaurateurs d'arrêter de servir des vins de Californie, afin de protester contre la loi interdisant la vente de foie gras outre-Atlantique. Troisième et quatrième bons points "verts".

    martin1.jpg"Un homme du terroir et de combat"

    Philippe Martin n'est donc pas un inconnu chez les militants écologistes, dont il a partagé certains combats de terrain, comme celui de José Bové sur les OGM (photo ci-contre, avec José Bové, lors d'un fauchage de champ OGM à Solomiac en 2004, dans le Gers). L'eurodéputé EELV réagit plutôt favorablement à la nomination du nouveau ministre : "Je connais Philippe depuis quinze ans et c'est un homme qui n'a jamais lâché ses convictions", confie-t-il à "Metronews". "Sur la question des OGM, il s'est battu à l'Assemblée comme sur le terrain, en organisant une pétition pour demander un référendum d'initiative populaire, ou encore au tribunal, en témoignant à plusieurs reprises en faveur des faucheurs volontaires. Même chose sur les gaz de schiste : il fait partie de ceux qui ont animé à l'Assemblée la campagne contre la fracturation hydraulique et la prospection. C'est un homme du terroir et de combat." Cinquième bon point "vert".

    matthieu orphelin.jpg"Le timing est étrange"

    Après avoir vivement regretté Bricq l'écolo, le monde de l'écologie s'était habitué à Batho, qui commençait à prendre la dimension de la crise environnementale et à comprendre la nécessité de la transition écologique. A défaut d'un bilan brillant, on lui reconnait un investissement courageux dans les dossiers sensibles de la transition énergétique, du diesel, de la taxe carbone, malgré le peu de soutien de la majorité de ses collègues ministres. Matthieu Orphelin, élu régional du Maine et Loire et porte-parole de la Fondation Nicolas Hulot, traduit bien l'ambiance générale, en s'inquiètant aujourd'hui dans "Libération" du limogeage de Delphine Batho : "Comment cela peut être une décision positive alors qu’on est à 15 jours de la fin du débat sur l’énergie, et à quelques jours de décisions importantes sur la fiscalité écologique, qui sont des grands enjeux ? Le timing est étrange." "Ce n'est pas un bon signal de virer encore la ministre de l'Ecologie", a déclaré à l'AFP le porte-parole de France Nature environnement (FNE), Benoît Hartmann. De son côté, Greenpeace, qui boycotte le débat sur la transition énergétique, ne mâche pas ses mots : "Delphine Batho n'est qu'une victime collatérale de l'absence totale d'ambition environnementale du gouvernement et du président de la République", a réagi l'ONG.

    Alors, les écolos attendent. D'abord, les explications de l'ex-ministre Delphine Batho sur son limogeage, qu'elle a promises pour demain. Puis, de voir ce que Philippe Martin fera de ce maroquin vert, aujourd'hui le moins durable du gouvernement. Mais aussi ce que Hollande et Ayrault feront ensuite de Philippe Martin "l'écolo", qui a au moins la chance de ne pas être une femme... Et surtout, de savoir enfin si, oui ou non, l'écologie est "prioritaire" en France.  Sur ce dernier point, aux vues de l'urgence des dossiers en cours, ils seront vite fixés.

    Cathy Lafon

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  • "Vu Bien Vu" : les sites naturels sensibles en Aquitaine

     revue,aquitaine

    Vue aérienne du bassin d'Arcachon : la réserve naturelle du banc d'Arguin et la dune du Pilat. Juillet 2010, Nicolas Le Lièvre/ Sud Ouest

    Le 22ème numéro de l'année de "Vu Bien Vu" arrive juste vec l'été !

    VuBienVu juillet.jpg

    L'été est là, mais cela ne doit pas nous empêcher de rester attentif aux fragilités des sites naturels qui nous entourent. Au contraire: le retour des beaux jours et le temps des vacances doivent nous y inciter !

    Voilà pourquoi, ce mois-ci, le magazine du développement durable en Aquitaine s'intéresse à la qualité de nos eaux eaux de baignade, à la préservation des espèces animales sensibles (la chevêche d'Athena, la cistude d'Europe, l'ours des Pyrénées...) et aux espaces naturels à préserver : la dune du Pilat ou le coteau de Peyroutet... Autant d'éléments d'une biodiversité régionale, constitutifs de notre beau patrimoine aquitain, qu'il faut connaître et protéger...

    Egalement au sommaire de ce numéro daté de juillet-août : trier et recycler les déchets ;  découvrir les pêcheurs d'Aquitaine ;  l'air intérieur : un enjeu de santé publique...
     
    D'un simple clic, entrez dans l'univers de "Vu Bien Vu", pour y découvrir des initiatives de la région en matière d'écogestes, de tourisme vert, d'énergies renouvelables, d'agendas 21, de protection de l'environnement...
     
    Bonne lecture... et bonnes vacances  !

     
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