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Développement durable - Page 858

  • Pesticides : la France assouplit l'interdiction d'épandage aérien

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    Epandage aérien. DR

    Aujourd'hui s'achève la Semaine pour les alternatives aux pesticides, célébrée d'une bien étrange manière par le gouvernement français...

    L'épandage aérien de pesticides est interdit en France, car cette technique présente des risques importants pour la santé et l'environnement. Or, comme le Monde l'a révélé le 24 mars, une circulaire du ministère de l'agriculture en date du 5 mars, publiée discrètement, introduit de nombreuses exceptions à cette interdiction. Intitulé « Liste des produits phytopharmaceutiques autorisés ou en cours d'évaluation pour les traitements par aéronefs », ce texte, « à diffusion limitée », "fournit aux directions régionales et départementales de l'agriculture, aux directions des populations, aux services vétérinaires, la possibilité de délivrer des dérogations pour toute une série de fongicides, herbicides, insecticides destinés à traiter le maïs, le riz, la vigne et les bananiers". Au risque de passer pour un véritable feu vert aux pesticides, et de relancer la guerre pas vraiment éteinte, entre les défenseurs de l'environnement, les cultivateurs bio, les apiculteurs, les populations et les commanditaires de l'épandage.

    Sept pesticides "autorisés"

    La circulaire du 5 mars émane de la direction générale de l'alimentation et donne la liste de sept pesticides « autorisés », dans la mesure où ils ont été évalués par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (Anses) spécifiquement pour être appliqués par voie aérienne. Il s'agit de quatre fongicides, d'un insecticide, d'un herbicide et d'un stimulateur de défenses naturelles utilisés dans la culture des bananes et du riz. Six d'entre-eux sont pourtant officiellement classés "dangereux pour l'environnement" et "nocifs" d'un point de vue toxicologique, comme l'indique le site internet du ministère de l'agriculture. C'est le cas du Sico, du Gardian, du Bion 50 WG, du Mimic LV, de l'Amistar et du Clincher. Paradoxalement, la circulaire prévoit par ailleurs des "conditions de dérogation plus strictes et plus encadrées pour 2012", a précisé le ministère de l'Agriculture à l'AFP : "On ne pourra plus utiliser tous les produits sur le marché mais seulement des produits évalués pour l'usage aérien par l'Anses".

    L'inquiétude des écologistes

    veillerettte.jpgBien évidemment, cette circulaire ne saurait satisfaire les défenseurs de l'environnement, qui n'y voient qu'un contournement du Grenelle de l'environnement et font état de leurs inquiétudes sur les conséquences pour la santé humaine. "On peut prendre tous les principes et dispositions générales qu'on veut dans une loi, mais si on les contourne tout de suite par un système dérogatoire, ça ne va pas du tout",  confie François Veillerette, porte-parole de l’association Générations Futures dans 20 minutes.fr.

    Nous l'avons évoqué à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, le 22 mars, une autre directive du ministère de la Santé, tout aussi discrète (9 décembre 2010), autorise désormais l'eau du robinet à contenir des doses de pesticides en quantité cinq fois supérieures. Cette conjonction de mauvaises nouvelles, véritables coups de couteau portés au Grenelle de l'environnement, semble, hélas, illustrer la phrase lâchée par le président de la Républiqueau Salon de l'agriculture  : " "L'écologie, ça commence à bien faire ! ".

    Cathy Lafon

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  • Coup de coeur. "Le goût du bio : ma cuisine gourmande"

    critique,culinaire,recette,editioncritique,culinaire,recette,editionEcolos gourmets et gourmands, que vos papilles se réjouissent ! Les éditions "Sud Ouest" viennent de publier un très bel ouvrage de Marie Chioca sur la cuisine bio : "Le goût du bio, ma cuisine gourmande". Comme le résume à merveille dans sa préface Bruno Verjus, auteur du blog "Food intelligence" et de l'émission "On ne parle pas la bouche pleine" (sur France culture) : "Cuisiner bio, voilà comment réconcilier agriculture, culture, passion, sensualité et plaisir". On ne saurait mieux dire. Comme on n'est pas là juste pour faire joli, rajoutons quand même que Marie Chioca, qui vit à la campagne dans la Drôme, est une jeune trentenaire, maman d'une grande famille de six enfants. Que "Le goût du bio" est son neuvième ouvrage, mais le premier aux éditions "Sud Ouest".  Enfin, que découvreuse sans pareille de produits bio, elle pratique une cuisine légère, saine et gourmande à souhait. Voilà qui met l'eau à la bouche.

    44 recettes bio

    critique,culinaire,recette,editionCe n'est pas rien pour une cuisinière : Marie Chioca nous donne "ses" trucs bio, les produits de "son" marché bio (huiles, épices, pains, oeufs...), avec leurs points de production et de vente, tout en détaillant une sélection de 44 recettes familiales d'entrées, soupes, desserts et pains aux titres exotiques, pour autant de voyages autour du monde qui commencent au bout du jardin. Bio et bon pour le moral, autant que pour la forme. Des recettes du quotidien ou du terroir et des recettes de fête, pour assurer rapidement au quotidien et préparer des petits plats raffinés, à déguster en amoureux... Mes trois favorites : la fougasse au kamu, marjolaine et tapenade, les spaghettis au pistou de la mer et la tatin de mangue rôtie au "caramel" de muscovado et sa petite glace "express" au citron bio. Miam !

    J'allais oublier l'essentiel. Cela va sans dire (mais c'est mieux en le disant) : pour confectionner tous ces délicieux petits plats, vous êtes priés de n'acheter que des produits de saison, bio, et locaux, autant que faire se peut.

    Vivement la suite !

    critique,culinaire,recette,editionTrois petits regrets, cependant. Aucune suggestion de vins, bio bien sûr, n'accompagne ces délices. Pas plus que de bière, cidre ou sirop... L'auteure habitant dans la Drôme, les lecteurs du Sud Ouest manquent aussi de suggestions d'approvisionnement réellement locales. Enfin,  "Le goût du bio" souffre d'une trop grande "générosité", qui le rend un peu touffu. Le livre condense ce qui pourrait (ou devrait) être décliné en plusieurs collections bio-culinaires... Les desserts, les entrées, les plats, les soupes, les recettes familiales, les recettes de fêtes, les recettes de pains, les ingrédients et produits : autant d'entrées différentes et de plaisirs bios et gourmets qu'on a envie d'approfondir.  Comme si profitant de l'occasion offerte à la cuisine bio, l'auteure avait voulu tout donner dans le même livre... Mais les gastronomes verts ne resteront pas sur leur faim et leur soif. Maplanete.fr vous donne l'info en avant-première : les éditions "Sud Ouest" s'apprètent à donner plein de petits frères à ce premier livre publié chez elles, par Marie Chioca...

    PLUS D'INFO

    • Le blog : retrouvez Marie Chioca et ses recettes sur son blog "Saines gourmandises" en cliquant ICI.

    Cathy Lafon

  • News fil vert. Total confronté à une énorme fuite de gaz en mer du Nord

     

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    Photographie non datée dela plate-forme d'Elgin, au large de l’Ecosse, appartenant à Total. TOTAL E&P UK Ltd/AP/SIPA

    Une catastrophe environnementale et industrielle chasse l'autre. Après la marée noire du Mexique, avec l'explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon de BP (20 avril 2010), la catastrophe nucléaire de Fukushima (11 mars 2011), c'est au tour de Total d'affronter sa crise la plus aiguë, depuis l'explosion de l'usine AZF (Toulouse, 2001), dont le procès en appel vient tout juste de s'achever, et la marée noire causée par le naufrage de l'Erika, le 12 décembre 1999, au large de la Bretagne.

    Une fuite de gaz d'une gravité sans précédent s'est produite dimanche après-midi sur une plate-forme du groupe Total, en mer du Nord, 23 tonnes de gaz se sont échappées en 48 heures. Plus de 300 employés ont été évacués du "puits de l'enfer", un périmètre de sécurité maritime de 3,7 km a été mis en place, avions et hélicoptères sont interdits de survol sur 5,5 km. On parle d'un délai d'au moins six mois pour régler le problème. Il n'y a pas de quoi rire, mais les défenseurs de l'environnement peuvent s'autoriser une grimace verte : l'alerte n'a réellement été donnée dans les médias et l'opinion publique que parce que le titre de Total a subi en bourse une chute de 6%, sa plus forte baisse depuis 2008...

    Un accroissement de l'effet de serre

    Aujourd'hui, mercredi, la menace de l'explosion d'une véritabe bombe plane sur la mer du Nord, car la plate-forme est entourée d'un nuage de gaz hautement explosif, il est très difficile de s'approcher et d'y travailler. Elgin est un gisement dit "HP/HT", autrement dit haute pression (1100 bars) et haute température (190 ºC). Par ailleurs, les réservoirs enfouis à 5 300 m (pour seulement 100 m d'eau) sont "des sortes de gigantesques Cocotte-Minute", comme le reconnaît Total. Quant aux conséquences sur l'environnement... Pour Total, elles ne sont pas à craindre. Selon Greenpeace France, s'il ne faut pas faire de spéculations sur l'ampleur de dégâts écologiques impossibles à estimer, il y a au moins déjà eu une forte pollution de l'air. Le méthane émettant beaucoup de gaz à effet de serre, si la fuite n'est pas réparée rapidement, ce sont des milliers de tonnes de méthane qui vont se répandre dans l'atmosphère et agraver l'effet de serre.

    Selon le site internet du Monde, si Total parle d'une situation "stabilisée", la fuite de gaz en mer du Nord de la plateforme Elgin serait actuellement hors de contrôle. Le rythme auquel se succèdent les accidents industriels liés à l'exploitation des énergies, fossiles et nucléaire, s'accélère en ce début de XXIème siècle, déjà marqué par l'impact du réchauffement climatique et qui risque aussi de l'être par les plus grandes catastrophes environnementales d'origine industrielle qu'ait connues l'humanité.

    Cathy Lafon

    C'est où ? La plateforme Elgin Franklin se situe en mer du Nord, à 240 km à l'est d'Aberdeen (Ecosse).

    En direct : le cours de Total en Bourse : cliquer ICI

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