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Développement durable - Page 589

  • Rentrée des classes : où en est-on des fournitures "vertes"?

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    Les fournitures scolaires écolos et durables existent, mais elles sont loin d'être majoritaires dans les cartables des enfants. Photo Archives Sud Ouest / Fabien  Cottereau

    Ouf, ça y est, le rush de la rentrée scolaire est derrière nous  ! Chacune de nos chères têtes blondes, brunes ou rousse est enfin équipée en trousse, cartable, cahiers, classeurs, crayons, feutres, règles, gomme... Ce ne sont pas les fournitures absolument "indispensables" qui manquent pour aider à reprendre avec plaisir le chemin de l'école ! Sur la masse des produits en vente, nombre d'entre eux sont "verts". Mais ils tardent, hélas, à trouver leur place dans les cartables. Explications.

    sac à dos.jpgUn bureau sur la Terre, leader des fournitures scolaires "vertes"

    Trousse en pneu recyclé, compas en bois de hêtre ou même règle plate fabriquée à partir d’amidon de maïs,  sac à dos en chanvre, surligneurs à base d’eau... Ce n'est pas le choix qui manque pour offrir aux enfants une rentrée scolaire "durable". Les fournitures scolaires « vertes » existent depuis longtemps et couvrent tous les besoins des élèves. Les labels existent aussi, qui offrent une garantie claire au consommateur, le plus connu étant NF Environnement.  Ce qui manque, c'est plutôt le réflexe des acheteurs, comme le regrette Daniel Lacaille, le gérant d’Un bureau sur la Terre : "C’est dur. Le message est difficile à faire passer et en terme de ventes, on est encore très fragiles." En dix ans, ce site de vente en ligne fondé à Angers, spécialisé dans les produits écologiques, est pourtant devenu l’un des leaders de ce marché de niche.

    classeurs dos 5cm.jpgIl est vrai que les prix sont souvent rédhibitoires, souligne France Nature Environnement (FNE). Dans son bilan annuel  qui comparait jusqu'en 2012 les fournitures écolos à celles plus classiques, l'ONG constate que le  chariot « vert » des « essentiels de la rentrée », pour un élève de primaire, coûtait en moyenne deux fois plus cher.  Autre handicap pour le développement des ventes de ces fournitures, leur manque de visibilité. "Les fournitures vertes ne sont pas mises en avant. Elles sont difficiles à trouver dans les rayons, à la différence des produits alimentaires bio" explique Rachel Louiset, chargée de mission Éducation à FNE.

    "Pour un achat intelligent et durable"

    faut-pas-gacher.jpgDaniel Lacaille n'est pas tout-à-fait d'accord avec la question des prix, qui selon lui est un faux problème. Là où on ne lui donnera pas tort, c'est lorsqu'il explique qu'il ne s'agit pas de "pousser à la consommation", en incitant à racheter des fournitures de A à Z chaque année.  Un bureau sur la Terre s'inscrit avant tout dans une démarche écologique globale. Acheter, oui, mais l’achat doit être "intelligent et durable". "L’idée est de garder ses fournitures plus d’une année scolaire, alors qu’il faut souvent changer les produits moins chers tous les trois ou quatre mois." D'ailleurs, le site liste les bonnes pratiques de consommation durable à adopter: choisir des produits rechargeables et des fournitures robustes, réutiliser les produits de l’année précédente s’ils sont encore fonctionnels…

    Respectueux de l’environnement et de la santé publique, les produits d'Un bureau sur la Terre sont également garantis "sans produits toxiques" . "On trouve des métaux lourds dans les crayons, des solvants dans la colle. C’est inquiétant quand on sait que ces produits sont destinés aux enfants.", ajoute Daniel Lacaille qui plaide aussi pour la mise en place d’une TVA réduite sur les produits recyclés.

    Cathy Lafon

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  • "Ouragan" : ce soir, Arte vous plonge dans l'oeil du cyclone

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    Haiyan, le typhon le plus violent jamais vu, a fait près de 6.000 morts aux Philippines qui n'étaient pas préparées à à supporter un cyclone d'une telle ampleur. AFP

    En s'appuyant sur les dernières découvertes scientifiques, le triptyque de la série documentaire "Ouragan" diffusée sur Arte à partir de ce soir, montre combien l'homme, malgré tous ses efforts, est encore impuissant à prévoir les cyclones tropicaux, monstres imprévisibles aux immenses pouvoirs dévastateurs...  Dans le contexte du réchauffement climatique en cours, mieux connaître leurs mécanismes pour les anticiper et s'y adapter devient un enjeu primordial pour les régions du globe concernées, dont les Etats-Unis et Cuba.

    Qu'est-ce qu'un ouragan ?

    documentaire,arte,télévison ouragan,réchauffement climatique,prevention,sécuritéOn les appelle ouragans ou cyclones tropicaux au-dessus de l'Atlantique et typhons au-dessus du Pacifique. Ces tempêtes monstrueuses, phénomènes géophysiques majeurs qui touchent surtout les régions tropicales, sont parmi les catastrophes naturelles les plus ravageuses de la planète. Tournée sur une période de trois ans, les trois épisodes de la série "Ouragan", réalisée par John Jackson et Andy Byatt, explore leurs mécanismes, les dégâts qu'ils provoquent et les solutions pour s'en protéger.

    Chasseurs d'ouragan

    documentaire,arte,télévison ouragan,réchauffement climatique,prevention,sécuritéAux Etats-Unis comme à Cuba, nombreux sont les scientifiques qui planchent sur le phénomène. Les ouragans et les typhons se forment lorsqu'une masse d'air chaud et humide rencontre une perturbation au-dessus des océans, c'est-à-dire une zone de basse pression amorçant une rotation. Classés en cinq catégories selon la puissance de leurs vents et de leurs vagues, ils sont notamment étudiés par les scientifiques américains de la Nasa et du National Hurricane Center, qui dissèquent les données des satellites météo et créent des modèles numériques toujours plus précis. Certains d'entre eux, des chasseurs d'ouragan font des relevés au sol, en pleine tourmente. D'autres n'hésitent pas à piloter leurs avions dans l'œil des cyclones pour sonder les nuages et rapporter de précieuses informations...

    L'urbanisation en cause

    ouragan floride.jpgQuand un ouragan s'abat, outre les pertes de vies humaines, les dégâts matériels se chiffrent par milliards de dollars dans les zones urbaines. Et les conséquences sont multiples. Ainsi, en Floride (photo ci-contre), où l'urbanisation et le bétonnage excessifs du littoral et des îles barrières, ces remparts naturels contre les vagues, empêchent les plages de se ré-ensabler naturellement, on consacre chaque année des budgets colossaux pour rapporter des tonnes de sable qui disparaîtront l'année d'après. Une situation proche de l'absurde, qui n'est pas sans rappeler celle celle que connaissent en France certaines stations balnéaires du littoral atlantique.  Ainsi, à Lacanau (Gironde), suite aux ravages causés par les dernières tempêtes hivernales, la facture du chantier de reconstruction des défenses anti-érosion devrait s'élever à 3 millions d'euros, dont 2 millions à la charge de la ville.

    Des pouponnières pour les coraux

    ouragan pouponnières corail.jpgC'est moins visible, mais la biodiversité est également impactée par les ouragans. Très exceptionnellement pour le meilleur, comme ces colonies de flamants roses qui, parties de Cuba, ont survécu aux vents et se sont installées sur les rivages du golfe du Mexique, dans les Caraïbes. Et généralement pour le pire : les crocodiles, crevettes, mangroves ou encore les récifs coralliens, déjà lourdement érodés par la pollution et la surpêche, sont contraints de se régénérer pour ne pas dépérir. Or, les mangroves comme les coraux, sont aussi des remparts naturels qui permettent aux eaux littorales et aux plages de se protéger en s'adaptant aux intempéries. Leur disparition accentue donc à terme les ravages provoqués par les ouragans. Voilà pourquoi, pour aider la nature, les scientifiques créent de véritables pouponnières artificielles destinées à régénérer les coraux.

    En attendant le "big one"
    sandy-a-coute-des_1e20c262a77f81a2110fc3eb50688fa0.jpgTous les scientifiques qui témoignent dans le documentaires pointent le réchauffement climatique et s'accordent avec les prévisions du Giec, pour dire que les ouragans seront dans l'avenir, peut-être moins nombreux, mais en tout cas encore plus puissants, avec des vents pouvant atteindre plus de 250 km/h et des vagues gigantesques. L’effroyable ouragan Katrina, qui a frappé la Louisiane en 2005, a fait 2.000 victimes. En novembre dernier, Haiyan, le plus puissant typhon jamais mesuré, a balayé l'archipel des Philippines. Bilan : 6.000 morts. L'année d'avant, en octobre 2012, le super ouragan Sandy, baptisé par les médias "Frankenstorm", avait frappé la côte est des États-Unis avec une puissance de vagues inimaginable. La vitesse des vents de Sandy avait pourtant diminué et son intensité baissé avant d'atteindre New York. C'est un ouragan de catégorie 1 qui s'est abattu sur le nord-est de l'Amérique, mais sa dimension inédite a décuplé la violence de ses vagues, provoquant des dégâts d'une ampleur jamais vue dans cette région. 

    Que ce serait-il passé, si l'intensité de Sandy n'avait pas baissé, se demandent les climatologues? Il n'est pas sûr que l'homme soit prêt à affronter de tels déchaînements de la nature... Il faut pourtant qu'il s'y prépare. Or, si l'on sait en gros comment ils naissent, de quoi ils se nourrissent et pourquoi ils suivent telle ou telle trajectoire, les raisons des variations de l'intensité des ouragans restent encore des mystères.

    A VOIR

    • "Ouragan" : Un documentaire de John Jackson et Andy Byatt (52 min., France, 2014),  Arte, vendredi 03 octobre à 22h25. La série complète est diffusée le 4 octobre à partir de 15h30 dans le cadre de la Journée Sciences. Les deuxième et troisième épisodes sont multidiffusés les vendredis 10 et 17 octobre, à partir de 22h20.

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  • Norvège: les bémols écolos du succès de la voiture électrique

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    Comment gérer le nombre trop important de véhicules électriques qui roulent dans le pays ? La Norvège s'interroge. Photo DR

    La Norvège ne manque pas de pétrole : le royaume nordique est même l'un des des principaux producteurs de pétrole de la planète. Consciente toutefois des enjeux climatiques et des inconvénients pour la qualité de l'air de la consommation à outrance des énergies fossiles, elle ne manque pas d'idées non plus et s'est lancée une politique ambitieuse destinée à  développer son parc de voitures électriques afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

    Soutenues notamment par des mesures fiscales très incitatives, ces véhicules se multiplient à tel point qu'ils finissent par remettre en question les gains environnementaux espérés. Du coup, la société norvégienne se questionne : ne faudrait-il pas envisager de supprimer tout ou partie les privilèges qui font leur succès?

    500 millions d'euros de manque à gagner pour l'Etat norvégien

    Affin de réduire les émissions de gaz à effet de serre du trafic routier, qui représentent 10% de celles du pays, la Norvège a mis en place un ensemble de mesures très généreuses pour les voitures électriques: exemption de taxes, autorisation d'emprunter les couloirs de transport collectif, gratuité des péages urbains et des parkings publics où elles se rechargent en outre en électricité à l’œil... Résultats, elles sont aujourd'hui 32.000 à circuler sur les routes norvégiennes, soit un véhicule pour 160 habitants, chiffre le plus élevé dans le monde. Mais le revers de la médaille n'est pas si vert. Premier point noir, ces voitures sont exemptées des taxes, extrêmement lourdes en Norvège, qui pèsent sur leurs « cousines » à carburants fossiles et les seules exemptions fiscales représentent jusqu’à 4 milliards de couronnes (500 millions d’euros) de manque à gagner pour l'Etat, selon ses propres estimations.

    voiture électrique,industrie automobile,transport en commun,norvège,fiscalité,projet de loi,transition énergétique85% du trafic dans les couloirs réservés aux bus

    Le développement des transports en commun reste le moyen le plus efficace pour réduire le nombre de véhicules en circulation et donc lutter contre la pollution de l'air. Or, deuxième point noir du système norvégien, les voitures électriques, dont les taxis,représentent désormais jusqu’à 85% du trafic dans les couloirs de transport collectif aux heures de pointe, selon une étude réalisée par l’Administration des routes publiques du pays. La circulation des bus est désormais sérieusement perturbée par les trop nombreuses voitures électriques qui provoquent des bouchons, au risque de détourner les usagers de ce mode de transport collectif et de les inciter à reprendre le volant d'un véhicule particulier. Avec pour conséquence d'aggraver d'autant les embouteillages, voire la pollution. Inquiets de ce possible cercle vicieux, les chauffeurs de bus estiment en outre que le temps perdu par leurs milliers de passagers, ont un coût pour la société. Si les chauffeurs de bus ne sont pas hostiles sur le principe aux voitures électriques, ils demandent donc que ces dernières n'aient plus le droit de circuler dans les couloirs de transport en commun et deveraient avoir gain de cause.

    voiture électrique,industrie automobile,transport en commun,norvège,fiscalité,projet de loi,transition énergétique13% des ventes de véhicules neufs

    En attendant, en Norvège, les voitures électriques se multiplient comme des petits pains et elles représentent environ 13% des ventes de véhicules neufs depuis le début de l’année, une part de marché sans équivalent ailleurs dans le monde. En mars, malgré son prix relativement élevé, la Tesla, fabriquée en Californie, est même devenue la voiture la plus vendue de l’histoire norvégienne. En effet, même si son prix est de 60.000 euros pour une entrée de gamme, elle coûterait le double si elle était normalement assujettie aux taxes en vigueur pour les voitures à essence. Le premier motif d'achat pour 48% des propriétaires de voiture électrique est en effet l'économie d'argent qu'ils réalisent, selon l’enquête de l’Association pour la voiture électrique norvégienne, mais pas vraiment l'écologie :Seuls 27% d'entre eux affirment l’avoir fait par souci pour l’environnement...

    Des ajustements à la baisse à l'avenir ?

    voiture électrique,industrie automobile,transport en commun,norvège,fiscalité,projet de loi,transition énergétiqueLes autorités norvégiennes prévoyaient de maintenir les mesures incitatives jusqu’en 2017, ou jusqu’à ce qu’il y ait 50.000 véhicules électriques en circulation dans le pays. Or, au rythme actuel, ce volume pourrait être atteint dès le début 2015, ce qui obligerait le gouvernement à reconsidérer sa politique. Voilà qui n'est pas du goût de l’Association pour la voiture électrique norvégienne :  « Il est trop tôt pour supprimer les avantages fiscaux. Le marché n’est pas encore suffisamment concurrentiel » par rapport à celui des voitures à moteur à combustion, réagit la secrétaire générale de l’organisation, Christina Bu. « Si l’exemption de taxe et de TVA devait prendre fin, le marché pourrait s’effondrer et il serait alors difficile d’atteindre les objectifs climatiques que la Norvège s’est fixés. On doit augmenter le nombre de voitures électriques, pas le baisser », martèle-t-elle.  « Il se pourrait que l’on fasse des ajustements à la baisse à l’avenir », a toutefois indiqué la Première ministre, Erna Solberg (photo ci-dessus) au journal  norvégien VG, en précisant: « Mais je peux promettre aux automobilistes qu’il y aura encore des avantages fiscaux pendant des années à conduire une voiture électrique. »

    Quid de la France ?

    En France, la loi de transition énergétique en discussion à l'Assemblée depuis hier, veut faire du véhicule électrique un modèle dans les transports. Un superbonus d'un montant qui pourra atteindre 3.700 euros pour une voiture électrique doit être mise en place à la mi-2015, à condition de résider dans une zone urbaine qui lutte contre la pollution urbaine. Il s'ajoutera à la prime écologique pour offrir aux conducteurs de véhicules peu polluants une remise pouvant approcher les 10.000 euros.   Par ailleurs, le gouvernement confirme son objectif de 16.000 bornes de recharge à la fin de l'année, qui seront multipliées par deux en quatre ans. Un projet mis en oeuvre par le groupe Bolloré, qui  produit des véhicules électriques, comme les BlueCub, et commercialise des solutions de stockage d'électricité.

    Une voiture électrique n'est pas 100% propre

    Le retour d'expérience norvégien est à méditer en France. En Norvège, l'argument climatique tend à devenir la caution "verte" de la relance de l'industrie automobile. Or le nombre trop important de voitures particulières en circulation, même électriques, a un impact négatif sur l'environnement. Par ailleurs, les véhicules électriques, s'ils émettent moins de gaz à effet de serre en roulant que les véhicules à carburants fossiles, ne sont pas pour autant 100% propres et écologiques. Leur fabrication a un impact sur l'environnement, de même que la production de leur source de motricité : l'électricité, produite aujourd'hui principalement par le nucléaire. 

    Sur ce point comme sur bien d'autres, le mieux est parfois l'ennemi du bien : des véhicules électriques pour lutter contre la pollution de l'air, oui, mais pas que...

    Cathy Lafon