Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Développement durable - Page 544

  • Climat : le déclin de la forêt amazonienne diminue sa capacité à stocker le CO2

    foret amazonie brésil.jpg

    Canopée de la forêt amazonienne au lever du jour, au Brésil. Photo Peter van der Sleen, Rainfor

    A trois jours de la Journée internationale des forêts, le samedi 21 mars, le CNRS a publié une étude révélant que l’Amazonie est en train de perdre sa capacité à absorber le carbone atmosphérique. Une très mauvaise nouvelle pour le climat de la planète.

    amazonie,forêt,co2,puits de carbone,tropicale,cnrs,rainfort,réchauffement climatiqueTrente ans d'inventaire

    Cette étude, publiée le 19 mars dans la revue "Nature", la plus vaste jamais entreprise sur le sujet, est le résultat d’un inventaire monumental entrepris sur trente années en forêt tropicale d’Amérique du Sud. Elle a réuni une centaine de chercheurs sous la direction de l’Université de Leeds, dont des scientifiques français du CIRAD, du CNRS et de l’INRA, collaborant au sein du Labex CEBA.

    Puits de carbone atmosphérique

    Depuis des millénaires, la forêt amazonienne jouait bien sagement le rôle de puits de carbone atmosphérique que lui attribue la nature dans l'écosystème de la Terre, en absorbant plus de carbone qu’elle n’en rejetait et en aidant à limiter l’impact du réchauffement global. La nouvelle analyse sur la dynamique forestière, produite par les chercheurs, fait malheureusement état d'une augmentation rapide du taux de mortalité des arbres en Amazonie qui compromet l'accomplissement de cette mission indispensable à la vie sur Terre.

    200.000 arbres mesurés et étudiés depuis les années 1980

    Botanist_at_work_in_Bolivia_RoelBrienen.jpgCoordonné par Rainfor, un réseau de recherche unique dédié au suivi des forêts amazoniennes, le travail scientifique repose sur des décennies de suivis détaillés des forêts d’Amérique du Sud. Afin de calculer les changements de stockage de carbone, les auteurs ont examiné 321 placettes forestières réparties largement sur les six millions de kilomètres carrés de l’Amazonie. Ils ont mesuré 200.000 arbres et enregistré la croissance et la mort de chacun d’entre eux depuis les années 1980. Selon les chercheurs, l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère, l’un des composants clefs pour la photosynthèse, a initialement conduit à une augmentation de la capacité de stockage dans les arbres amazoniens. On assisterait donc à un  renversement de tendance, avec des conséquences inattendues qui pourraient aggraver le réchauffement climatique.

    Les raisons de la surmortalité des arbres

    botanistes pérou_PEru_RoelBrienen.JPGSelon le professeur Oliver Phillips (Université de Leeds), coauteur de l’étude et coordonnateur du projet Rainfor sur lequel l’analyse s’appuie, "avec le temps, la stimulation de croissance impacte le système ; les arbres vivent plus vite et meurent plus jeunes."  Des sécheresses récentes en Amazonie et des températures anormalement élevées pourraient aussi jouer un rôle important dans le phénomène observé. Si l’étude démontre que l’augmentation de mortalité a commencé bien avant les méga-sécheresse de 2005 ou de 2010, elle montre aussi que ces deux épisodes météorologiques ont causé la mort de millions d’arbres en plus.

    Le stockage de CO2 dans  les forêts d'Amazonie a diminué de moitié en 30 ans

    foret amazonie 1.jpgSelon l'étude publiée par "Nature", l'accélération de la mortalité des arbres est également liée au déclin de l'intensité du puits de carbone en Amazonie. D’un pic de 2 milliards de tonnes de dioxyde de carbone stockées annuellement dans les années 1990, le stockage net a désormais diminué de moitié. Circonstance aggravante pour l'atmosphère de la Terre, pour la première fois, il est désormais dépassé par les émissions fossiles de l’Amérique du Sud.

    Modèles climatiques remis en question ?

    Quelles que soient les causes de l’augmentation de la mortalité des arbres d'Amazonie, l'étude pourrait jeter un froid chez les climatologues en remettant en cause les prédictions d’une capacité indéfinie de stockage des forêts tropicales, de même que les modèles climatiques qui prennent en compte la réponse de la végétation. Jusqu'à présent, les scientifiques faisaient en effet l’hypothèse que tant que les niveaux de dioxyde de carbone augmentaient, l’Amazonie continuaient à stocker du carbone : une théorie que semble invalider l'étude.

    Nous devons agir

    "Partout sur Terre, même les forêts intactes changent", alerte Oliver Phillips.  L'homme a porté tellement atteinte aux écosystèmes bien réglés de la nature, que cette dernière ne parvient plus à y répondre toute seule."Les forêts nous rendent un énorme service, mais nous ne pouvons plus compter seulement sur elles pour résoudre le problème du carbone. Nous devons agir pour réduire les émissions afin de stabiliser notre climat." Pour le chercheur, c'est l'alarme.

    Cathy Lafon

    PHOTOS : Rainfor

    PLUS D'INFO

    • Le réseau Rainfor a été financé par le Natural Environment Research Council (NERC), la Gordon and Betty Moore Foundation, le septième PCRD et l’ERC.
    • Pour lire l'étude "Long-term decline of the Amazon carbon sink" : cliquer ICI 

    REPERES

    L’Amazonie.  Avec près de 6 millions de kilomètres carrés, la forêt amazonienne couvre environ 10 fois la superficie de la France métropolitaine, et s’étend sur 9 pays – le Brésil étant de loin le plus grand. De vastes territoires en Bolivie, Equateur, Colombie, Pérou, Venezuela, Guyane française, Guyana et Suriname sont encore couvertes de forêts amazoniennes. La région contient un cinquième de toutes les espèces connues sur Terre, dont plus de 15.000 espèces d’arbres. Ses 300 milliards d’arbres stockent un cinquième du carbone contenu dans toute la biomasse terrestre. L’Amazonie abrite aussi plusieurs millions d’habitants, et la vapeur d’eau produite par la forêt amazonienne soutient l’agriculture plus au sud, avec notamment les cultures de biocarburant qui alimentent les réservoirs des voitures du Brésil. Chaque année, les forêts amazoniennes recyclent 18 milliards de tonne de carbone, soit plus de deux fois la quantité émise par la combustion d’énergies fossiles dans le monde.

    Rainfor réunit des centaines de scientifiques qui surveillent les écosystèmes d’Amazonie depuis le sol. Le réseau est centré sur des parcelles de forêt qui permettent de suivre les vies d’arbres et d’espèces individuels. Il met l’accent sur des études de terrain à long terme pour évaluer le comportement du système d’échange de carbone le plus actif au monde, et pour comprendre l’impact de l’Amazonie sur le climat global. Rainfor encourage aussi la formation de jeunes chercheurs et de techniciens de terrain, en collaboration étroite avec les partenaires locaux, afin de faire émerger de nouvelles générations d’écologues de l’Amazonie. Le travail du réseau Rainfor bénéficie actuellement du soutien d’agences de moyen du Brésil, de Colombie, du Pérou, du Venezuela, du Royaume-Uni et de l’Union européenne (European Research Council). 

  • 2,6 millions de personnes meurent encore chaque année du manque d’accès à l’eau et à l’assainissement

    eau,enfants,chiffres,femmes,mortalité,accès à l'eau,assainissement,solidarité international,journée mondiale de l'eau

    L'eau qui coule en abondance à notre robinet est un bien rare et précieux dans de nombreuses régions de la planète. Photo archives "Sud Ouest"

    A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, ce dimanche 22 mars, à la veille du 7e Forum mondial de l’eau en Corée du Sud des 12 au 17 avril prochain et du vote des nouveaux Objectifs du développement durable (2015-2030) aux Nations Unies en septembre 2015, Solidarité International publie cette année le premier ‘’Baromètre de l’eau de l’hygiène et de l’assainissement’’

    L'eau, c'est la vie

    eau,enfants,chiffres,femmes,mortalité,accès à l'eau,assainissement,solidarité international,journée mondiale de l'eauPour une grande partie des Terriens, pour boire de l'eau, il ne suffit pas de tourner un robinet ou de décapsuler une bouteille d'eau minérale. Association humanitaire engagée depuis 35 ans pour l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les zones touchées par les conflits, les épidémies et les catastrophes naturelles, Solidarité International s'est entourée de nombreux spécialistes pour dresser un état des lieux ultra-complet de l’accès à cette ressource, vitale pour la survie et le développement de l'humanité. Le Baromètre de l'eau rassemble les grands chiffres de la ressource, des analyses, des éclairages et des débats autour des grands enjeux de l’eau et de l’assainissement, ainsi que sur leurs liens directs avec la santé, le développement, l’éducation, les conflits, les catastrophes naturelles… Edifiant.

    eau,enfants,chiffres,femmes,mortalité,accès à l'eau,assainissement,solidarité international,journée mondiale de l'eauLes grands chiffres de l'eau

    Alors même que l’accès à l’eau potable est reconnu depuis 2010 comme l'un des droits fondamentaux de l'homme et que de nombreux progrès ont été notés ces 15 dernières années, aujourd’hui encore, 3,5 milliards d’êtres humains boivent chaque jour de l'eau dangereuse pour leur santé. 2,6 milliards de nos semblables manquent toujours d’un assainissement adéquat. Pire, 2,6 millions de personnes, dont 1,8 million d’enfants de moins de 15 ans, meurent chaque année de maladies liées à l’eau et à un environnement insalubre. D'autres chiffres ?  90 % de l’ensemble des risques naturels sont liés à l’eau, 76 % des femmes et des enfants dans les pays en développement passent 140 millions d’heures chaque jour à chercher de l’eau et 272 millions de journées d’école sont manquées à cause du manque de toilettes. Au XXIème siècle, l’accès à l’eau et à l’assainissement, levier de développement pour les pays, constituent plus que jamais une véritable urgence humanitaire.

    Pour Solidarité International, tout l'enjeu de ce Baromètre de l'eau est bien sûr d'alerter l'opinion et de faire en sorte que l’eau ne soit plus la grande oubliée dans les enceintes internationales pour mettre fin à cette "hécatombe silencieuse". Aussi, l'ONG profite-t-elle de la publication de ces chiffres pour lancer en même temps une campagne d’appel à dons auprès du grand public.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour mener à bien ce projet d'une rare ambition, Solidarité International, outre ses propres experts, a également fait appel à Gérard Payen (Membre du conseil pour l’eau et l’assainissement  du secrétaire général des Nations Unies), à Claus Sorensen (DG de la Direction générale à l’aide humanitaire de la Commission Européenne), au professeur de médecine Renaud Piarroux, au géopolitologue Franck Galland ou encore à Jacques Oudin, dont la célèbre Loi sur l'eau et la coopération internationale fête son 10e anniversaire. 
  • Un jour, peut-être, nous vivrons dans des maisons flottantes...

    maison-flottante hibiscus 27234-212175 (1).jpg

    La maison flottante hibiscus, conçue par la société Batifl'o. Copyright Batifl'o

    Pour être spectaculaires, les grandes marées de ce week-end ne seront fort heureusement pas catastrophiques, grâce à une météo clémente. Elles sont pourtant l'occasion de reparler du risque de submersion qui menace notre littoral. Avec le réchauffement climatique, le niveau des mers monte, les océans se réchauffent, les tempêtes et les précipitations deviennent plus violentes. Aux Etats-Unis, les inondations et les ravages de l’ouragan Katrina ont coûté 80 milliards de dollars. En février 2010, la France où la tempête Xynthia a provoqué une inondation monstre qui ont tué 29 personnes à La Faute-sur-Mer (Vendée), a pris à son tour brutalement conscience du risque de submersion, intensifié par le changement climatique.

    En France, l'inondation est le risque numéro 1

    Dans l'Hexagone, le risque numéro 1 en matière de catastrophe naturelle, c'est l'inondation : 19.000 communes sont situées en zone inondable et un habitant sur quatre est exposé à ce risque qui ne cesse d'augmenter. Au cours de l'hiver 2013-2014, l'état de catastrophe naturelle a été déclaré pour 566 communes contre 466 au printemps 2013. Les dommages annuels moyens sont évalués entre 650 et 800 millions d'euros. Si la région parisienne subissait une crue similaire à celle de 1910, le coût direct en serait de 17 milliards d'euros.... Pourtant, au lieu de chercher à s'adapter, la France, pays de bâtisseurs obsédés par les grands travaux et les grands équipement, a longtemps choisi de répondre au risque en construisant des digues pour se protéger de la montée des eaux. Jusqu'à la tempête Xynthia, qui a remis en question la justesse de cette doctrine. 

    S'adapter et vivre avec l'eau, et non pas lutter contre elle

    inondation,risque,construction,immbilier,adaptation,logement,batifl'o,pau,aquitaineOui, mais alors, comment s'adapter au risque inondation? Si dans ce domaine la France a des décennies de retard, de nombreuses solutions existent pourtant pour continuer à vivre dans une zone exposée aux crues, comme l'expérimentent notamment depuis longtemps les Pays-Bas . Un certain nombre d'architectes avant-gardistes ont déjà des propositions concrètes. Ainsi, le Néerlandais Koen Oldhuis qui construit des maisons, des stades, des mosquées et des terrains de golf partout dans le monde, autant de bâtiments dont la particularité est d'être flottants (photo ci-dessus, appartements flottants aux Pays-Bas).

    Le Sud-Ouest doit apprendre à vivre avec le risque inondation 

    inondation,risque,construction,immbilier,adaptation,logement,batifl'o,pau,aquitaineDans la région, réchauffement climatique oblige, la question devient de plus en plus prégnante, avec le risque de submersion sur le littoral atlantique et des inondations catastrophiques de plus en plus fréquentes, dues aux orages violents et aux précipitations de plus en plus intenses. Parmi les zones menacée, l'estuaire de la Gironde est directement concernée par la montée des eaux. Quant à la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), elle est particulièrement concernée par le risque inondation : sur les 27 communes de la CUB, 16 sont soumises à ce risque. Dont Bordeaux. Autant de bonnes raisons pour l'agglomération bordelaise, devenue depuis Métropole, de commencer à plancher sur la question des aménagements en zone humide dès le mois de janvier 2012, avec le concours du paysagiste Michel Hössler (photo ci-dessus).

    Batiff'lo, un procédé breveté, "simple, écologique et durable"

    La bonne nouvelle, c'est que la France rattrape son retard et qu'il existe déjà des solutions dans la région. Ainsi, la société Batifl'o, dont le siège est à Pau (Aquitaine), propose des logements sur pilotis, des maisons surélevées sur une butte artificielle, ou encore des maisons amphibies construites sur des caissons flottants installés sous l'habitation qui permettant de la faire flotter en cas d'inondation.

    Construire en zone inondable : un grand prix pour les projets innovants

    Il semble donc que la France se soit éveillée à son tour à l'urgente nécessité de proposer de nouveaux projets immobiliers prenant en compte la montée des eaux. Signe des temps, dans le cadre de la stratégie nationale de gestion du risque inondation, les ministère de l'Ecologie et du Logement viennent de lancer un Grand prix d'aménagement visant à "mieux bâtir en terrains inondables constructibles " En juin, les deux ministères récompenseront plusieurs projets d'architectes, d'urbanistes et de paysagistes qui ont intégré dans leur construction, dès la conception, le risque inondation. La société paloise Batifl'o sera-t-elle récompensée ? A suivre...

    Cathy Lafon

    A VOIR 

    • "L'architecture climatique, construire pour demain", un documentaire d'Ariane Riecker (Allemagne 2014), Arte. 

    PLUS D'INFO

    • Le site de Batifl'o : cliquer ICI
    • La circulaire du ministère de l'Ecologie  du 5 juillet 2011 relative à la mise en oeuvre de la politique de gestion des risques d'inondation : cliquer ICI
    • Les risques d'inondations pour l'agglomération bordelaise (document CUB,  août 2011) : cliquer ICI
    • Précautions aux Bassins à flots de Bordeaux : cliquer ICI
    • Le projet Hafencity de Hambourg (Allemagne) : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI