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Déchet - Page 50

  • Réchauffement climatique: l'Aquitaine en première ligne

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    Selon le climatologue Hervé Le Treut du Giec,, les vagues de chaleur vont devenir plus fréquentes en France et en Aquitaine. Photo archives Sud Ouest

    Le réchauffement climatique est confirmé, ça ne va pas aller en s'arrangeant, les événements climatiques extrêmes devraient se multiplier et le rôle de l'homme dans les causes de ce changement est avéré. Telles sont les principales conclusions de la première étape du 5ème rapport du  Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), publiée aujourd'hui.

      + 4,8° C d'ici à 2100

    L'Organisation météorologique mondiale (OMM) avait déjà annoncé la couleur au début de l'été : selon un rapport publié en juillet dernier, la décennie 2001-2010 a été la plus chaude qui ait été constatée depuis le début des mesures systématiques, en 1850. Depuis le début de l'ère industrielle, la température moyenne de la planète s'est réchauffée de 0.8°C, dont 0,6°C au cours des cinquante dernières années. Une surchauffe d'une intensité inédite sur une durée de temps aussi courte dans l'histoire du climat de la Terre, qui devrait se poursuivre. Selon le Giec, la hausse des températures va se poursuivre et pourrait atteindre 4,8 degrés Celsius d'ici à la fin du siècle.

    Et en Aquitaine ?

    Les conclusions du Giec rejoignent celles du rapport scientifique, coordonné pour la région Aquitaine par Hervé Le Treut, climatologue et membre du Giec, publié début septembre. L'étude "Prévoir pour agir, la Région Aquitaine anticipe le changement climatique'"estime qu'"il est nécessaire d'envisager les conséquences d'une élévation de la température moyenne globale de l'ordre de 4°C ou 5°C."  Selon le climatologue, présent à Stockholm, l'Aquitaine devrait connaître un réchauffement climatique plus important que le réchauffement moyen global et certains modèles envisagent même "des réchauffement en fin de siècle de plus de 6°C et des relèvements du niveau de la mer bien supérieurs à un mètre". Pour la région, les conséquences seront de taille, sur la culture de la vigne et des vendanges, la forêt, la pêche, la qualité de l'eau, les énergies (nucléaire et renouvelables), la qualité de l'air, la santé, le littoral, l'agriculture...  Les vagues de chaleur vont devenir plus fréquentes, les glaciers des Pyrénées pourraient avoir totalement disparu en 2050, et l'érosion du manteau neigeux va s'accélérer. Les zones littorales, les zones humides et fluviales, l'estuaire de la Gironde vont subir l'augmentation du niveau des eaux. L'érosion marine menace les côtes sableuses, comme à Soulac, Lacanau... Pour le climatologue, s'il reste des incertitudes,  "c'est un risque que l'on ne peut ignorer".

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    Cathy Lafon

  • Planète vidéo. "Super Trash" : l'enfer d'une décharge française au cinéma

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    "Super Trash", un film de Martin Esposito Photo DR

    L'histoire de "Super trash", le documentaire de Martin Esposito, c'est un peu celle du réalisateur. Quand Martin revient sur les lieux de son enfance, dans les Alpes-Maritimes, près de Grasse, au beau milieu de la baie des Anges, il découvre que ces lieux sont désormais ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert. Depuis des années, tous les rebuts de la vie quotidienne, de l’industrie et du prestigieux festival de Cannes, se sont entassés à Villeneuve-Loubet...

    documentaire,film,déchets,débat,réductionUn film

    Seule sa cabane est toujours là, un ancien abri pour les ouvriers agricoles de l'époque, maintenant à la lisière de la décharge.Il décide de s'y installer et de vivre dans ce monde fait d'ordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets. Petit à petit les employés de la décharge se familiarisent avec sa présence et lui révèlent les secrets de cette “zone“ : l'endroit de l'enfouissement des fûts d'arsenic, le trajet du lixiviat, ce jus de décharge, ce poison
    mortel qui s'écoule à travers une rivière sauvage et foisonnante jusqu'à la mer. Durant deux ans, jusqu'aux limites de la folie, Martin fait son trou dans ce monde invivable et va jusqu'à se nourrir d'ordures.  Le jeune homme ne veut pas se résigner : il essaye de rendre cet univers ludique, humain, jusqu'au jour de la fermeture définitive de la décharge, où il sauvera une dernière mouette de l'empoisonnement. La décharge fermée, Martin erre dans ce no man's land, avec sa caméra...  Super "trash", donc.

    documentaire,film,déchets,débat,réduction"Une vérité qui dérange"

    Pour Martin Esposito, 35 ans, le déclic écolo a eu lieu en voyant le film d'Al Gore, "Une vérité qui dérange", en 2006. "Il me fallait faire un tour du monde des décharges à ciel ouvert, un constat mondial sur la pollution liée à la surconsommation, à la surproduction et aux problèmes de recyclage…", confie le réalisateur. A l'époque, pour lui, "les pollueurs étaient les gros pays comme la Chine et les Etats-Unis…" et la France était "un pays sans gros problèmes écologiques". C'est en commençant à filmer une décharge sur la Côte d'Azur, la décharge de Villeneuve-Loubet près de Cannes, qu'il découvre que les désastres de la pollution, ce n'est pas qu'ailleurs, à l'étranger, chez les autres. Mais que cela peut exister aussi en France, à côté de chez soi. Y compris dans une région aux paysages paradisiaques, royaume de l'industrie du rêve.

    documentaire,film,déchets,débat,réductionUn grand choc

    "Super Trash", ce n'est pas "une bonne petite claque aux mauvaises odeurs", comme dit la pub, mais au contraire, le récit d'un grand choc nauséabond. Celui d'une plongée dans la décharge à ciel ouvert de tous les déchets produits par nos modes de vie et notre société de consommation.  Acclamé lors de sa présentation à la Global Conference 2012 à Évian par un aréopage d'experts en développement durable, le film dérange. Et s'il fait mentir l'adage selon lequel "toute vérité n'est pas bonne à dire", c'est pour la bonne cause. 

    Un débat

    "Super Trash" sort en salle le 9 octobre. Ce soir, le 26 septembre, l'association Greenpride présente ce film en avant première à Bordeaux, au cinéma Mégarama, avec le concours du Collectif Déchets Girondin (CDG), qui lutte depuis plus de trente ans  pour la diminution des déchets, et un traitement le moins polluant possible? Un débat sur la question de la gestion des déchets suivra la projection du documentaire, en présence du réalisateur, Martin Esposito.

    Cathy Lafon

    • C'est où, c'est quand ? "Super Trash" est projeté le jeudi 26 septembre à 20h, au Mégarama de Bordeaux (rive droite à gauche du pont de pierre, ancienne gare d’Orléans). Le débat a lieu après la projection.
  • Fukushima, l'horreur nucléaire en continu

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    Depuis le 31 août dernier, à Fukushima, la radioactivité s'envole près d'un réservoir d'eau. Photo archives AFP/Tepco

    Nouvelle angoisse à Fukushima, la centrale nucléaire japonaise ravagée par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 : depuis le week-end dernier, la radioactivité s'envole à proximité de quatre de ses réservoirs d'eau.

    Le "coming out" de Tepco

    L'inquiétude devant la hausse alarmante de la radioactivité sur le site est d'autant plus forte que, le 22 juillet dernier, suite à de nouvelles fuites d'eau contaminées dans l'océan (300 tonnes par jour), l'opérateur nippon a fini par avouer ne pas pouvoir expliquer et encore moins stopper la monstrueuse pollution nucléaire qui frappe le nord-est de l'Archipel et l'océan qui le borde. Et depuis, pas un jour ne passe sans l'annonce de nouveaux problèmes à la centrale.

    catastrophe,fukushima,pollution nucléaire,contamination,eau,océanUne radioactivité capable de tuer une personne en quatre heures

    Dernier événement en date, une radioactivité de l'ordre de 1.800 millisieverts par heure a été enregistrée le samedi 31 août par Tokyo Electric Power (Tepco), près du fond d'un réservoir d'eau contaminé.  L'opérateur japonais a révélé l'information dimanche, en précisant qu'une nouvelle fuite avait été décelée au niveau d'une canalisation reliant deux autres réservoirs. Le niveau de radioactivité constaté, démentiel, est dix-huit fois supérieur à celui mesuré par Tepco dans le même réservoir, il y a dix jour de cela. Le 22 août dernier, la radioactivité mesurée dans le même réservoir était en effet de 100 millisieverts par heure. La dose de radioactivité désormais relevée est suffisante pour tuer une personne en quatre heures. Pour mémoire, d'après la loi japonaise, le seuil de sécurité en matière d'exposition aux radiations est de 50 millisieverts par an pour les employés de centrales nucléaires...

    "Les patrouilles de contrôle ont relevé en quatre endroits une radioactivité très élevée" (e-mail de Tepco)

    Une radioactivité très élevée (70, 220 et 230 millisieverts par heure) a été relevée sur trois autres emplacement par les travailleurs de la compagnie d'électricité de Tokyo, qui paraît de moins en moins crédible et de plus en plus dépassée par les événements à la centrale de Fukushima. Les seules vraies nouveautés depuis deux ans ne seraient-elles pas que Tepco annonce désormais les problèmes publiquement en temps réel, en reconnaissant son incapacité à agir efficacement ? Et aussi que les inspecteurs, chargés de relever la radioactivité du site, emploient de nouveaux appareils qui peuvent mesurer une radioactivité jusqu'à 10.000 millisieverts, alors que jusque là, leurs équipements ne pouvaient mesurer qu'une radioactivité maximale de 100 millisieverts par heure ? On est en droit de se le demander : si l'on utilise un thermomètre cassé, il est certain qu'on n'a pas de fièvre...

    catastrophe,fukushima,pollution nucléaire,contamination,eau,océanLes eaux radioactives de Fukushima

    Si aucun nouvel écoulement d'eau radioactive n'a pour le moment été confirmé par Tepco qui n'en exclut cependant pas la possibilité, le problème de l'eau à Fukushima concerne déjà les importantes quantités qui se sont infiltrées dans le sous-sol de la centrale depuis deux ans et qui s'écoulent dans l'océan Pacifique voisin. Cette abondance d'eau contaminée provient en grande partie des systèmes de refroidissement des réacteurs dans lesquels le combustible nucléaire a fondu lors du plus grave accident nucléaire depuis celui de Tchernobyl, en 1986. Et des énormes quantités d'eau projetées également par les Japonais sur ces mêmes réacteurs, afin de les refroidir après l'accident.

    Une catastrophe nucléaire illimité dans le temps, qui semble hors de contrôle

    Après deux années de dénégation de l'opérateur, plus ou moins soutenu jusqu'à cet été par le gouvernement japonais, tenté de son côté de minimiser les dégâts, la réalité de l'énormité d'une catastrophe nucléaire hors de contrôle semble bien désormais ne plus faire l'ombre d'un doute. Tepco a annoncé fin août qu'il allait inviter des experts étrangers pour faire face au problème de la gestion de l'eau ce qu'il a toujours refusé jusque là. L'opérateur japonais est remis en cause, à juste titre. Mais, vu l'ampleur des circonstances exceptionnelles qui ont provoqué la catastrophe, une autre compagnie, avec d'autres moyens techniques, serait-elle parvenue à résoudre les problèmes de Fukushima ? On peut se poser sérieusement la question.

    Depuis le 1er septembre 2013, au Japon, à l'appel de l'association des pêcheurs de Soma et Futaba, on ne pêche plus au large de Fukushima, en raison des risques de contamination radioactive. Jusqu'à quand ?

    Cathy Lafon

    Photos : archives AFP

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