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Déchet - Page 53

  • Centrale nucléaire du Blayais : c'est le MOX qu'elle préfère

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    La centrale nucléaire du Blayais en Médoc (Gironde) Photo archives "Sud Ouest" / Laurent Theillet

    L'ASN vient à peine de décerner la mention "assez satisfaisant" à la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) pour sa sûreté en 2012, que le gouvernement autorise EDF à utiliser du MOX, un combustible nucléaire contenant du plutonium provenant de combustibles usagés, dans deux réacteurs supplémentaires de la centrale girondine, par un décret publié jeudi dernier au Journal officiel. Au grand dam des écologistes, comme on peut s'en douter.

    Le MOX : kesaco ?

    Du MOX partout à Blaye ? Soit, mais encore ? Pour le public non averti mais néanmoins intéressé, il convient de préciser que le MOX est une spécialité, non pas de la gastronomie française, mais de son industrie nucléaire et de son "chef", Areva.  Un réacteur nucléaire fonctionne grâce à l’uranium. En même temps, on produit un élément plus lourd et plus radioactif : le plutonium. Le combustible MOX est un mélange d’uranium et de plutonium, d’où son appellation issue de l’anglais, "mixed oxyde" : MOX désigne donc cet "oxyde mixte d'uranium et de plutonium", fabriqué par Areva et employé dans l'Hexagone depuis 1987.

    MOXER, c'est recycler...

    Pour Areva, le grand atout du MOX est son rôle de recyclage, car, issu du retraitement de déchets nucléaires opéré dans l'usine de la Hague (Manche), il réutilise le plutonium obtenu au terme de la combustion d'uranium enrichi. A l'heure où l'on pointe l'insoluble question de l'avenir des déchets nucléaires, à l'occasion notamment de l'ouverture du débat public du futur centre d'enfouissement de Bure, suivez mon regard. A Blaye, il était déjà utilisé dans les réacteurs 1 et 2 de la centrale proche de Bordeaux. Il pourra désormais être employé dans les autres réacteurs, le 3 et le 4. Telle est la décision du ministère de l'Ecologie et de l'Energie. Ce qui porte à 22 sur 58 le nombre de réacteurs français "moxés".

    L'ASN a dit oui

    Après la demande d'EDF d'utiliser plus de MOX au Blayais en avril 2010, avant la catastrophe de Fukushima, l'Autorité environnementale avait obtenu un an plus tard que le dossier soit complété. A l'issue d'une enquête publique, fin 2011, l'Autorité de Sécurité nucléaire a finalement émis un avis favorable en octobre 2012. Le gendarme du nucléaire a notamment considéré "que l'expérience acquise depuis 1987 sur l'utilisation du MOX dans les réacteurs nucléaires français n'a pas fait apparaître de comportement du combustible différent en exploitation de celui du combustible à l'uranium enrichi", souligne le ministère.

    Je t'aime MOX non plus

    Au total, le MOX contient entre 5 à 10% de plutonium. La radioactivité du plutonium étant considérablement plus élevée que celle de l'uranium enrichi, le MOX représente un risque supplémentaire en cas d'accident nucléaire. Alors, pas contents, les écolos. Et ils le font savoir. Le MOX n'est pas leur tasse de thé. Ils l'ont au contraire dans leur collimateur, de même que certains scientifiques qui le considèrent comme potentiellement très dangereux.

    Coucou, le revoilou !

    mamere.jpgVieille pomme de discorde politique entre les écologistes et le Parti socialiste qui avait rechigné à valider en 2011, avant les élections législatives et présidentielle, l’accord sur le paragraphe concernant le retraitement des déchets nucléaires et qui avait tenté de refuser d'entériner sa disparition, le MOX resurgit en 2013. Noël Mamère, le député-maire écologiste de Bègles (Gironde), ne pouvait manquer de dénoncer ce qu'il appelle  "une décision politique", destinée, à "protéger la filière MOX, que",  dit-il "nous sommes le seul pays au monde à vouloir continuer". Selon lui, la décision concernant la centrale du Blayais est "contraire aux engagements de François Hollande sur la transition énergétique", visant à faire passer de 75% à 50% la part du nucléaire dans l'électricité d'ici à 2025. Le député-maire girondin souligne, en outre, que  l'"on vient prendre ce risque dans une centrale vulnérable, qui a frôlé une catastrophe majeure en décembre 1999 avec une alerte de niveau 2".

    centrale nucléaire,blayais,mox,asn,edf,décret,gouvernementLe MOX d'Areva est reparti vers le Japon

    Le 16 avril dernier, en dépit des manifestations des opposants écolos, Areva a recommencé à expédier par la mer le MOX, cargaison à très haut risque, vers le Japon où seules deux centrales nucléaires ont redémarré depuis la catastrophe de Fukushima, en mars 2011. Transport contrôlé par l'ASN (photo ci-contre). Un cadeau pour le moins embarrassant pour l'Empire du soleil levant.

    "A la demande de la France"

    Pas vraiment enthousiaste, le client d'Areva, la compagnie japonaise Kansai Electric Power, a précisé dans un communiqué que « l'envoi de combustible se faisait à la demande de la France, qui cherche à mettre fin à son stockage prolongé », mais que son «utilisation restait encore incertaine ». Prévu initialement en 2011, ce type de transport que contrôle l'ASN avait été retardé après la catastrophe de Fukushima : le MOX était employé dans l'un des réacteurs accidentés (le numéro 3) de la centrale japonaise...

    En France, les quatre réacteurs du Blayais qui vont tous désormais se nourrir au MOX, ont chacun une puissance de 900 mégawatts. Ils font partie de la génération de réacteurs la plus ancienne actuellement en fonctionnement en France. Dans le rapport sur la sûreté nucléaire en France en 2012 récemment rendu public par l'ASN, le Blayais est l'une des centrales françaises les mieux (ou les moins mal) notées par le gendarme du nucléaire. Elle a cependant enregistré 48 incidents significatifs, dont six de niveau 1, contre 35 en 2011.

    Cathy Lafon

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    PLUS D'INFO

  • Tous les papiers ont droit à plusieurs vies : recyclons !

    Géraldine-POIVERT-Directrice-Générale-de-ECOFOLIO.jpg

    Géraldine Poivert, directrice générale d’Ecofolio. © Ecofolio

    Développer l'économie circulaire du papier pour faire de nos vieux papiers des ressources compétitives pour demain : telle est la mission que s'est assigné Ecofolio, l'éco-organisme dirigé par Géraldine Poivert, agréé par l'Etat depuis 2007 pour la collecte et le recyclage des papiers en France. Et il y a du boulot !

    papier pub 2.jpg55 % de papier français recyclés en 2016

    La France, la gestion des déchets est une des dépenses environnementales les plus importantes, en constante augmentation en dépit des engagements du Grenelle de l'Environnement. Réduire, trier et recycler sont les trois actions à développer. Concernant le papier, le pays accuse aussi un certain retard : la France ne recycle aujourd'hui que 47 % du papier qu'elle consomme.  Ses voisins européens font beaucoup mieux : l'Allemagne atteint 75 % et l'Espagne 64%. Et ce, alors que notre pays consomme moins de papier que la moyenne européenne : 60 kg par an et par habitant, contre 75,6 kg par an et par habitant ailleurs en Europe. L'objectif ambitieux d'Ecofolio est de porter la performance française de recyclage à 55 % en 2016, dans 3 ans.

    Ecofolio chouchoute les collectivités locales

    A la faveur du renouvellement de son agrément avec l'Etat, Ecofolio, le petit frère d'Eco-emballages, a pris ce printemps son bâton de pélerin pour faire un tour de France des collectivités locales. Objectif : débattre avec elles des pratiques les plus innovantes en matière de collecte, de tri et de recyclage de papier et leur présenter les mesures d'accompagnement technique et financier qui peuvent les aider à progresser. C'est l'occasion rêvée pour Ma Planète de faire le point sur le dossier "tri et recyclage" du papier avec Franca Vissière et Aymeric Bogey, directeur en charge des collectivités, représentants d'Ecofolio. Un sujet trop rarement abordé par les médias, selon eux...

    1 millions d'euros par an

    Ecofolio dispose de 1 million d'euros par an pour aider les collectivités locales à mettre à  jour la consigne de tri et peut financer jusqu'à 75 % tout projet (jusqu'à 500.000 €) destiné à améliorer leurs performances dans ce domaine. De 2007 à 2012 (son premier agrément) Ecofolio a reversé 230 millions d'euros aux collectivités locales pour financer le service public de gestion des déchets. Grâce à l'action de l'éco-organisme, le taux de recyclage des "vieux papiers" a progressé en France sur la même période de 14 %. Pas mal. Tout le monde a d'ailleurs encore en mémoire la jolie pub réalisée par Ecofolio, sur l'air des "Petits papiers", la chanson de Régine...

    L'agglomération bordelaise : bonne élève pour le recyclage du papier (chiffres 2011)

    bacs poubelles cub.jpgAprès Strasbourg, le 3 avril et Rennes le 18 avril, et avant Lille le 30 mai, Lyon le 4 juin, Paris le 12 et Marseille le 27 juin, Ecofolio a fait étape à Bordeaux le 15 mai, pour rencontrer les représentants de la Communauté urbaine en charge des déchets. La bonne nouvelle, c'est que la Cub recycle 26 kg de papier par an et par  habitant. L'agglo bordelaise explose la moyenne nationale qui est de 19,5 kg par an et par habitant. En 2011, 19.420 tonnes de papiers ont été collectés sur son territoire. Mais elle devrait faire encore mieux. Elle peut ainsi d'avantage communiquer, afin de convaincre ses administrés de l'importance du tri du papier. Bio matériau par excellence, le papier se recycle en papier au mois 5 fois ! Et pour l'aider à communiquer, Ecofolio est là. De même, la Cub pourrait faire baisser les coûts moyens de son service de gestion des papiers : la moyenne française du coût de ce service est de 3,45 € par habitant et par an. La moyenne européenne n'est que de 0,35 à 1,84 € par an et par habitant.

    Pourquoi les systèmes de nos voisins européens sont-ils meilleurs et plus rentables ?

    Les pays européens sont de bien meilleurs recycleurs de papiers que nous. Et la gestion de ce service leur coûte bien moins cher qu'à nous. Comment ça marche chez eux et notamment en Allemagne et en Espagne?

    papier.jpgLa collecte en porte à porte, une vraie fausse-bonne idée ?

    Selon Ecofolio, nos voisins européens sont habitués depuis bien plus longtemps que nous au geste de tri. Leur système de collecte et de tri est identique sur l'ensemble de leur territoire (mêmes poubelles, même code couleur quelque soit la région ou la ville). Enfin, pour le papier, les plus performants ont adopté la collecte en apport volontaire : ce sont les habitants qui apportent tous leurs papiers à des bornes de collecte dédiées à cet effet. Résultat : un service moins cher pour les collectivités et plus performant pour le taux de recyclage. Ecofolio a fait le calcul avec l'Ademe : en France, le coût d'une tonne de papier collecté en apport volontaire est de 100 € environ la tonne. Il est de 200 € la tonne pour la collecte en porte à porte en flux dédié (tri papier effectué à part) et de 500 € environ la tonne pour la collecte en porte à porte en mélange. C'est ce dernier système qui fonctionne dans la Communauté urbaine de Bordeaux, où les habitants disposent d'une poubelle verte destinée à recueillir papiers, cartons, plastiques et boîtes métalliques.

    Strasbourg et la communauté de communes du Bas-Chablais (Rhône-Alpes)

    Strasbourg qui avait un mauvais résultat en terme de qualité de tri et de recyclage de papier a amélioré sa performance en installant des bornes d'apport volontaire dans certains quartiers, au pied des immeubles. En Savoie, le Bas-Chablais qui fonctionne aussi avec ce système d'apport volontaire, a un coût de gestion de seulement 110 € la tonne pour sa collecte de papier. Deux exemples à suivre ?

    papier pub 1.jpgPapier : les clés de la réussite

    Résumons : la France ferait vraisemblablement mieux si elle uniformisait ses modes de collectes sur son territoire et adoptait partout un système d'apport volontaire, notamment pour le papier. Si on y ajoutait la réduction à la source des déchets boostée par la redevance incitative, qui favorise les ménages qui font l'effort d'émettre moins de déchets, la France pourrait rejoindre les meilleurs élèves de l'Europe. Pour nos porte-feuilles et pour la planète, ce serait tout bénéfice : les collectivités et les citoyens économiseraient de l'argent, les activités liées au recyclage du papier contribueraient à créer de l'emploi tout en diminuant de 30 % les émissions de CO2 par rapport à la production de papiers issus de fibres vierges (équivalent des émissions de 200.000 voiturs par an).

    "Pub non merci"

    Recycler, c'est bien. Réduire les déchets papiers en amont, c'est encore mieux : c'est ce que nous rappelle aujourd'hui Pubeco,  à l'occasion de la fête des Voisins. Selon le leader des prospectus et catalogues dématérialisés, si 1.000 foyers apposent sur leur boîte aux lettres un autocollant "Pub non merci", c'est 40 tonnes de déchets en moins. Lancé en 2008 et édité par la société Développement Durable Multimédia SAS, Pubeco propose donc aux Français de se faire les ambassadeurs du premier projet collectif de réduction des déchets papiers engendrés par les publicités subies avec le challenge "Objectif - 40 tonnes". Allez, on en touche un mot à nos voisins, ce soir ?

    Cathy Lafon

    ►CONTACT ECOFOLIO : Franca Vissière tél : 06 09 48 79 4. E-mail :  fvissiere@ecofolio.fr  http://www.ecofolio.fr

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    • Pubeco Challenge "Objectif – 40 tonnes" : cliquer ICI

     REPERES EN CHIFFRE

    • 12.000 émetteurs de papiers sont adhérents d'Ecofolio. Ecofolio perçoit l'écocontribution versée par les entreprises et les collectivités locales émettrices de papier adhérentes.
    • 1er : Le papier est le 1er consommable de bureau, le 1er matériau présent dans la poubelle des Français, le 1er déchet traité dans les centres de tri.
    • Seulement1/3 des Français savent que tous les papiers se trient et se recyclent. 
    • 67 % de la population française est desservie par une collecte en porte-à-porte.33 % en apport volontaire.
    • Pour 57 % de la population française, les papiers sont collectés en mélange avec les emballagess (collecte appelée bi-flux) et pour 43 % en flux dédié (tri-flux, avec un bac supplémentaire dédié aux papiers).
  • Cinéma. "Polluting Paradise" : comment défendre un paradis menacé par la pollution ?

     Polluting-Paradise-1-©-corazón-international.jpg

    Les villageois de Cambernu (Turquie) en lutte pour sauver de la pollution leur coin de paradis, filmés par Fatih Akin Photo DR

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    Sélectionné pour le Festival de Cannes 2012, le documentaire "Polluting Paradise" sort dans les salles de cinéma aujourd'hui.

    En 2006, le réalisateur allemand  Fatih Akin tourne la scène finale de son film "De l’autre côté à Camburnu", village natal de ses grands-parents au nord-est de la Turquie. C'est un vrai coin de paradis, où les habitants vivent depuis des générations de la pêche et de la culture du thé, au plus près de la nature. Il entend alors parler d’une catastrophe écologique qui menace le village : un projet de décharge construit dans un mépris total de l’environnement et contre lequel s’élèvent le maire et les habitants.

    Comment défendre ce paradis menacé par la pollution ?

    Le combat de David contre Goliath

    film,documentaire,réduction,prévention,déchet,débat,bordeaux,utopiaRéponse: caméra au poing. Fatih Akin (photo ci-contre) décide de lutter contre ce projet avec ses propres moyens d'artiste et de cinéaste. Pendant plus de cinq ans, il filme le combat du petit village contre les puissantes institutions et témoigne des catastrophes inéluctables qui frappent le paradis perdu : l’air est infecté, la nappe phréatique contaminée, des nuées d’oiseaux et des chiens errants assiègent le village. Pourtant, chaque jour, des tonnes d’ordures sont encore apportées à la décharge….

    Résultat : "Polluting Paradise".  Un documentaire qui est tout à la fois un portrait remarquable de la population turque des campagnes, un émouvant plaidoyer pour la défense de la planète et un hommage à l'engagement citoyen. Parmi les figures marquantes, il y a bien sûr le maire, exemple d'intégrité démocratique, mais aussi la formidable et regrettée (elle est morte en 2011, avant la fin du tournage) Nezihan Haslaman, cultivatrice de thé, qui avait fait de la lutte son objectif de vie. Sélectionné pour le Festival de Cannes 2012, le film sort en salles aujourd'hui.

    "Réduire nos déchets ou crever la poubelle ouverte".

    A Bordeaux, la première projection du film au cinéma Utopia sera suivie d’un débat organisé par le Collectif Déchets Girondin, sur le thème : "Réduire nos déchets ou crever la poubelle ouverte". Le Collectif girondin entame une croisade contre le maintien de l'incinérateur le Cenon, dont la fermeture anticipée était envisagée pour 2015 et dont la Cub (Communauté urbaine de Bordeaux) voudrait prolonger l'exploitation. Le débat à Utopia aura lieu ce soir avec Pierre Dozolme et Alain Blanc, du CDG, Philippe Meynard, Conseiller régional, maire de Barsac et président de la Communauté de communes de Podensac, et François Bouchet, de l’Université Populaire de l’Environnement (UPE).

    Les déchets au cinéma ? Il y a plus glamour comme sujet. Certes. Mais parvenir à les réduire et à gérer proprement leur traitement est un enjeu primordial pour que notre planète ait un futur "durable"...

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • "Polluting Paradise", Fatih Akin, 2012, 1h25. Présenté en Sélection Officielle, Séance Spéciale au Festival de Cannes le 18 Mai 2012.
    • A Bordeaux: au cinéma Utopia. Soirée-débat mercredi 29 mai, 20 h 30.

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