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Déchet - Page 47

  • Littoral : des monceaux de détritus rapportés par les tempêtes souillent nos plages

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    La plage du Grand Crohot, dimanche 10 février 2014 Photo Alain Noël

    La balade sur la plage, par les temps qui courent, ce n'est pas vraiment le bon plan pour fêter la Saint-Valentin en amoureux. Des monceaux de déchets encombrent le sable jonché de cadavres d'oiseaux, tandis que des bouts de plastique volètent partout dans les dunes.

    déchet grand crohot 2.jpgEn témoignent les photos adressées à Mad Planète par Alain Noël, photographe-amateur girondin, le  dimanche 10 février dernier : à la plage du Grand Crohot (Gironde), ce n'est pas la joie... On se croirait dans une décharge publique à ciel ouvert.

    Ces images faites sous le soleil, entre les averses, sont affligeantes."Les informations se focalisent sur les dégâts spectaculaires dans les villes balnéaires mais les plages nous montrent un autre spectacle", dit Alain Noël. "Les vents d'ouest font échouer sur les plages des montagnes de détritus d'origine humaine. Du jamais vu dans ces proportions pour moi."

     

    Des cadavres d'animaux marins

    dauphin grand crohot.jpgCertes. Et ce triste spectacle est le même sur toute la façade atlantique du Finistère à la côte basque.

    Selon Alain Noël, "les mousses nombreuses tentent de cacher une autre vérité: les échouages massifs d'oiseaux pélagiques (alcidés essentiellement). Sur quelques 3 ou 4 km, nous avons trouvé 10 macareux moines, un fulmar boréal et un guillemot de Troil. La découverte de tant de macareux est problématique pour l'espèce en hivernage au large." Alain a même découvert un dauphin commun à bec court mort, depuis peu, sans trace suspecte.


    Au Porge, même scénario

    déchets porge1 (2).jpgDe son côté, le même jour, Ma Planète a pu vérifier que la situation était quasiment la même, en moins grave toutefois, sur la plage du Porge, située au nord de celle du Grand Crohot. Avec, en prime, une falaise à la place de la plage habituelle. Selon l'estimation d'un promeneur habitué du coin, par endroit, la plage aurait reculé de 50 mètres...  Et toujours ces cadavres d'oiseaux, par dizaines.

    Initiatives Océanes

    Fort opportunément, Surfrider Foundation Europe a lancé, le 4 février,   la 19ème édition des Initiatives Océanes, qui aura lieu du 20 au 23 mars 2014. Après le succès en 2013 de la campagne contre les sacs plastique à usage unique, Surfrider veut porter cette année au niveau national et européen les revendications des citoyens qui, chaque année, sont plus nombreux à se mobiliser pour lutter contre les déchets aquatiques. Et faire comprendre qu'un geste anodin comme un déchet jeté par terre, même en ville, peut avoir des conséquences sur le milieu marin des dizaines d'années plus tard.

    Les tempêtes ne sont pas responsables des déchets

    Si les vagues des tempêtes hivernales rapportent les détritus sur les plages, ce ne sont pas elles qui les génèrent. Les déchets aquatiques sont bien sûr d'origine humaine et pour 80% d'entre eux, d'origine continentale. Et nous déversons près de 6,5 milliards de kilos de déchets plastiques dans les océans chaque année, à cause de nos modes de consommation et de production... C'est donc à nous d'agir, en participant aux collectes de déchets, sur les plages, près de chez nous.

    Comme les dépressions hivernales ne sont, hélas, pas finies et que l'on attend aussi des grandes marées fin février, début mars et fin mars, cette année, sur les plages, il y aura du boulot...

    Cathy Lafon

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  • Déchets nucléaires : grosse panne pour le projet de stockage à Bure

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    Dans le sous-sol de Bure (Meuse), 80 000 m3 de déchets radioactifs devraient être stockés dans 15 km2 de galeries. Photo AFP

    Sale temps pour le projet d'enfouissement des déchets radioactifs à Bure (Meuse). Le bilan dressé le 12 février par la commission en charge du débat public sur la création d'un stockage géologique profond des déchets hautement radioactif, Cigeo, ressemble fort à un fiasco.

    Une mise en service industrielle initialement prévue pour 2025

    Le calendrier actuel de ce projet, fixé par une loi de 2006, prévoit une demande d'autorisation en 2015 de la part de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) en vue d'un décret d'autorisation en 2018 et une mise en service industrielle en 2025. Plutôt que de passer directement du laboratoire actuellement implanté à 500 mètres de profondeur à une exploitation industrielle, de nombreux acteurs jugent nécessaire de créer un prototype permettant de tester ce stockage. Un panel de dix-sept citoyens avait déjà plaidé le 3 février dernier pour une révision du calendrier.

    leyrit.jpgUn nouveau calendrier pour permettre plus de tests grandeur nature de ce projet très contesté

    "L'idée d'un nouveau jalonnement du projet, intégrant une étape de stockage pilote, constituerait une avancée significative", a estimé prudemment le président de la Commission nationale du débat public (CNDP), Christian Leyrit (photo ci-contre), en dressant le bilan d'un débat public agité qui s'est tenu entre le printemps 2013 et le début 2014. De nombreux experts ainsi que l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) "s'accordent pour considérer que le calendrier de déploiement du projet (...) est beaucoup trop tendu et que des preuves supplémentaires doivent être apportées sur la sécurité", a-t-il ajouté.

    Un "tombeau" pour les résidus radioactifs les plus dangereux

    Le projet de créer à Bure, à la limite de la Meuse et de la Haute-Marne, un "tombeau" pour les résidus radioactifs les plus dangereux est un sujet sensible. Il s'agit en effet de stocker dans les sous-sols,  pour des dizaines de milliers d'années, 10.000 m3 de déchets de "haute activité" (HA), principalement des résidus hautement radioactifs issus du traitement des combustibles usés, et 70.000 m3 de déchets de "moyenne activité à vie longue" (MA-VL). Soit quelque 3% du volume total des déchets radioactifs produits en France, qui concentrent à eux seuls plus de 99% de la radioactivité, et ce pour.... l'éternité. Rien de moins. On peut y réfléchir à deux fois.

    L'incontestable fiasco du débat public

    Le débat public en soi a rapidement tourné court sur le terrain, les opposants les plus virulents ayant fait avorter les deux premières réunions publiques. Le président de la CNDP l'a dépaysé sur internet avec neuf débats contradictoires en ligne et une conférence de citoyens. S'il assure que "le débat a bien eu lieu", Christian Leyrit plaide toutefois dans son bilan pour la nécessité d'une "expertise plus pluraliste" et juge "indispensable" une nouvelle évaluation des coûts du projet, qui avaient été évalués en 2005 entre 13,5 et 36 milliards d'euros. Plusieurs membres de la commission se désolidarisent en regrettant que tout n'ait pas été fait pour ramener les opposants dans le débat. Si la conférence des citoyens ne se dit pas hostile au projet, elle souhaite qu'il soit conditionné à des travaux complémentaire sur la sûreté sur une centaine d'années. En résumé, l'opposition au projet de Bure porte sur tout : le principe du stockage géologique, qualifié parfois de "crime", ses conditions techniques, sa sécurité, son financement, sa gouvernance...

    baupin.jpg"Conclusions de bon sens"

    Le député écologiste Denis Baupin salue des "conclusions de bon sens" et appelle le gouvernement à tenir compte des "très nombreuses incertitudes" du dossier, notamment sur les risques d'incendie ou encore les conditions qui rendront possible la reprise des "colis" de déchets nucléaires en cas de besoin. "Les questions à ce jour sans réponse ne sont pas anodines", notamment le volume précis de déchets qu'il faudra stocker, a confirmé de son côté le député PS Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement durable à l'Assemblée. .

    "Surdité totale"

    La coordination BureStop, qui avait appelé à boycotter le débat, dénonce, pour sa part, un "rapport empreint de surdité totale qui ne reflète pas les rapports de force". Le réseau Sortir du nucléaire n'hésite pas à parler de "mascarade", estimant que "les annonces de report de calendrier sont de nouvelles manoeuvres pour gagner du temps". Pour les deux associations, une seule solution: pour ne pas avoir à les enfouir, il faut arrêter de produire les déchets radioactifs, en sortant du nucléairePhilippe Martin, le ministre de l'Ecologie ne s'est pour sa part pas prononcé, attendant prudemment les réponses de l'Andra et les avis et observations qu'il compte demander à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et aux producteurs de déchets.

    epr flamanville.jpgEst-ce bien raisonnable ?

    Bure, ce n'est donc pas demain la veille et le problème de la gestion des déchets nucléaires reste entier et insoluble pour la filière. Des investigations géologiques viennent pourtant de s'achever dans l'Aube pour créer un nouveau centre. Alors que le démantèlement des premiers réacteurs bute, entre autres, sur la gestion du stockage de leurs déchets, de son côté, EDF annonce la construction "inévitable" de nouvelles centrales. Alors même que la France déclare vouloir diminuer la part de l'atome de 25% dans son bouquet énergétique, il se dit que l'exécutif envisagerait de remplacer les vieilles centrales par des EPR.

    Sachant que la construction du premier EPR français (photo ci-dessus), commencé à Flamanville (Manche) en 2007, a pris quatre ans de retard, et que sa facture devrait atteindre au moins 8,5 milliards d'euros, soit deux fois et demie le coût initial, on est en droit de se poser la question: voyons, tout cela est-il bien raisonnable?

    Cathy Lafon

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  • Recyclage des emballages plastiques: la France doit beaucoup mieux faire

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    En France, à peine un quart des déchets plastiques sont recyclé. Photo archives Sud Ouest

    23%. Le  chiffre fait mal. A peine un quart des emballages plastique sont recyclés en France. Pour faire mieux, il est envisagé de collecter à terme tous les plastiques et pas seulement les bouteilles et flacons. Mais un test à grande échelle mené depuis 2012 montre que cela va prendre du temps.

    Et pourquoi on se décarcasse ?

    Pourtant on y met du nôtre, pour trier nos pots de yaourts, barquettes, films souples et autres sacs plastiques avant de ne mettre que les déchets plastiques "adéquats" dans des bacs jaunes, gris, ou bleu, selon l'endroit où l'on habite. Mettre tous les plastiques dans les bacs nous simplifierait bien la vie et permettrait aussi de récupérer davantage de plastique. Mais voilà : cela compliquerait aussi sérieusement la tache des centres de tri tricolores, encore peu adaptés. Voilà pourquoi, en France, seuls 23% de l'ensemble des déchets plastiques sont recyclés, après le tri. Parmi les restants, 60% sont incinérés ou enfouis avec les autres déchets ménagers. Or une bonne partie de ces plastiques sont recyclables et permettraient de refaire des barquettes mais aussi des sacs poubelle ou des tuyaux...

    plastiques tri.jpgLa France, mauvaise élève de l'Europe

    Avec un taux de recyclage de 23% des emballages ménagers plastique, la France fait moins bien que ses proches voisins européens. L'Hexagone a choisi de se limiter aux bouteilles et flacons, qui représentent 40% des emballages plastique et actuellement, seul un flacon sur deux est recyclé. Pas terrible. Tel est le premier bilan de l’expérimentation pilotée depuis 2012 par Eco-Emballages et impliquant 51 collectivités et 3,7 millions de Français.

    Elargir la collecte à tous les emballages plastiques

    Que faire ? L’éco-organisme présentera fin mars son « plan » pour développer le recyclage des plastiques, a indiqué à l’AFP son directeur général, Eric Brac de la Perrière. Le projet serait donc à terme d’élargir la cible en collectant tous les emballages plastiques, comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, tout en travaillant avec les industriels pour améliorer, en amont, la recyclabilité des emballages et, en aval, leur valorisation. Dans les collectivités participant à l’expérimentation, comme le département du Gers, le poids des emballages plastique collectés est passé à 7,6 kg par habitant et par an contre 5,9 kg auparavant (sur les 17,1 kg d’emballages ménagers plastique mis sur le marché), indique Eco-Emballages.

    L'épineuse question des centres de tri

    trier c'est facile.pngCôté collecte, pas de souci: les bacs existants sont suffisants pour accueillir ces plastiques supplémentaires. Un blocage important apparaît en revanche dans les centres de tri, où arrivent les emballages usagés pour être dispatchés selon les matériaux (acier, aluminium, carton, plastiques…). Ces centres ne sont globalement « ni dimensionnés, ni organisés » pour traiter les nouveaux plastiques, plus souples et plus petits, constate le patron d’Eco-Emballages. Seuls 15% d’entre eux, selon lui, réussissent à trier ces plastiques à un coût et une qualité permettant d’être rachetés par les recycleurs. En ralentissant le tri et en nécessitant davantage de main d’oeuvre, les coûts de traitement des nouveaux plastiques doublent: ils s’élèvent à 1.600 euros la tonne en moyenne contre 800 euros pour les bouteilles et flacons, assure l’éco-organisme.

    Quel avenir pour le tri en France ?

    Plastique, papier, verre... Le tri des déchets n'a pas fini de faire parler de lui. Concernant le plastique, le débat fait rage : faut-il moderniser les centres existants? En bâtir de nouveaux ultra-modernes? Ou créer deux niveaux de tri, en laissant aux collectivités locales un tri simplifié et en confiant à quelques centres très spécialisés le soin de séparer les résines?
     
    Autant de questions qui seront au coeur d’une étude que rendra prochainement l’Ademe sur l’avenir du tri à l’horizon 2030. Qui n'oubliera vraisemblablement pas de rappeler que le meilleur déchet est encore celui qu'on ne recycle pas, parce qu'on ne le produit pas...
     
    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le plastique en chiffres

    En France, nous utilisons près de 300 sacs plastiques par an et par habitant. 230.000 tonnes sont recyclées sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année en France.