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Déchet - Page 43

  • Le scandale du trafic des déchets électroniques. Une enquête signée Arte

    afrique déchets.jpg

    Comment et pourquoi le Ghana est-il devenu la poubelle de nos ordures électroniques? Photo Arte

    L'affaire est énorme. Comment et pourquoi les trois quarts des déchets électroniques européens échappent-ils au recyclage prévu par la réglementation et se retrouvent-ils en Afrique ou dans d'autres pays en voie de développement ?

    mike anane.jpgDans le documentaire "La tragédie électronique" diffusé ce soir sur Arte, Cosima Dannoritzer mène l'enquête, en suivant Mike Anane, un journaliste ghanéen (photo ci-contre), spécialisé dans l'environnement. Ce dernier veut savoir pourquoi on trouve dans son pays des déchets toxiques électroniques, issus des poubelles françaises, espagnoles anglaises, américaines, bref, des pays développés. Il ne s'agit pas de n'importe quels déchets : preuves à l'appui, Mike brandit des débris d'ordinateur ayant appartenu en Angleterre à des services de la police et à un hôpital, trouvés dans une décharge de la banlieue d’Accra, la capitale du Ghana. Là, des enfants jouent et désossent des appareils électroniques hors d'usage, environnés de fumées pestilentielles et toxiques.

    hambourg.jpgUn trafic international

    La réponse à la question de Mike est simple, mais stupéfiante par l'ampleur du phénomène révélé par la journaliste. Entre 20 à 50 millions de tonnes de déchets électroniques sont produits chaque année dans le monde. Criminalité organisée, corruption ou simple négligence : les trois quarts d'entre eux sortent des circuits officiels et ne sont jamais recyclés mais exportés et revendus illégalement. Pourtant, la convention de Bâle, ratifiée par tous les pays du monde à l'exception des États-Unis et d'Haïti, interdit depuis 1989 l'exportation des déchets électroniques. Que l'oncle Sam soit le champion de la pollution électronique, cela peut donc s'expliquer, même si cela ne se justifie pas.  Mais l'Union européenne, pourtant signataire de la convention, où les consommateurs paient une éco-participation qui couvre le coût du futur recyclage de leurs appareils neufs, ne recycle que 25 % de ses déchets électroniques...

    chinois-crop.jpgDestination : Hong Kong

    L'enquête de Cosima Dannoritzer démonte pas à pas le système, grâce aux nombreux témoignages de tous ceux qui, de par le monde, tentent de lutter contre le fléau:  forces de l'ordre, élus, journalistes et militants écologistes, à l'image de ce militant chinois de Greenpeace, très déterminé (photo ci-contre). On découvre comment la majeure partie des appareils électroniques hors d'usage des pays développés, européens notamment, sont détournés au lieu d'être recyclés et font l'objet d'un monstrueux trafic dont les ramifications s'étendent à travers le monde, via les grands ports internationaux comme celui de Hambourg en Allemagne ou de New York aux Etats-Unis, avant d'atterrir dans les décharges clandestines en Afrique, et surtout en Chine, et à Hong Kong, le coeur battant du réseau.

    shenzen.jpgShenzen, eldorado de la récup' électronique

    Les "e-déchets" illégaux arrivent en effet au port de Hong Kong, par millions de tonnes et par dizaines de milliers de conteneurs par an. Impossible de tout contrôler. Ces débris "high tech" contiennent des matériaux précieux (or, cuivre, etc.) qui attisent la convoitise des petits trafiquants et de la criminalité organisée. En Chine, ceux qui démontent les vieux ordinateurs récupèrent ensuite parfois aussi les puces électroniques pour les revendre. La ville champignon de Shenzhen est même devenue le nouvel eldorado international de cette électronique de la récupération. On y trouve, dans des supermarchés qui font plusieurs étages, tous les appareils électroniques existants au monde, des téléphones portables aux écrans plats en passant par les frigos. A des prix imbattables.

    La-tragedie-electronique.jpgOn récupère, on rénove, on réutilise, on fabrique et on exporte

    Les bidouilleurs à grande échelle de l'informatique y trouvent aussi absolument tous les composants électroniques et toutes les puces dont ils  pourraient rêver. Le gros problème, c'est que certaines puces, endommagées durablement, seront ainsi vendues et réutilisées sans qu'on sache qu'elles sont usagées et qu'elle peuvent ensuite mettre en péril le pilotage d'un TGV, d'un avion, la sécurité d'un hôpital ou plus simplement, celle d'un utilisateur de smartphone

    L'Afrique paie la double peine

    Dans ce grand trafic mondial des déchets électronique, l'Afrique, comme bien souvent, est doublement victime. Premier continent poubelle des ordures toxiques du monde développé, avec l'Asie, elle est aussi le premier pays d'exportation de ces produits "Shenzen", vendus à très bas prix et par milliers dans les rues des villes africaines. Certains de ces objets marchent et beaucoup d'autres pas. Mais là-bas aussi, à nouveau, on trie, on bidouille, on répare et on revend...

    Que l'on ne s'y trompe pas : le trafic des déchets électronique ne constitue pas une autre technique de recyclage que celle prévue par l'Europe. Il s'agit bien d'une pratique illégale et mafieuse à l'échelle de la planète, qui met en danger ceux qui la pratiquent comme l'environnement dans lequel ils vivent.

    Cathy Lafon

    A VOIR

    cosima.jpgLa tragédie électronique : enquête au coeur du trafic des déchets électroniques, mardi 20 mai à 20h50 sur Arte.

    Un documentaire de Cosima Dannoritzer, 1h26.

     

    LIRE AUSSI

  • La première épicerie sans emballages jetables verra bientôt le jour à Bordeaux

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    Dans tous les commerces bio, comme les Biocoop, on peut déjà acheter certains produits en vrac. A Bordeaux, La Recharge permettra bientôt au consommateur d'acheter tous les produits qu'il désire sans emballages. DR

    En finir avec le suremballage qui coûte cher, qui pollue et dont certains produits, comme les phtalates ou le bisphénol A sont toxiques pour la santé et passer au "zéro-emballage" ? Les  écolos du monde entier en rêvent. A Bordeaux, le rêve devrait bientôt devenir une réalité bien tangible, grâce au projet de La Recharge, une épicerie très écolo qui proposera à la vente des produits en vrac, sans emballages jetables.  Une première en France.

    Comment ça marche ?

    C'est ultra-simple. Pour faire ses courses quotidiennes en vrac, on vient avec ce qu'on a : tupperwares, cageots et cagettes, bouteilles et bocaux en verre, sacs en papier ou en plastique… La Recharge s'engage à recharger tous vos contenants.  Un peu comme dans les épiceries de nos grand-mères et arrière-grand-mères ? Exactement. Et les intérêts sont multiples. On choisit la quantité exacte des produits que l'on veut acheter, on pèse et on paie au comptoir. Et si l'on a oublié son contenant ? Pas de panique, on peut se fournir en contenants réutilisables sur place. Et voilà, le tour est joué.Tous les produits vendus par La Recharge ne sont pas bio, mais ils proviennent d'un approvisionnement en circuit court, directement auprès des producteurs locaux.

    Guillaume...

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    La Recharge, c'est le bébé de Guillaume (dessin ci-contre) qui "n'a jamais aimé sortir les poubelles" et qui s'occupe des questions d'approvisionnement et de traçabilité et de Jules, qui a "toujours aimé la bonne bouffe du terroir" et qui gère les questions financières et les partenariats.

    déchets,emballages,épicerie,bordeaux,circuits courts,zéro emballages... et Jules

    Jules (dessin ci-contre) est bordelais depuis cinq ans, et Guillaume, son associé zéro-déchets est originaire de Rennes.

    Une première en  France et à Bordeaux

    Âgés de 23 et 24 ans, les deux écolos bossent sur le projet d'épicerie sans emballages jetables depuis deux ans. Une fois leur diplôme en poche, en septembre dernier, ils se sont mis à plein temps pour être les premiers en France à proposer aux consommateurs de venir avec leurs propres contenants pour les recharger. Car si le concept est simple et opère un retour aux sources dans l'histoire des méthodes de vente,  paradoxalement, créer une épicerie "zéro-emballages" nécessite pas mal de réflexion, de créativité et d'ingéniosité...

    Jules et Guillaume devraient ouvrir leur éco-épicerie dans trois semaines, en plein centre-ville. D'ici là, top secret : l'adresse ne sera connue qu'au dernier  moment....

    Cathy Lafon

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    A LIRE

    REPERES

    • 390 kg : le poids des poubelles d'un Français par an
    • 5 millions de tonnes : le poids des emballages jetés en France par an. Seulement 37% d'entre eux sont recyclés.
  • Allemagne: un supermarché à zéro emballage, ça existe !

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    Distributeur de lait cru à Bordeaux. Photo "Sud Ouest"

    Les écolos connaissent ça par coeur: un bon déchet est un déchet qui n'existe pas ! Pour réduire leur quantité et la pollution dont ils sont responsables, notamment lorsqu'ils sont en plastiques, la meilleure solution consiste à diminuer, voire à supprimer carrément les emballages.

    Une utopie ? Plus maintenant. En Allemagne, deux jeunes Berlinoises ont créé une star-up,  Original Unverpackt (qui signifie «sans emballage d'origine» ou  «non emballé à l'origine») et projettent d'ouvrir prochainement à Berlin le premier supermarché allemand à proposer des produits non emballés, selon le quotidien "Süddeutsche Zeitung".

    déchets,prévention,lutte,commerce,supermarché,gaspillage alimentaireFinies les boîtes à oeufs !

    Dans leur futur magasin, les produits de consommation courante seront stockés dans de grands récipients et vendus au poids. Finis les pots de yaourt, les boîtes à oeufs, les flacons de shampoing, les briques de lait, les bouteilles de jus de fruit... Les clients auront le choix entre apporter leurs propres récipients, se procurer sur place des récipients réutilisables ou bien utiliser des sacs en papier recyclé. Les fondatrices du futur magasin expliquent sur leur site qu'il vaut mieux faire du «precycling» que du «recycling». Enfin, en permettant aux clients d'acheter non seulement les produits sans emballages inutiles mais aussi la quantité qu'ils souhaitent, la start-up entend aussi lutter contre le gaspillage alimentaire. Bien vu.

    Déjà, dans l'ancien temps...

    Ce concept n'est pas sans rappeler nos épiceries et commerces d'avant les Trente glorieuses, où nos grand-mères allaient acheter le vin au litre, en rapportant la bouteille consignée, et le poisson et les oeufs soigneusement emballés dans du papier journal.  Selon le site Slate, quelques expériences de boutiques zéro emballages ont déjà été lancées ailleurs en Europe ces dernières années, dont le pionnier, le magasin Unpackaged, qui a ouvert ses portes à Londres en 2007. Il a cependant dû fermer boutique en 2013, faute d'être rentable.

    Produits en vrac

    Sans aller jusqu'au zéro emballage, la plupart des magasins bio proposent aujourd'hui des produits alimentaires en vrac, à acheter au poids, que les clients placent dans des poches en papier pour les faire peser. Par ailleurs, les consommateurs peuvent trouver dans de nombreuses villes, comme à Bordeaux ou à Marmande, des distributeurs où l'on peut tirer du lait du lait cru, en apportant son propre récipient... 

    En attendant de pouvoir faire aussi bien que nos deux jeunes voisines allemandes, ce sont autant de bonnes pratiques qui permettent de lutter contre le gaspillage alimentaire et la pollution.

    Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma Planète sur la question des déchets  : cliquer ICI