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Coup de coeur - Page 100

  • Noël 2014. Quatre livres bien verts à découvrir au pied du sapin...

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    Parmi les quatre livres à offrir recommandés par Ma planète, deux d'entre eux ont trait à l'océan. Photo Muséum national d'histoire naturel.

    Cadeau_VERT.pngNoël approche... Voici quatre coups de coeur pour des livres à glisser au pied du sapin, pour les petits comme pour les grands.

    musée vivant.jpg"Le musée vivant du bord de mer". Le littoral qui borde notre pays, dont la façade atlantique pour les habitants de la région, est un univers d'une richesse extrême. Sa précieuse biodiversité, soumise aux fortes contraintes du milieu marin, recèle d'étonnants organismes aux modes de vie insoupçonnés. Pour les découvrir, "Le musée vivant du bord de mer" est le guide idéal. Paru le 9 octobre dernier, ce très bel album de photos s'adresse à tous : enfants, naturalistes, pêcheurs à pied, vacanciers ou tout simplement amoureux du littoral, désireux d'en savoir plus sur sa vie et les surprenantes adaptations des espèces que l'on y rencontre. L'illustration permet de découvrir en gros plan de superbes détails ; des images en immersion révèlent la vie inattendue des espèces lorsque la mer les recouvre... L'auteure, Sonia Dourlot, photographe entomologiste à l'Université de Rennes 1, signe un ouvrage fascinant et très instructif sur la faune et de la flore du bord de mer, destiné avant tout à sensibiliser à la conservation des espèces.

    défi climatique.jpg"Le défi climatique : objectif 2°C". Ce livre de Jean Jouzel (climatologue et chercheur au CNRS, vice-président du groupe scientifique du Giec et co-prix Nobel de la paix en 2007) et d'Anne Debroise, (journaliste scientifique) sera votre livre de chevet en 2015. En effet, Paris accueillera en décembre 2015 le prochain grand Sommet international sur le climat.  Autant dire que le changement climatique va vous chauffer les oreilles et alimentera les conversations au boulot autour de la machine à café, lors des dîners en ville et des repas familiaux. Ce livre fait la synthèse des connaissances actuelles sur les évolutions passées et à venir du climat et permet de prendre la mesure de l'évolution, lente mais réelle, de la prise de conscience des pays en la matière.

     egouts sousla mer.jpg"Des égouts sous la mer". Le nouveau livre d'Henri Augier jette un pavé dans l'océan. Malgré le discours officiel et tous les pavillons bleus attribués à nos plages, le scientifique, ancien responsable d'un laboratoire spécialisé dans l'étude des nuisances, lance l'alarme : notre littoral est de plus en plus gravement pollué. En cause, nos stations d'épuration, tellement déficientes selon lui que l'on est obligé de transférer au large les eaux usées. Or, on dispose aujourd'hui de techniques suffisamment performantes pour les épurer à 100%... Henri Augier veut mettre les élus et les autorités en face de leur responsabilité, pour assurer la qualité des eaux de la mer, le "plus grand de nos garde-manger".

     

    energie-et-prosperité-240x330.jpg"Energie et prospérité : les entrepreneurs au coeur de la transition". La France a voté la loi sur le transition énergétique, en novembre 2014. Soit. Et alors ? Pour nous aider à décrypter ce changement inédit dans l'histoire du pays, Pauline Mispoulet et Raphaële Yon Araud, deux femmes engagées dans le champ de la transition énergétique, observent le modèle économique et social qui sous-tend notre système énergétique. La première, PDG du Gesec, un GIE qui regroupe plus de 350 PME de services et d'installations, spécialistes de la maîtrise de l'énergie, de l'air et de l'eau dans les bâtiments et l'habitat, et pionnières de la transition énergétique. La seconde anime Greenopie, une agence centrée sur la promotion d'une transition écologique et sociale de nos modes de vie. A elles deux, elles énoncent les raisons que nous avons de changer : autonomie, capacité à entreprendre et à vivre en paix en société... Et partagent leurs réflexions et leurs expériences pour engager élus, entreprises, consommateurs-contribuables-citoyens dans une dynamique collective.

    Cathy Lafon

  • Cinéma: Kaguya, princesse écolo

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    "Le conte de la princesse Kaguya", un film d'animation de Isao Takahata, au dessin épuré. DR

    film d'animation,japon,critiqueLes grands maîtres du film d'animation japonais ont la fibre écolo. Hayao Miyazaki  qui a fait ses adieux au cinéma au début de l’année avec "Le vent se lève", nous a habitués à des créations poétiques qui ont la beauté foisonnante de la nature nourricière comme thème récurrent, mais aussi les méfaits que lui infligent l'avidité des hommes.

    Isao Takahata, l’autre maître du Studio Ghibli, qui vient de livrer  à son tour son ultime film : "Le conte de la princesse Kaguya", reste dans la même veine. En portant à l’écran "Le conte du coupeur de bambous", considéré comme le texte populaire le plus ancien du Japon écrit au tournant du Xe siècle, il en a fait une fable pastorale et écologiste qui célèbre les joies d’une vie simple proche de la nature, en exhortant à savourer la vie malgré ses combats et ses inégalités.

     

    kaguya-hime-no-monogatari-photo-1.jpgUn bijou de poésie qui prône le retour à la nature

    Un jour qu’il coupe des bambous, un vieil homme voit jaillir d’un des arbres un faisceau de lumière éclatante. Le paysan s'approche et découvre à l’intérieur d’une tige de bambou une minuscule princesse endormie, de la taille d’un pouce. Il l’emmène chez lui et la confie à son épouse. Dans des mains, la princesse se transforme en nouveau-né. Le couple l'adopte et en trois mois, elle atteint une belle taille. Le vieil homme décide alors de partir vivre à la capitale avec sa famille pour que la fillette, puisse y recevoir l’éducation nécessaire à son rang. Mais loin de la nature et de ses montagnes, la princesse qui devient une  jeune femme à la beauté sans pareille, s’enfonce dans l’ennui et la tristesse...

    Un projet ambitieux

    Takahata2.jpgAprès quatorze ans d’absence, le réalisateur du "Tombeau des lucioles" (photo ci-contre) concrétise le projet le plus ambitieux du Studio Ghibli, avec ce dessin animé léger et fluide, dont la beauté renversante a de délicates teintes d'aquarelle. Mais qu'on ne s'y trompe pas : la fabrication de ce long métrage a coûté cinq milliards de yens (36 millions d’euros) et nécessité huit ans de productions, la collaboration des meilleurs techniciens du Japon et la création d’un nouveau studio spécialement conçu pour l’occasion...

    Du très lourd, pour parvenir à un résultat aussi éthéré qu'un voile de mariée parfumé s'envolant au souffle chaud du printemps...

    Cathy Lafon

    coeur.jpg"Le conte de la princesse Kaguya" est un Coup de coeur de Ma Planète, à voir absolument au cinéma, avec ou sans enfants. Présenté au festival de Cannes 2014 lors de la Quinzaine des réalisateurs, il a émerveillé la Croisette. Il a également fait l'ouverture du festival international du film d'animation d'Annecy.

  • Cinéma. "Snowpiercer, le Transperceneige" : un film culte écolo à voir d'urgence

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    "Snowpiercer", un film de Bong Joon-ho, avec Chris Evans, et Kang-ho Song Photo DR

    réchauffement climatique,film,critique,futuriste,science-fiction,catastrophe écologique"Parcourant la blanche immensité d'un hiver éternel et glacé d'un bout à l'autre de la planète, roule un train qui jamais ne s'arrête: c'est le Transperceneige, aux millle et un wagons"...

    "Le Transperceneige", c'est d'abord une bande dessinée française, dont le premier album publié en1984 par Casterman, est aussitôt devenu culte. Ecrite par Jacques Lob et dessinée par Jean-Marc Rochette, puis Benjamin Legrand pour le scénario pour les albums 2 et 3, elle raconte une histoire assez classique, celle de la révolte des misérables contre les très riches, le tout dans une société du futur post-cataclysmique. Les rares rescapés de la bombe qui a rayé l'humanité de la planète Terre, se retrouvent enfermés dans un train condamné à rouler sans fin autour du monde, dans un éternel hiver gelé, hostile à toute forme de vie.

    réchauffement climatique,film,critique,futuriste,science-fiction,catastrophe écologiqueAttention, film culte en vue

    "Le Transperceneige, Snowpiercer", est désormais un film, sorti en octobre dernier, destiné à devenir tout aussi culte que la BD qui l'a inspiré. Réalisé par un surdoué du cinéma, le  sud-coréen Bong Joon-ho, auteur de"Barking Dog" (2000) et de trois autres très bons films, "Memories of Murder" (2003), "The Host" (2006) et "Mother" (2009), il bénéficie d'un casting international de prestige, dont Ed Harris, Tilda Swinton (exceptionnelle), Chris «Captain America» Evans, John Hurt, Kang-ho Song...  Doté en outre de gros moyens en effets spéciaux, avec un budget de 39,2 millions de dollars, "Snowpiercer" aurait pu être un nième film catastrophe décrivant la fin du monde en surfant sur la vague écolo, genre "Le jour d'après", ou "2012" (très estimables au demeurant). 

    Train d'enfer

    Aurait pu. Car pour notre plus grand bonheur, c'est raté : "Snowpiercer" ne se contente pas d'être une excellente BD bien adaptée au cinéma, pas plus qu'un simple film catastrophe très réussi. C'est une oeuvre cinématographique magistrale et complexe, dont les métaphores contemporaines mettent en mouvement, à un train d'enfer, une magnifique allégorie futuriste de la violence sociale et écologique. Seule la "baseline" de la BD demeure : on y gagne un film unique en son genre, sombre et drôle, violent et tendre, cynique mais pas désespéré, abstrait mais bourré de situations crédibles, tout à la fois sobre et démesuré, divertissant et... écolo. 

    réchauffement climatique,film,critique,futuriste,science-fiction,catastrophe écologiqueUne catastrophe climatique majeure comme point de départ

    Première bonne surprise, pas de 3D pour ce film tourné dans le huis clos futuriste d'un train qui devient le décor d'une fable sur l'avenir qui pourrait guetter l'humanité, au cas où la crise écologique et le changement climatique iraient à leur terme. En 2014, suite au bidouillage hasardeux d'experts scientifiques, mobilisés de part le vaste monde pour juguler par des moyens artificiels et techniques le réchauffement climatique qui menace de rendre invivable la Terre, cette dernière se retrouve subitement plongée dans une ère glaciaire sans précédent : le gaz injecté dans l'atmosphère par les savants fous pour refroidir le climat, le  CW7, ça n'était pas vraiment la bonne idée du siècle. Toute ressemblance avec des événements ayant réellement existé, reste, pour l'heure, totalement fortuite.

    Le train : un monde fini, aux écosystèmes fragiles

    Une génération plus tard et dix-sept ans après, en 2031, on retrouve les rares survivants de la catastrophe, un échantillon de l'humanité enfermé à vie dans un train, un monde fini, aux ressources énergétiques limitées. Conçu pour transpercer  la neige et les glaciers, le "super train" symbolise le rude biotope d'un univers post-catastrophe climatique, où la fragilité des écosystèmes doit être scrupuleusement préservée pour la survie de ceux qui sont à son bord.  Comme dans les sociétés humaines, dans le train, chacun a sa place. L'ordre d'une sorte de fascisme "vert" y règne, rigoureux, inhumain, violent et manipulateur : pour le bien-être des habitants privilégiés des premières classes, on maintient pour leur plus grand malheur les classes populaires dans un ghetto ignoble, en queue de train, et on veille à la régulation de l'espèce humaine, moyennant des exécutions en masse, dès qu'elle devient surnuméraire pour l'écosystème du train.

    réchauffement climatique,film,critique,futuriste,science-fiction,catastrophe écologique« Contrôler la Machine, c’est contrôler le Monde ! ». Ou pas...

    Comme dans la bande dessinée, il y a un héros. Ou plutôt un anti-héros, Curtis, au passé trouble, devenu malgré lui le guide de la révolution fomentée par ses semblables, les "queutards", condamnés à un semblant de vie. Il parvient à vaincre Mason, interprétée par l'actrice écossaise Tilda Swinton, géniale en Joseph Goebbles au féminin chargée de la "propagande" de la dictature qui gouverne le train, pour remonter tous les wagons jusqu'à conquérir la Machine, qui fait rouler le train dans un tour du monde perpétuel. L'affrontement final avec l'inventeur de "Sainte Loco", Wilford (étonnant Ed Harris), un "dictateur" fou, plus élégant que Hitler mais tout aussi machiavélique et criminel, montre que, comme dans la vraie vie, tout n'est pas si simple, rien n'est entièrement noir ou blanc. Quant à l'idéal des révolutionnaires, aussi juste soit-il, il se révèle parfois manipulé par ceux-là même qu'ils combattent au péril de leur vie... Effrayant de réalisme.

    L'ours polaire

    Puisqu'on est dans un train, l'issue est inévitable. C'est un méga-déraillement qui met fin à l'histoire du film, un de ceux qui font qu'on réfléchit à deux fois avant de composter son billet, mais pas à celle de l'humanité. Rien que pour la malice du clin d'oeil final, on claquerait bien la bise à Bong Joon-ho: c'est en effet un magnifique ours blanc, en très grande forme, qui accueille les deux derniers survivants du train, une jeune fille asiatique et un jeune enfant afro-américain, perdus dans un univers toujours enneigé et glacé, mais redevenu vivable. Une fin que les 30 militants de Greenpeace emprisonnés en Russie apprécieront à leur juste valeur... dès qu'ils pourront voir le film.

    Moralité : l'homme survit et survivra toujours. Oui, mais comment et au prix de quelles souffrances... Ne pourrait-en éviter certaines, en se décidant à agir dès à présent efficacement contre le réchauffement climatique ? A ceux qui maintiennent que l'écologie n'est qu'un luxe pour les bobos , "Snowpiercer" oppose l'évidence :  ce sont toujours les plus pauvres qui paient les crises au prix le plus fort, même et surtout écologiques. Magistral, vous dis-je. 

    Cathy Lafon

    A VOIR

    •  "Snowpiecer", réalisé par Bong Joon Ho, sorti dans les salles le 30 octobre 2013 , avec Chris Evans, Song Kang-Ho, Ed Harris, Tida Swinton... Un drame science-fiction, Sud-coréen (2h05min).

    A LIRE

    •  A la faveur de la sortie du film de Bong Joon-ho,  "Le Transperceneige - L’Intégrale", de   Benjamin Legrand, Lob, Jean-Marc Rochette a été rééditée en août 2013, chez Casterman, 35,00 €. Cette intégrale rassemble les trois tomes originaux du "Transperceneige" à savoir : "Le Transperceneige" (1984, réédition sous le titre "L'Echappée" en 1999), "L'Arpenteur" (1999), "La Traversée" (2000). Un excellent cadeau pour les fêtes de fin d'année...