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Climat - Page 236

  • Transport : dans la région, cinq projets seraient suspendus à l'avenir de l'écotaxe

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    Le projet de tram sur pneus de l'agglomération bordelaise, sur le modèle de celui de la RATP (notre illustration), fait partie des projets qui seraient liés au sort de l'écotaxe. Photo archives AFP

    Selon une information exclusive donnée lundi 3 mars par "France info", au total, 120 projets de transports en commun, dont cinq dans la région, seraient actuellement liés au sort de l'écotaxe, suspendue au mois d'octobre dernier par Jean-Marc Ayrault.

    écotaxe1.jpgCes grands aménagements devaient en effet être financés en partie par les 450 millions d'euros de recettes prévus dans le cadre de la taxe verte reportée par le gouvernement, après avoir été contestée avec virulence par le mouvement des "Bonnets rouges" et les transporteurs routiers.

    450 millions d'euros en moins dans les caisses de l'Etat

    Les partisans du maintien de l'écotaxe avaient prévenu : reporter ou annuler cet impôt ne serait pas sans conséquence sur les aménagements des infrastructures de transports destinées à promouvoir les alternatives aux déplacements routiers, polluants et responsables de l'accroissement de l'effet de serre, et à améliorer les services de transport public rendus aux usagers. La liste que France info s'est procurée, récapitule tous les projets de lignes de tramway, de bus, métro ou navettes fluviales qui ont répondu à l'appel à projet du ministère des Transports l'an dernier et que l'Etat devait financer, dès cette année, en partie, grâce aux 450 millions d'euros de recettes de l'écotaxe. Depuis le report de celle-ci, suite au mouvement des "Bonnets rouges", ces projets dorment dans les cartons...

    Dans le grand Sud-Ouest, cinq projets d'infrastructures seraient ainsi en suspens  :

    La liste des projets suspendus au sort de l'écotaxe, publiés par France Info

     chausset.jpg"Un non-sens"

    En Gironde, Gérard Chausset, Vice-Président de la Communauté urbaine de Bordeaux, (CUB) en charge du transport de demain (EELV), se dit inquiet pour la réalisation de la ligne de tram sur pneus ou de bus à haut niveau de service, prévue dans l'agglomération bordelaise. L'élu de Mérignac rappelle que le principe de l'écotaxe, en gestation depuis cinq ans, doit permettre "à la fois de rationaliser les transports de marchandises (report modal et optimisation du transport routier), et de financer l’essor des transports collectifs urbains et interurbains".  Selon lui, la conséquence directe de l'annulation de l'écotaxe serait que la ligne du tram sur pneus (BHNS) entre Bordeaux-Centre, Caudéran et Saint Médard-en-Jalles se trouverait amputée d'une subvention de 10 à 15 millions d'euros.  "La politique actuelle sur les transports est un non-sens, fulmine l'écolo. On taxe le transport collectif, on exonère la route et on oublie le transport aérien (pas de taxe sur le kérosène), voire on l’encourage avec le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes". Il attend du gouvernement qu'il "mette enfin en place la taxe kilométrique pour les poids lourds empruntant le réseau routier national".

    clément rossignol614.jpg"Pas de quoi s'étonner..."

    Toujours en Gironde, Clément Rossignol, élu écologiste aux déplacements doux et aux mobilités alternatives à la voiture à la Communauté urbaine de Bordeaux,  s'étonne que l'on s'étonne de cette situation. Il rappelle que l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) a adopté le 6 février son budget pour 2014, en tenant compte du manque à gagner lié à la suspension de la taxe kilométrique poids lourds. C'est mathématique :  "Sur les 770 millions d’euros de recettes initialement prévus, l’État ne compense qu’à hauteur de 320 millions, laissant un besoin de financement de 450 millions", précise-t-il. Le manque à gagner de l'écotaxe a conduit l’AFITF à renoncer, pour 2014, à ses engagements concernant les investissements ferroviaires cruciaux pour la fiabilité des services voyageurs et fret. Ils ont dû être reportés, quitte à mettre en péril les efforts des Régions en faveur du développement des trains du quotidien. De même," les crédits liés au troisième appel à projets « transports collectifs en site propre » sont gelés, hypothéquant les projets de tramway, métro et bus en site propre de très nombreuses villes et territoires", conclut l'élu.

    Le grand Sud-Ouest est touché, mais des aménagements pour les vélos, des crémaillères, des liaisons par câble, des réalisations de lignes de tramway à Marseille, Strasbourg ou Nantes, de lignes de bus à Lille, Annecy ou encore Laval, et des navettes fluviales sont également en suspens, aux quatre coins de l'Hexagone. Bien sûr, cela ne signifie pas que tous ces projets soient annulés. A Marmande, en Lot-et-Garonne, le maire Gérard Gouzes se dit confiant et a déclaré à "Sud Ouest" que le projet intermodal se ferait coûte que coûte et sortirait de terre à temps.

    Les collectivités locales les plus pauvres auront néanmoins du mal à joindre les deux bouts pour mener à bien leurs chantiers. Quant à la réduction de la pollution atmosphérique urbaine, une fois de plus, elle peut attendre.

    Cathy Lafon

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  • Insolite. "Chéri, le réchauffement climatique a rétréci les poissons !"

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    A la différence d'autres poissons présents en mer du Nord, la morue résiste au changement climatique. Photo AFP

    Avec l'augmentation des températures dues au réchauffement climatique, les poissons rétrécissent en Mer du Nord. Une étude conduite par des chercheurs écossais vient de mettre cette tendance en évidence.

    C'est une conséquence insolite du changement climatique. Haddock, merlan, hareng : plusieurs populations de poissons ont vu leur taille diminuer en Mer du Nord, au cours ces trente-huit dernières années. Selon les scientifiques écossais, la cause principale de ce rétrécissement est l’augmentation des températures, et non pas la surpêche. En effet, la mer du Nord a augmenté de 1 à 2°C sur la même période. Selon les chercheurs, les poissons atteignent donc le stade de la maturité plus rapidement et n’ont donc plus le temps de grandir, explique The Guardian, qui a révélé cette étude le 28 janvier dernier.

    Les poissons ont rétréci de près de 29%

    Les scientifiques ont passé au crible tente années de données du Conseil International pour l’Exploration de la Mer, pour parvenir à cette conclusions. Le réchauffement climatique n'affecte pas de la même façon toutes les espèces de poissons. La morue, par exemple, n’a pas évolué en taille depuis le début de la période étudiée. En revanche, pour d'autres espèces, l'augmentation de la température de la mer n'est pas sans conséquence : certaines ont rétréci de près de 29%. 

    Manque d'oxygène

    Cette étude récente rejoint les conclusions d'autres travaux scientifiques. Une étude de l'institut français Cemagref publiée le 20 juillet 2009 aux Etats-Unis, dans la revue "Proceedings of the National Academy of Sciences", révélait que les poissons des eaux européennes ont perdu la moitié de leur masse corporelle en l'espace de quelques décennies sous l'effet de plusieurs facteurs, dont entre autres le changement climatique. Plus récemment, en 2012, Daniel Pauly, biologiste au Fisheries Centre de l'Université de Colombie Britannique à Vancouver (Canada), prévenait : "l'oxygène contenu dans l'eau est pour les poissons une source importante d'énergie". Or, "Un océan plus chaud et moins oxygéné, comme prédit avec le changement climatique, compliquera la tâche des poissons les plus gros, ce qui signifie qu'ils cesseront de grandir plus tôt", ajoutait-il.

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    "Le constat est le même pour de nombreuses espèces qui ont des régimes alimentaires variés et vivent à des profondeurs différentes", précise Alan Baudron, chercheurs à l’Université d’Aberdeen. Selon le scientifique, le phénomène ne se limitera pas qu'à la mer du Nord : "Nous anticipons qu’une forte augmentation localisée des températures pourrait entraîner une réduction de la taille de plusieurs espèces dans d’autres régions océaniques du globe", conclut-il dans The Guardian.

    Cathy Lafon

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  • L'hécatombe d'oiseaux marins continue : la LPO appelle à la mobilisation ce week-end

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    Le marais aux oiseaux, pole nature du conseil general de la Charente-Maritime, recueille les oiseaux echoués sur les plages. Ici, une mouette tridactyle (Rissa tridactyla), Dolus d'Oleron, le 12 02 2014. Photo Xavier Leoty / Sud Ouest

    Depuis le 25 janvier, suite à l’échouage massif d’oiseaux marins, notamment des alcidés -Macareux moine, Guillemot de troïl et Pingouin torda-, la Ligue de la protection des oiseaux (LPO) mobilise son réseau et ses sympathisants, en lien avec Bretagne Vivante et avec le soutien de l’Agence des aires marines protégées, pour dresser un bilan sur la façade atlantique. Ce week-end, elle appelle à nouveau à la mobilisation afin de sauver les oiseaux échoués encore vivants et d'actualiser le comptage des oiseaux morts.

    oiseau échoué charente maritime soin.jpgUn phénomène de masse rarissime en France

    Au siège de la LPO à Rochefort, en Charente-Maritime, la situation est critique. "On avait rarement vu autant de Macareux moines s'échouer sur le littoral atlantique, même lors de marées noires", constate Nicolas Gendre, ornithologue. Au 20 février 2014, on peut estimer que plus de 15.000 oiseaux se sont échoués le long du littoral, du pays Basque au Finistère sud. Avec plus de 10.000 individus, majoritairement morts, le Macareux moine (photo ci-dessus) est l’espèce la plus touchée, suivie de près par le Guillemot de Troïl (plus de 4 000 individus). Un bilan provisoire, qui ne cesse de s’alourdir au fil des jours.

    macareux grand crohot déchets.jpgAider les survivants

    La LPO est mobilisée aux côtés de l'UFCS (Union française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage) qui établit au quotidien un bilan des accueils dans les centres des Côtes-d'Armor au Pays Basque. Au 19 février 2014, 2.275 oiseaux (source UFCS) ont été pris en charge dans les centres de sauvegarde les plus proches. A cela s’ajoute 264 spécimens recueillis au centre de sauvegarde d'Audenge géré par la LPO Aquitaine depuis le début de l'année.

    Les raisons de ces échouages massifs

    Si les tempêtes successives ont fortement affecté les populations hivernantes d'alcidés (principalement le Macareux moine et le Guillemot de Troïl), le manque de nourriture semble être le facteur le plus important de mortalité pour ces oiseaux marins trouvés en majorité très amaigris. Les mauvaises conditions météorologiques (vents forts, forte houle…) accentuent leur difficulté à trouver la nourriture nécessaire afin de survivre et de maintenir leur température corporelle. Les oiseaux ainsi affaiblis, dérivent jusqu’au littoral et beaucoup arrivent morts ou épuisés. La LPO note aussi que de plus en plus d'oiseaux mazoutés sont signalés, sans doute victimes de dégazages sauvages, au large des côtes françaises, fréquents en période de tempêtes...

    Avant les grandes marées, nouvel appel à mobilisation d’urgence

    Après un premier week-end de comptage organisé les 15 et 16 février derniers, et avant les prochaines grandes marées, attendues du 28 février au 4 mars, la LPO appelle à nouveau à la mobilisation ce week-end, les 22 et 23 février 2014. Avec deux priorités: permettre aux oiseaux encore vivants d'être récupérés et acheminés le plus rapidement possible vers les centres de sauvegarde les plus proches, et établir des synthèses des oiseaux morts, afin de réactualiser le bilan national.

    oiseaux échouers lâcher des guillemots.jpgComment faire pour participer ?

    C'est très simple. Ivous suffit d’aller prospecter une portion de littoral, d’y recenser les oiseaux échoués, de marquer les cadavres d’une ficelle à la patte et d'informatiser les données. Attention à prendre des précautions avant de toucher les oiseaux. Un animal échoué peut être porteur d’organismes pathogènes, il est très important d’utiliser une paire de gants jetables en cas de contact. Les oiseaux échoués retrouvés vivants doivent être transférés le plus rapidement possible vers les centres de sauvegarde agréés UFCS. Après avoir été soignés, ils sont relâchés dans l'océan, comme dans les Landes, ou le 17 février dernier, 14 Guillemots ont été remis à l'eau au plus près  des rouleaux, suivis de cinq Macareux (photo ci-dessus Cécile Aubry/Sud Ouest).

    Submergée par l'afflux des oiseaux, en Aquitaine, la LPO manque de poissons pour nourrir les petits rescapés. Olivier Le Gall, son président, a lancé lundi dernier un appel aux dons de sardines et d'éperlans toujours d'actualité. Pour en savoir plus : cliquer ICI

    Cathy Lafon

    Illustrations : photos Sud Ouest et Alain Noël.

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    • Les articles de Ma Planète sur les échouages d'oiseaux marins sur le littoral: cliquer ICI

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