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Climat - Page 235

  • Quel climat en 2300 ? Deux supercalculateurs de Météo-France aident à anticiper les évolutions climatiques

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    Toulouse, le 4 mars 2014.  Un supercalculateur va améliorer les prévisions à long terme de Météo-France. AFP

    Pour rendre ses prévisions plus fiables et participer efficacement à la recherche sur l'évolution climatique, Météo-France dispose depuis janvier 2014 de deux supercalculateurs installés à Toulouse,  l'un sur le site de l'établissement, l'autre dans la salle de calcul mutualisé de l'espace Clément Ader.

    "C'est quand le soleil ?"

    De la Bretagne au sud du Pays basque, une question hante tout le littoral atlantique qui n'en peut plus de deux mois et demi de houle géante, de pluie, de vent, d'inondations et de tempêtes à répétition : "C'est quand le soleil ?"  La réponse passe par Météo France. Chance, elle va redonner le sourire aux lèvres des habitants de la façade atlantique. Après les 28 tempêtes encaissées cet hiver, le printemps s'annonce beau. Avec le retour du soleil, l'anticyclone qui s'installe cette fin de semaine va nous offrir en prime des températures dignes d'un mois d'avril : hier après-midi, on relevait jusqu'à 16°C à Bordeaux, soit près de + 4°C par rapport aux normales saisonnières.

    Deux supercalculateurs

    Mais comment la météopole de Toulouse (Haute-Garonne), peut-elle désormais prévoir dix jours à l'avance le temps qu'il va faire ? Pas avec des boules de cristal, mais grâce au déploiement de deux supercalculateurs qui lui a permis de multiplier par douze la puissance réelle de son système de calcul.  Le deuxième, présenté ce mardi 4 mars lui permet d'effectuer un million de milliards d'opérations par seconde, avec une puissance crête totale de 1 Pétaflop.  Entre 1992, date d'acquisition du premier supercalculateur, et 2014, la puissance de calcul théorique de Météo-France a été multipliée par plus de 500 000. Grâce à ces outils, Météo-France a gagné un jour de prévision tous les dix ans et une plus grande précision en matière de prévision des températures. 

    tempete christine.jpgA quoi ça sert ? 

    Prévoir le temps qu'il va faire

    Ces supercalculateurs travaillent en temps réel pour les besoins de la prévision météorologique. Leur vocation n'est pas seulement de vous permettre de savoir s'il faudra penser à prendre un parapluie pour partir au boulot le lendemain matin. Ils améliorent la qualité et le détail des prévisions à neuf jours des fortes précipitations, des tempêtes, des températures au niveau du sol, ainsi que la quantification des risques associés pour les trois jours à venir. Le renforcement des moyens de calculs profite donc à tout le monde : grand public, chercheurs, professionnels du tourisme, du transport, de l'agriculture, du BTP, de l'énergie, mais aussi à la surveillance de la qualité de l'air et à la sécurité civile.  L'enjeu économique d'une météo de qualité est de taille : plus d'un quart du  produit national brut (PNB) (entre 15% et 35%)  est directement influencé par la météorologie, soit plus de 10 milliards d'euros.

    Evaluer le changement climatique

    Les outils de Météo France participent aussi  au travail du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), et lui permettent d'établir ses apports d'évaluation du changement climatique. Météo-France reconstitue les conditions climatiques passées à partir d'archives d'observations et en simule les évolutions futures en produisant des modèles de climat de plus en plus précis. Ces projections visent à déterminer l'impact du changement climatique à l'échelle du globe sur les températures et les précipitations, mais aussi sur des phénomènes comme la mousson, les cyclones tropicaux ou encore la fonte de la banquise. Aujourd'hui, le centre de recherche de Météo-France utilise 15% des ressources de calcul des supercalculateurs pour reconstituer le climat d'il y a 130.000 ans et se projeter jusqu'en 2300. Enfin, grâce à ALADIN-Climat, modèle à aire limitée, les chercheurs de Météo-France produisent également des simulations régionales d'évolution du climat, plus fines que les modèles globaux.

    Avec le réchauffement climatique, la recherche sur la climat a de beaux jours devant elle. A l'horizon 2016, la puissance des supercalculateurs de Météo-France sera de nouveau renforcée et multipliée par trois. Un nouvel outil, fourni par l'entreprise française Bull pour un montant de 30,5 millions d'euros, permettra de fournir au grand public et aux institutionnels une information toujours plus fiable. Mais aussi de continuer à améliorer l'étude des interactions entre le climat et la composition chimique de l'atmosphère, des calottes glacières et du cycle du carbone.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    supercalculateurs 2 meteofrance.jpgPour découvrir les supercalculateurs de Météo-France, cliquer ICI  

    Quelles sont les caractéristiques et les spécificités des supercalculateurs de Météo-France ? A quoi servent-ils ? Quels sont les bénéfices pour les utilisateurs d'une puissance de calcul accrue ?  En quelques clics, cette animation vous propose des éléments de réponse à ces questions.

  • Et si on allait bosser à vélo ? Une indemnité kilométrique pourra nous y inciter

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    Les salariés qui vont travailler à vélo pourront bénéficier d'une indemnisation à l'instar de ceux qui se déplacent en voiture. A condition que leur entreprise soit volontaire. Photo "Ma Planète"

    Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a dévoilé ce mercredi les 25 mesures d'un plan d'action en faveur du vélo et de la marche, facilitant la coexistence avec les voitures en milieu urbain et incitant à l'usage du vélo pour aller au travail.

    vélo en ville.jpgUne "indemnité kilométrique" vélo

    On estime que 3 millions de français utilisent le vélo en tant que mode de déplacement quotidien, et que 17 millions en font au moins une fois par semaine. Avec de tels chiffres, la France a un retard considérable par rapport à ses voisins européens, comme l'a a souligné Frédéric Cuvillier. Pour le rattraper et encourager les trajets domicile-travail, le plan prévoit notamment l'expérimentation d'une "indemnité kilométrique vélo" avec des entreprises volontaires. En effet, jusqu'à présent, l’usage du vélo ne bénéficie dans l'Hexagone d’aucun encouragement de cette sorte, alors que les frais de carburant peuvent déjà faire l’objet d’une prise en charge par l’employeur, à hauteur de 200 € annuels. Une véritable injustice à rattraper, car le vélo plus vertueux, génère des frais de réparation et d’entretien qui s’élèvent aussi en moyenne à 200 € par an. De plus, les cyclistes-travailleurs méritent bien d'être récompensés pour leurs efforts en faveur de la planète, tout particulièrement lorsqu'ils ne renoncent pas à leur vélo, même par temps de pluie... C'est à dire presque tous les jours depuis deux mois et demi !

    pollution air bordeaux velo.jpgBon pour la santé, la qualité de l'air, le climat et les économies d'énergie

    Pour être séduisante, l'idée n'est pas vraiment révolutionnaire. Un tel système existe en Belgique depuis 1999, où l'indemnité est fixée à 20 centimes d’euros par kilomètre. En France, le Sénat avait déjà adopté, le 12 novembre 2012, en première lecture, un amendement créant plusieurs dispositifs d’indemnisation pour les salariés qui roulent à vélo, dans le cadre du vote du Projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS)...  La généralisation de cette mesure avec un abattement de charges incitatif pour les entreprises, pourrait coûter 110 millions d'euros aux comptes sociaux de l'Etat. Mais elle multiplierait aussi par 10 le nombre de trajets domicile-travail effectués en vélo. La dépense serait donc largement compensée, selon le ministère des Transports, par ses effets bénéfiques, en particulier sur la santé des cyclistes qui feraient de l'exercice et de tous les habitants, qui respireraient mieux. En outre, avec la diminution des émissions de CO2 et de la pollution de l'air, le climat ne s'en porterait que mieux... L'impact écologique de cette indemnité, calculée sur la base d'un barème de 25 centimes par kilomètre, sera évaluée par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

    Faciliter et sécuriser l'usage du vélo 

    Parmi les autres mesures figurent l'interdiction de l'arrêt ou du stationnement des véhicules à 5 mètres en amont du passage piéton hors des places aménagées, et la généralisation du double-sens cyclable dans les rues où la vitesse est limitée à 30km/h. Les automobilistes seront officiellement autorisés à chevaucher une ligne continue pour dépasser les vélos si la visibilité le permet mais se garer sur une piste cyclable sera en revanche plus sévèrement puni, par une amende de 135 euros contre 35 euros actuellement. Les maires auront également la possibilité d'étendre (hors intersection) le régime transformant un feu rouge en céder-le-passage, afin d'éviter aux cyclistes de poser le pied à terre.

    train + velo.jpgTrain+vélo, ça doit être possible !

    Des objectifs de création de places sécurisées de stationnements pour vélos d'ici à 2020 seront par ailleurs fixés pour chaque grande gare en fonction de la fréquentation. Sur toutes les destinations des TER, la possibilité d'emport du vélo, même avec réservation, devra être accessible au minimum au moins dans deux trains par sens et par jour, et l'affichage de cette possibilité figurera désormais dans la réservation en ligne de la SNCF.

    Passer ses vacances à vélo, ça génère de l'emploi

    Le plan prévoit également de développer les itinéraires de loisir pour faire passer la part des séjours à vélo dans l'ensemble des séjours touristiques de 3% aujourd'hui à 6% en 2020. Une telle augmentation engendrerait "la création de 12.000 emplois touristiques et 2 milliards de chiffre d'affaires supplémentaire", a assuré Frédéric Cuvillier.

    baupin.jpg"Un point de départ, pas un point d'arrivée"

    Les associations engagées dans la réflexion sur la place du vélo pilotée par le ministre des Transports, aux côtés de parlementaires et de constructeurs, ont accueilli favorablement ces annonces, tout en appelant dores et déjà à les compléter. La Fédération des usagers de la bicyclette (Fub) "se félicite de ces premières mesures" et souhaite que "ce chantier national soit poursuivi et doté de moyens financiers conséquents". Pour le Club des villes et territoires cyclables, ces premières mesures "constituent les fondations d'une stratégie nationale et invitent à aller plus avant". Quant aux députés Denis Baupin (photo ci-dessus) et Alexis Bachelay, membres du Club des parlementaires pour le vélo, pour eux, ce plan "est un point de départ, pas un point d'arrivée". Pour le faire vivre, les élus se disent déterminés à inscrire dans la loi toutes les dispositions prévues.

    Le bon exemple de l'agglomération bordelaise

    tourne droite.jpgUn certain nombre d'agglomérations, dont Bordeaux, expérimentent déjà certaines de ces mesures, comme les tourne-à-droite aux feux, les garages pour vélo dans leur gare, ou encore les doubles-sens dans les zones 30. La Communauté urbaine de Bordeaux a même mis en place un service de gonflage de pneus gratuit pour les usagers dans son parking à vélos sécurisé de la gare Saint-Jean et son plan vélo prévoit de mettre en place une aide financière pour acheter un vélo pliant (jusqu'à 250 €) ou un vélo électrique (jusqu'à 300 €). Autant de bonnes pratiques qui devront désormais passer à la vitesse supérieure.

    Surtout, il faudra parvenir mettre en musique l'expérimentation de l'"indemnité kilométrique vélo" avec des entreprises volontaires. L'indemnité sera calculée sur la base d'un barème de 25 centimes le kilomètre. Le ministère espère que les grandes entreprises qui ont fait une place particulière au vélo dans leur plan de transport, rentreront dans l'expérimentation.

    Alors, des volontaires ?

    Cathy Lafon

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  • Science : un virus vieux de 30.000 ans découvert dans les glaces de Sibérie

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    Photo AFP

    "Pithovirus". C'est le petit nom d'un nouveau type de virus géant découvert par des scientifiques. Il a survécu plus de 30.000 ans, bien à l'abri et au froid, congelé dans une couche de permafrost sibérien contemporaine de l'extinction de l'homme de Neandertal, selon une étude franco-russe, présentée ce lundi 3 mars par le CNRS.

    pithoviruscnrs2_web.jpgUn virus géant inoffensif pour l'homme et les animaux

    Découvert dans le sol gelé en permanence de l'extrême Nord-Est sibérien, dans la région autonome de Chukotka, "Pithovirus" (photo Julia Bartoli et Chantal Abergel, IGS, CNRS/AMU) est un virus très ancien, capable d'infecter des amibes mais inoffensif pour les humains et les animaux. Bien différent des virus géants précédemment caractérisés comme le "Mimivirus" (famille Megaviridae), le premier géant découvert en 2003, ou le "Pandoravirus", découvert le 18 juillet 2013, il porte désormais à trois le nombre de familles des virus géants connues.

     Les risques potentiels pour la santé publique du réchauffement climatique

    Voilà autre chose. On avait déjà un aperçu alarmant des conséquences de l'élévation des températures sur le climat, en accroissant par exemple l'intensité des phénomènes climatiques extrêmes, et sur la hausse du niveau des mers et des océans. On sait aussi que le permafrost, ou pergélisol, qui a commencé à fondre en Russie, en dégelant, dégage dans l'atmosphère du CO2 en quantité, renforçant le phénomène du réchauffement climatique. Le scoop, c'est que la fonte des glaces et du permafrost pourrait mettre aussi à jour des virus enfouis dans le sol il y a plus de 30.000 ans et qui pourraient être encore infectieux. "La fonte du permafrost due au réchauffement climatique et l'exploitation minière et industrielle des régions arctiques pourraient comporter des risques pour la santé publique", souligne ainsi Jean-Michel Claverie (laboratoire "Information Génomique et Structurale" (IGS-CNRS Marseille, France) co-auteur de l'étude.

    Ne pas réveiller le virus qui dort...

    La région de Chukotka d'où provient le nouveau virus géant abrite de grandes réserves de pétrole, de gaz naturel, de charbon, d'or et de tungstène. On sait combien la fonte des glaces de la banquise et le dégel du permafrost excitent les appétits féroces des grands groupes industriels miniers et pétroliers internationaux. On comprend pourquoi les scientifiques expriment leur inquiétude pour la santé publique :  des forages inconsidérés dans ce genre de zone, pourraient éventuellement réveiller des virus anciens disparus, infectieux pour l'homme.

    Possibilité d'une réémergence de virus

    La possibilité d'une réémergence de virus considérés comme éradiqués, comme celui de la variole qui se multiplie de façon similaire à celle des "Pithovirus", à partir de ce grand frigo qu'est le permafrost, ne relève plus d'un scénario de science-fiction, a affirmé le chercheur marseillais à l'AFP, en rappelant que la variole avait sévi dans le passé en Sibérie. 

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    Les laboratoires de biologie de Marseille et de Grenoble, avec le concours du Génoscope d'Evry, mènent ainsi une étude "métagénomique" du permafrost qui va permettre d'évaluer ce risque. "Il s'agit de chercher de l'ADN, c'est-à-dire les empreintes génétiques de virus (ou de bactéries) pathogènes pour l'Homme pour voir s'il y a par exemple des traces de variole dans des échantillons de cette couche de permafrost pris à 30 mètres de profondeur", a expliqué Jean-Marc Claverie.

    Pour les chercheurs, cette découverte souligne combien notre connaissance de la biodiversité microscopique reste partielle dès que l'on explore de nouveaux environnements. Pour le quidam, elle révèle aussi que nous sommes vraisemblablement bien loin d'avoir fait le tour de toutes les conséquences du changement climatique pour l'avenir de l'humanité et de la planète.

    Cathy Lafon

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    • Pour consulter l'étude : "Thirty-thousand-year-old distant relative of giant icosahedral DNA viruses with a pandoravirus morphology". Cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planège sur la fonte de la banquise : cliquer ICI

    PLUS D'INFO

    • On estime que le pergélisol, qui couvre près d'un quart de l'hémisphère Nord, contient 1.700 milliards de tonnes de dioxyde de carbone, soit le double de la quantité actuellement présente dans l'atmosphère.
    • L'étude a réuni des équipes françaises de Marseille et de Grenoble (laboratoire de Biologie à Grande Echelle/CEA-INSERM-Joseph Fourier) et du Génoscope (CEA-CNRS, Evry), ainsi qu'une équipe de l'académie des Sciences de Russie (à Pushchino).
    • ContactsChercheur CNRS  : Chantal Abergel Tél +33 4 91 82 54 22 Chantal.Abergel@igs.cnrs-mrs.fr. Chercheur AMU :  Jean-Michel Claverie Tél +33 4 91 82 54 47 Jean-Michel.Claverie@univ-amu.fr Presse CNRS  : Priscilla Dacher Tél +33 1 44 96 46 06 priscilla.dacher@cnrs-dir.fr
    • Les virus géants (d'un diamètre supérieur à 0,5 millionième de mètre) sont, contrairement aux autres virus, aisément visibles avec un simple microscope optique. Ces virus, qui infectent les amibes, renferment un très grand nombre de gènes par rapport aux virus courants (ceux de la grippe ou du sida n'en contiennent qu'une dizaine). Leur taille (et leur génome) est comparable à celle de nombreuses bactéries, voire les dépasse.