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Catastrophe naturelle - Page 35

  • Intempéries. Courage cyclistes: si l'été a du retard, le Popins est là!

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    Le Popins à vélo à Bordeaux en février, en mars, en avril, en mai, en juin... Photo archives Sud Ouest

    Amis cyclistes, halte à la sinistrose ! Oui, on peut continuer à faire du vélo sous la pluie ! Grâce au parapluie pour vélo : le Popins.

    ll pleut, il pleut, il pleut. Et il mouille, sacrément. Toutes les vannes possibles et imaginables sur le mauvais temps, dans le genre bobo cool et zen, ont circulé sur twitter et sur Facebook. Du riz qu'on va enfin pouvoir planter, grâce à la mousson, en passant par Bordeaux qui pourrait bien devenir la plus grande piscine à ciel ouverte de France, jusqu'aux soldes qui démarrent bientôt, oui, mais au fait, ça c'est les soldes d'hiver, c'était quand les soldes d'été ?

    Pour les agriculteurs, on craint la cata. Pour la saison touristique estivale qui s'ouvre officiellement aujourd'hui, le 21 juin, on s'interroge.  Et pour les fans de la petite reine, c'est  carrément le désastre : le moral est dans les chaussettes qu'on n'a pas encore eu l'occasion de poser. Mouillées à tordre, comme il se doit.

    popins rue st james-item-4.jpgLe Popins : l'invention bordelaise du siècle

    Heureusement, il y a le Popins, indéfectible allié des cyclistes, par tous les temps. Ma Planète vous a  présenté en février dernier cette invention miracle qu'il convient plus que jamais de sacrer "objet de l'année 2013 " :  le porte-parapluie fixé au guidon du vélo et le parapluie qui va avec. Le Popins donc, comme l'ont baptisé ses inventeurs Thomas Cellier et Frédéric Neudin, deux copains quadras, "vélorutionnaires" et bordelais depuis dix ans. Février...  Ma Planète espérait bien alors pouvoir vous vanter, dès l'arrivée des beaux jours, tous les avantages du Popins version "parasol". Hélas, vous connaissez la suite : changement climatique ou pas, les beaux jours ont raté leur rendez-vous avec nous... Alors, histoire de redonner le moral à tout le monde, on en remet une couche sur une petite invention qui peut vraiment changer la vie par temps de pluie.

    vélo,deux roues,popins,parapluie,bordeaux,sud ouestA vélo, sous la pluie...

    Pour chanter sous la pluie à vélo cette année à Bordeaux, ce n'est pas l'occasion qui manque. C'est l'envie. On part au boulot et au moment de donner le premier coup de pédale, on déclenche un des ces abats d'eau qui font regretter de s'être levé. On sort faire les courses à vélo, chouette une éclaircie, et on revient en poussant son deux-roues, chargée comme une mule, le parapluie ouvert à la main, en luttant contre les bourrasques de vent.  Et le poncho ? Le capuchon s'envole, on l'a perdu dix fois et de toute façon, on ne le supporte pas : question d'esthétique, de gouttes de pluie dans les yeux qu'on a fragiles parce qu'on porte des lentilles, et en outre maquillés. Avec les lunettes, c'est pire. Bref, à tort ou a raison, le poncho, on n'en veut pas.

    Ca s'appelle un Popins

    Alors, on peste. Comme on se refuse, en bon écolo, à circuler en voiture en ville et qu'on n'a ni tram ni bus sur son chemin, on est condamnée à prendre une nième saucée ou à abandonner le vélo pour terminer la route à pied, sous son parapluie. Et puis, un jour, on remarque des nuées de cyclistes sillonnant la ville en tous sens, équipés de parapluies aux couleurs pimpantes. Rouler avec un parapluie ouvert ? Quelle folie ! On regarde mieux : ce sont des parapluies clipsés sur des porte-parapluies, eux-mêmes fixés aux vélos ! Leur petit nom: "Popins". Il faut essayer ça.

    Quiche ou sèche ?

    Cadeau durable de mon chéri pour la Saint-Valentin, mon Popins a déjà passé le test de la neige, en février dernier. Angoisse. Allais-je passer pour une parfaite quiche avec ce parapluie ? Allait-il se retourner ou s'envoler? Le porte-parapluie était-il bien fixé dans le bon sens au cadre du vélo ? Allais-je arriver au boulot trempée, sous les huées des collègues ? Mes craintes se sont envolées au premier feu rouge. Acclamée par les éboueurs du quartier (ça fait plaisir), bien à l'abri sous mon pépin, j'étais la reine du vélo, tandis que mes congénères pédalaient en se mouillant, la tête rentrée dans les épaules... Mieux, mon Popins a ensuite franchi allègrement l'épreuve du pont de pierre (définitive à Bordeaux), balayé comme souvent par des rafales de vent (c'est ça, le vrai test !) et je suis arrivée aux portes du journal, pile à l'heure. Fraîche mais sèche. Ou presque : les avants-bras et le devant de mon manteau étaient humides.

    popins 'été.jpgUn coin de paradis accroché au vélo

    Depuis, pas mal de pluie est tombée du ciel et le Popins a carrément sauvé ma carrière de cycliste, fortement remise en question cette année par la météo. Son porte-parapluie se fixe aisément au guidon du vélo et il ne gêne pas pour la conduite. Le  parapluie qui va avec est imperméable, solide et "anti-vent" : ses baleines en fibre de verre résistent à des vents de 30 km/heure. Par beau temps, on le range dans le fourreau fixé à la fourche de la bicyclette, fourni à cet effet avec le Popins. Pratique, élégant et poétique, il permet de traverser la ville sous la pluie, sous la neige ou sous le soleil. En chantant comme Gene Kelly, si on est un garçon, ou Mary Popins, si on est une fille. Enfin, le parapluie Popins existe en plusieurs couleurs. Le paradis, vous dis-je. Juste un conseil : vu le calibre des trombes d'eau qui tombent, on peut joindre la cape de pluie au parapluie et si on va au boulot, on n'oublie pas d'emporter un pantalon et des chaussures de rechange...
     
    Bon, pour la pluie et le Popins, tout est dit. Y a plus qu'à le tester comme parasol sous le soleil... Allo, l'été? Non mais allo, quoi ! Parce qu'un été sans soleil...
     
     
    Photos DR Popins et Sud Ouest

    TOUT SAVOIR SUR LE POPINS
    • Le site internet de Popins : cliquer ICI
    • Le porte-parapluie Popins est une nouveauté "vélorutionnaire" (son petit nom à l'INPI est le 12/1334) qui s'adapte sur tout type de cycle et accepte pratiquement tous les parapluies. On peut aussi l'utiliser sur tout objet roulant (fauteuil roulant, poussette, chariot de facteur, caddie...), avec des vents allant jusqu'à 30 km/h.
    • Les supers parapluies anti-vent Popins sont allemands et se déclinent en 6 couleurs : noir, blanc, orange, bleu, rouge et gris. Mais le porte-parapluie fonctionne avec n'importe quel type de parapluie exceptés les petits rétractables (trop courts).
    • Plus de 3.000 Popins ont déjà été vendus depuis 2012.
    • Son prix : le porte-parapluie coûte 29,50 € et le parapluie 22 €.
    • Où l'acheter ? Chez "Popins", 23, rue St James 33 000 Bordeaux,  tél. 09 52 93 42 25 -  Mail: info@popins.fr. On le trouve aussi chez plusieurs revendeurs, à Bordeaux et ailleurs : 60 en France et une dizaine en Europe (Berlin, Vienne, Helsinki, Anvers, Copenhague, Vevey, Lausanne...). Pour les découvrir :  cliquer ICI
    • On peut aussi commander son Popins sur internet et le payer en ligne  : cliquer ICI
    • Deux bémols. Pour des raisons de coût, le Popins est actuellement fabriqué en Chine. Ses deux concepteurs, écolos cela va de soi, travaillent à rapatrier sa fabrication en Europe, sinon en France. Le Popins ne permet pas non plus aux vélos de s'élever dans les airs pour franchir les obstacles. Dommage. Peut-être un jour ?
  • Climat : CO2, mon amour ? Oui, mais pas trop !

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    Des membres d'une association écologiste déguisés en molécules de CO2 manifestent à Berlin. Photo archive AFP

    Cela n'était pas arrivé depuis plus de 2,5 millions d'années ! Le jeudi 9 mai, le seuil symbolique de 400 ppm (parties par millions) de dioxyde de carbone atmosphérique a été atteint dans l'atmosphère de notre planète.  Le changement climatique de la Terre, généré par les activités humaines, poursuit son cours, inexorablement... Ca veut dire quoi, au juste ? Avec quelles conséquences ? Et quelles solutions? Le point.

    manau.jpg400 ppm :  kesaco ?

    Le ppm, ou partie par million, est l'unité de mesure du dioxyde de carbone, CO2. Ce chiffre correspond à la mesure de concentration de CO2 dans l'atmosphère et indique qu'on a trouvé en moyenne 400 molécules de CO2 pour chaque million de molécules de tous les constituants présents dans l'air. Ce relevé a été effectué à l'observatoire d'Hawaï, sur les flancs du volcan Mauna Loa (photo ci-contre) à 3.400 mètres d'altitude au milieu du Pacifique, où toutes les mesures de l'ère moderne sont faites depuis 1958.

    400 ppm : un seuil emblématique du réchauffement climatique

    Avec le CO2, c'est "je t'aime moi non plus". Indispensable à la vie car il participe au mécanisme de la photosynthèse, le  CO2 est le  principal gaz à effet de serre (GES) : il contribue à 80 % à l'effet de serre additionnel produit par les activités humaines, responsable du réchauffement climatique. La valeur de 400 ppm relevée à Mauna Loa est symbolique: elle montre que la concentration en dioxyde de carbone dans l'atmosphère de la planète, qui a continuellement augmenté ces soixantes dernières années, vient de franchir un seuil historique. Jusqu'à la révolution industrielle, en 1850, et le recours massif aux énergies fossiles, le CO2 n'avait jamais dépassé 300 ppm.  L’hémisphère sud est épargné pour le moment, mais seulement jusqu’à l’année prochaine selon les spécialistes. Cette différence serait liée au fait que les gaz à effet de serre sont majoritairement émis au nord de l’équateur.

    Retour au temps des australophithèques, à l'ère du Pliocène  ?

    co2,dioxyde de carbone,effet de serre,gaz,rapport,giec,océan,montée des eaux,acidification,glacier,fonte,réchauffement climatiquePour retrouver de tels niveaux de gaz carbonique, il faut remonter à l'ère du Pliocène, il y a de cela 2,6 à 5,3 millions d'années. On n'était pas né. Les créatures les plus proches du genre humain qui arpentaient alors la surface de la Terre étaient les australopithèques (photo reconstitution, musée de Houston, ci-contre). A l'époque, le climat était plus chaud qu'aujourd'hui : "Les températures moyennes globales étaient de trois à quatre degrés supérieures à celles d'aujourd'hui et d'environ dix degrés aux pôles ", précise la Scripps Institution of Oceanography (université de Californie à San Diego), qui publie quotidiennement les mesures de concentrations de CO2 de Mauna Loa. Et le niveau de la mer était  "supérieur de 5 m à 40 m au niveau actuel".

    "Il va y avoir une réponse inéluctable du climat. On ne peut pas aujourd'hui revenir en arrière."

    Alors, on y revient au climat du Pliocène ? Ou pas ? Le climat alors était stabilisé. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. On est plutôt dans une "phase d'ajustement", où le climat reçoit "une injection brutale de CO2 dans l'atmosphère", analyse pour "Terra Eco" Valérie Masson-Demotte, paléoclimatologue et directrice de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. Si on n'est pas embarqué dans un scénario digne du Pliocène, la scientifique rajoute : "Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il va y avoir une réponse inéluctable du climat. On ne peut pas aujourd'hui revenir en arrière."

    arbres pliocene.jpgAlors, quelles conséquences  pour la vie sur Terre ?

    Le CO2 dans l'atmosphère est un modulateur du climat. La hausse de son taux de concentration, pour les climatologues, est un des élements perturbateurs du climat et responsable du réchauffement. Au rythme actuel des émissions de dioxyde de carbone, on peut oublier l'objectif fixé par la communauté internationale de limiter, à l'horizon de la fin du siècle, le réchauffement à deux degrés au-dessus du niveau préindustriel : il est désormais  quasi intenable. Quant au seuil de stabilité climatique à très long terme, situé à 350 ppm par certains climatologues, il est déjà loin derrière nous : il a été franchi peu avant 1990. Selon les derniers travaux du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), si on table sur une stabilisation du CO2 entre 400 ppm et 440 ppm, on irait sur le long terme, vers une augmentation moyenne de la température terrestre de 2,4°C à 2,8°C. 

    neige hiver 2013.jpgDonc, chaud devant. Oui, mais comment ?

    Difficile à croire avec ce printemps particulièrement pourri et frais en France, mais le réchauffement du climat, pour l'Organisation météorologique mondiale (OMM), on y est déjà. Le 2 mai, l'OMM qui rendait public son bilan climatologique pour 2012, plaçait l'année écoulée au neuvième rang des années les plus chaudes observées depuis la fin du XIXe siècle. La concentration atmosphérique de CO2 n'excédait pas alors les 300 ppm, un niveau qui n'a jamais été dépassé au cours du dernier million d'années écoulé. L'OMM note aussi l'abondance et l'intensité de phénomènes climatiques extrêmes: sécheresses, comme celle qui a frappé récemment l'Amérique du Nord, inondations en Inde,ou en Russie, cyclones tropicaux, ouragans, comme Sandy, qui, à l'automne 2012, a ravagé New York et la Côte est des Etats-Unis, vagues de froid hors normes, comme ce printemps dans une partie de l'Europe et en Russie. "La variabilité naturelle du climat a toujours donné lieu à ces extrêmes, mais les caractéristiques physiques de ces phénomènes météorologiques et climatiques résultent de plus en plus du changement climatique" analyse  Michel Jarraud, secrétaire général de l'OMM.

    inondations inde.jpgMais que risque-t-on au juste?

    Dans nos pays développpés de l'hémisphère nord, les variations climatiques se traduisent surtout par des désagréments individuels, liés aux aléas de la météo commentés avec passion chaque jour à la machine à café. Mais le vrai risque de l'altération climatique, c'est une toute autre affaire. La question climatique pèse - et pèsera, plus encore, demain - sur la dégradation économique mondiale et les conditions de vie d'une grande partie de la population mondiale menacée d'exode. Les événements climatiques et météorologiques extrêmes constituent la quasi-totalité (98 %) des catastrophes naturelles qui, en 2012, ont conduit au déplacement de 32,4 millions de personnes dans 82 pays, d'après le rapport « Global Estimates 2010 », publié, lundi 13 mai, par l'International Displacement Monitoring Centre (IDMC) et le Norwegian Refugee Council (NRC). L'Asie a été la plus affectée (22,2 millions de déplacés), devant l'Afrique (8,2 millions) et le continent américain (1,8 million). L'Inde est particulièrement touchée : en 2012, elle a concentré plus du quart de ces déplacements de population, suite à une mousson particulièrement dévastatrice (photo ci-dessus). Humainement et socialement, l'augmentation massive des "déplacés climatiques" ou  "écoréfugiés", est une des conséquences les plus graves et les plus coûteuses du réchauffement.

    oceans acidifications.jpgLa hausse du niveau des océans et leur acidification

    En raison du réchauffement climatique, la dilatation thermique des océans conduirait à une élévation du niveau moyen des océans comprise entre 50 cm et 1,7 m. Et ce, sans tenir compte de la fonte des glaciers. La réduction des calottes glaciaires de l'Antarctique et du Groenland est l'une des causes majeures d'élévation des mers et, pour la première fois, une étude publiée le vendredi 17 mai par la revue Science, indique qu'un tiers de l'élévation des mers est bien dû à la fonte des glaciers d'altitude.  Un autre effet de l'augmentation du CO2 est qu'il favorise l'acidification des océans. Le 6 mai, lors de la Conférence internationale sur l'acidification des océans réunie à Bergen (sud-ouest de la Norvège), les scientiques ont tiré  la sonnette d'alarme sur l'acidification rapide de l'océan Arctique due aux émissions de CO2, un phénomène lourd de menaces pour le fragile écosystème de la région. L'acidité des eaux de la planète a augmenté de 30% depuis le début de l'ère industrielle, atteignant un niveau inégalé depuis au moins 55 millions d'années, ont rappelé les intervenants. Quels risques encourent les espèces animales halieutiques ? L'acidification empêche principalement la calcification, ce qui met en danger les coraux, les mollusques, les poissons qui s'en nourrissent et au bout de la chaîne, les activités économiques humaines liées à la pêche.

    "Des décennies de développement réduites à néant"

    co2,dioxyde de carbone,effet de serre,gaz,rapport,giec,océan,montée des eaux,acidification,glacier,fonte,réchauffement climatiqueEnfin, les conséquences du réchauffement climatiques sont aussi économiques. Le 18 novembre 2012, la Banque mondiale a publié un rapport alarmant, commandé par l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique de Potsdam (Allemagne), selon lequel, vu le niveau actuel d'émissions de C02 le thermomètre mondial pourrait en réalité grimper de 4°C "au cours du siècle" et "dès 2060" si les gouvernements mondiaux n'agissent pas d'urgence. "Ce monde serait tellement différent de celui dans lequel nous vivons qu'il est difficile de le décrire", a prévenu à Washington le président de l'institution, Jim Yong Kim, ajoutant que des "décennies de développement" pourraient être réduites à néant. Un autre rapport présenté en septembre de la même année aux Etats-Unis, à la veille de l'ouverture de la session de l'ONU, par le DARA and Climate Vulnerable Forum, constatait lui que le changement climatique ralentissait actuellement de 1,6% la production économique mondiale et devrait conduire à un doublement des coûts mondiaux dans les vingt prochaines années. Deux alarmes émanant d'organismes éminents qui n'ont rencontré que peu d'écho...

    La lutte contre le réchauffement climatique est bien la seule option possible

    Unanimes à alerter sur la nécessité de réduire nos émissions de gaz à effet de serrre pour prévenir le changement climatique, le Giec et la communauté scientifique compétente, qui ont dû affronter le lobby des climatosceptiques, ont du mal à se faire entendre après des responsables politiques. Force est de constater qu'ils prêchent dans le désert depuis de nombreuses années en prévenant des dangers qu'il y a pour la planète à ignorer la science et à rester sur le modèle de développement économique et industriel né au XIXème siècle, basé sur l'exploitation illimitée de ressources en énergie fossile limitées, sur une planète tout aussi limitée. Et que leurs prévisions les plus pessimistes concernant l'évolution du climat, non seulement s'avèrent exactes, mais sont constamment devancées par la réalité... Le Giec définit actuellement les grandes lignes du Cinquième Rapport d’Evaluation du climat (AR5), qui paraîtra en 2014. Sera-t-il enfin entendu ?

    Paroles, paroles...

    prince-charles.jpgCôté politique, ça bouge un peu. Deux personnalités européennes de poids viennent de rallier le clan des lanceurs d'alerte climatiques, auxquel se sont déjà joints Barack Obama et François Hollande. Angela Merkel, la chancelière allemande, a déclaré récemment : "Attendre, ce n'est pas une option. Ne rien faire signifie que le coût du réchauffement sera beaucoup plus élevé." Et le prince Charles, héritier de la Couronne d'Angleterre et écolo de la première heure, avertit : "Le risque est si important que l'on ne peut pas attendre jusqu'à ce que l'on soit absolument certain que le patient est en train de mourir". Angela et "Charlie" en resteront-ils au stade du discours, où seront-ils entendus ?

    Sans CO2, pas de vie possible sur Terre. Trop de CO2 pourrait bien nous y rendre la vie sinon impossible, du moins difficile.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    PLUS D'INFO

    • Le site de l'Organisation météorologique mondiale : cliquer ICI
    • Le rapport de l'OMM sur climat en 2012: cliquer ICI
    • Le site du Giec : cliquer ICI
    • L'intégralité du rapport de la Banque mondiale  "Turn down the heat. Why  a 4° warmer world must be avoided" : cliquer ICI
  • Biscarrosse : la forêt landaise en débat

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     Claude Courau, ancien gemmeur dans la forêt du Porge (Gironde) a redémarré le gemmage en mai 2012, avec le nouveau procédé qu'il a imaginé. Photo archives "Sud Ouest" Fabien Cottereau

    A Biscarrosse, dès qu'il s'agit d'environnement, les énergies ne manquent pas. Samedi 18 mai, c'est au tour de la forêt landaise d'y faire le buzz. Habitués à la défense de l'océan et du littoral aquitain, le Comité de Vigilance de Biscarrosse, l'Office du tourisme et la Ville de Biscarrosse organisent une conférence-débat autour du précieux patrimoine naturel landais, enjeu pour la biodiversité mais aussi pour l'emploi et l'économie locale.

    Les infinis ravages de Klaus

    foret landaise.jpgDu 23 au 25 janvier 2009, la tempête Klaus,  la plus destructrice en France depuis les tempêtes de 1999, frappe le sud-ouest de la France avec une violence inouïe. 200.000 hectares de forêt landaise sont ravagés. Quatre ans après, le plan chablis pour la nettoyer et la replanter est loin d'être terminé, notamment en ce qui concerne les petites propriétés en dessous de 4 hectares. Alors, on poursuit patiemment le reboisement  en replantant de jeunes pousses de pin. D'ici à 2017, le geste sera répété plus d'une trentaine de millions de fois à travers le massif. Le malheur de la forêt sinistrée par Klaus ne s'arrête pas aux dégâts de l'ouragan : il reste aussi à régler le problème des parcelles scolytées après la tempête, dont une grande partie n’a pas encore été déclarée. Des propriétaires ont perdu jusqu'à 90% de leurs arbres : toute la sylviculture en Aquitaine et la filière bois souffrent encore aujourd'hui.

    Quelles parades mettre en place pour éviter d'autres catastrophes forestières comme celle provoquée par Klaus et l'invasion des scolytes qui a suivi?

    Vu le contexe du changement climatique, il faut s'habituer à l'idée que des "tempêtes du siècle", il pourrait bien y en avoir au moins tous les dix ans... Alors, il faut préparer la forêt à les affronter. On peut déjà replanter des arbres différents, comme le pin taeda, originaire d'Amérique du Nord, qui offre l'avantage d'une meilleure résistance au vent. Et diversifier les essences d'arbres, en plantant aussi des chênes, pour favoriser le développement de la biodiversité et améliorer la protection sanitaire de la forêt, notamment vis-à-vis des chenilles processionnaires. D'autres pistes sont à trouver...

    segouin.jpgComment redynamiser la filière bois, pour sortir du billon et de la pâte à papier ?

    La relance du gemmage en Aquitaine est une solution. L'activité économique du gemmage, opération ancestrale disparue de la forêt de Gascogne depuis 1990,  consiste à blesser le pin pour en récolter la gemme ou résine. Depuis un an, une expérience de gemmage a démarré sur environ 12.000 pins au Porge et autant en Sud-Gironde, avec un nouveau procédé mis au point il y a dix-huit ans par un "ancien" gemmeur porgeais, Claude Courau. L'innovation, complétée par l'activant neutre, sans acide, qui garantit la qualité bio de la résine, consiste à collecter la résine liquide dans une poche en plastique fixée au pin par une perceuse. C'est Olivier Segouin, de la société de conseil et d'investissements forestiers "Domaines et patrimoine", basée en Franche-Comté, qui a relevé le défi de l'accompagnement financier du projet, dont le coût est d'1 million d'euros (Olivier Segouin avec Claude Courau, photo archives "Sud Ouest" ci-dessus).

    Ces questions et bien d'autres feront l'objet d'échanges avec des intervenants qui connaissent la forêt comme leur poche : Gérard Napias, président des Entrepreneurs de Travaux Forestiers Aquitains, Bruno Lafon, président du Syndicat des Sylviculteurs du Sud Ouest, maire de Biganos, Gilles Granereau et François Claveirole, de l'ONF, Jacques Hazera, expert forestier, Olivier Segouin, directeur "Domaines et Patrimoine" et Claude Courau, ancien gemmeur du Porge.

    Vous aimez la forêt landaise ? Ne ratez surtout pas ce rendez-vous.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le débat, c'est où, c'est quand  ? Samedi 18 mai, au centre culturel l'Arcanson, Biscarrosse ville (Landes) à 14 h 30. Renseignements : office de tourisme 05 58 78 20 96. Entrée libre.
    • Le site de "Domaines et patrimoine" : cliquer ICI

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