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Biodiversité - Page 283

  • Télévision : ce soir, on grimpe au sommet du Mont-Blanc avec Arte

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    Besoin de fraîcheur, après un samedi caniculaire coincé dans les embouteillages des départs en vacances ?  Ce soir, n'hésitez pas à allumer votre télévision : "Objectif-Mont-Blanc, sur les traces d'un géant", un documentaire réalisé par Vincent Perazio, sur une idée originale de Marine Jacquemin et Guillaume Pérès, vous emmène à la découverte des cimes vertigineuses du massif mythique des Alpes. Frissons garantis : ce laboratoire naturel, unique au monde, raconte à lui tout seul, dans son exceptionnelle diversité, les progrès de l'humanité via les conquêtes de l'alpinisme, l'histoire du climat de la planète et celui du réchauffement climatique en cours.

    Trois scientifiques

    mont blanc cordée.jpgA l'origine du film, l'expédition de trois scientifiques qui se sont lancés, pendant six jours, en 2014, dans l’ascension du Mont Blanc sur les traces des naturalistes du XVIIIe siècle qui parcouraient ce massif pour comprendre leur environnement. Entre exploits personnels et observations scientifiques, la rando d'Etienne Klein, physicien et philosophe, Martine Rebetez, climatologue et glaciologue et Jacques-Marie Bardintzeff, géologue et volcanologue gravit les pentes en nous faisant remonter le temps. En compagnie de deux guides de haute montagne, Jean-Franck Charlet et François-Régis Thévenet, et du physiologiste Hugo Nespoulet. Le tout, dans la bonne humeur et avec beaucoup d'humour.

    Il y a 240 millions d'années

    L'aventure commence il y a 240 millions d'années, lorsque le massif du Mont-Blanc était alors un haut fond de la mer alpine, et fait une halte, pour souffler en grignotant quelques en-cas, à l'époque de la surrection du joyau des Alpes, enfoui à 10 k m de profondeur, il y a 5 millions d'années. Autant dire hier, à l'échelle de l'histoire de notre petite planète, née il y a 4,5 milliards d'années...

    Mais où est passée la mer de Glace ?

    mont blanc glacier.jpgLe périple nous entraine au coeur de la machine naturelle du glacier qui, après avoir grossi lors du Petit Age glaciaire au point de détruire au XVIIème siècle certains villages dans la vallée, fond aujourd'hui comme neige au soleil, inexorablement, réduisant, peu à peu à peau de chagrin la fameuse vallée blanche. On (re)découvre au passage que la fonte du permafrost qui ne concerne pas que la Sibérie ou l'Alaska, a déjà provoqué, en 2005, l'effondrement du pilier Bonatti, l'une des plus mythiques parois alpines, faisant disparaître avec fracas par la même occasion un pan entier de l'histoire de l'alpinisme.

    Pluridisciplinarité

    Une fois de plus, la pluridisciplinarité des chercheurs fait le lien sur le terrain alpin : biodiversité (faune et végétation), glace, neige, roche et pierre..., toutes les observations scientifiques concourent à mettre en évidence le réchauffement climatique, particulièrement évident dans les régions montagneuses et polaires. Dans les crampons de la cordée des trois quinquas savants, nous nous élevons pas à pas, dans les neiges dont on ne sait pas jusqu'à quand elles resteront éternelles. En soufflant, avec difficulté, car à plus de 3.000 mètres, la composition de l'air n'est pas vraiment faite pour les poumons des humains des plaines. Il faut une période d'acclimatation et beaucoup d'humilité: tout le monde n'a pas les prédispositions physiques nécessaires pour aller au sommet...

    Le réchauffement climatique fragilise les écosystèmes du massif

    documenaire,émission,télévision,arte,alpes,mont-blanc,expédition,réchauffement climatiqueCette aventure humaine doublée d’une aventure scientifique enfonce le clou. Depuis 2 millions d'années, les glaciations qui se sont succédé sur Terre ont modelé le paysage du géant des Alpes, qui, haut de 4810 mètres, continue de gagner 1 millimètre par an, sans que les scientifiques sachent précisément pourquoi. Ce dont ils sont sûrs, en revanche, c'est que le réchauffement climatique fragilise l'ensemble des écosystèmes du massif. Au cours du XXème siècle, la température moyenne y a augmenté de +1,5 °C, soit trois fois plus qu'à l'échelle planétaire. Si elle augmentait de +3 °C, la surface englacée des Alpes pourrait diminuer de 80 %. Or, les scientifiques évoquent une élévation de +4,5°C à la fin du XXIème siècle, si nous ne faisons rien pour stopper nos émissions de gaz à effet de serre...

    En l'espace de 100 ans, le climat sur Terre pourrait ainsi connaître un réchauffement semblable à ceux que la planète a mis dans son histoire des centaines de millions d'années à digérer. Et oui, "ce sont bien les activités humaines qui en sont à l'origine", précise Martine Rebetez, interrogée sur ce point dans le film Vincent Peraziopar ses collègues. Seule femme de l'équipée, la climatologue suisse spécialiste du changement climatique sera, au demeurant, la seule des trois scientifiques à vaincre le sommet du Mont-Blanc...

    Cathy Lafon

    #COP21 #maplanète

    A VOIR

    • "Objectif Mont Blanc, sur les traces d'un géant", samedi 4 juillet, ARTE, 20h45. Rediffusions dimanche 5 juillet, à  15h10 et lundi 13 juillet, à 8h55.

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • L'Afrique du Sud a les abeilles : nouvel épisode dans la disparition planétaire des butineuses

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    Un apiculteur inspecte un nid d'abeilles suspecté d'être atteint par le germe de la loque américaine, le 18 mai 2015, près de Durban (Afrique du Sud). Photo AFP

    L'effondrement des abeilles gagne du terrain sur la planète. Après l’Europe et les Etats-Unis, l’Afrique du Sud est à son tour touchée par la disparition de ces insectes, indispensables pollinisateurs d’un grand nombre d’espèces végétales nécessaires à l’alimentation humaine.

    Le stress de l'homme, de l'apiculture intensive, des pesticides et de la pollution

    En Afrique du Sud, c'est la loque américaine, une bactérie ravageuse, qui est à l'origine d'une épidémie mortelle pour les ruches : une première dans l’histoire du pays. En l'occurrence, foin de "mystère" : pour les abeilles comme pour la majeure partie des hécatombes de cétacés, ce sont les activités humaines qui sont bel et bien à l'origine du malheur de la biodiversité animale. "C’est exactement la même chose qui se passe partout dans le monde", expliquait à l'AFP, le 5 juin dernier, Mike Allsopp, agronome spécialiste des abeilles à Stellenbosch, dans l’arrière-pays du Cap. Les abeilles attrapent des maladies parce qu’elles sont "stressées par les méthodes d’apiculture intensive, les pesticides et la pollution ", alors qu' "autrefois, elles étaient moins vulnérables", dit-il.  Elles souffrent " de l’homme, des pressions et du stress que les humains leur imposent ".

    La loque américaine, quésaco ?

    abeille,pollinisation,culture,pollen,disparition,afrique du sudLa loque américaine s’attaque au couvain (l’ensemble des larves), empêchant la reproduction des ouvrières. Lorsqu’une ruche est morte, des abeilles d’autres ruches s’y précipitent souvent pour en récolter le miel. C’est ce miel contaminé qu’elles rapportent dans leur propre ruche, propageant la maladie. L’Amérique du Nord et l’Europe sont confrontées à cette maladie depuis des siècles, mais les abeilles sud-africaines y avaient jusqu’ici résisté notamment grâce à la grande diversité des espèces d’abeilles locales, estiment les scientifiques. Un règlement imposant que tous les produits de la ruche importés en Afrique du Sud soient irradiés a également permis d’éviter la contamination pendant très longtemps.

    "Une bombe à retardement"

    abeilles durban apiculteur.jpgAu pays de Mandela, la maladie a frappé pour la première fois en 2009, laissant craindre une épidémie massive. Six ans plus tard, le cauchemar est devenu réalité. Les ruches s’éteignent l’une après l’autre. En 2015, la loque qui s’est répandue massivement ces cinq derniers mois (pendant l’été austral), a gagné dans l’ouest du pays un territoire de 200.000 km2 où quasiment tous les ruchers sont infectés. Les experts redoutent désormais que la maladie  ne se propage vers le nord, pour s’étendre au reste du continent africain, où l’apiculture artisanale fait vivre des centaines de milliers de personnes. "C’est une bombe à retardement. Toutes les ruches que j’ai examinées avec un cas de loque américaine sont mortes " indique encore Mike Allsopp, qui avoue ne pas voir "pourquoi elle s’arrêterait, à moins qu’une intervention humaine ne parvienne à la contrôler".

    70% des récoltes mondiales sont pollinisées par les abeilles

    Comme partout, les abeilles sud-africaines ne sont pas seulement des fournisseuses de miel. Elles sont surtout indispensables à la pollinisation de centaines d’espèces végétales. Selon l’organisation Greenpeace, qui a lancé une campagne pour sauver les insectes, quelque 70% des récoltes dans le monde, qui fournissent 90% de la nourriture consommée sur terre, sont pollinisées par les abeilles. L'apport des abeilles sauvages dans la pollinisation des cultures est évaluée à plus de 3.250 dollars (2.800 euros) par hectare et par an, selon une étude publiée le 17 juin dernier par la revue Nature Communications. Si cette étude montre aussi que seules 2% des espèces sauvages pollinisent 80% des cultures pollinisées par les abeilles dans le monde, leurs cousines jouent un rôle primordial pour l'écosystème et l'équilibre de la biodiversité. La contribution des ouvrières pollinisatrices au système alimentaire mondial s'évalue en milliards de dollars, soulignent les auteurs de l'étude, qui ont suivi près de 74.000 abeilles de près de 785 espèces, à travers le monde.


    Robobees : la nouvelle campagne de Greenpeace

    153 milliards d'euros

    Comme tous les insectes et les animaux acteurs de la biodiversité, les abeilles bossent dur, et à l'oeil. Or, nous avons trop souvent tendance à ne reconnaitre la valeur des choses, qu'à l'aune de ce qu'elles coûtent ou de ce qu'elles rapportent...  Pour montrer l'importance de la défense les abeilles, ce qui devrait pourtant aller de soi, les études se succèdent, afin de donner une valeur "monétaire" aux "service" rendus par nos petites ouvrières. L'apport financier de leur boulot à l'économie mondiale été estimé, en 2005, à 153 milliards d'euros. En Afrique du sud, la valeur du secteur agricole qui dépend de la pollinisation par les butineuses est estimée à 20 milliards de rands (1,5 milliard d’euros).

    Un plan de sauvetage gouvernemental

    Autant dire qu'il n'est pas question pour le pays de perdre ses abeilles. Le gouvernement fait savoir qu'il agit. "Nous avons une équipe qui travaille actuellement à un programme d’actions qui sera annoncé dans les prochaines semaines", assure Mooketsa Ramasodi, directeur au ministère de l’Agriculture. Le plan du gouvernement prévoit de limiter les autorisations d’ouvrir des ruches, d’informer largement sur la maladie et de créer des règles plus strictes de gestion des colonies, comme l’analyse régulière des larves pour identifier les malades avant qu’elles ne contaminent toute la ruche. L’usage d’antibiotiques pour protéger les ruches, qui pourrait faire plus de mal que de bien, ne sera retenu qu’en "tout dernier ressort", selon les autorités.

    Aujourd'hui, l'inquiétude des apiculteurs sud-africains est vive: ils craignent que ces mesures ne soient insuffisantes et, surtout, n'arrivent trop tard.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    PLUS D'INFO

    • Pour lire l'étude "Ecology: Common wild bees provide the best economic returns", publiée dans Nature Communications le 17 juin 2015 :  cliquer ICI

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    • Les articles de Ma Planète sur les abeilles : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la biodiversité : cliquer ICI
  • Internet : un nouveau site pour tout savoir sur la faune exotique en Aquitaine

    espèces invasives,faune sauvage,aquitaine

     Le silure, énorme poisson-chat dont les plus gros spécimens peuvent faire plus de trois mètres de long, est arrivé par les canaux européens en provenance du Danube. Il est de plus en plus présent dans les cours d'eau français et s'attaque particulièrement au brochet, régulateur des écosystèmes des plans d'eau. Photo archive "Sud Ouest " / Ronan Cherel 

    Frelons asiatiques, grenouilles-taureaux, tortues de Floride, poissons silures, moustiques-tigres, écrevisses de Louisiane..., nombreuses sont les espèces exotiques dites "invasives" à proliférer dans l'Hexagone. Avec le risque que cela comporte pour la bonne santé et l'équilibre des biodiversités locales. Mais quelles sont exactement ces espèces animales venues d'ailleurs qui se sont installées dans la région ? Pour le découvrir, le site Internet utile, c'est le portail "La faune exotique en Aquitaine", ouvert sur le Web au début du mois de juin par l'Observatoire Aquitain de la Faune Sauvage. Dédié à la faune exotique présente en Aquitaine, très pédagogique, il présente également des fiches-espèces, des descripteurs et des cartographies.

    Une espèce invasive, c'est quoi ?

    espèces invasives,faune sauvage,aquitaineAvec le changement climatique, la multiplication des voyages et des échanges internationaux, de plus en plus d’espèces animales ou végétales (c'est le cas notamment de la très allergisante ambroisie) s'implantent en dehors de leur aire de répartition d’origine : elles sont alors qualifiées d’espèces exotiques. Si la majorité d’entre elles ne parviennent pas à se maintenir naturellement dans leur nouvel environnement, certaines espèces peuvent développer des populations très dynamiques et affecter la biodiversité locale et les services écosystémiques associés : ce sont les espèces exotiques dites "envahissantes". Ce phénomène, identifié comme l’une des causes d’érosion de la biodiversité à l’échelle mondiale, s'il était encore peu étudié jusqu’aux années 80, mobilise depuis ces dernières années la communauté scientifique, les gestionnaires et les décideurs publics.

    Un état des lieux et un portail Internet

    Afin de mieux étudier l’ampleur du phénomène sur le territoire régional, l’Observatoire Aquitain de la Faune Sauvage a initié au printemps dernier un état des lieux sur la faune exotique présente en Aquitaine. En associant les connaissances et l’expertise des membres de son réseau, une première hiérarchisation a été effectuée à partir de la méthode « Invasive Species Environmental Impact Assessment ». Ces résultats, présentés sur un portail dédié, ont permis de classer les espèces recensées suivant le niveau des perturbations qu'elles engendrent dans la biodiversité, et leur répartition. 

    Avec la nature, rien n'est gravé dans le marbre : les listes d'espèces sont vouées à évoluer dans le temps en fonction de la dynamique des populations. De nouvelles informations actualisées seront ainsi mises à disposition des internautes via le portail de la faune exotique. On attend, notamment, un inventaire plus précis des poissons exotiques, finalisé grâce à de prochains travaux qui permettront aussi de mieux connaître, pour partie, les invertébrés présents en Aquitaine.

    Cathy Lafon

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    • Redécouvrez le diaporama réalisé par Sudouest.fr sur les espèces invasives dans le Sud Ouest en cliquant ICI
    • Le portail de la Faune exotique d'Aquitaine a le soutien de la DREAL Aquitaine, du Conseil Régional d’Aquitaine et de la Fondation LISEA pour la Biodiversité. Pour y accéder : cliquer ICI

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