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Biodiversité - Page 287

  • Réchauffement climatique: les concentrations en pollen d'ambroisie allergisant pourraient quadrupler en Europe d'ici à 2050

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    Le réchauffement climatique fait aussi le malheur des allergiques. Photo archives "Sud Ouest" / Quentin Salinier 

    Rhinites, conjonctivites et crises d'asthme : avec le réchauffement climatique en cours, les allergiques ne sont pas près de laisser tomber mouchoirs, aérosols et traitements antihistaminiques. Explications.

    Les pollens, marqueurs du changement climatique

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    Carte de vigilance du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) datée du  juin 2015.

    Vingt millions de français, soit près d'un tiers de la population, sont allergiques aux pollens. Un phénomène à l'augmentation exponentielle : l'Hexagone ne comptait que 3,8% d'allergiques en 1968. Et le cauchemar n'est pas fini : l'OMS prévoit qu'une personne sur deux sera touchée d'ici à 2050, notamment en raison du changement climatique, ce que valide l'étude scientifique française réalisée sur le pollen d'ambroisie, publiée le 25 mai dernier, dans la revue "Nature Climate Change".  Qu'on se le dise : tout comme l'élévation du niveau des océans, les pollens sont bel et bien un indicateur important du réchauffement climatique . Leur concentration suit en effet la courbe de la hausse des températures moyennes de la planète qui continuent de grimper.

    Quatre fois plus de pollen d'ambroisie dans l'air en 2050

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLes concentrations dans l'air du pollen d'ambroisie à feuilles d'armoise, une plante très allergisant, pourraient même avoir quadruplé en Europe à l'horizon 2050, selon les chercheurs du CNRS, du CEA, de l'INERIS et du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) qui ont travaillé en collaboration avec plusieurs instituts européens. Le changement climatique serait responsable des deux tiers de cette augmentation, le tiers restant étant dû à la colonisation naturelle de la plante (ruissellement et cours d'eau), renforcée par les activités humaines (transport routier, pratiques agricoles). Pour la santé humaine, la perspective est loin d'être anodine.

    Ambrosia artemisiifolia, l'ennemie jurée des allergiques

    Sous le joli nom d'Ambrosia artemisiifolia ne se cache pas l'ambroisie, boisson des dieux dans la mythologie grecque, mais une plante herbacée invasive d'origine nord-américaine, qui a pour signe distinctif un pollen très allergisant qui déclenche principalement des rhinites, des conjonctivites, des trachéites et des crises d'asthme souvent graves. Le pic de pollinisation de cette plante, qui a déjà colonisé en France la Bourgogne, l'Auvergne et la région Rhône-Alpes, a lieu en août et en septembre, allongeant ainsi, pour toutes les personnes sensibles, la période des allergies jusqu'à l'automne.

    Plus de répit pour les allergiques

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementAprès les pollens des graminées, du plantain ou encore du bouleau qui explosent au printemps et peuvent durer jusqu'en juillet, selon la météo et les régions du pays, les allergiques subissent une deuxième lame de pollens allergisants à la fin de l'été avec l'ambroisie. C'est cadeau. Le nez et les bronches de celles et ceux qui ont la malchance d'être aussi aussi allergiques le reste de l'année aux acariens et qui vivent en zone urbaine, n'ont alors plus de répit : la pollution de l'air aux particules fines provoque également des problèmes respiratoires, plus ou moins graves, chez ces personnes sensibles.

    Le réchauffement climatique à la manoeuvre

    L'évolution géographique de la contamination de l'air par les pollens dépend de plusieurs facteurs : la capacité de la plante à atteindre de nouveaux territoires via différents moyens de dispersion de ses graines, et le changement climatique qui permet à la plante de s'épanouir sur ces nouveaux territoires, expliquent les chercheurs. "Plusieurs études ont déjà montré que le réchauffement climatique permettra à l'ambroisie de s'établir dans des régions où le climat ne lui était auparavant pas favorable, soulignent-ils, sans toutefois quantifier l'augmentation des concentrations de son pollen dans l'air ambiant", précisent-ils. Grâce à leurs derniers travaux, c'est désormais chose faite.

    La méthode

    C'est grâce à plusieurs types de modèles numériques que les scientifiques ont pu quantifier l'effet du climat et des différents modes de dispersion des graines sur la concentration atmosphérique en pollen. Les premiers modèles simulent le changement climatique en fonction de la quantité de gaz à effet de serre qui pourrait être émise dans les années à venir par les activités humaines. Les seconds modélisent l'invasion de la plante, la production et le relâchement des pollens, et leur dispersion dans l'air.

    L'emballement des pollens d'ambroisie

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLes chercheurs ont ainsi déterminé que le facteur d'augmentation des concentrations du pollen d'ambroisie serait en moyenne de quatre, d'ici 2050. Mais aussi établi que le changement climatique était doublement responsable pour les deux tiers du phénomène. La hausse des températures, avec des automnes et des hivers plus doux, favorise l'expansion de l'ambroisie au Nord et au Nord-Est de l'Europe, renforcée à son tour par l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère, facteur du développement de la végétation. Bref, si dans l'Antarctique la fonte des glaciers devient irréversible, dans nos campagnes et nos villes les émissions de pollen de l'ambroisie s'emballent.

    Le bouleau aussi

    pollen,plante,allergie,allergène,ambroisie,bouleau,cnrs,étude,recherche,réchauffement climatique,changementLa mauvaise nouvelle, c'est qu'il n'y a pas que le pollen des plantes comme l'ambroisie qui se multiplie. La saison des pollens des arbres, platanes, thuyas ou encore bouleaux, joue aussi désormais les prolongation. Le RNSA a ainsi observé une augmentation de 20% des pollens de bouleau ces vingt dernières années.

    Obtenus dans le cadre du projet européen ATOPICA, les résultats de l'étude sur l'ambroisie doivent aussi permettre de mieux prévoir les concentrations de pollen et d'inscrire la plante dans les alertes de prévention contre l'allergie. "Il est aujourd'hui nécessaire de mettre en place une gestion coordonnée de cette plante invasive au niveau européen par un suivi sur le long terme des pollens et une cartographie de la présence des plantes", alertent encore les chercheurs, qui ne cherchent pas pour le plaisir de chercher mais pour améliorer nos conditions de vie. Et qui trouvent. La preuve.

    Cathy Lafon

    #maplanète #COP21

    PLUS D'INFO

    • Pour lire l'étude "Effects of climate change and seed dispersal on airborne ragweed pollen loads in Europe" publiée par Nature Climate Change : cliquer ICI. Elle a pour auteurs le  Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRS/CEA/UVSQ), le Laboratoire de météorologie dynamique (CNRS/Ecole Polytechnique/UPMC/ENS Paris), appartenant tous deux à l'Institut Pierre Simon Laplace, le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université de Montpellier/EPHE), et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (INERIS) en collaboration avec l'université de Vienne, l'International Center For Theoretical Physics et l'Institut de recherche de Rothamsted.

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  • Sciences : le séquençage de l'ADN des arbres permet d'anticiper leur adaption au changement climatique

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    Forêt de pins maritimes dans les Landes. Photo archives "Sud Ouest"

    Prédire la vulnérabilité des arbres au changement climatique et à la sécheresse ? L'enjeu est de taille, pour l'avenir de la planète comme pour celui de l'économie de la sylviculture. Cela devient désormais possible grâce à la variabilité des séquences de leur ADN, comme le montrent les travaux d'équipes de chercheurs espagnols, italiens et français pilotés par lInra Bordeaux-Aquitaine, portant sur le pin maritime et le chêne.

    Publiés en mars dernier dans la revue "Genetics", pour le pin, et dans la revue "Molecular Ecology Resources", le 6 mai, pour le chêne, ces résultats intéressent au plus haut point les sylviculteurs et les gestionnaires forestiers, car ils devraient leur permettre de mieux anticiper les effets du changement climatique par le choix d’arbres adaptés et identifier les zones les plus propices à la culture de l’espèce.

    Les mutations génétiques du pin maritime

    adn,recherche,adaptation,changement climatique,réchauffement,inra aquitainePlanté sur 4 millions d’hectares, le pin maritime est une essence forestière d'importance majeure pour le sud-ouest de l'Europe et notamment le quart sud-ouest de la France. En Aquitaine, il fait l'objet d'une sylviculture intensive par une filière forêt-bois très dynamique. Cependant, l'arbre symbolique de la région pourrait être menacé par le changement climatique qui affectera les températures et le régime des précipitations durant sa période de croissance et donc sa productivité.

    Modéliser les mutations génétiques des pins en fonction du climat

    Pour prédire les futures aires de répartition des différentes essences forestières à partir des aires actuelles et de l'évolution du climat, les chercheurs font appel à la modélisation. Jusqu'à présent, la plupart des modèles actuels ne prenaient pas en compte les deux facteurs majeurs qui influencent le devenir des populations d’arbres : leur composition génétique et leur évolution. Or, ces effets génétiques pourraient changer radicalement les prédictions. Sous la conduite de l'Inra-Aquitaine, les chercheurs ont ainsi travaillé à quantifier les effets génétiques des événements climatiques sur 36 populations de pins maritimes récoltées au Maroc, au Portugal, en Espagne et en France.

    La méthode

    Les chercpins maritimes espagne.jpgheurs avaient pour objectif de détecter les mutations qui affectent la survie de ces arbres, selon qu'il s'agisse d'une sécheresse chronique ou d'une canicule extrême, comme celle de 2003, pour les incorporer ultérieurement dans les modèles et repérer les pins maritimes qui possèdent des mutations favorables pour faire face aux épisodes de sécheresse qui pourraient s'intensifier avec le réchauffement climatique. Pour ce faire, ils ont planté 19 de ces populations dans le nord-est de l'Espagne dans un site à climat beaucoup plus sec que celui des Landes de Gascogne, et mesuré leur survie durant cinq ans (photo de la zone test ci-contre).

    Prédire la valeur adaptative des arbres

    Résultats : cinq ans plus tard, le climat a façonné la diversité génétique du pin maritime. Il est désormais possible de prédire la valeur adaptative des arbres dans un environnement climatique donné grâce à cette information génétique, les arbres portant les mutations avantageuses face au climat du site d'installation présentant le taux de survie le plus élevé. Les scientifiques étudient maintenant la variabilité de 10.000 mutations localisées dans des milliers de gènes en utilisant la même collection d'arbres plantée dans cinq sites répartis sur trois pays (Espagne, France et Portugal).

    Les chênes aussi

    chene inra.jpgIl n'y a pas que le pin maritime dans nos forêts. L'Inra-Aquitaine s'intéresse aussi de près à l'ADN du chêne. Ses équipes de recherche associées au CEA viennent de séquencer le génome du chêne pédonculé (Quercus robur). Il s’agit du premier séquençage pour cette espèce très largement répandue dans l’hémisphère nord. De même que pour le pin maritime, ces travaux permettront notamment de mieux comprendre les mécanismes d’adaptation des chênes aux variations environnementales et d'anticiper les réponses au changement climatique.

    Truffes, vins et alcools

    adn,recherche,adaptation,changement climatique,réchauffement,inra aquitaineCes recherches faciliteront également l’identification des gènes impliqués dans l'adaptation à l'environnement ou dans les relations symbiotiques entre leurs racines et les champignons comme le mycélium de la truffe. Elles permettront aussi l’identification des gènes responsables de la biosynthèse des extractibles du bois, tels que les tannins et whisky lactone, qui confèrent leur saveur et leur goût aux vins et alcools. Au plan de l’évolution, la séquence du génome du chêne permet d'ores et déjà aux chercheurs d’analyser plus finement les processus d’adaptation locale qui expliquent la diversité de ces arbres qui ont colonisé des milieux très diversifiés et donné naissance aux forêts qui peuplent nos paysages.

    Les résultats de l'étude ont été publiés dans la revue en libre accès "Molecular Ecology Resources", avant une publication finalisée des résultats dans les prochains mois.

    Cathy Lafon

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  • Cui Cuizz : le jeu en ligne pour apprendre à reconnaître les oiseaux tout en s’amusant !

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    Une mésange bleue dans un nichoir. Photo Chantal Ronguet, LPO

    "Dis maman, c'est quoi cet oiseau dans le jardin ?" "Heu, attends... Une mésange ? Non, un moineau ! En fait, c'est bête, mais j'en sais rien." Amis des oiseaux, halte à la frustration : "Cui Cuizz", un jeu en ligne gratuit et accessible en ligne sur le site de la LPO, fera de vous un ornithologue avisé.

    Un jeu en ligne gratuit  pour les novices

    Mésange à longue queue, bergeronnette printanière, troglodyte… Pas facile de mettre un nom sur ces  petites bêtes à plumes, même si on les croise souvent. Le plus rageant, c'est que pour comprendre ce qui menace les oiseaux qui nous entourent et apprendre à les protéger, la première étape, c'est aussi de savoir les identifier. Une raison plus que suffisante pour inciter la Ligue de protection des oiseaux (LPO) à mobiliser une équipe de bénévoles autour d’un projet collaboratif pour développer un jeu d’identification qui s’adresse avant tout aux novices. Résultat : Cui Cuizz.

    Cui Cuizz, comment ça marche ?

    cuiz.pngPlateforme de jeux d’initiation à l’ornithologie, Cui Cuizz s’adresse à tous ceux, petits et grands qui souhaitent apprendre à identifier les 120 oiseaux les plus communs, à travers leurs caractéristiques physiques, leur apparence et leur chant.

     Deux modes de jeu sont disponibles : un mode « Exploration » et un  mode « Jeux ». Le premier permet de s’entraîner et d'accéder à des fiches espèces ; une fois cette phase réussie, on peut passer à des missions sur des  espèces supplémentaires.  Avec le second, les plus gros compétiteurs auront à identifier un maximum d’espèces pour réaliser le meilleur score possible. Le but ? Atteindre le podium des meilleurs observateurs d’oiseaux !

    cuiz 2.pngChaque joueur peut en effet s’enregistrer pour disposer d’un compte qui mémorise ses scores et sa progression : meilleurs scores obtenus, espèces débloquées… un tableau de classement vous permettra même de comparer votre progression à celle de vos amis.

    Un "Guide ornitho" personnalisé

    Enfin, pour parfaire vos connaissances, un « Guide ornitho » personnalisé est automatiquement alimenté en fonction des missions réussies. Chaque joueur a ainsi accès à l’ensemble des espèces qu’il a lui-même débloquées et qu’il peut trier selon les critères de son choix. Un outil efficace pour reconnaître les oiseaux en fonction des caractéristiques qui attirent l'œil, une fois sur le terrain.

    Passionnés d’oiseaux ou simples curieux : à vos souris ! 

    Cathy Lafon

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