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Association - Page 119

  • Sciences participatives. En janvier, je compte les oiseaux !

    Côté oiseaux, après les mois bleus, voici le mois du blanc : duvets et plumes frissonnent sous la neige et les frimas. Le comptage des palombes automnales cher à notre région est bel est bien terminé. En janvier, place au comptage de tous les oiseaux, qu'ils soient d'eau ou des jardins. Les Français sont invités par des associations qui défendent la nature à les compter ce mois-ci, et à  noter si certaines espèces comme la Macreuse brune continuent de déserter le ciel national à cause du réchauffement climatique.

    Plus d'un millier de scrutateurs pour les oiseaux de l'eau

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    Une bécassine des marais, photographiées par Alain Noël, "sentinelle" de Ma Planète, au parc ornithologique du Teich (Gironde)

    La semaine dernière, c'est plus d'un millier de personnes qui scrutaient les zones humides afin de compter les oiseaux migrateurs en provenance de l'Arctique sibérien qui y passent l'hiver, a indiqué la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). "Le comptage est fait sur 1.500 sites, des cours ou des plans d'eau. Chaque comptage dure une journée pour avoir un instantané précis, et s'étale sur une semaine pour tous les sites", a précise à l'AFP Patrick Ladiesse de la LPO.

    Plus d'oiseaux hivernent en France...

    oiseaux,ornithologie,comptage,sciences participatives,lpo,muséum d'histoire naturelle,france,hivernage,chiffre,statistiquesEn 2012, le 46e "dénombrement international des oiseaux d'eau hivernants dans les zones humides de toute l'Europe" a permis de conclure que la France comptait plus de ces oiseaux en hiver grâce à la création de réserves humides protégées. Près d'1,3 million de canards, de foulques et grèbes (ci-contre), ainsi que près de 900.000 limicoles, des petits échassiers, ont ainsi été recensés.

    ... mais le changement climatique fait fuir certaines espèces

    En revanche, certaines populations, comme les canards marins et plongeurs (la Macreuse brune, le Filigule Milouinan et le Figilule morillon) ont "marqué un très sérieux recul en France" avec moins de 60% sur les 12 dernières années, note la LPO. Ce constat est probablement imputable, selon l'ONG, au réchauffement climatique qui fait qu'ils ne sont plus obligés de descendre aussi bas vers le sud.

    Réservez votre prochain week-end pour compter les oiseaux des villes !

    C'est une grande première : pour la première fois, la LPO et le Muséum national d'Histoire naturelle invitent à compter les oiseaux durant le week-end des 26 et 27 janvier prochain. "Sous l'effet du froid et à la recherche de nourriture, les oiseaux se rapprochent des habitations, ce qui rend leur observation plus facile", précisent-ils dans un communiqué. Aussi, chacun est invité à choisir un jardin, un parc public... et durant une heure, noter. Il vaut mieux éviter d'avoir le nez en l'air et mettre une croix dès qu'un oiseau passe... mais plutôt inscrire le nombre maximal d'oiseaux d'une même espèce vu en même temps et uniquement ceux qui sont posés.

    Les Français, tous scientifiques pour un  week-end

    Il ne s'agit pas pour les Français amoureux de la nature qui seraient sujets aux insomnies de trouver le sommeil en comptant les oiseaux au lieu des moutons. Mais de contribuer à fournir des données qui seront collectées dans le cadre de l'Observatoire des oiseaux des jardins, un de ces programmes de sciences participatives essentiels pour dresser des états des lieux de la biodiversité. Elles seront analysées par les chercheurs du Muséum et elles permettront "d'apporter de premiers éléments de réponses sur l'impact du changement climatique sur les populations d'oiseaux migrateurs et sur l'influence de l'urbanisation sur la répartition des populations d'oiseaux", indique le Muséum.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    A SAVOIR

    • Les deux photos qui illustrent l'article sont d'Alain Noël, photographe amateur girondin, viticulteur bio, internaute et ami de Ma Planète. Elles ont été prises au Parc ornithologique du Teich, en Gironde, qui va fêter cette année son 40ème anniversaire. Il en profite pour changer de nom et s’appelle désormais Réserve Ornithologique du Teich, appellation plus conforme aux réalités du terrain de cet espace protégé et devrait organiser une exposition présentant les plus belles  photos de ses  "habitués", du 18 au 24 mars 2013. Dont une sélection de photos réalisées par Alain Noël. Pour participer à l'expo, appel est fait sur internet aux "Teichographes"  : cliquer ICI
  • Fil vert. Landes : EDF abandonne le projet de stockage de gaz souterrain

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    Le dimanche 22 janvier 2012, plus de 700 personnes avaient bravé le froid et la pluie pour participer à Messanges (40) à l'une des manifestations organisée par le collectif contre le projet d'EDF, de stocker du gaz dans des cavités salines en Chalosse et la création d'un saumoduc censé acheminer la saumure dans la mer. Photo archives Jean-Marc Flipo

    EDF renonce à son projet de stockage souterrain de gaz naturel en Chalosse : c'est une info "Sud Ouest", révélée le 13 janvier, qui en a surpris plus d'un et qui réjouit les écolos de la région. Dans les Landes, l'année 2013 commence bien pour la planète !

    Henri Emmanuelli, le président du Conseil général des Landes a annoncé dimanche l'abandon du projet de saumoduc et donc de stockage de gaz dans le sud du département. Baptisé Salins des Landes, ce projet devait permettre à EDF de stocker 600 millions de m³ de gaz et avait besoin pour nettoyer le sel des cavités d'être relié à l'océan. L'investissement devait être 650 millions d'euros. Quant au coût du risque environnemental, il était jugé beaucoup trop élevé par les riverains et les écologistes locaux, pour pouvoir justifier le projet.

    « Comme je m'y étais engagé,  a expliqué Henri Emmanuelli à "Sud Ouest", je suis resté extrêmement vigilant sur ce projet de stockage souterrain de gaz naturel en cavités salines dans le secteur de Pouillon. Je n'étais pas favorable au rejet de la saumure sur la côte sud des Landes, qui était incompatible avec l'image touristique de notre département. Les études, dont nous avons toujours souhaité qu'elles aillent à leur terme, ont démontré que la rentabilité de ce projet était très aléatoire et son intérêt économique pas assez convaincant. Faute de solutions alternatives, j'ai obtenu du PDG d'EDF, Henri Proglio, que le projet soit arrêté. Ce dont je tiens à le remercier ». 

    "Le devoir de préserver ce qu'il reste de notre nature"

    L'association Riverains stockage gaz de Mimbaste et la Sepanso-Landes font état de leur soulagement et se réjouissent de cette décision. Le collectif Stockage-gaz Landes des opposants au projet, des Amis de la Terre des Landes aux associations locales d'habitants, qui s'alarmaient de voir mettre en péril la sécurité des citoyens et l’intégrité du patrimoine naturel landais, laisse aussi éclater sa satisfaction sur son site internet. Sans vouloir entrer dans une éventuelle querelle de "la paternité" de cette "victoire" sur EDF. Mais en réaffirmant sa motivation première : "Nous avons le devoir de veiller à préserver tout ce qu’il reste de notre nature, parce qu’elle est bien sûr au coeur de notre tissu économique, mais surtout parce qu’elle reste le trésor commun qui donne un sens à la vie landaise."

    Dont acte.

    Cathy Lafon

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  • Climat. "Négocier un prix carbone plutôt que des quotas impossibles à établir"

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    Pollution de l'air en Chine, à Wuhan Photo DR

    Le 1er janvier a ouvert l'acte II du protocole de Kyoto, contraignant les pays industrialisés signataires à s'engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), selon les dispositions de l'accord de Doha, signé le 9 décembre 2012. Efficace pour luter contre le réchauffement climatique ? Ou pas ? Ma Planète publie aujourd'hui le point de vue de Jean Sireyjol, président de l'association écologiste bordelaise, TacaCathy Lafon

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    Négocier un prix carbone plutôt que des quotas impossibles à établir

    Doha prolonge le protocole de Kyoto pour 15 % des émissions deCO2

    Le maigre résultat de la conférence de DOHA, c’est de prolonger jusqu'en 2020 le principe du protocole de Kyoto, mais cette fois avec encore moins de pays concernés, la Russie, le Canada et le Japon refusant cette prolongation. Maigre résultat quand on voit que cet « accord » ne concerne que 15% des émissions de CO2 (rappel : les USA sont toujours en dehors, ainsi que tous les pays en  voie de développement).

    En fait, si on prend le temps d'y réfléchir, est-il absolument illogique qu’on n’arrive pas à se mettre d'accord sur des quotas de CO2 attribués à chaque pays ?

    Quelle règle pour attribuer le quota de CO2 de chaque pays ?

    Le principe du protocole de Kyoto est en gros le suivant : les scientifiques nous demandent de diviser par 2 les émissions mondiales de CO2 d’ici 2050, fixons des quotas de CO2 à chaque pays, pour progressivement atteindre cette cible. Oui, mais voilà, quelle règle utiliser pour attribuer le quota de chaque pays pour, par exemple, les 10 années à venir ?

    L'injustice de la méthode "Kyoto"

    La méthode utilisée à Kyoto est de prendre comme point de départ les émissions actuelles de CO2 de chaque pays. Tout de suite apparait le gros problème des énormes différences d’émissions de CO2 par habitant selon le niveau de richesse des pays. En 2010 (chiffre Agence Internationale de l’Energie) l’Américain moyen a émis 19 tonnes de CO2 quand l’Indien en était à 1,5tonne. Est-il réellement possible de trouver un accord en disant, par exemple, l’Américain va descendre à 15 t et lIindien ne va pas dépasser 2 tonnes d’ici 10 ans, et après on se fixe de nouveaux objectifs ? Imaginez-vous la foire d’empoigne pour négocier ceci entre tous les pays, et rebelote 10 ans après ?

    Pourquoi les pays qui émettent beaucoup de CO2, par habitant (les pays riches) auraient-ils  le « droit » de continuer à émettre beaucoup (même en diminuant), alors que les pays pauvres seraient contraints à ne pas trop augmenter leurs émissions, bien que celles-ci restent très inferieures par habitant à celles des pays riches ?

    La seule règle juste

    En fait, la seule règle juste, c’est que chaque être humain sur Terre a droit au même quota de CO2. Mais avec cette règle juste (et implicitement admise), les inégalités d’émissions actuelles par habitant rendent inextricable la définition de quotas de CO2 équitables entre les différents pays. Pas étonnant que, depuis 1992, le seul accord qu'aient accouché toutes les grandes réunions de négociation sur le climat, ne soit qu’un protocole non engageant signé par quelques pays riches, principalement européens, attachés à sauver l’apparence d’une action politique pour protéger le climat.

    L'échec du marché européen des quotas de CO2 

    protocole de kyoto,réduction des gaz à effet de serre,co2,quotas,engagement,europe,conférence de doha,marché,règle,prix,carboneLe marché européen des quotas de CO2 (European Trading Scheme) est la déclinaison au niveau de l’Union Européenne du protocole de Kyoto. Là aussi les quotas ont été attribués aux entreprises en fonction de leurs émissions de CO2, carrément une prime au pollueur ! Ce marché européen des quotas ne marche pas (sans parler des fraudes liées à la prime au pollueur) car il y a trop de quotas disponibles et aujourd’hui la tonne de CO2 se négocie à 6,5€. 1 litre de carburant contient environ 700 grammes de carbone, ce qui donne après combustion environ 2,5 kg de CO2, soit moins de 2 centimes par litre de carburant au tarif du marché des quotas. Avec un tel tarif, pas étonnant qu’on n’arrive pas à financer des projets de réduction des émissions de CO2.

    C’est ce qui vient d’arriver au projet ULCOS de captage de CO2 pour Florange (voir Le Monde du 7/12/2012).

    Un marché des quotas n’est efficace que si le prix du quota est significatif, sinon ce marché est un échec et n’aboutit à rien.

    Changer de point de vue pour négocier un prix sur le carbone

    Devant ce double constat d’échec, échec pour se mettre d’accord sur des quotas par pays et échec du marché européen des quotas, n’est-il pas temps de changer complètement de point de vue ?

    Plutôt que de négocier des quotas impossibles à définir, pourquoi ne pas négocier un prix sur le carbone ?

    protocole de kyoto,réduction des gaz à effet de serre,co2,quotas,engagement,europe,conférence de doha,marché,règle,prix,carboneUn prix sur le carbone, mis dès l’extraction du baril de pétrole, du m3 de gaz ou de la tonne de charbon, reversé par le pays producteur au Fonds Climat, et automatiquement répercuté dans le prix de vente du baril de pétrole (ou du m3 de gaz, ou de la tonne de charbon).

    Irréaliste, utopie d’écologiste ? Eh bien non, c’est ce que vient de proposer Rafael Correa, le Président de l’Equateur, pays  exportateur de pétrole (Le Figaro 26/11/2012).

    Les avantages du  prix sur le carbone  :

    • Il renchérit les produits et services nécessitant beaucoup de carbone, rendant les solutions économes en carbone financièrement plus intéressantes, ce qui réduit les émissions de CO2.
    • Il récolte des fonds très importants pour financer les projets d’adaptation au changement climatique et aussi redistribuer cet argent vers les foyers modestes pour faire face à ce cout carbone .

    Pour éviter le pire du réchauffement climatique, voici venu le temps des idées fraiches :  oublions les quotas de CO2, négocions le prix du carbone !

    Jean Sireyjol Président de l’association citoyenne taca (agir contre le réchauffement climatique)

    Mail : contact@taca.asso.fr

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    • Tout sur le réchauffement climatique avec Ma Planète : cliquer ICI

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