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  • Climat. "Négocier un prix carbone plutôt que des quotas impossibles à établir"

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    Pollution de l'air en Chine, à Wuhan Photo DR

    Le 1er janvier a ouvert l'acte II du protocole de Kyoto, contraignant les pays industrialisés signataires à s'engager à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), selon les dispositions de l'accord de Doha, signé le 9 décembre 2012. Efficace pour luter contre le réchauffement climatique ? Ou pas ? Ma Planète publie aujourd'hui le point de vue de Jean Sireyjol, président de l'association écologiste bordelaise, TacaCathy Lafon

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    Négocier un prix carbone plutôt que des quotas impossibles à établir

    Doha prolonge le protocole de Kyoto pour 15 % des émissions deCO2

    Le maigre résultat de la conférence de DOHA, c’est de prolonger jusqu'en 2020 le principe du protocole de Kyoto, mais cette fois avec encore moins de pays concernés, la Russie, le Canada et le Japon refusant cette prolongation. Maigre résultat quand on voit que cet « accord » ne concerne que 15% des émissions de CO2 (rappel : les USA sont toujours en dehors, ainsi que tous les pays en  voie de développement).

    En fait, si on prend le temps d'y réfléchir, est-il absolument illogique qu’on n’arrive pas à se mettre d'accord sur des quotas de CO2 attribués à chaque pays ?

    Quelle règle pour attribuer le quota de CO2 de chaque pays ?

    Le principe du protocole de Kyoto est en gros le suivant : les scientifiques nous demandent de diviser par 2 les émissions mondiales de CO2 d’ici 2050, fixons des quotas de CO2 à chaque pays, pour progressivement atteindre cette cible. Oui, mais voilà, quelle règle utiliser pour attribuer le quota de chaque pays pour, par exemple, les 10 années à venir ?

    L'injustice de la méthode "Kyoto"

    La méthode utilisée à Kyoto est de prendre comme point de départ les émissions actuelles de CO2 de chaque pays. Tout de suite apparait le gros problème des énormes différences d’émissions de CO2 par habitant selon le niveau de richesse des pays. En 2010 (chiffre Agence Internationale de l’Energie) l’Américain moyen a émis 19 tonnes de CO2 quand l’Indien en était à 1,5tonne. Est-il réellement possible de trouver un accord en disant, par exemple, l’Américain va descendre à 15 t et lIindien ne va pas dépasser 2 tonnes d’ici 10 ans, et après on se fixe de nouveaux objectifs ? Imaginez-vous la foire d’empoigne pour négocier ceci entre tous les pays, et rebelote 10 ans après ?

    Pourquoi les pays qui émettent beaucoup de CO2, par habitant (les pays riches) auraient-ils  le « droit » de continuer à émettre beaucoup (même en diminuant), alors que les pays pauvres seraient contraints à ne pas trop augmenter leurs émissions, bien que celles-ci restent très inferieures par habitant à celles des pays riches ?

    La seule règle juste

    En fait, la seule règle juste, c’est que chaque être humain sur Terre a droit au même quota de CO2. Mais avec cette règle juste (et implicitement admise), les inégalités d’émissions actuelles par habitant rendent inextricable la définition de quotas de CO2 équitables entre les différents pays. Pas étonnant que, depuis 1992, le seul accord qu'aient accouché toutes les grandes réunions de négociation sur le climat, ne soit qu’un protocole non engageant signé par quelques pays riches, principalement européens, attachés à sauver l’apparence d’une action politique pour protéger le climat.

    L'échec du marché européen des quotas de CO2 

    protocole de kyoto,réduction des gaz à effet de serre,co2,quotas,engagement,europe,conférence de doha,marché,règle,prix,carboneLe marché européen des quotas de CO2 (European Trading Scheme) est la déclinaison au niveau de l’Union Européenne du protocole de Kyoto. Là aussi les quotas ont été attribués aux entreprises en fonction de leurs émissions de CO2, carrément une prime au pollueur ! Ce marché européen des quotas ne marche pas (sans parler des fraudes liées à la prime au pollueur) car il y a trop de quotas disponibles et aujourd’hui la tonne de CO2 se négocie à 6,5€. 1 litre de carburant contient environ 700 grammes de carbone, ce qui donne après combustion environ 2,5 kg de CO2, soit moins de 2 centimes par litre de carburant au tarif du marché des quotas. Avec un tel tarif, pas étonnant qu’on n’arrive pas à financer des projets de réduction des émissions de CO2.

    C’est ce qui vient d’arriver au projet ULCOS de captage de CO2 pour Florange (voir Le Monde du 7/12/2012).

    Un marché des quotas n’est efficace que si le prix du quota est significatif, sinon ce marché est un échec et n’aboutit à rien.

    Changer de point de vue pour négocier un prix sur le carbone

    Devant ce double constat d’échec, échec pour se mettre d’accord sur des quotas par pays et échec du marché européen des quotas, n’est-il pas temps de changer complètement de point de vue ?

    Plutôt que de négocier des quotas impossibles à définir, pourquoi ne pas négocier un prix sur le carbone ?

    protocole de kyoto,réduction des gaz à effet de serre,co2,quotas,engagement,europe,conférence de doha,marché,règle,prix,carboneUn prix sur le carbone, mis dès l’extraction du baril de pétrole, du m3 de gaz ou de la tonne de charbon, reversé par le pays producteur au Fonds Climat, et automatiquement répercuté dans le prix de vente du baril de pétrole (ou du m3 de gaz, ou de la tonne de charbon).

    Irréaliste, utopie d’écologiste ? Eh bien non, c’est ce que vient de proposer Rafael Correa, le Président de l’Equateur, pays  exportateur de pétrole (Le Figaro 26/11/2012).

    Les avantages du  prix sur le carbone  :

    • Il renchérit les produits et services nécessitant beaucoup de carbone, rendant les solutions économes en carbone financièrement plus intéressantes, ce qui réduit les émissions de CO2.
    • Il récolte des fonds très importants pour financer les projets d’adaptation au changement climatique et aussi redistribuer cet argent vers les foyers modestes pour faire face à ce cout carbone .

    Pour éviter le pire du réchauffement climatique, voici venu le temps des idées fraiches :  oublions les quotas de CO2, négocions le prix du carbone !

    Jean Sireyjol Président de l’association citoyenne taca (agir contre le réchauffement climatique)

    Mail : contact@taca.asso.fr

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  • Pêche au ton rouge : un accord trouvé pour la reconstitution du stock

    thon rouge.jpg

    Les pays chargés de gérer la pêche au thon rouge ont décidé lundi, après une semaine de débats à huis clos au Maroc, de légèrement relever les quotas pour 2013 et 2014 en Méditerranée conformément aux recommandations scientifiques : une décision saluée par la plupart des ONG environnementales, car elle devrait permettre de sauver l'espèce de la la surpêche.

    Objectif : reconstituer le stock d'ici 2022

    Les quotas vont passer de 12.900 tonnes actuellement à 13.500 tonnes pour les deux prochaines années. En 2008, ils étaient encore de 28.500 tonnes, et de 22.000 tonnes en 2009, avant que la menace d'une inscription sur la liste des espèces en voie de disparition de l'ONU n'incite la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta) à prendre des mesures plus radicales.

     Les scientifiques de la Cicta (Iccat en anglais), tout en mettant en avant un début de rétablissement de la population de thon rouge en Méditerranée (Atlantique Est), avaient recommandé cette année de fixer des quotas dans une fourchette allant de 12.900 à 13.500 tonnes, en raison d'incertitudes sur les données utilisées pour leur évaluation.

    L'Union européenne à la manoeuvre avec les scientifiques

    peche thon rouge.jpgDepuis une semaine, d'intenses discussions ont eu lieu à Agadir, dans le sud du Maroc, entre les membres de la Cicta (UE, USA, Canada, Japon, pays méditerranéens et africains, Norvège, Brésil...). Certains pays ont défendu, dans le secret du huis clos, une hausse des prises permises. L'Union européenne avait officiellement soutenu l'avis des scientifiques.

    Pour le stock de thon rouge de l'Atlantique-Ouest, pêché dans le Golfe du Mexique, le quota a été maintenu à 1.750 tonnes pour l'année 2013. L'Algérie, qui avait perdu une grande partie de son quota en 2010, a demandé à le récupérer. Elle a finalement obtenu que son quota (1% des prises totales) soit majoré de 100 tonnes.

    Les ONG satisfaites

    Les ONG présentes à Agadir en tant qu'observateurs ont salué la décision de la Cicta sur le thon rouge, une espèce devenue emblématique des menaces sur la biodiversité en Méditerranée. "Nous somme satisfaits car, après un premier signe positif pour le thon rouge, il était très important aujourd'hui de respecter les recommandations des scientifiques et de continuer les efforts de gestion de cette pêche", a commenté une responsable de WWF, Susan Sainz-Trapaga. "Une nouvelle évaluation du stock aura lieu en 2014", a-t-elle ajouté. "Nous sommes heureux et encouragés par la décision prise", a déclaré égalemnet Amanda Nickson de l'ONG Pew Environnement. 

    Et les autres espèces de poissons ?

    Maria-José Cornax, coordinatrice des campagnes de pêche pour Oceana Europe, a salué "la volonté des parties de rester sur la voie de reconstitution des stocks de thon rouge" mais a déploré l'absence de mesures de protection pour les requins, des "espèces oubliées par la Cicta". La responsable d'Oceana a ajouté : "La Cicta ne se limite pas au thon rouge, elle doit enlever ses oeillères et regarder au-delà de cette seule espèce de poisson". Plusieurs propositions, notamment de l'UE et des Etats-Unis, de protection de certains requins n'ont pas été retenues.

    Le Japon approuve les nouveaux quotas

    Le Japon est le principal acheteur de thon rouge : il absorbe 80% des volumes pêchés en Méditerranée. Au nom de la délégation japonaise, Shingo Ota a pourtant qualifié "de bonne décision" les nouveaux quotas de thon rouge. "La somme des efforts collectifs, à la fois des pêcheurs qui ont réduit ces dernières années leurs prises et des Etats qui ont réduit leur flotte et fait davantage de contrôles, a permis au stock de se rétablir", a souligné M. Ota. "Nous devons continuer à travailler dans ce sens et, à l'avenir, nous pourrons avoir des quotas plus élevés", a-t-elle ajouté.

    Le bémol de Robin des Bois

    Pour  Robin des Bois, l’augmentation du quota de thon rouge décidée par la CICTA est en revanche une mauvaise nouvelle.  Selon l'association environnementale, les nouveaux quotas inversent la tendance à la réduction des prises et surtout, la CICTA ne prend pas suffisamment en compte les pêches illégales, les difficultés ou les incapacités à contrôler les fermes d’engraissement et le commerce international. Il est vrai que les surveillances aériennes sur les zones de frai et de pêche sont difficiles voire impossibles notamment en Méditerranée orientale.

    Alors, pour le thon rouge, ça baigne ? Pour ne pas gâcher la journée, on dira oui. Mais, comme Robin des Bois le souligne, les ONG et l'Europe ne sauraient renoncer pour autant à poursuivre leur lutte contre l'autre face cachée de la surpêche : la pêche clandestine. Avec la plus grande vigilance et en recherchant la meilleure efficacité légale possible.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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