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Agriculture - Page 119

  • Nucléaire : Greenpeace demande l'extension du plan d'intervention autour de la centrale de Blaye

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    La centrale du Blayais vue de Patiras, 23 janvier 2013. Photo archive Sud Ouest / Léa Aubrit

    Depuis l'accident de Fukushima, Greenpeace France bataille pour demander l'extension du périmètre des plans particuliers d'intervention (PPI) autour des 54 réacteurs nucléaires de l'Hexagone. En Gironde, l'ONG a engagé une campagne de signatures d'une pétition pour demander au Préfet l'extension du PPI du site du Blayais, actuellement limité à 10 km. La centrale girondine est située au coeur d'un secteur viticole exceptionnel, dans l'estuaire de la Gironde, à une cinquantaine de kilomètres de Bordeaux.
     
    Une pétition, 960 signatures et des insuffisances
     
    maupin met au prefet.jpgAlors que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) vient d'autoriser le montage des nouveaux générateurs de vapeur sur le réacteur n°3 de la centrale nucléaire de la Gironde, à l'arrêt depuis l'été dernier, Patrick Maupin (photo ci-contre), représentant de Greenpeace à la Commission locale d'information nucléaire (CLIN) du Blayais, a remis ce mardi les 960 signatures recueillies par la pétition de l'ONG, au directeur de cabinet du Préfet, Simon Bertoux, qu'il a rencontré deux heures durant, avec deux associations partenaires, la SEPANSO et ADSHG (association de défense du site et habitants de Haute Gironde).
     
    L'occasion pour les écologistes de détailler auprès de la Préfecture les insuffisances que comportent, selon eux, le projet de plan d'intervention en cas d'accident à la centrale, à une date qui ne doit rien au hasard : on est en pleine phase de consultation publique du PPI du Blayais, qui se déroule du 19 mai au 19 juin prochain.
     
    Etendre le périmètre de 10 à  80 km
     
    fukushima dosimètre.pngSur la question du périmètre, 10 km aujourd'hui, les écologistes qui rappellent que "les 30 km étaient insuffisants à Fukushima", demandent une extension à "80 km, comme c'est le cas en Suisse".  Ils ont ainsi cité aux services de la Préfecture, les travaux de l'IRSN qui, aux termes d'un avis public du 20 mai 2009, ont estimé que la dose à la thyroïde nécessitant la prise d'iode en situation d'urgence pouvait être reçue jusqu'à une distance de 25 à 30 km de la centrale accidentée. Or, cela, c'était avant la catastrophe nucléaire de Fukushima.
     
    Une démarche européenne
     
    centrale blaye,sécurité,ppi,plan particulier d'intervention,greenpeace,pétition,extension,fukushimaDepuis le 11 mars 2011, au Japon, les communes concernées doivent désormais préparer une évacuation sur 30 km, un rayon plus large que prévu par les plans antérieurs, plans qui se sont avérés inopérants face à l’ampleur de la catastrophe de Fukushima. Reste que leur concrétisation s’avère complexe. En Europe, quand ils existent, les périmètres d’évacuation varient d’un à 20 km et ceux de distribution préventive d’iode de cinq à 50 km. Au Japon un village situé à cette distance de la centrale accidentée de Fukushima a dû être évacué. Les travaux des autorités européennes de sûreté nucléaire Herca et Wenra, ont demandé, dans un communiqué du 26 novembre 2014, une démarche européenne commune visant à étendre l'évacuation sur un rayon allant jusqu'à 20 km, la mise à l'abri des personnes et la distribution d'iode sur un rayon allant jusqu'à 100 km.
     
    Manque de communication
     
    Sur la consultation elle-même en cours du PPI du Blayais, les associations ont regretté le manque de communication des services préfectoraux, en pointant le site Internet de la Préfecture de la Gironde qui, ont-il relevé ce mardi, "n'indique pas ce qu'un PPI est en consultation dans les communes situées dans le périmètre des 10 km et à la sous-préfecture de Blaye". Voilà en effet qui ne risque pas d'inciter la population à participer... Un "oubli" réparé depuis : la Préfecture a aussitôt mis l'information en ligne, le 9 juin.
     
    Un meilleur suivi
     
    Enfin, Greenpeace a expressément demandé qu'à l'issue de l'adoption du PPI, la Préfecture prenne les moyens pour en assurer un suivi correct du dispositif, avec, notamment, une nouvelle campagne de distribution de pastilles d'iode, une nouvelle plaquette d'information aux populations concernées et une vérification du fonctionnement des sirènes d'alerte dans les communes.
     
     
    #maplanète
     
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    PLUS D'INFO
    • Le plan particulier d'intervention (PPI), quesaco ? Il s'agit d'un dispositif local défini en France pour protéger les populations, les biens et l'environnement, pour faire face aux risques particuliers liés à l'existence d'une ou de plusieurs installations industrielles, pas seulement nucléaires. Le terme désigne également le document qui définit le dispositif. Celui-ci définit les moyens de secours mis en œuvre et leurs modalités de gestion en cas d'accident dont les conséquences dépassent l'enceinte de l'installation à risques concernée. Ces modalités couvrent les phases de mise en vigilance, d'alerte et d'intervention mais aussi les exercices de sécurité civile réalisés périodiquement pour une bonne appropriation du dispositif. Le PPI, conçu et rédigé par les pouvoirs publics, constitue un volet du dispositif ORSEC départemental. Il est en interface avec les plans d'urgence établis par les industriels à l'origine des risques concernés.
  • La Lettonie se donne un président écologiste : une première européenne... et mondiale

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    Le nouveau président letton, Raimonds Vejonis, au parlement après son élection, le 3 juin 2015, à Riga. Photo  AFP

    Pour l'environnement et la planète, la bonne nouvelle de la semaine dernière, c'était l'élection, le 3 juin, de Raimonds Vejonis, à la présidence de la Lettonie. Membre du parti les Verts, le ministre letton de la Défense est devenu le premier chef de l'Etat "100% écologiste" de l'Union européenne... et, sauf erreur, du monde.

    "Pour qu'un écologiste soit élu président, il faudrait que les arbres votent." Coluche

    La Lettonie a donné tort à l'humoriste français qui en aurait été sûrement ravi. Les arbres n'y votent pas, ce sont les députés qui élisent le président du pays. Et ils ont choisi un écologiste. Comme l'information, plutôt positive par les temps qui courent, est passée quasi inaperçue, contrairement, parions-le, au sort qui aurait été le sien si l'élection avait été remportée par un candidat d'extrême-droite, Ma Planète a voulu en savoir plus.

    1.Qui est Raimonds Vejonis ?

    vejonis.jpgMarié et père de deux enfants, âgé de 48 ans, Raimonds Vejonis est né en Russie près de Pskov, où son père servait dans l'armée soviétique. Biologiste avant d'entrer en politique, nommé en 2002 ministre de l'Environnement, il a gardé ce portefeuille durant plusieurs gouvernements de coalition, jusqu'en 2011. Elu sur la liste de l'alliance populiste des Verts et Paysans, il est entré au Parlement en 2006. Avant d'être élu président de la République, le co-président du parti vert de Lettonie avait été nommé ministre de la Défense en janvier 2014. Soupçonné d'abord d'être moins résolu que son prédécesseur Artis Pabriks (forcément, un écologiste...), dans le contexte du conflit ukrainien, il s'est montré très ferme face à la Russie, qui, il est vrai, n'aime pas non plus beaucoup les écologistes. Outre le letton, le nouveau président de l'Etat balte parle aussi le russe et l'anglais. Il succède au centriste Andris Berzins, élu en 2011, qui n'a pas souhaité se représenter.

    2.D'où viennent ses convictions écologistes ?

    Biologiste de formation, Raimonds Vejonis est un défenseur acharné de la nature, mais aussi, en véritable écologiste, de la démocratie et des libertés individuelles. En 2010, celui qui se définit comme "païen" sur sa page facebook, avait affirmé que "la destruction des forêts peut être comparée à la démolition des églises".  Le mois dernier, il a confié au journal "Diena" que son intérêt pour l'écologie avait été renforcé quand il avait appris que son grand-père avait été rendu aveugle par l'utilisation de produits chimiques dangereux, dans une ferme collective soviétique.

    3.Que s'est-il engagé à faire ?

    Défendre l'écologie

     "En tant que président, j'aurai l'occasion de discuter largement des idées vertes... et garantir que la Lettonie soit vraiment un pays vert". Raimonds Vejonis

    Elu au cinquième tour du scrutin, avec les voix de 55 députés sur les cent membres du parlement de Riga,
    le nouveau président vert, a aussitôt affirmé qu'il allait défendre les idées écologistes - ce qui ne surprendra personne - tout en annonçant qu'il aimerait améliorer les rapports avec Moscou, tendus en raison de la crise ukrainienne. "Je voudrais améliorer les relations avec la Russie... Mais tant que les missiles et armes lourdes russes restent en Ukraine, ce n'est vraiment pas possible", a-t-il déclaré, tout en soulignant que "la Lettonie et ses partenaires sont prêts à un dialogue constructif avec la Russie".

    4.Assurer la sécurité nationale

    "Ma priorité sera sans aucun doute la sécurité nationale, le renforcement de nos forces armées et de nos frontières".  Raimonds Vejonis

    L'agressivité militaire de Poutine inquiète la Lettonie, qui, de même que l'Estonie et la Lituanie voisines, a demandé à l'Otan une présence permanente de plusieurs milliers de soldats de l'Alliance sur son sol pour contrer la menace russe. Sans réponse jusqu'ici. Aussi, le nouveau président et ex-ministre de la Défense  a-t-il martelé que la sécurité du pays serait sa priorité, en rappelant que le gouvernement avait décidé de dépenser 2% du PIB pour sa défense à partir de 2018.

    5.Rencontrera-t-il notre président, François Hollande ?

    lettonie femme premier ministre.jpgPeut-être. Mais en tout cas, pas lors des prochains sommets européens. En Lettonie, le président a un rôle politique important. Commandant en chef des forces armées, il nomme le Premier ministre et a le droit de proposer des lois et de renvoyer au parlement celles qui suscitent des réserves à ses yeux. Mais c'est le Premier ministre qui représente le pays, lors des sommets de l'Union européenne. Autre particularité lettone qu'il convient de saluer, au regard de l'égalité homme-femme, depuis le janvier 2014, le Premier ministre letton est une Première ministre.  Laimdota Straujuma (photo ci-dessus), à la tête d'une coalition tripartite de centre droit, s'est réjouie de l'élection du Vert Raimonds Vejonis.

    Qui aurait cru que l'un des trois petits Etats baltes, anciens pays satellites de l'Union soviétique, longtemps opprimés par un régime communiste dictatorial, servirait un jour de modèle en matière de réussite politique pour les écologistes du monde entier ? Soyons  honnête : personne. Conclusion : dans la vie, il y a vraiment toujours de l'espoir...

    Cathy Lafon avec l'AFP

    PLUS D'INFO

    • La Lettonie, pays de 2 millions d'habitants et membre de la zone euro depuis 2014, a traversé une très grave crise économique en 2008-2009 mais elle a réussi à redresser la situation grâce à des mesures d'austérité draconiennes. Son PIB devrait progresser de 2% cette année.
  • Super-porcherie de Saint-Symphorien (Gironde) : le Parc naturel régional des Landes de Gascogne dit non

    paysage leyre.jpg

    Paysage des vallées de la Leyre. Photo Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne

    Le projet de la Ferme des 1.000 vaches, dans la Somme, n'est pas le seul à faire causer dans les campagnes. L'extension de la porcherie de Saint-Symphorien, en Gironde, fait partie des projets de fermes-usines géantes contestés par les écologistes et pointés par les agriculteurs de la Confédération paysanne.

    12.000 porcs à Saint-Symphorien, non merci !

    manif porcherie.jpgForts des 48.773 signatures recueillies par leur pétition,  les opposants au projet d'agrandissement la porcherie de Saint-Symphorien manifestaient samedi dernier. Lundi 1er juin, après la réunion de son comité syndical, le Parc naturel des Landes de Gascogne, présidé par Renaud Lagrave, également Vice-président de la Région Aquitaine, a affirmé à son tour fermement son opposition à cette extension : pas question d'accepter le doublement de la capacité actuelle de la porcherie pour en faire une ferme-usine, susceptible de concentrer plus de 12.000 porcs.

    Menace sur la qualité des eaux

    porcherie géante.jpgCe que dénonce le Parc naturel, en plus du doublement de la quantité de bêtes produites dans un espace confiné, c’est un doublement des surfaces d’épandage de lisier et un quadruplement des superficies d’épandage de compost, sur les milieux naturels fragiles du bassin de la Leyre et du Ciron. La Commission Locale de l’Eau du SAGE Leyre, animée par le Parc, estime que des "incertitudes persistent sur la capacité des sols à recevoir l'épandage ainsi que sur l'adéquation entre les périodes d'épandage et les niveaux de la nappe phréatique".  En clair: la super porcherie de Saint-Symphorien met en danger la qualité des eaux du bassin de la Leyre et les nappes d'eau souterraines de la zone concernée.

    Une succession d'avis défavorables

    Le projet de super-porcherie ne passe pas en Gironde, et ce, depuis longtemps. Ce qui suscite l'étonnement de Renaud Lagrave : "Comment, malgré un avis défavorable du Parc rendu en 2014, un avis défavorable des Commissions Locales de l’Eau des SAGE Leyre et Ciron et un avis défavorable du commissaire enquêteur ainsi que de nombreuses autres structures, le Conseil de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST) a pu rendre un avis favorable à cette extension ?", s'interroge l'élu et président du Parc. La plupart des parcelles du site sont en effet classées en zone vulnérable aux nitrates, et le ruisseau de La Hure, principal affluent du Ciron sur lequel ont déjà été constatées des teneurs en nitrates élevées, prend sa source au milieu de la zone d'épandage.

    "Slow tourisme et Ecotourisme" contre porcherie géante

    Plutôt que des projets d'agriculture intensive qui font peser une menace écologique sur un riche patrimoine de zones naturelles protégée,  le Parc naturel des Landes de Gascogne préfère soutenir un écotourisme de qualité, respectueux de la nature et des activités humaines. Ainsi, le 11 juin prochain, Saint-Michel-de-Castelnau accueille des rencontres avec les acteurs touristiques du Parc, autour du thème "Slow tourisme et Ecotourisme". Un rendez-vous de début d'été, sur les berges du Ciron et dans le calme de la Lande girondine, qui propose pour se mettre en bouche de découvrir des initiatives inédites comme les premiers "Greeters" du Parc (ces volontaires qui offrent de leur temps, bénévolement et partagent leur passion pour leur quartier ou leur terroir, lors d’une balade et d’une vraie rencontre amicale), des "vacances slow" dans l'écocamping de Cap Cabanes, et des réflexions "tendance". Guillaume Cromer, coordonnateur pour le Ministère du Tourisme du pôle d'excellence Ecotourisme, expliquera ainsi comment l'aspiration à ralentir influence les nouveaux comportements touristiques pour des pratiques durables, et conforte les destinations des Parcs naturels de France. Un vrai régal de tourisme vert, conclu par un casse-croûte convivial, préparé cette année par le traiteur et "charcutier de campagne" de Grignols...

    On comprendra aisément que, sur tous les plans, écologiques comme touristiques et gastronomiques, Le Parc naturel Régional des Landes de Gascogne demande, une nouvelle fois, la suspension de l'extension de la porcherie à Saint-Symphorien et déclare "apporter son soutien à l’ensemble des forces vives mobilisées contre ce projet".

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour consulter le site internet du Parc naturel régional des Landes de Gascogne : cliquer ICI. Contacts : Maison du Parc, 33 route de Bayonne ; 33830 Belin-Béliet Tel. : 05 57 71 99 99
    • Pour accéder à La pétition des opposants à la porcherie-usine de Saint-Symphorien "12 000 porcs enfermés : ce n’est pas une ferme, c’est une usine !": cliquer ICI

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