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Actualité - Page 508

  • Tendance écolo : des cercueils en carton pour nos "verts" disparus

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    Des éco-funérailles, c'est possible. Photo DR

    "Il était un petit homme, pirouette, cacahuète, sa maison est en carton, les escaliers sont en papier...".  Au XXIème siècle, la comptine enfantine est devenue réalité, dans la vie comme dans l'au-delà. On oublie le cercueil de verre de Blanche Neige : le carton, désormais utilisé comme matériau pour les meubles, peut aussi offrir aux écolos une dernière demeure très durable.

    Lutter contre la déforestation jusqu'au bout de la vie

    90.000 m3 d'arbres sont abattus chaque année en France pour mettre en bière 540.000 morts. Les chiffres d'une réalité morbide qui peut faire réfléchir les écolos purs et durs. Après le dernier soupir, des alternatives existent pour des "mises en boîtes" plus écolo que les cercueils traditionnels en bois, exotiques ou pas. Dont le cercueil en carton, plutôt destiné à la crémation. Bon pour la planète, il divise par 8 la consommation de bois, par rapport à un cercueil traditionnel. Il ne pèse que 10 kilos environ, au lieu de 50 kilos et se bio-dégrade en une année seulement, en cas d'inhumation. Il est en outre moins cher que son alter ego en bois : 350 € en moyenne contre 800 € pour un cercueil en bois premier prix. Livré à plat et facile à monter, il résiste également à des charges de 130 à 200 kilos, selon les modèles.

    mort,cercueil,toussaint,carton,cellulose,crémationEn Europe, les cercueils "verts" cartonnent

    Depuis une trentaine d'années, nos voisins européens font preuve d'une créativité débridée pour garantir un dernier voyage écolo : les cercueils et les urnes en carton biodégradable sont largement répandus en Allemagne, Suisse ou Grande-Bretagne. La Britannique Hazel Selina a conçu l'Ecopod (photo ci-contre) un genre de cercueil en papier recyclé. À mi-chemin entre le sarcophage égyptien et le sac à dos de montagne high-tech, il ne pèse que 14 kilos, est disponible en deux tailles et en six couleurs. La Grande-Bretagne compte déjà près de 200 cimetières écologiques où rien, ni dans le traitement du corps ni dans le mode d'inhumation choisi, ne risque d'attenter à la nature. "Green death, what else ?"

    mort,cercueil,toussaint,carton,cellulose,crémationFunérailles "vertes" : le retard français

    La crémation, plébiscitée par la moitié des Français, est la première source de pollution au mercure dans l'Hexagone,  une « catastrophe écologique », d'après la revue "Les 4 Saisons du jardin bio", parue le 31 octobre. Des 147 crématoriums présents sur le territoire, 9 seulement sont équipés de filtres évitant le rejet dans l'air de dioxines, mercure, plomb, cadmium et autres métaux lourds. Quant au cercueil en carton tricolore, il a du mal à décoller. A titre d'exemple, dans la région, le crématorium de La Rochelle a procédé à la première incinération d'un cercueil en carton en 2010... La loi française ne s'oppose pas au carton, mais les sociétés funéraires se méfient et 44 départements les interdisent carrément de crémation, comme à Paris. Le cercueil en carton se consume pourtant en 45 min à 1 200°C, contre deux heures pour le bois. Les futurs défunts verts français hyper motivés peuvent néanmoins choisir un éco-cercueil, recyclé biodégradable, sans colle polluante. Oui, mais où s'adresser ?

    Petit tour d'horizon des pionniers français de la fabrication d'urnes ou cercueils  « verts »

    braissant.jpgLa chaine de production de Georges Braissant, en Saône-et-Loire, inventeur du cercueil en cellulose en 1992, produit quelque 500.000 cercueils en cellulose par an, vendus en Europe et en Argentine.

    "Ça cartonne", association de réinsertion sociale à Calais, a lancé un prototype à 180 € fabriqué en cylindres de carton recyclé, peinture à l'eau et poignées amovibles. "Ca cartonne" produit aussi des meubles et des accessoires de décoration tout en carton. 

    Surfant sur l'idée d'une fin verte, une PME angevine, "Arbres de mémoire", fabrique pour les cendres une urne biodégradable (polymère de maïs, carton recyclé), à disposer dans les racines d'un arbre choisi parmi douze essences. "Arbres de mémoire" est aussi un parc funéraire, créé en 2004, pour les personnes qui ont choisi la crémation.

    cercueil_amaryllis.jpgDans le Gard, la société ABCrémation qui se  présente comme "la première société française spécialisée dans les funérailles écologiquement responsables",  propose une ligne de cercueils écologiques en carton, personnalisés et de haute qualité environnementales. ABCrémation décline une gamme de huit décors (Amaryllis, photo ci-contre, Pavot, Papillon, Galets, Chêne...), pour des cercueil en cellulose, fabriqués en amidons de maïs et de pomme de terre. Des produits beaux et luxueux, dans une gamme de prix plus élevée : 1.200 €.

    mort,cercueil,toussaint,carton,cellulose,crémation"Le marché écolo explose"

    Pour Brigitte Sabatier, la gérante de ABCrémation (photo ci-contre), le retard français en matière de funérailles "vertes" se comble et le cercueil en carton... cartonne. "Sur le plan national, expliquait-elle à Midi Libre en 2013, on multiplie les franchises. Les familles ont désormais une approche différente. Avant la crémation, elles veulent une solution écologique, économique et une personnalisation." En un an et demi, son magasin de Nîmes aurait touché 131 familles. ABCrémation exporte aussi en Autriche et au Canada.

    Georges Braissant, lui, a créé en novembre 2012 l'Association Cercueils Ecologiques en Cellulose, avec des professionnels du métier, pour faire du lobbying auprès des utilisateurs. Objectif : informer les familles de l'existence de ces éco-cercueils, afin de les inciter à les demander lors d'un décès. Moyennant une cotisation de 20 € par an, l'association offre même un cercueil à tous ses adhérents, au bout de deux ans...

    Des cercueils "verts" en bois écocertifié

    Pour les inconditionnels du bois, pas de panique : un cercueil écolo n'est pas forcément en carton.  Le dernier voyage mérite aussi de se faire plaisir. Les Pompes funèbres générales (PGF) qui trouvent le bois "plus respectueux" que le carton, proposent ainsi une gamme de "cercueils verts", en bois majoritairement français et toujours écocertifiés. Premier prix : 816 €.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Un cercueil écolo, késako ?  Pour la définition : cliquer ICI
    • Pour la location de cercueils écologiques pour cérémonies, on peut se renseigner sur le site Cercueil Ecologique EC
  • Insolite. En Chine, un vélo combat la pollution

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    Un habitant de Harbin à vélo dans un brouillard de pollution, le 21 octobre 2013 dans le nord-est de la Chine (AFP)

    En Chine, les mégalopoles étouffent sous le CO2. Tant et si bien que la capitale, Pékin, où la situation est particulièrement dramatique, vient d’élaborer un plan d’urgence pour réduire à la pollution de l'air qui atteint un niveau record. La pollution s'attaque particulièrement aux bronches des personnes malades, des enfants et des personnes âgées, mais aussi à celles qui marchent à pied, courent ou font du vélo. Pour la contrer, les masques de protection blancs qu'affectionnent les asiatiques n'ont strictement aucun effet.

    deux roue,transport doux,vélo,invention,innonvation,chineLe vélo qui respire

    Voilà pourquoi, pour aider les Pékinois à respirer lorsqu'ils pédalent, Matt Hope un artiste anglais qui vit à Pékin, a imaginé une solution ingénieuse de vélo qui respire l’air, le « breathing bike » et ainventé en 2013, un vélo muni d’un système de filtration d’air.

     

     

     

    Comment ça marche ?

    Le système est simple : un générateur est connecté sur la roue arrière, chaque coup de pédale aspire l’air dans un système de filtration qui sépare les particules de poussière. L’air pur est ensuite envoyé au cycliste qui peut rouler tranquillement dans l’air pollué de Pékin.

     

    deux roue,transport doux,vélo,invention,innonvation,chineUn prototype à améliorer

    Pour l’instant, le vélo est un système de purification d’air durable, mais quelques problèmes techniques sont à résoudre dont la sécurité électrique. Il est fortement déconseillé de rouler sous la pluie, sous peine d'électrocution (c'est ballot) et l’esthétique de l'engin ne dépareillerait pas dans "Star Wars", où il serait un deux roues idéal pour Dark Vador. En théorie,"le vélo qui respire" fonctionne bien, mais il a besoin d’être testé et complètement réinventé avant d’envisager une quelconque commercialisation.

    Une fois au point, il va de soi que "le vélo qui respire" pourrait, hélas, trouver des débouchés commerciaux ailleurs qu'en Chine. Mais l'idéal serait, quand même, de pouvoir pédaler un jour dans une atmosphère plus saine qu'aujourd'hui...

    Cathy Lafon

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  • Abandon de l'écotaxe : combien ça coûte et qui va payer quoi ?

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    L'un des portiques construits pour percevoir l'écotaxe qui ne serviront à rien. Photo achives AFP

    Le 9 octobre, Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie, de l'Energie et du Développement durable, a donné le clap de fin au feuilleton de l'écotaxe poids-lourds. En plein débat sur la loi sur la transition énergétique. Drôle de coïncidence.

    Voulue par Bruxelles, prévue par le gouvernement de Nicolas Sarkozy,  la taxe écologique destinée à compenser l'impact des transports routiers sur l'environnement et sur les infrastructures, en abondant l'Agence de financement des infrastructures de transport (Afitf) à hauteur de 450 millions d'euros par an, est définitivement enterrée. Ou, plus élégamment dit :  "ajournée sine die". Un poil de latin, ça fait quand même plus classe.

    Soit. Le hic, c'est qu'il va bien falloir payer les futurs travaux d'aménagement pour les trains, trams, bus en site propre, navettes fluviales, et autres canaux, sans oublier l'entretien de nos chères autoroutes qui coûtent un bras à l'Etat, toujours propriétaire, alors que les sociétés concessionnaires privées qui les exploitent se gavent de bénéfices financiers. Alors, combien va coûter cet abandon, et qui va payer?

    • Les poids lourds ?

    diesel pompe.jpgPas touche au grisbi du transport routier, c'est une affaire entendue. Si les poids lourds, premiers pollueurs et utilisateurs du réseau routier sont exemptés de l'écotaxe, ils vont finalement quand même cotiser un peu au  pot. Le 20 octobre, l'Assemblée a voté la hausse du diesel au 1er janvier 2015 de 4 centimes pour les poids lourds. Cette hausse est en fait, comme pour les automobilistes, composée de deux augmentations distinctes : d’une part, deux centimes, votés l’an dernier dans le cadre de la taxe carbone, dont les camionneurs devaient être initialement exonérés. Et d’autre part, deux autres centimes votés cette année pour compenser le manque à gagner après l’abaissement du périmètre de l’écotaxe, ensuite abandonnée. Cet amendement rapportera 332 millions d’euros qui seront transférés à l'Afitf. Le péage de transit poids lourds, qui devait succéder à l’écotaxe, aurait dû rapporter "540 millions d’euros en régime de croisière", selon le secrétaire d’Etat au budget Christian Eckert.  Il en manque donc 208.  Autre problème : les poids lourds étrangers en transit sont moins sollicités qu'avec l'écotaxe. D'où l'idée d'une vignette spéciale émise par Ségolène Royal, difficilement applicable en terme d'équité selon son collègue des finances, Michel  Sapin. Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué ?

    • Les autoroutes ?

    péage autoroute.jpgSégolène Royal aurait bien tenté le coup et on la comprend : les grandes sociétés autoroutières, principalement Vinci et Eiffage, qui se partagent le gâteau et font de faramineux profits en faisant,en outre, travailler leurs filiales du BTP pour les travaux d'entretien des autoroutes, pourraient quand même bien mettre la main à la poche. Par exemple en soulageant le porte-monnaie des usagers qui eux voient le prix du carburant augmenté. Juste le temps d'un week-end gratuit et en baissant de 10% le tarif des autoroutes.  Bonne ou mauvaise sur le plan écologique, l'idée se discute. Car comment faire pour taxer les profits des sociétés autoroutières ? Vu les contrats qui lient l'Etat et les sociétés autoroutières, mitonnés aux petits oignons en 2006 par Dominique de Villepin, premier ministre de Jacques Chirac, inutile d'y penser. L'affaire semble s'orienter vers un nouveau plan de relance des autoroutes, totalement incohérent avec les objectifs de diminution d'émissions de gaz à effet de serre et du trafic routier. Va comprendre.

    • Les usagers de la route ?

    diesel augmentation automobilistes.jpgGagné. Si l'on tergiverse quand il s'agit de quelques milliers de routiers et de Bonnets rouges, très remontés certes, mais pas entièrement représentatifs de 60 millions de Français, et que l'on doit laisser bien au chaud les sociétés autoroutières faute d'avoir de réels moyens pour revoir les contrats qui les lient à l'Etat, pour les particuliers, aucune hésitation. Si on en doutait encore, c'est à croire que le lobbying du corps électoral dans son ensemble n'existe pas. La première mesure prise pour remplacer le manque à gagner du dernier avatar de l'écotaxe a donc été de procéder à une augmentation de 2 centimes par litre de la taxe sur le diesel.  Ce qui devrait rapporter 800 millions d’euros pour l’Afitf. "Le coût pour les ménages qui ont un véhicule diesel est entre 15 et 30 euros par an", a relativisé la rapporteure générale du Budget Valérie Rabault face aux critiques. Si l'on sait calculer, pour l'Etat, il y aurait même au final un excédent de 592 millions d'euros par rapport à l'écotaxe...  Merci les gentils automobilistes !

    • L'Etat ?

    C'est compliqué. Sachez seulement que la suspension de l'écotaxe pourrait faire peser un risque de 500  millions d'euros sur l'Etat. Le pool de banques engagées dans le partenariat public-privé et placées sous la garantie de l'Etat est en effet exposé à une perte de 500 millions d'euros ce qui représente la somme allouée au consortium Ecomouv' pour financer l'ensemble de infrastructures nécessaires au prélèvement de l'écotaxe (portiques de contrôles notamment). Les indemnités liées à la résiliation du contrat Ecomouv' s'élevaient au printemps 2013 à plus de 800 millions d'euros...

    Une négociation devrait s'ouvrir entre l'Etat et Ecomouv' : bon courage.

    Cathy Lafon

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