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Accident - Page 14

  • "Il était une forêt" : voyage au coeur de la forêt tropicale

    "Il était une fois... une forêt".  Pour faire de ce conte un film-documentaire, Luc Jacquet s'est associé au botaniste et universitaire montpelliérain Francis Hallé. Résultat: "Il était une forêt" qui sort dans les salles aujourd'hui, nous invite à une plongée exceptionnelle dans la vie de la forêt amazonienne, à la découverte d'un monde sauvage resté dans son état originel, en parfait équilibre, où chaque organisme - du plus petit au plus grand - joue un rôle essentiel.

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    Les arbres sont prodigieusement vivants

    Depuis des années, Luc Jacquet (photo ci-contre) filme la nature, pour émouvoir et émerveiller les spectateurs à travers des histoires uniques et passionnantes, comme celle de "La Marche de l'Empereur ", oscar du meilleur film documentaire en 2006, ou encore du "Renard et l'Enfant". Ce nouveau film événement qu'il a voulu consacrer à la forêt, est né de sa rencontre avec le botaniste Francis Hallé, membre du Radeau des cimes, pour qui les plantes ne "végètent" pas : elles sont même plus évoluées que nous. Dans ses différents livres, le spécialiste de la canopée, aime à le raconter : les arbres sont prodigieusement vivants. Ils communiquent entre eux en émettant des parfums, et certains savent rendre leurs feuilles toxiques pour repousser les herbivores, comme l'acacia, qui change la composition chimique de ses feuilles en quelques secondes, pour se protéger des gazelles... Certains arbres "convoquent" la pluie, grâce à des molécules volatiles qui favorisent la condensation de l'eau. D'autres se clonent et se déplacent. Enfin, les arbres peuvent être immortels, car les plantes ne sont pas programmées génétiquement pour mourir, contrairement à l'homme et aux animaux. Leur fin est toujours due à des éléments externes : une inondation, un coup de froid, un bûcheron, un incendie. Mais si tout va bien, il n'y a aucune raison pour qu'ils disparaissent : le plus vieil arbre identifié à ce jour, le houx royal de Tasmanie, a 43. 000 ans...

    francis hallé.jpgLes forêts tropicales, berceau de l'humanité

    Quoi de plus vivant alors que les forêts tropicales, qui constituent 6% des terres émergées et abritent 75% de la biodiversité mondiale ?  Berceau de l'humanité et poumon vert de la planète, elles sont aussi, pour Francis Hallé (photo ci-contre), les meilleurs alliés des hommes dans la lutte contre le réchauffement climatique. D'où l'importance de les connaître et de les comprendre, afin de freiner la déforestation et d'arrêter le massacre des dernières forêts primaires: malgré les efforts entrepris pour sa conservation, l’Amazonie perd en effet en moyenne 27.000 km2 de surface boisée chaque année, à cause de la poursuite de l’abattage continuel des arbres, de l’exploitation minière et de la reconversion des terres.

    4,5 millions d'euros pour une histoire qui dure 700 ans

    Véritable plaidoyer pour la défense de notre environnement,  "Il était une forêt" nous donne justement à voir, pour la première fois, la naissance, la vie et la mort d'une forêt tropicale. Images incroyables d'arbres géants, filmés de la racine à la cime par la caméra, modélisations par ordinateur... Luc Jacquet n'a pas lésiné sur les budgets, le documentaire a coûté la bagatelle de 4,5 millions d’euros. Pour notre plus grand émerveillement: de la première pousse à l’épanouissement des arbres géants de la canopée, en passant par le développement des liens cachés entre plantes et animaux, ce ne sont pas moins de sept siècles qui vont s’écouler sous nos yeux et nous replonger là d'où nous venons. Même si nous l'avons oublié... 

    Cathy Lafon

    A LIRE 

    PLUS D'INFO

    • Le Radeau des cimes est le nom d'expéditions scientifiques menées par Dany Cleyet-Marrel (pilote), Francis Hallé (botaniste), Gilles Ebersolt (architecte), Patrick Blanc et Olivier Pascal (collaborateurs scientifiques) notamment, sur la biodiversité de la forêt. Elles se sont déroulées à partir de 1986 pour explorer la canopée des forêts tropicales. Site internet: www.radeau-des-cimes.org

    • La canopée est l'étage supérieur de la forêt, directement influencée par le rayonnement solaire. Elle est parfois considérée comme un habitat ou un écosystème en tant que tel, notamment en forêt tropicale où elle est particulièrement riche de biodiversité et de productivité biologique. Des arbres dits "arbres émergents" peuvent dominer de leur hauteur la canopée.

  • Réchauffement climatique. L'Australie brûle, ne regardons pas ailleurs

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    Des pompiers tentent de circonscrire un incendie dans les Montagnes Bleues, le 21 octobre 2013 près de Sydney Photo AFP 

    Depuis le jeudi 16 octobre, le sud-est de l'Australie est la proie  d'incendies d'une ampleur sans précédent et d'une précocité anormale pour la saison : de l'autre côté du globe, le printemps austral commence juste. Ces feux ravageurs, hors de contrôle à ce jour, sont la conséquence d'un hiver très sec et d'un mois de septembre qui a été le plus chaud jamais enregistré dans le pays.

    réchauffement climatique,polémique,australie,incendie,forêtSydney menacée

    Les pompiers australiens ont engagé une lutte titanesque contre les vastes incendies qui font rage dans le sud-est du pays depuis plusieurs jours. Plus de 200 habitations ont déjà été détruites et 120 autres endommagées dans l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, dévoré par les flammes et victime d'une sécheresse et de températures anormalement élevées. L'incendie le plus spectaculaire, décrit comme un "feu d'apocalypse" par les habitants, s'est déclaré dans les Montagnes bleues, où vivent environ 76.000 personnes, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Sydney, en dégageant un nuage de cendre et de fumée qui a provisoirement plongé la plus grande ville du pays dans la pénombre (photo AFP ci-dessus).


    En Australie, les incendies ravagent toujours... par lemondefr

    Etat d'urgence

    Selon l'AFP, la situation est qualifiée de "sans précédent en termes de risque et d'exposition pour la région des Montagnes bleues et de Hawkesbury" par les pompiers. Les autorités craignent désormais que les  foyers des Montagnes bleues encore hors de contrôle dimanche, ne se rejoignent en un seul feu pour former un "méga incendie" et menacer la mégalopole qui compte 4,4 m millions d'habitants. La remontée du mercure à plus de 30°C et des vents soufflant à plus de 100 km/h, ont contraint le Premier ministre de l'Etat, Barry O'Farrell, à déclarer l'état d'urgence dans la région de Sidney. Les pompiers peuvent désormais évacuer les populations de force et les poursuivre en cas de refus.

    "Hors catégorie"

    En 2009, un incendie dans l'Etat de Victoria (sud) avait fait 173 victimes et réduit en cendres des milliers d'habitations. Dans un pays où les incendies de brousse sont fréquents pendant l'été austral, de décembre à février, la situation actuelle est considérée par les autorités australiennes "hors catégorie" et il faut remonter à la fin des années 1960 pour retrouver des conditions aussi dramatiques. 

    La négation par le gouvernement du réchauffement climatique fait polémique

    Coïncidence, le deuxième volet du cinquième rapport du GIEC sur le réchauffement climatique est paru juste quelque jours avant le début des grands incendies. Le rapport qui fait état des " vulnérabilités " région par région du monde, écrit que pour l'Australie, " le changement climatique augmentera le nombre de jours de conditions extrêmes propices aux incendies ". Le départ des incendies a aussitôt remis le feu à la polémique qui oppose les scientifiques, les écologistes et le premier ministre conservateur, Tony Abbott, un climato-sceptique qui fait campagne pour démanteler l'action contre le réchauffement climatique.  "Pendant ce temps, lui reproche Adam Bandt, vice-président des Verts australien, les pompiers et les scientifiques nous disent que ce type d'événements climatiques extrêmes pourrait devenir la norme en Australie. " John Connor, patron du Climate Institute, organisme de recherche indépendant sur le climat, avertit qu'il faut se préparer à une multiplication de ce type d'événements et "regarder en face la réalité et les coûts du changement climatique."

    Prémonitoire

    Les artistes sont souvent visionnaires et le tube mondial des rockers australiens Midnight Oil, "Beds are burning", était prémonitoire. Dans la chanson de l'album Diesel & Dust publié en 1987, le groupe de Peter Garrett alertait déjà le monde sur le réchauffement climatique :  "Comment pouvons-nous danser pendant que la planète brûle, comment pouvons-nous dormir alors qu'il y a le feu à notre lit?" Pour l'humanité, en Australie comme ailleurs sur la planète, "l'heure est venue de payer la note".

     Cathy Lafon

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI

    PLUS D'INFO

    • Le premier volet du cinquième rapport du Giec sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Nucléaire : Fukushima, sous la menace permanente des typhons

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     Des soldats recherchent des survivants après un glissement de terrain provoqué par le passage du typhon Wipha sur l'île d'Oshima, le 16 octobre 2013, à 120 km au sud de Tokyo Photo AFP

    Nouvelle sueurs froides au Japon hier, avec le typhon Wipha  qui prenait la direction de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Le pire a finalement été évité. Mais des niveaux de 1 400 à 2 300 becquerels par litre de rayonnements bêta ont été décelés cette nuit dans l'eau d'un fossé menant à la mer. C'est le plus haut niveau de radioactivité mesuré à cet endroit jusqu'à présent.

    thypon,fukushima,centrale nucléaire,sécurité13 morts et une cinquantaine de disparus

    Wipha emportait avec lui des vents atteignant 180 km/h.  Le 26e typhon de la saison en Asie a fait au moins 17 morts, dont 16 sur la petite île japonaise d'Oshima au sud de Tokyo, mais il n'a fait que frôler la capitale japonaise. Plus de trente maisons ont été emportées dans des glissements de terrain sur l'île d'Oshima, à 120 km au sud de la capitale, a rapporté la télévision publique NHK. Une cinquantaine de personne seraient portées disparues. En dehors de cette île, trois autres personnes étaient portées disparues dans la région de Tokyo: deux jeunes garçons sur une plage et un quinquagénaire dont la maison était dans une zone où s'est produit un glissement de terrain, ont précisé les autorités locales. 

    thypon,fukushima,centrale nucléaire,sécuritéLa centrale Fukushima Daiichi, violemment touchée

    A 220 km au nord-est de Tokyo, la centrale dévastée de Fukushima a été violemment arrosée par Wipha dès mardi. Ce qui faisait craindre, au mieux, de nouveaux incidents, notamment à cause de l'eau radioactive qui engorgeait déjà le site avant même le passage de Wipha. Et au pire, l'accident irréparable que constituerait la chute la piscine du réacteur 4, en équilibre instable.

    "5.000 fois la bombe nucléaire d'Hiroshima"

    "Désastre planétaire en puissance", "incendie radiologique catastrophique","radioactivité équivalente à 5 000 fois la bombe nucléaire d'Hiroshima" : telles étaient les craintes relayées par les médias, il y a un an de cela, en cas d'effondrement de la piscine du réacteur 4, dans laquelle sont entreposées 1 535 barres de combustibles, soit 264 tonnes de matières fissiles hautement radioactives. Depuis le 11 mars 2011, ce cube en béton de onze mètres de profondeur repose en effet à trente mètres du sol, sur une structure gravement endommagée et fragilisée par une explosion d'hydrogène survenue quatre jours après le séisme et le tsunami qui ont ravagé le site. Sous sept mètres d'eau, les barres de combustibles, déchargées du cœur du réacteur à la fin 2010 pour maintenance, doivent être constamment refroidies afin d'éviter leur fusion et donc la libération d'immenses quantités d'éléments radioactifs.

    Fukushima : "Titanic "atomique

    On le sait, la situation du site nucléaire, rafistolé et brinquebalant, est loin d'être stabilisée. Les incidents et les fuites d'eau radioactives, dans l'océan et dans le sol, s'y poursuivent. Le mercredi 9 octobre, un accident a blessé 6 des 3.000 ouvriers qui oeuvrent jour et nuit dans des conditions précaires à la décontamination du site, notamment auprès du bâtiment du réacteur 1, où le coeur du réacteur 1 a entièrement fondu. A Fukushima Daiichi, l'exposition à la radioactivité atteint parfois jusqu'à 1 millisievert (mSv) la journée, soit le vingtième de la limite annuelle fixée pour les travailleurs du nucléaire...

    Les précautions de Tepco

    Très controversé pour sa mauvaise gestion de la crise depuis le tsunami et le séisme du 11 mars 2011 qui ont dévasté la centrale nucléaire de Fukushima, le gestionnaire a donc pris les devants en renforçant les fixations d'équipements et la surveillance des zones qui pouvaient être inondées par le typhon. Tokyo Electric Power (Tepco) a ainsi relâché des litres d'eau de pluie accumulée sur le site, en assurant toutefois que la radioactivité de ce liquide était inférieure à la limite légale.

    thypon,fukushima,centrale nucléaire,sécuritéFukushima échappe au pire...

    Mercredi, le coeur de Wipha qui n'a pas touché la terre ferme s'éloignait peu à peu des côtes et de Fukushima, et se trouvait au-dessus de l'océan Pacifique à 120 km à l'est de la préfecture d'Ibaraki en se déplaçant vers le nord-nord-est à la vitesse de 70 km/h. A Fukushima, c'est le soulagement, même si l'on ne connaît pas encore exactement la nature des dégâts causés par les pluies torrentielles.

    Le typhon a entraîné les eaux radioactives encore plus près de l'océan 

    Dans la nuit de mercredi à jeudi,  l'opérateur Tepco a déjà annoncé avoir détecté un niveau de 1 400 becquerels/litre à 150 mètres environ de la mer, et des teneurs supérieures de 2 000 et 2 300 becquerels/litre en deux autres endroits situés plus en amont de ce fossé qui relie une zone du côté montagne, où sont installés des réservoirs d'eau radioactive, à l'océan Pacifique. A suivre...

    Le Japon est traversé chaque année entre le printemps et l'automne par de nombreux typhons dont certains , comme Wipha, d'une rare violence : d'autres sources d'angoisse en perspective pour la centrale de Fukushima, au Japon et dans les pays voisins.

    Cathy Lafon

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