Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Accident - Page 18

  • Bordeaux : et ce BatCub ? 2. "Faire du bateau-bus bordelais un vrai transport en commun !"

    bateau bus,déplacement doux,transport fluvial,bordeaux,témoignage,bilan,keolis

    Suite à une panne du système de propulsion, le BatCub s'est échoué contre le pont de pierre, le 7 juillet dernier Photo archives Sud Ouest / Quentin Salinier

    Les bateaux-bus bordelais sont entrés en service il y a deux mois et demi,  le 2 mai 2013. Le point sur ce nouveau mode de transport.  Après un premier bilan mitigé publié hier, "Ma Planète" donne aujourd'hui la parole à l'un des " très satisfaits" du BatCub et à Keolis. L'opérateur du réseau de transports en commun bordelais (TBC) annonce des progrès pour la rentrée de septembre, mais doit aussi faire face à une grave panne survenue le 7 juillet sur l'un des deux bateaux, qui s'est encastré dans une des piles du pont de pierre. Tout ça avec un seul objectif : faire du bateau-bus bordelais un vrai transport en commun.

    700 passagers par jour, c'est plus que l'objectif initial

    Avec une moyenne de 700 à 800 passagers par jour, jusqu'au 7 juillet dernier, le BatCub dépassait déjà son objectif initial annuel de 200.000 voyageurs. Et répondait bien aux besoins des usagers pour les traversées courtes, en liaisons directes.

    bateau bus,déplacement doux,transport fluvial,bordeaux,témoignage,bilan,keolisLe bonheur !

    Avec Marie-Dominique, Olivier et Frédéric, on a vu hier pourquoi le BatCub ne faisait pas le plein en semaine aux heures de pointe, de 7 heures à 10 heures et de 16 heures à 19 heures : quand on vient de loin et qu'on a des correspondances avec le tram ou le bus, ce n'est pas si simple... En revanche, pour ceux qui prennent le BatCub pour une traversée en liaison directe, de quai à quai, c'est bien le bonheur. quand ça marche.

    "Quatre minutes après, je suis sur mon lieu de travail !"

    Notre quatrième usager, Albert (son prénom a été changé) est cadre dans une grande entreprise située à la Bastide, rive droite, à Bordeaux.  Il habite en centre-ville non loin des quais, pile-poil en face de son lieu de travail : juste la Garonne à traverser ! Habitué du tram, il lui a fallu le temps de découvrir comment marchaient les horaires du BatCub, qu'il a adopté depuis seulement un mois et demi. Il n'a pas connu de pannes, ni de retards. Il l'utilise quotidiennement en liaison rapide, pour faire la traversée de Quinconces à Parlier et il note que la fréquentation du BatCub augmente : "Pour moi, c'est génial ! Le matin, je prends le bateau de 8h49, ou celui de 9h07. 4 minutes après, je suis rive-droite, à deux pas du boulot ! Pour les bobos comme moi, c'est parfait !". Bobo ? "Ben oui, j'ai le bateau presque en face de chez moi." Oui, mais un pont et le tram, c'est aussi bobo : si on va par là, pourquoi ne pas traverser à la nage ? Là où Albert est quand même très privilégié, c'est que le soir, depuis son bureau qui a vue sur la Garonne, il surveille le fleuve. Dès que la navette fluviale quitte le quai à Quinconces, hop, il part et arrive juste à temps pour embarquer à Parlier... Un homme heureux.

    bateau bus,déplacement doux,transport fluvial,bordeaux,témoignage,bilan,keolisUn Batcub s'échoue le 7 juillet

    Mais ça, c'était avant l'accident du Batcub  qui s'est encastré le 7 juillet dernier dans une pile du pont de pierre, suite à une panne plus sévère que les précédentes, avec 38 passagers à bord (ce qui montre bien qu'il est fréquenté). Ces derniers, évacués, en ont été quittes pour une belle frayeur et le bateau n'est pas trop abîmé. En revanche, depuis, la situation s'est à nouveau dégradée pour les  usagers. "La Gondole" accidentée est bien remplacée, mais par un bateau de secours, "La Mouette", qui ne tient pas les promesses du Batcub : il n'accueille ni les vélos, ni les fauteuils roulants. Les horaires sont devenus aléatoires, que ce soit pour la liaison depuis Lormont, ou pour les traversées rapides: le petit bonheur d'Albert n'aura pas duré bien longtemps...

    "En faire un vrai transport en commun"

    Le BatCub a un succès évident comme bateau promenade : c'est bien. Surtout dans une ville comme Bordeaux, au tourisme en plein essor et à l'image écolo. Si le témoignage d'Albert montre que son concept est parfaitement adapté aux liaisons directes quand il est ponctuel, il reste encore à en faire un vrai transport en commun en semaine. Alors, selon les usagers qui ont des correspondances et viennent de plus loin qu'Albert pour prendre le BatCub, il faudrait : des abris et des bancs pour attendre, des horaires systématiquement respectés, un réaménagement de certaines plages horaires, un bateau de secours approprié en cas de panne, une troisième navette, un arrêt supplémentaire à Bacalan, remettre en question l'arrêt aux Hangars, une meilleure intermodalité avec le tram,  un système d'annonce en cas de retard ou de panne, comme pour les trams.

    bateau bus,déplacement doux,transport fluvial,bordeaux,témoignage,bilan,keolisUne nouvelle offre à la rentrée de septembre

    De son côté, Keolis fait bien sûr son retour d'expérience et bosse dur pour supprimer les couacs. Selon France Uranga, directrice de la communication de Keolis, l'opérateur peaufine une nouvelle offre pour la rentrée, en coordination avec la Communauté urbaine de Bordeaux qui a investi lourdement dans les deux bateaux et lancé le système. "Dans le réseau de transport en commun bordelais, à chaque innovation, des aléas sont inévitables: on observe, on écoute et on tâche d'être réactif au maximum. Les BatCub sont aussi des prototypes dotés d'un système de propulsion respectueux de l'environnement unique au monde", rappelle-t-elle. Elle précise également qu'"ils ont souffert d'une météo épouvantable pour leurs débuts, mais que, en dépit de tout, ils ont "assuré" pendant la Fête du fleuve, ce qui était capital pour leur crédibilité". Alors : un bateau ou des rotations en plus ? Des bancs pour attendre ? Des horaires différents ? France ne peut rien dire pour l'instant. Mais promis juré : tout sera fait pour améliorer le fonctionnement des navettes fluviales dans les contraintes budgétaires. Et France Uranga lira attentivement toutes les remarques des usagers...

    Trouver l'origine des pannes

    Concernant le Batcub accidenté le 7 juillet, c'est un autre imprévu à gérer dont Keolis se serait bien passé. Le bateau devra rester immobilisé au moins quatre semaines, le temps de faire les expertises adéquates pour déterminer l'origine de la panne. Les navettes fluviales bordelaises sont des bateaux complexes, avec leur moteur hybride diesel-électrique : les deux BatCub seront vérifiés par les Chantiers Dubourdieu qui les ont conçus et qui devront trouver l'explication des pannes, afin d'y remédier.

    "Est-ce bien sérieux, tout ça ?"

    Pour la petite histoire, Frédéric, un des trois usagers qui témoignent dans le premier volet sur le bilan du BatCub publié le 16 juillet, était justement sur une des deux navettes fluviales, le 6 juillet, veille de l'accident. Le BatCub à bord duquel il se trouvait, a été obligé de se porter au secours du second, en panne en plein milieu de la Garonne, et l'a remorqué jusqu'à Parlier. " C'était à l'heure de l'étal et je me suis fait la réflexion que si ça se produisait en marée descendante ou montante, on se serait pris le Pont de Pierre ou la Berge.  Bref, tout ça pour dire que rien que cette panne aurait dû entraîner un arrêt de l'exploitation ... C'est pas très sérieux tout ça !", conclut Frédéric, un brin désabusé.

    Selon France Urangan, il paraît que les Chinois, susceptibles de laisser tomber le Petit Livre rouge pour un Petit Livre vert, sont très intéressés par nos BatCub qui sont de vrais bateaux "éco-révolutionnaires". C'est une bonne nouvelle. Mais parfois, on aimerait bien être moins avant-gardiste et juste avoir des bateaux qui naviguent. Tout simplement.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le site de Keolis : cliquer ICI
    • Tout sur le BatCub, horaires, tarifs, trajets... cliquer ICI
    • Les chiffres du Batcub : 
      • 45 places assises, 2 emplacements fauteuils roulants, 6 vélos. 
      • 4 minutes de traversées d'une rive à l'autre.
      • 1,4€ par voyage et inclus dans les abonnements, tarification Tbc.
      • 1 liaison cabotage : Lormont-Hangars-Quinconces-Stalingrad, du lundi au vendredi de 10 h à 16 h, avec 1 départ toutes les 45 minutes. Week-end et jours fériés : de 8 h 30 à 19 h.
      • 2 liaisons directes : Stalingrad-Quinconces du lundi au vendredi de 7 h à 10 h et de 16 h à 19 h, avec 1 départ toutes les 15 minutes. Quinconces - Lormont bas, du lundi au vendredi de 7 h à 10 h et de 16 h à 19 h, avec 1 départ toutes les 45 minutes.

    LIRE AUSSI

  • Fukushima : le taux de césium radioactif ne cesse de grimper

    fukushima juillet 2013.jpg

    Inspection d'un réacteur de Fukushima le 17 avril 2013. Le 8 juillet Tepco a annoncé avoir constaté une hausse spectaculaire du taux de césium radioactif près de la mer.Crédit : IAEA / AFP

    Nouvelle augmentation phénoménale ce mercredi 10 juillet, du niveau de césium radioactif à Fukushima, dans un puits de prélèvement situé entre les réacteurs et la mer.

    Mardi, le niveau de césium radioactif s'était déjà multiplié par 90

    C'est ce que vient d'annoncer Tepco, le gérant de la centrale, qui avait déjà fait état mardi d'une multiplication par 90 de ce niveau en trois jours. Décelée vendredi 5 juillet, la situation n'a cessé de s'aggraver depuis.  Selon les prélèvements effectués le 9 juillet, l'eau souterraine en un point situé à environ 25 mètres de la mer contenait 11.000 becquerels de césium 134 par litre (contre 9.000 la veille) et 22.000 becquerels de césium 137 (contre 18.000).

    La question de la nappe phréatique

    La centrale est située sur une nappe phréatique qui, au contact des bâtiments contenant les eaux contaminées, a pu se charger elle aussi en radionucléides. C'est précisément pour contrôler l'état radiologique de cette nappe souterraine que Tepco a creusé, en front de mer, des puits de prélèvement. Et c'est dans l'un de ces forages qu'a été mesurée une hausse brutale des teneurs en césium 134 et 137.

    Tepco ignore la cause des hausses de radioactivité

    A part l'augmentation phénoménale de la radioactivité, Tepco ne sait pas grand chose : "Nous ne sommes pas pour le moment en mesure de dire si l'eau contaminée s'écoule ou non dans la mer", a déclaré la compagnie, qui ne connaît en outre pas les raisons de ces hausses. Tepco, qui doit quand même avoir quelques soupçons sur l'éventualité d'une nouvelle pollution radioactive de la mer, promet toutefois de renforcer les contrôles et de prendre des dispositions pour empêcher de contaminer davantage l'océan Pacifique voisin.


    La contamination des eaux souterraines de... par lemondefr

    catastrophe nucléaire,fukushima,pollution,radioactivité,augmenentation,tepco,hausseLa polémique fait rage sur le redémarrage de deux réacteurs par Tepco, dans le nord du pays

    Ces nièmes mauvaises nouvelles interviennent alors que le président de Tepco a dû se rendre le 5 juillet à Niigata, dans le nord du pays, pour calmer l'inquiétude de la population de ce département et de son gouverneur, Hirohiko Izumida (photo ci-contre), très hostiles à la possible relance des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa.  "Il n'y a pas plus grande manifestation de mépris pour la population", a déclaré avec virulence Hirohiko Izumida qui reproche à l'entreprise responsable de la catastrophe nucléaire de Fukushima, survenue en mars 2011, d'agir sans concertation avec les autorités locales. Et d'ajouter : "Qui peut avoir confiance en une telle compagnie ?".

    L'inquiétude croissante de l'Autorité japonaise de sûreté nucléaire

    Aux vues des communiqués successifs concernant la situation Fukushima, on comprend la réaction du gouverneur du département de Niigata. Quant à l'Autorité japonaise de sûreté nucléaire, elle a exprimé mercredi son inquiétude croissante face à l'augmentation des fuites radioactives aux abords de la centrale de Fukushima Daiichi : "Je pense que la mer continue d'être contaminée de manière plus ou moins forte", a déclaré Shunichi Tanaka, président de la nouvelle autorité de régulation mise en place après la catastrophe de mars 2011.

    La gestion des eaux contaminées

    Afin de limité les fuites radioactives, l'exploitant a entrepris d'installer, entre le site nucléaire et l'océan, une paroi enterrée étanche. Mais elle ne sera pas achevée avant mi-2014. Dans l'immédiat, il s'efforce, en injectant dans la terre des produits chimiques agissant comme un ciment, d'empêcher les écoulements vers la mer :  à Fukushima, un des gros problèmes est désormais la gestion des eaux contaminées.

    Si on ne doute pas de la bonne volonté de l'opérateur du site nucléaire dévasté par le tsunami, quand il affirme qu'il fera tout pour éviter une nouvelle contamination radioactive de l'océan Pacifique, on se demande juste comment il pourra atteindre cet objectif  : à Fukushima, Tecpco semble moins que jamais contrôler la situation.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    LIRE AUSSI

  • Nucléaire: le nuage de Tchernobyl responsable d'une forte augmentation des maladies de la thyroïde en Corse

    tchernobyl nuage.jpeg


    Les résultats d'une vaste étude scientifique sur les conséquences de la radioactitivé du nuage de Tchernobyl en Corse viennent d'être publiés. Vue de la centrale de Tchernobyl, photo archives AFP

    corse.jpgUne étude avait été commandée par la Collectivité territoriale de Corse en 2012 sur les conséquences sanitaires de l’accident de Tchernobyl. Cette enquête épidémiologique restituée le 4 juillet dernier, montre qu’il y a une forte corrélation entre l’exposition au nuage de Tchernobyl et l’augmentation des pathologies thyroïdiennes en Corse.

    Dans la torpeur ou la frénésie du premier week-end des vacances de juillet, c'est selon, l'info est passée inaperçue. Dommage, car après Fukushima et à l'heure des choix concernant notre avenir énergétique et la sortie ou non du nucléaire, elle ne manque pas d'intérêt. 

    rivasi.jpg"Le mensonge d'Etat a fait des victimes"

    L'eurodéputé écolo Michèle Rivasi, en pointe sur le sujet depuis le début de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, ne pouvait manquer de commenter l'étude dès le 5 juillet, dans une conférence de presse à Ajaccio,  en soulignant que "le mensonge d'Etat " à l'époque, "avait fait des victimes". Pour ceux qui n'étaient pas nés en 1986 ou qui ont la mémoire courte, le discours officiel de l'Etat français après l'explosion de la centrale nucléaire ukrainienne avait été de rassurer l'opinion publique (ou de noyer le poisson) en affirmant que le nuage radioactif avait évité la France. Sur le moment, il faut avouer que pas grand monde n'y avait vraiment cru. Hé bien, là, c'est définitivement raté. Comme le montrent les résultats de la vaste étude indépendante conduite par le professeur Paolo Cremonesi de l’hôpital Galliera de Gênes, non seulement le nuage radioactif n'a pas contourné la France et la  Corse, mais cette dernière a bien profité de son  passage et la santé de ses habitants en a été affectée.

    Les chiffres sans appel d'une étude unique en son genre

    Il s’agit là d’une étude unique en son genre, regroupant 14.000 dossiers médicaux. Pas moins de 5.548 dossiers ont été étudiés, avec une cohorte composée d’un groupe exposé au nuage radioactif et un groupe témoin non exposé. Les résultats chez les hommes exposés montrent un surrisque de thyroïdites(78,26%), des nodules bénins (64,51%), de l’hyperthyroïdie (103,21%), des cancers de la thyroïde ( 28,29%). Chez les femmes exposées, les résultats sont sans appel puisqu’il y a 55,35% de surrisque de pathologies auto-immunes (thyroïdites). Enfin, selon l'enquête, "le risque de thyroïdite chez les moins de 18 ans vivant en Corse et exposés au nuage de Tchernobyl est augmenté de 62,5% par rapport aux enfants n'ayant pas été exposés".

    Une augmentation significative des cancers et pathologies de la thyroïde, malgré la faiblesse des doses radioactives

    Il s’agit donc de la première étude qui montre aussi clairement que le passage du nuage a provoqué une augmentation significative des pathologies. Pour Michèle Rivasi, "Cela remet en question les normes de radioprotection fixées par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique et les recommandations de la Commission internationale de protection radiologique". Ces données confirment également que "le mensonge d’Etat a entraîné une exposition risquée a la radioactivité, par manque d’information, contrairement aux résultats des politiques de prévention des autres Etats (Italie, Autriche, Allemagne)", poursuit-elle. Par ailleurs, selon l'eurodéputée, l’impact de ces faibles doses radioactives doit remettre en cause la pensée dominante qui a toujours nié leur impact sanitaire. Michèle Rivasi enfonce le clou : "C’est l’ensemble des politiques de radioprotection qui doit être revu au regard de ces résultats".

    Des suites judiciaires

    On s'en doute, ctte étude devrait aussi permettre aux victimes de la pollution du nuage radioactif de Tchernobyl d’ester en justice auprès de la Cour de Justice Européenne, preuves à l’appui, apres avoir épuisé tous leurs recours en France.

    Améliorer la protection des citoyens européens

    Michèle Rivasi le rappelle, les discussions se poursuivent actuelement au niveau européen sur la nouvelle directive sur la radioprotectionLes résultats de cette étude tombent à pic pour inciter à  modifier le droit européen dans ce domaine. L'eurodéputée compte bien s'en saisir pour faire évoluer les décisions du Parlement européen, afin de revoir, en l'améliorant, la protection des citoyens en cas d’éventuel accident nucléaire.

    Cathy Lafon