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  • Barrage de Sivens : Ségolène Royal laisse tomber le projet initial

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    Rémi Fraisse, un jeune homme de 21 ans, est décédé le 26 octobre après une manifestation contre le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn. Archives AFP

    Le projet initial de barrage à Sivens (Tarn), contesté depuis plusieurs années par des associations locales, "n'apparaît pas comme une solution adaptée", selon un nouveau rapport remis ce vendredi à Ségolène Royal qui a affirmé que sa réalisation n'était "plus d'actualité". La ministre de l'Ecologie a par ailleurs précisé qu'elle "validait" les "nouvelles solutions proposées" dans le rapport.

    Mort pour Sivens

    sivens barrage travaux.jpgLe projet initial de barrage-réservoir à Sivens visait à créer une retenue d'eau d'1,5 million de m3 pour l'irrigation de terres agricoles. Il avait été vivement contesté par les écologistes en raison de son coût et de son impact sur l'environnement et les travaux ont été suspendus après la mort du militant écologiste Rémi Fraisse, tué le 26 octobre 2014 sur le site, lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Plusieurs réunions ont eu lieu depuis entre agriculteurs, défenseurs de l'environnement et élus concernés, mais aucun compromis n'a pu être trouvé entre les défenseurs du projet initial et ceux qui souhaitent qu'il soit fortement transformé.

    Deux options alternatives

    Pour répondre aux besoins des agriculteurs en matière d'irrigation, sans construire un barrage surdimensionné et inadapté aux contraintes environnementales, le rapport des experts évoque deux options possibles. La première envisage "la réalisation d'un réservoir de taille plus réduite sur le site de Sivens". D'"un coût modéré", elle "laisse de multiples possibilités de développement ultérieur". Ses impacts sur l'environnement "semblent localisés et réduits mais doivent être développés dans une étude d'impact complète", indiquent les spécialistes.

    Impacts environnementaux faibles

    La deuxième solution inclut plusieurs retenues combinées, notamment en amont du site. Elle prévoit une retenue latérale en amont du site de Sivens, une retenue sur le ruisseau de Bayssière, plus en aval, et "une ou deux" retenues latérales en vallée du Tescou. "Un peu plus coûteuse" en investissement et en fonctionnement, elle "laisse moins de possibilités de développement ultérieur de retenues sur le bassin", précise le rapport, mais "ses impacts environnementaux sont faibles".

    Etudes plus approfondies

    sivens e-du-barrage-de-sivens_8353bf658bb8793e79a54a6683676a1f.jpgLe dernier rapport sur Sivens permettra à la France d'échapper à une nouvelle mise à l'index de la France par l'Europe sur l'environnement : la Commission européenne avait annoncé, le mercredi 26 novembre, l'ouverture d'une procédure d'infraction contre la France pour non-respect de la législation européenne dans ce projet controversé et "violation présumée de la directive européenne sur l'eau". 

    Les deux options présentées dans le rapport des experts devront, elles, faire l'objet d'études plus approfondies par des maîtres d'ouvrages locaux avant un choix définitif. A quand la même évolution pour l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, s'interrogent désormais les écologistes ? Qui n'oublient pas que l'un des leurs a laissé sa vie pour lutter contre la construction d'une infrastructure qui s'avère inadaptée, ainsi qu'ils l'ont dénoncé depuis des années.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Les inquiétants reculs de Bruxelles sur l'environnement

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    Le brouillard de la pollution à Paris, le 14 mars 2014. Photo archives AFP

    L'année 2015 démarre mal pour l'environnement, au niveau européen. La Commission européenne, présidée par Jean-Claude Juncker, a déclaré vouloir concentrer son action sur les propositions de loi relançant l'emploi, la croissance et l'investissement, au détriment des actions en faveur de l'environnement. Qui pourtant, sont elles-même créatrices d'emplois et génératrices de croissance... Aussi, 83 projets de règlements et de directives hérités de la Commission Barroso, dont deux textes clés sur la qualité de l'air et l'économie circulaire, ont été retirés de l'ordre du jour européen cette année. Pendant que l'Europe prépare l'ouverture de ses champs aux OGM, pour 2016. Le point.

    L'économie circulaire : réduire les déchets

    europe,ogm,air,loi,déchets,recyclageLe projet législatif sur l'économie circulaire avait pour objectif de rendre le recyclage plus systématique et de renforcer les règles sur l'incinération et les décharges, afin d'atteindre d'ici à 2030, une réduction des déchets de 30%.

    La qualité de l'air : éviter 58.000 décès prématurés

    Présenté en décembre 2013, le texte sur la qualité de l'air concernait la révision de la directive de 1999 qui fixe les plafonds nationaux d'émissions pour les principales sources de pollution générées par l'industrie, les transports, l'énergie et l'agriculture. Il prévoyait des seuils d'émission plus stricts et étendait la liste des polluants concernés, notamment aux particules fines PM 2,5 (diamètre inférieur à 2,5 microns) particulièrement dangereuses pour la santé. L'objectif étant d'éviter des morts prématurées : selon les travaux de la  Commission elle-même, 490.000 européens meurent prématurément de la pollution atmosphérique, et selon l'OMS, les PM 2,5 seraient responsables de 3,2 millions de décès prématurés dans le monde.

    OGM : le cheval de Troie

    europe,ogm,air,loi,déchets,recyclageL’accord de principe trouvé par l'Europe fin décembre sur l'introduction de culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM), pourrait être soumis au vote du Parlement européen lors de la session plénière du 28 janvier 2015. La décision est attendue avec impatience par les grands groupes du secteur : quatre maïs OGM, dont les emblématiques MON810 de Monsanto et TC1507 du groupe Pioneer, ont reçu un avis favorable de l’EFSA, l’autorité pour la sécurité alimentaire, et attendent la publication de l’autorisation de culture. Quatre autres sont en attente. Les États auront alors un mois pour valider l'accord formellement. Trop tard pour semer en 2015, mais pile poil pour les semailles de 2016. La Commission européenne fait valoir que les États pourront interdire les semences sur tout ou partie de leur territoire et les premières cultures ne devraient concerner qu'un petit nombre de pays. Un arbre qui cache la forêt et José Bové n'est pas dupe: « Cette évolution sur le court terme permettra à des multinationales comme Monsanto d’utiliser les faiblesses juridiques et d’attaquer les interdictions nationales devant l’OMC, voire devant des tribunaux arbitraux si les accords bilatéraux de libre-échange comme le TTIP étaient finalisés », s'inquiète l'eurodéputé vert français . L'Europe ouvre bel et bien la porte aux OGM.

    Incohérent

    L'Europe ne relègue pas l'environnement aux oubliettes, mais les préoccupations écologistes passent clairement au second plan pour la nouvelle Commission qui, sortie des urnes en juin 2014, semble sensible à l'intense lobbying du patronat. Au grand dam des ONG, ministres de l'environnement et eurodéputés qui ont bataillé pour préserver les deux paquets législatifs qui correspondent aux attentes et aux besoins économiques des Européens : 79% des Européens souhaitent que l'Union agissent sur l'air, de 40 à 140 milliards d'euros de gains étaient attendus de la nouvelle directive air et 180.000 emplois pourraient être générés par l'économie circulaire.

    OGM, qualité de l'air, recyclage et déchets... Après avoir été leader en 2014 dans la lutte contre le réchauffement climatique et le développement des énergies renouvelables, il serait dommage que l'Europe fasse machine arrière sur l'écologie en 2015, année cruciale pour l'avenir du climat et de la planète, avec le Sommet international qui doit avoir lieu à Paris en décembre. Et inquiétant pour l'avenir, car les avancées environnementales des Etats ne sont, la plupart du temps, que les transpositions nationales de directives européennes en la matière.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • Entre 59 à 189 milliards d'euros : c'est le coût sanitaire et environnemental de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre générées par les 14.000 principaux sites industriels européens, selon un rapport pour l'Agence européenne pour l'environnement publié le 25 novembre 2014.
    • Le MON810, seul OGM actuellement autorisé dans l’UE, n'est cultivé que dans trois États: 110.000 hectares en Espagne, 9.000 au Portugal et 3.000 en République tchèque. Dix-neuf pays européens se sont par ailleurs opposés à la demande de culture du TC1507.

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    • Les articles de Ma planète sur la pollution de l'air : cliquer ICI
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  • Série innovation. A Grenoble, on teste un sel « vert » de déneigement écologique

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    Un camion déneige le centre de Grenoble, en 2012. Archives AFP

    2015 commence. Quelles sont les inventions qui amélioreront demain notre quotidien et le rendront plus écologique et durable ? Ma planète vous propose de découvrir les innovations les plus étonnantes qui changeront demain nos vies. Quatrième volet de la série aujourd'hui, avec les sels de déneigement vert de Grenoble.

    Biodégradable et non corrosif pour les ciments et les végétaux: Grenoble a profité de l’arrivée des premiers flocons pour expérimenter un sel de déneigement écologique sur une petite partie de ses 600 km de voiries et de trottoirs.

    Cher  mais zéro pollution !

    sel vert.jpgTrois fois plus cher que le chlorure de sodium utilisé d’ordinaire sur le bitume, ce sel au PH neutre, fabriqué à base d’acétate de calcium, a pour principal atout de n’occasionner aucune interaction chimique avec le métal ou le béton, source de pollution. « Grâce au calcium qu’il contient, on ne constate aucune corrosion du métal et aucun échange ionique avec le béton, ce qui pouvait notamment entraîner son gonflement. Ce sel non-polluant peut ainsi être pulvérisé avec des laveuses conventionnelles », détaille Jean-Louis Brault, cofondateur de la société grenobloise Selvert, à l'origine de DéneigeVert, le produit innovant écolo.

    Une invention locale

    Créée en 2012, cette start-up locale qui a déjà créé DéserbVert, un désherbant performant, écologique et à prix compétitif, en rupture avec les produits traditionnels phytosanitaires très polluants, a fait homologuer l’hiver dernier ce sel « vert » qu’elle a conçu dans sa version française « simplifiée » en collaboration avec des laboratoires grenoblois. Davantage répandu en Amérique du nord, où il est utilisé dans une composition moléculaire « plus complexe », ce sel écologique se distingue également du chlorure de sodium, polluant aux « effets délétères sur la petite flore et la petite faune », par ses propriétés de protection des nappes phréatiques, « attaquées en général au bout de 15 ans » par le sel conventionnel.

    Expérimentation grandeur nature

    Testé jusqu’alors seulement en laboratoire, ce sel « vert » doit encore confirmer son efficacité à grande échelle sur le terrain. « Cette expérimentation qui durera tout l’hiver permettra d’affiner les dosages nécessaires pour passer d’un très bon sel de laboratoire à un très bon sel de terrain », souligne Jean-Louis Brault. Grenoble a commandé 40 tonnes de sel « vert », sous forme de saumure, moins nocif car dilué dans l’eau. Lors d’un hiver traditionnel, quelque 120 tonnes de saumure sont répandues quotidiennement.

    Il ne manque plus que la neige...

    Cathy Lafon avec l'AFP

    EN CHIFFRES

    • Selon Selvert,  2,5 millions de tonnes de sel « classique », le chlorure de sodium, sont déversés chaque année sur les routes de France contre 3,5 millions de tonnes en Allemagne.

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