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  • Tempête sur le littoral: la houle de la décennie ce week-end ?

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    A Montalivet (Gironde), les vagues ont fini par avoir raison de la dalle de béton qui donne accès à la plage centrale. Photo "Sud Ouest" Julien Lestage

    Cet hiver, les dépressions s'enchainent sans nous laisser le temps de souffler. Après la tempête Dirk, dernière quinzaine de décembre, Hercules et sa houle monstre expédiée début janvier sur nos côtes atlantiques par le vortex polaire qui paralysait le nord de l'Amérique, il y a eu Petra début février, puis Qumeira, cette fin de semaine. Et ce n'est pas fini : le littoral atlantique se prépare à recevoir, ce week-end, Ruth, ou "Srike Four", la plus grosse dépression depuis 35 ans.

    tempête,houle,surf,ventAlerte "noire" à la houle

    Selon Surf Report, le site spécialisé référence des surfeurs, si Ruth est moins vaste que Hercules, la hauteur des vagues devraient dépasser tout ce que nous avons vu au cours des dernières tempêtes. Les plus gros spots européens de surf sont donc en alerte "noire"…

    Un monstre absolu

    D’après les météorologues, "Strike Four" serait un monstre de tempête absolu, qui risque de faire un carnage en Europe. Pour vous donner une idée, Hercules a entraîné une houle de plus de 8 mètres à 21 secondes d’intervalle. Enorme, comme les dégâts qu'elle a occasionné sur le littoral. Selon les prévisions des météorologues, la houle de ce samedi pourrait culminer entre 15 et 20 mètres à 19 secondes d’intervalle avec des vents violents... Des vagues tellement géantes que les surfeurs feront mieux d'oublier leur planche.

    Gare au "swell"...

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    Carte Surf Report prévision dimanche 9 février 2014

    Les côtes de l'Irlande, de l'Angleterre, de la Manche et de la Bretagne connaîtront donc un épisode venteux de près de 36 heures avec des vagues qui vont monter en puissance et, une fois de plus, de forts risques de submersions marines pour le week-end.  Les départements du Finistère et du Morbihan ont été placés en vigilance rouge "crue", l'Ile-et-Vilaine et la Loire Atlantique en vigilance orange, sur fond de perturbation active venant par l'ouest, a-t-on appris auprès de Météo-France. De quoi faire venir les "big wave riders", anticipe Surf Report, qui s'attend à voir les vidéos des sites de Mullaghmore, Belharra au Pays  Basque et Nazaré au Portugal faire une nouvelle fois la Une d'internet. 

    Le 29 janvier 2014, le surfeur Hawaïen Garrett McNamara à Praia do Norte, la "plage du nord" du village de Nazaré, tente de battre son propre record de la plus grande vague jamais surfée au monde.

    Le site spécialisé prévient toutefois : n'est pas "big wave rider" qui veut. Les surfeurs confirmés qui veulent défier les vagues feront mieux de chercher un spot de repli, quant aux autres, pas question de se mettre à l'eau. La prudence est de mise. Pour voir un tel phénomène, il faut remonter aux années 1990, conclut Surf Report, qui souligne aussi qu'il ne s'agit que de prévisions.

    Cathy Lafon

    LE SITE DE SURF REPORT  : cliquer ICI

    PLUS D'INFO

    • Rappel des houles de cet hiver, selon Surf Report :

    Hercules (6 Janvier): 8m50 - 21 secondes
    Take Two (1er Février): 8m50 - 19 secondes
    Brigid (5 Février): 9m10 - 18 secondes
    Strike Four (8 Février): 10m70 - 19 secondes

  • Jeux olympiques 2014 : pourquoi Sotchi ne rime pas avec écologie

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    Le président russe Vladimir Poutine pose avec deux enfants à la station de ski de Sotchi, Krasnaïa Poliana, sur les bords de la mer Noire, le 5  janvier 2007. Photo AFP

    Environnement, forêt, biodiversité, eau, transports : de nombreuses associations russes mettent en cause la construction des infrastructures dédiées aux Jeux olympiques d'hiver 2014, qui ont causé, selon elles, de nombreux dégâts écologiques à Sotchi. Tour d'horizon des principaux griefs des écolos.

    La neige à prix d'or

    Tout d'abord, organiser les Jeux olympiques d'hiver dans une station balnéaire, à l'heure du réchauffement climatique, il fallait oser. Poutine a relevé le défi en proposant Sotchi. Située sur les bords de la mer Noire, avec les montagnes du Caucase en arrière-plan, Sotchi, un lieu de villégiature estival où poussent les palmiers, ne disposait que d'une petite station de ski, Krasnaïa Poliana. Température moyenne sur le site en février 2013: 8°C... D'où la nécessité de constituer d'énormes réserves de neige, pour permettre aux skieurs de skier, juste au cas où... Près de 700.000 m3 de neige, naturelle et artificielle, ont ainsi été stockés en 2013, et entassés en quatorze "collines", à plus de 1.100 mètres d'altitude.  Les sept premières "collines de neige" auraient coûté l'équivalent de près de 5,5 millions d'euros.

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    Vue aérienne du parc olympique de Sotchi 2014 Photo AFP

    Des travaux pharaoniques dans une région au riche patrimoine naturel

    Le coût des Jeux de Sotchi est estimé à environ 50 milliards de dollars. En 6 ans, ce sont près de 36 milliards d'euros qui ont été investis dans la ville et dans la station de Rosa Khutor, où doivent se dérouler les épreuves de ski alpin, de bobsleigh, de ski de fond et de saut à ski. Si certains bâtiments de la vieille ville étaient déjà en place, c'est une ville olympique qui est pratiquement sortie de terre, avec son aéroport, deux gares ferroviaires, 200 km de voies ferrés, 400 km de routes et 77 ponts. Mais aussi 12 tunnels, des stations de ski, trois villages olympiques, cinq patinoires géantes et de nombreux immeubles... Impossible d'imaginer que tout cela puisse se faire sans aucun impact sur l'environnement. En Russie comme ailleurs, pour les écologistes, la question n'est pas d'interdire par principe les projets d'infrastructure, mais de les mener à bien sans qu'ils s'avèrent désastreux pour l'équilibre écologique des territoires concernés et la vie de leurs habitants. Dans le cas de Sotchi, les travaux menés tambour battant ont fait fi de toutes les problématiques environnementales.

    Première victime : la forêt

    Pour construire "Sotchi JO 2014",  il a fallu abattre entre 2.000 à 4.000 hectares de forêts :  un sacré choc pour la biodiversité animale et végétale locale. Selon la WWF, l'organisation mondiale de protection de la nature, les organisateurs se sont "à peine occupés" de l'impact sur les espèces animales.

    akhchtyr-un-village-sacrifie-a-la-cause-olympique.jpgLe cas d'Akhchtyr, le village sacrifié

    De même qu'un pan entier de la ville de Sotchi a dû être rasé et de nombreux habitants déplacés, un petit village situé sur les hauteurs de la station balnéaire, au bord de la rivière Mzymta, a été lourdement affecté par le chantier dantesque. Depuis 2008, les travaux pour relier le site olympique à Krasnaïa Polïana ont  ainsi privé le village Akhchtyr d’eau et de route (photo AFP ci-dessus), en laissant l’impression aux habitants d’avoir été sacrifiés.

    Histoire d'eau

    Située sur les premières hauteurs du Caucase, Akhchtyr a d’abord vu sa vie bouleversée avec la construction de la ligne ferroviaire de 48 km et de la voie rapide entre le centre olympique de Sotchi, au bord de la Mer Noire et les pistes de ski. « Les constructions olympiques ont laissé le village sans approvisionnement en eau depuis plus de cinq ans et privé les habitants des transports publics et d’autres services », rapporte l’ONG Human Rights Watch (HRW). Pour les habitants, le début des travaux a coïncidé avec le début de leurs problèmes avec l'eau. Akhchtyr n'avait pas l'eau courante, mais des puits. Les travaux ont détruit les sources souterraines et les quantités d'eau apportée désormais par camions citerne est insuffisante pour couvrir les besoins élémentaires et pour arroser les potagers, sources de nourriture et de revenus pour habitants.

    Expropriations sans indemnisations

    A Akhchtyr, seules deux des huit familles expropriées ont été indemnisées. Quant aux bénéfices de la nouvelle route, la population locale peut faire une croix dessus : la voie rapide ne dessert pas Akhchtyr, comme initialement prévu. Pire, elle coupe l’ancienne route et prive les 52 foyers de transports publics. Un tunnel permet bien aux habitants de passer sous la voie ferrée, mais rien n’a été prévu pour traverser la grande route. Si l'on a une voiture, il faut maintenant une heure pour atteindre Sotchi, en passant par la montagne... Un vrai progrès.

    evgueni.jpgLa "légère insolence" des écolos

    Les dégâts causés à l'environnement par les Jeux de Sotchi, c'est justement ce que dénonce dans un rapport Evgueni Vitichko (photo ci-dessus). Or, en Russie, si l'on peut badiner avec l'écologie, pas question d'agir de même avec les Jeux. Par un étrange hasard, le lundi 3 février, le militant écolo a été condamné à quinze jours de détention à Touapsé sa ville natale, un petit port à une centaine de kilomètres au nord de Sotchi. Pour quel délit ? Selon la presse russe, l'écolo s'est rendu coupable d'une « légère insolence » (délit prévu à l'article 20.1 du code pénal russe) qui lui a valu le maximum prévu par la loi. En attendant l'autobus, Evgueni Vitichko aurait lâché une bordée de jurons, ce qui aurait choqué l'un de ses concitoyens au point de l'inciter à porter plainte. Archaïsme exotique ou règlement de compte destiné à faire taire les écolos ? Si l'on en croit l'explication donnée au journal Le Monde par Evguenia Tchirikova, la pasionaria de l'écologie russe, la deuxième option serait la bonne: "Il s'agit d'une affaire totalement fabriquée... Cette histoire en dit long sur la détermination des autorités à faire taire les écolos. Ces Jeux ne sont pas une fête populaire, plutôt une malédiction ", conclut-elle.

    jeux olympiques,infrastructures,ski,sports d'hiver,poutine,forêtLes écolos dans le collimateur de Poutine

    Quoiqu'il en soit, pour le géologue et membre de l’association régionale de défense de l’environnement du Caucase du Nord, cette condamnation n'est pas la première. Evgeni Vitichko a déjà été condamné le vendredi 20 décembre dernier à trois ans de camp pour "atteinte aux biens". Selon Amnesty international, "ses défenseurs estiment que les charges pesant sur cet homme n’ont aucun fondement et sont motivées par des considérations politiques". On lui a en effet reproché, avec un groupe de militants écologistes, d'avoir causé des dommages à une clôture en tôle ondulée dressée dans une zone forestière protégée, en l'ouvrant en partie et en y écrivant des slogans comme : « La forêt est pour tout le monde ».  Un vrai scandale... 

    Vladimir Poutine a voulu faire des olympiades d'hiver 2014 une véritable tribune politique pour redorer son image et celle de la Russie. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il n'aura pas la médaille d'or du développement durable.

    Cathy Lafon

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  • Dangerosité des pesticides : la mise en garde de 1.200 médecins français

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    Les dangers de l'usage des pesticides pour la santé des travailleurs de la vigne en Bordelais a été soulignée par l'enquête APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux, de l'association Générations futures, le mardi 19 février 2013.

    Près de 1.200 médecins de France métropolitaine et des Antilles ont signé un appel mettant en garde contre les dangers des pesticides pour la santé humaine. Ils ont remis leur pétition au Sénat le 30 janvier.

    Le chlordécone, un pesticide utilisé aux Antilles

    Lancé sur internet en septembre par un groupe de médecins limousins auxquels se sont associés des médecins de Martinique et de Guadeloupe, l'appel des "1.200" a pour origine l’affaire du chlordécone, un pesticide employé à large échelle aux Antilles pour lutter contre le charançon du bananier, entre 1973 et 1993 avant d’être interdit mais dont la présence persistance dans les sols et rivières continue à contaminer les cultures, viandes et poissons. Et les hommes qui s'en nourrissent ou les ont manipulés.

    L'union de deux appels

    Le collectif avait programmé fin janvier une conférence de presse au Sénat, pour diffuser son appel sur les dangers des pesticides. Hasard du calendrier, un député de Haute-Garonne, Gérard Bapt, organisait le même jour à l'Assemblée nationale un colloque intitulé  "Pesticides : santé et biodiversité". Ce colloque était l'aboutissement d'une autre pétition initiée en novembre dernier :  "L'appel de Montpellier". Les deux "appels" ont donc fini par se rejoindre et unir leurs forces. "Cinq médecins ont ainsi pu porter la pétition des "1.200" signataires en ouverture au colloque de l'Assemblée nationale et la remettre au ministre de l'Ecologie, Philippe Martin, avant de la présenter au Sénat", précise le Dr Joseph Mazé, membre de AMPL (Alerte des médecins limousins sur les pesticides).

    "Chacun doit prendre ses responsabilités"

    Les 1.200 médecins signataires se défendent de vouloir stigmatiser les agriculteurs mais estiment qu'il est de leur devoir de praticiens et conforme à l'éthique médicale, d'alerter sur la dangerosité des pesticides. "Nous ne cherchons pas à montrer du doigt une profession, mais chacun doit prendre ses responsabilités. A nous d’assumer les nôtres en alertant sur les dangers de ces produits, particulièrement pour certaines catégories de la population, ceux qui y sont le plus exposés, ainsi que les femmes enceintes et les enfants" explique Pierre-Michel Perinaud, médecin généraliste à Limoges, coordonnateur du collectif.

    "Perturbateurs endocriniens"

    Dans leur appel, les médecins soulignent qu’une exposition professionnelle aux pesticides est, selon la littérature scientifique, liée à des risques accrus de maladie de Parkinson, de cancers de la prostate et de certains cancers du sang. L' important rapport d'expertise collective de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publié en juin 2013, fait aussi état d’un risque de malformations congénitales augmenté chez les enfants des femmes exposées aux pesticides pendant leur grossesse. Les médecins relèvent par ailleurs que "personne ne conteste l’imprégnation générale de la population" par les pesticides "à faibles doses", ce qui "n’est pas rassurant"  dans la mesure où "de nombreux pesticides sont des perturbateurs endocriniens"  dont les effets ne dépendent pas de la dose, mais de la période d’exposition. Les perturbateurs endocriniens sont en effet soupçonnés d’être une des causes de la recrudescence de certains troubles, comme l’infertilité, l’obésité, les pubertés précoces.

    epandage pesticides.jpgEn finir avec les épandages aériens

    Les épandages aériens de produits phytosanitaires sont interdits par l'Europe et la France, mais l'Hexagone autorise des  dérogations et ce, surtout loin du territoire métropolitain...  En 2012, huit cents opérations d'épandage aérien y ont ainsi été autorisées, dont la grande majorité outre-mer. Afin de protéger la santé des populations, les médecins préconisent notamment de mettre fin aux dérogations à l’interdiction européenne des épandages aériens, particulièrement aux Antilles où, souligne le Dr Perinaud, les dérogations sont "beaucoup trop souples" atteignant dans certains cas "12 mois sur 12″, alors même que la population est encore contaminée par le chlordécone.

    L'Etat doit reconnaître de nouvelles maladies professionnelles agricoles liées aux pesticides

    L’appel invite également l’Etat à reconnaître de nouvelles maladies professionnelles agricoles liées aux pesticides, à mieux étiqueter les produits destinés à l’alimentation, et à confier à des laboratoires indépendants la réalisation des tests nécessaires pour l’autorisation de mise sur le marché. Il réclame enfin une meilleure prise en compte des perturbateurs endocriniens au niveau européen.

    Une première étape : l'interdiction programmée des pesticides à usage non agricole

    Le Parlement français a déjà répondu la semaine dernière à l’une de leurs autres revendications en interdisant les pesticides hors usage agricole. Mais on a le temps de voir venir : la mesure ne prendra effet qu’en 2020 en ce qui concerne l’interdiction des pesticides dans les espaces verts publics et 2022 pour les jardins particuliers. Et surtout, elle ne concerne pas pour l'instant l'usage professionnel des pesticides par l'agriculture, qui représentent 90 à 95% des phytosanitaires utilisés en France chaque année. Ce qui n'est pas rien, si l'on considère que la France reste le premier pays consommateur en Europe de phytosanitaires en dépit du plan gouvernemental Ecophyto, lancé en 2008, qui prévoyait d'en réduire l'usage de 50% d'ici à 2018...

    En dépit de l'importante mobilisation des médecins pour alerter sur les dangers des pesticides, force est de constater qu'il n'y a pas un mot sur les pesticides ou les produits chimiques perturbateurs  dans le troisième plan cancer annoncé par François Hollande, le 4 février... Pourtant, la prévention de ce type de maladies doit passer aussi nécessairement par la réduction des produits dangereux pour la santé humaine comme le sont les pesticides.

    Cathy Lafon

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