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  • Photovoltaïque: vers un nouveau record mondial en 2014

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    Un polder photovoltaïque de 1 kilomètre carré devrait voir le jour au Japon, dans le sud du pays. © Kyocera Corporation

    Les énergies renouvelables ont le vent en poupe. Les installations de panneaux photovoltaïques dans le monde vont poursuivre une croissance à deux chiffres en 2014, après une année 2013 meilleure que prévu, notamment grâce au Japon, selon les prévisions annuelles du cabinet américain IHS.

    Entre 40 et 45 gigawatts en 2014

    Selon le cabinet spécialisé, les nouvelles capacités de production d’électricité photovoltaïque atteindront un nouveau record compris entre 40 et 45 gigawatts l’an prochain. En 2013, le marché a dépassé les 35 gigawatts, soit un nouveau sommet après 31,2 GW en 2012 et 27,5 GW en 2013. « L’explication, qui est aussi un des enjeux principaux de 2014, vient d’un pays: le Japon », deuxième marché national dans le monde en 2013 derrière la Chine, explique IHS. Quelque 6,3 GW de panneaux solaires ont été installés en 2013 dans l'archipel nippon, un marché tiré par l’arrêt des réacteurs nucléaires après la catastrophe de Fukushima. Et contrairement aux prévisions de l’an dernier, le marché en valeur ne s’est pas contracté comme en 2012, progressant au contraire de 7% à 83 milliards de dollars. L’an prochain, ce chiffre  pourrait encore grimper.

    photovoltaïque,croissance,chiffreLe Japon post-Fukushima mise sur les énergies renouvelables

    Depuis l'accident nucléaire de Fukushima, le 11 mars 2011, le Japon se tourne à marche forcée vers d'autres sources d'énergie. Après le parc d'éoliennes flottantes au large de Fukushima, le géant de l'électronique Kyocera a lancé un nouveau projet : la construction de la plus grande centrale photovoltaïque flottante du monde, aux abords de la ville de Kagoshima (sud du pays). Au total, la société nipponne compte déployer dans le port de Nanatsujima, sur un peu plus de 1 km2, près de 29.0000 panneaux solaires qui seront maintenus à la surface par des flotteurs en plastique. Une fois mise en activité, la centrale de Kagoshima aura une puissance de 70 mégawatts. De quoi satisfaire la consommation électrique de 22. 000 familles.

    La Chine en tête

    La Chine, premier marché au monde du photovoltaïque devant le Japon, reste la meilleure élève de la classe.  Elle devrait poursuivre sa course en avant dans le solaire en installant 9,3 GW, contre 8,6 GW, mais rester donc en dessous de l’objectif officiel des 12 GW pour 2014.  Le marché américain, le troisième au monde, devrait également croître lui aussi, à 6,4 GW contre 5,5 GW en 2013.

    La France au 8ème rang mondial

    « A l’inverse, l’Allemagne, jadis un leader mondial, restera à une terne 4e place et son marché se réduira de nouveau après des baisses drastiques de ses tarifs de soutien », note IHS, qui prédit 3,7 GW en 2014 après 3,8 GW en 2013. Le pays européen où la croissance du solaire devrait être la plus forte serait, selon ses prévisions, le Royaume-Uni, qui passerait de 1,3 GW en 2013 à 1,7 GW, prenant à l’Italie la cinquième place mondiale. Le marché français afficherait lui une légère progression à 0,8 GW, et remonterait au 8e rang mondial.

    L'essor du stockage d'électricité photovoltaïque

    Dans les autres tendances, IHS souligne à la fois l’essor du stockage d’électricité photovoltaïque (qui devrait quadrupler à 753 mégawatts en 2014), la stabilisation des marges des grands fabricants chinois de panneaux, qui se sont améliorées ces derniers mois, et l’émergence du marché sud-américain, qui devrait quintupler à 1,4 GW l’an prochain.

    Cathy Lafon

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  • Nucléaire : en 2014, le dernier homme de Fukushima partira en voyage

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    Naoto Matsumura, photo DR 

    A Fukushima, deux ans après la catastrophe nucléaire, Naoto Matsumura, un fermier de 53 ans, vit toujours dans la zone désormais interdite de 20 km autour de la centrale dévastée par le tsunami du 11 mars 2011. Il a décidé de prendre son bâton de pélerin-samouraï et de faire le tour du monde pour alerter l'opinion contre les dangers du nucléaires.

    naoto.jpgL'histoire de Naoto Matsumura

    En mars 2011, quatre jours après l'explosion du réacteur n°4, le paysan de Fukushima quitte avec les siens la ferme exploitée par sa famille depuis cinq générations. Ne pouvant trouver d'hébergement, il laisse sa famille à Iwaki et retourne chez lui pour nourrir ses animaux. Il découvre d'abord chez ses voisins puis dans tous les environs, que partout des animaux ont été abandonnés, souvent enfermés et incapables de se nourrir, leurs propriétaires pensant pouvoir rentrer assez rapidement chez eux. Il décide alors de rester définitivement dans la zone évacuée et interdite, pour sauver et s'occuper d'autant d'animaux qu'il le pourra, et leur éviter de mourir de faim ou d'être abattus selon les consignes gouvernementales. 

    "Le dernier homme de Fukushima"...

    C'est un journaliste italien Antonio Pagnotta qui a fait connaître Naoto Matusumura. Après l'avoir rencontré  lors d'un voyage dans la zone, il en a fait un livre très émouvant, "Le dernier homme de Fukushima", publié aux éditions Don Quichotte en 2013. Le "samouraï sans maître",  plein de rage à l'encontre des responsables de ce désastre nucléaire, est bien décidé à ne pas les laisser supprimer les preuves de l'impact de la contamination radioactive, en éliminant les animaux possiblement affectés et leur descendance. C'est en vivant dans la zone contaminée, sans eau courante, électricité ni sanitaires que cet homme courageux  a décidé de manifester sa colère face à Tepco, le géant de l'industrie nucléaire japonais. 

    .... ou pas ? 

    Depuis l'assouplissement de l'interdiction de résider dans la zone, une poignée d'autres paysans auraient regagné les environs de Fukushima. A l'instar de Keigo Sakamota, 58 ans,  qui s'occupe également d'une véritable ménagerie d'animaux, malgré les risques de radiations. Sa vidéo tourne sur le web depuis le 5 novembre 2013 et le montre en train de nourrir chaque jour près de 5000  chiens, chats, canards, chèvres, lapins....tous abandonnés par leurs propriétaires qui ont dû évacuer leurs fermes. "Si j'évacuais ne serait ce qu'un mois, je ne crois pas qu'une seul animal survivrait" explique-t-il. Bien décidé à ne pas lever le camp: "Je ne m'inquiète pas le moins du monde parce que je protège des centaines de vies. Je vais continuer à les protéger. Je resterai ici. Je ne bougerai pas un orteil même pour un seul jour" affirme-t-il. 

    Aujourd'hui, Naoto Matsumura n'est peut-être plus vraiment "le dernier homme de Fukushima"  ? Mais la question n'est vraiment pas là, surtout vu d'ici... Qu'ils soient un, deux ou dix, Naoto comme Keigo incarnent avec un extraordinaire courage une forme de résistance inédite face à la nucléocratie japonaise.

    Naoto Masumura à Fessenheim et au Parlement européen

    Naoto, quant à lui, a décidé de quitter Fukushima, pour venir en France entre le 5 et le 20 mars 2014  et plus particulièrement à Fessenheim, lors des manifestations qui se tiendront sur le Rhin pour le troisième anniversaire du début de la catastrophe de Fukushima. Le "dernier homme de Fukushima" veut raconter sa douloureuse expérience de l’explosion de la centrale de Fukushima Daii Ichi, véritable « sœur jumelle » de Fessenheim. Né d’une idée d'Antonio Pagnotta, ce voyage symbolique est organisé par un collectif d’associations et coordonné par le groupe local de Greenpeace Strasbourg. Sa rencontre avec les agriculteurs, les habitants de cette région sera pour lui l’occasion de faire comprendre aux gens que la vie peut basculer du jour au lendemain et qu’on peut tout perdre. Qu’une explosion nucléaire peut détruire toute une région durablement : sa terre, ses animaux, ses habitants. La parole lui sera également donnée au Parlement Européen dans une conférence de presse, pour faire l’état des lieux à Fukushima, le 11 mars 2014, jour anniversaire de la catastrophe nucléaire.

    Bon voyage, Monsieur Matsumura !

    Cathy Lafon

    • Pour lire les articles de Ma Planète sur Fukushima : cliquer ICI
  • L'océan sous haute surveillance: un bilan de la qualité environnementale et sanitaire

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    La mer, dans la Baie de la Somme. Photo DR

    coeur.jpg"L’océan sous haute surveillance, Qualité environnementale et sanitaire", un livre de Michel Marchand, dresse un bilan de l’état et l’évolution de la qualité environnementale et sanitaire du milieu marin en ce début de XXIe siècle.

    La surveillance de la qualité du milieu marin a commencé il y a juste un siècle, pour contrôler la salubrité bactérienne des coquillages consommés vivants. À partir des années 1970, la qualité chimique s’y ajoute. Dix ans plus tard, un réseau d’observation du phytoplancton toxique et des toxines associées est mis en place. La surveillance du milieu marin est alors axée sur un contrôle sanitaire des coquillages et un suivi environnemental à caractère patrimonial. En 2000, l’adoption de la Directive cadre sur l’Eau modifie considérablement le concept de surveillance. Des critères écologiques et chimiques définissent le bon état ou non des eaux. En 2008, la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin étend la veille à l’ensemble des mers européennes. D’autres paramètres sont pris en compte pour évaluer les changements liés à l’évolution du climat et aux effets de la perte de biodiversité marine.  

    couv mer.jpgLa mer, un écosystème utile

    La mer n’est plus vue comme un simple milieu d’usage, c’est aussi un système qui rend des services écologiques et qu’il convient de préserver dans sa globalité. L’Ifremer est chargé de développer des réseaux de surveillance environnementale et sanitaire des eaux littorales.  Un système d’information unique (Quadrige) assure le stockage des données, leur gestion et leur valorisation. Ce dispositif permet de mesurer l’état et l’évolution de la qualité environnementale et sanitaire des eaux littorales en ce début de XXIe siècle.

    Ce livre, très documenté, s’adresse aux décideurs des collectivités territoriales, des administrations et des agences d’environnement. Mais il passionnera aussi tous les citoyens soucieux de leur cadre de vie et de leur santé. Et de l'avenir de la planète.

    Cathy Lafon

    LE LIVRE

    • "L’océan sous haute surveillance, Qualité environnementale et sanitaire",  Michel Marchand, éditions Quae, Cirad, Ifremer, 30 €.