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  • Nouveau scandale sanitaire ? Des dizaines de pesticides dangereux encore autorisées en France

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    Des pesticides dangereux autorisés sur le marché Photo DR

    La société française a encore en travers du gosier le scandale de la viande de cheval. Générations futures révèle maintenant que des dizaines de produits phytosanitaires agricoles ou domestiques (insecticides, herbicides, fongicides, etc.), sur la dangerosité desquels  l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait alerté, seraient autorisées à la vente, depuis des années.

    C'est bien sûr plus dangereux pour la santé que de manger sans le savoir des lasagnes au cheval. Aussi, l'ONG a-t-elle annoncé, mardi 23 avril, le dépôt imminent d'une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" contre des services du ministère de l'Agriculture. Elle les accuse d'avoir laissé sur le marché sept pesticides, produits phytosanitaires particulièrement toxiques, et ce, contre l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

    pesticides epandage vignes.jpgLes pesticides : cancérigènes et perturbateurs endocriniens

    Générations futures, l'association qui dénonce les dangers des pesticides, a publié récemment deux enquêtes chocs. La première met en évidence les conséquences sur la santé des travailleurs de la vigne de l'usage des pesticides en Médoc (enquête APACHE, 13 février 2013). La deuxième démontre l'exposition des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens dans leur alimentation quotidienne (enquête EXPPERT 1, 30 mars 2013).

    Sept pesticides toxiques encore sur le marché

    Cette fois-ci, Générations futures cible cinq désherbants, dont certains sont vendus aux particuliers et deux insecticides qui "sont actuellement sur le marché alors qu'un avis défavorable a été rendu par l'Anses, révélant notamment des risques inacceptables pour l'applicateur ou le consommateur", comme l'écrit l'ONG dans la plainte qui doit être déposée dans la semaine auprès du procureur de la République. Générations futures vise ici "les fabricants des produits phytosanitaires et les représentants de l'Etat chargés des autorisations de mise sur le marché des dits produits".

    veillerette.jpg"C'est inacceptable"

    L'ONG appelle également au retrait du marché de dizaines de pesticides pour lesquels l'Anses a émis depuis des années, des avis défavorables, en raison de leur impact sur la santé ou l'environnement, ou recommandé des restrictions d'usage, et dont la Direction générale de l'Alimentation (DGAL), dépendant du ministère de l'Agriculture et autorisant les mises sur le marché, n'a pas tenu compte. La plupart des risques ignorés par la DGAL concernent l'environnement, mais une demi-douzaine de produits épinglés présentent, selon les évaluations même de l'Anses, des risques sanitaires pour l'utilisateur, qu'il soit jardinier amateur ou employé agricole. Pour le président de l'ONG, François Veillerette, cette situation est "inacceptable". Même si les positions de l'Anses sont consultatives, l'Agence sanitaire "ne donne pas un avis sur sa mauvaise ou bonne humeur. C'est un avis scientifique par rapport à la règlementation européenne", a-t-il insisté mardi, lors d'une conférence de presse, à Paris.

    Les lettres mortes de l'Anses à la DGAL

    Générations futures base sa plainte sur deux lettres qu'elle s'est procurées, dont l'une en date du 27 août 2012, du directeur de l'Anses Marc Mortureux au directeur de la DGAL Patrick Dehaumont. Ces courriers témoignent de profonds dysfonctionnements dans le système d'attribution ou de reconduction des autorisations de mise sur le marché des pesticides.

    Dans son courrier, l'Anses revient sur des remarques déjà formulées dans une lettre en 2009 et "attire l'attention" sur "le maintien sur le marché des produits pour lesquels l'Agence avait émis un avis défavorable ou un avis favorable avec restrictions". Le président de l'Anses y a joint, en annexe, une liste d'une quarantaine de pesticides problématiques. Générations futures a vérifié s'ils étaient toujours sur le marché : depuis l'envoi de la lettre, "il y a eu quelques modifications, mais très peu", souligne François Veillerette.

    le foll.jpgLa réaction du ministre

    Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a aussitôt réagi. Il demande à la DGAL de répondre point par point à toutes les questions posées par Générations futures et de rendre ces informations publiques au début de la semaine prochaine. Il reconnaît des retards de mise à jour de la base de données publique sur les autorisations de mise sur le marché. À sa demande, un audit sera chargé « d’identifier les blocages et de proposer des solutions garantissant une plus grande réactivité dans la mise à jour de cette base de données. »

    Pour rétablir la confiance de la société civile française envers les pouvoirs publics, il va finir par y avoir vraiment urgence...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le rapport de Générations futures Pesticides autorisations de mise sur le marché, 24 avril 2013 : cliquer ICI
    • Le site de Générations futures : cliquer ICI

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  • Fukushima : nouvelles fuites d'eaux hautement radioactives... et nouveaux rats

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    Fukushima : inspection de l’AIEA en avril 2013  Photo AFP

    Fukushima continue d'accumuler les incidents.  Selon le site japonais "Fukushima Diary", de nouvelles fuites d'eaux radioactives se sont produites la semaine dernière sur le site de la centrale. Le réservoir n°2 a perdu 42 m³ d'eaux extrêmement radioactives pendant la nuit du 17 au 18 avril 2013. Et des rats ont à nouveau été découverts dans un transformateur, le lundi 22 avril au matin. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) demande désormais au gestionnaire de la centrale de « revoir sa stratégie ».

    sécurité,fukushima,centrale nucléaire,fuites d'eau radioactive,tepco42 m3 d'eaux radioactives  manquants...

    Un changement significatif de niveau d'eau dans le réservoir n°2 a été observé par Tepco, pendant la nuit du 17 avril 2013 (photo Tepco DR ci-contre). Tepco, qui transvase l'eau extrêmement radioactive de ce réservoir n°2 vers la citerne H2 plus sûre, a dû interrompre cette opération de transvasement le 17 avril à 16 h 57. Elle a repris le 18,  à 9 h 47.  Mais, entre temps, le niveau de l'eau est passé de 707 m³ à 665 m³, et Tepco ne sait pas où sont allés ces 42 m³ manquants.

    sécurité,fukushima,centrale nucléaire,fuites d'eau radioactive,tepco... et le retour des rats

    Par ailleurs, selon l'AFP, Tepco a indiqué hier matin avoir relancé le système de refroidissement de la piscine de combustible usé du réacteur 2 qu'elle avait volontairement stoppé à cause de la découverte de deux rats morts dans un transformateur (photo DR Tepco, ci-contre), lundi, à 10h13 (01h13 GMT) Pour retirer ces corps et contrôler le matériel, il a fallu éteindre les système de refroidissement, à 11h36 (02h36 GMT), pour une durée d'environ trois à quatre heures.  «Après retrait des rats, contrôle du transformateur et confirmation qu'il n'y avait pas d'anomalie, nous avons remis en service le système de refroidissement à 15h48 (06h48 GMT)», a expliqué Tepco dans un communiqué, ajoutant qu'aucun autre problème n'avait été constaté par la suite.

    Eviter d'autres incidents futurs

    L'opérateur de la centrale de Fukushima a présenté,  mercredi 17 avril, un ensemble de mesures pour éviter que les incidents récents, fuites d'eaux radioactives à répétition et pannes électrique, ne se reproduisent dans le complexe atomique ravagé. Il veut éliminer les risques, empêcher les animaux de s'infiltrer dans les équipements et a commencé à transvaser vers des cuves sûres l'eau de réservoirs souterrains défectueux. «Nous avons senti la nécessité d'agir pour éviter que ne se reproduisent des incidents. Bien sûr nous aurions mieux fait de le faire plus tôt, et nous devons accélérer les procédés pour résoudre les lacunes et retards sur place», a déclaré le patron de Tokyo Electric Power (Tepco), Naomi Hirose, lors d'une conférence de presse.

    Précarité des dispositifs

    Le site de Fukushima reste extrêmement vulnérable, à la merci d'un nouveau séisme, mais aussi de dommages causés par l'intrusion d'animaux, comme des rongeurs ou des serpents. Tepco a lancé une campagne de recherche de «faiblesses» dans les équipements électriques pour le refroidissement des réacteurs et du combustible usé stocké dans des piscines de désactivation. Parmi ces failles, figurent notamment les câbles vitaux passant sous des matériels susceptibles de s'effondrer en cas de séisme, des câbles en pelote risquant de chauffer ou encore des trous par lesquels peuvent s'infiltrer des rats, souris ou autres petits animaux. Mi-mars, un rat avait causé un court-circuit et entraîné une panne de distributeurs d'électricité qui avait paralysé durant près de 30 heures une partie des systèmes de refroidissement des piscines de désactivation du combustible usé. Cet incident, sans doute le plus grave depuis que la centrale a été déclarée en état stable dit «d'arrêt à froid» mi-décembre 2011, a révélé la précarité des dispositifs actuellement en service dans le site nucléaire dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011.Depuis, le gouvernement japonais a sommé Tepco de s'expliquer et de prendre les mesures nécessaires pour sécuriser les lieux.

    Le plan de Tepco, "tardif", est aussi insuffisant selon l'AIEA

    Présenté mi-avril, l'ensemble des mesures destinées à améliorer la sécurité du site est "tardif", comme le reconnaît Tepco lui-même.  Pas encore opérationnel, comme le montre cette nouvelle fuite d'eaux hautement radioactives et la découverte de nouveaux rongeurs dans le système de refroidissement d'une des piscines. Et pas suffisant, selon l'AIEA. A l’issue d’une mission de plusieurs jours dans le complexe atomique,  l'organisme international  souligne que « Tepco doit poursuivre ses efforts pour améliorer la fiabilité des systèmes essentiels, pour évaluer l’intégrité des installations et pour élever la protection vis-à-vis des risques extérieurs ».  Et qu'elle devra aussi revoir sa stratégie « pour améliorer la gestion des radiations issues du site, particulièrement celles créées par le stockage de l'eau radioactive accumulée».

    Cathy Lafon

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  • Journée de la Terre : le bonheur durable est dans l'écologie

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    Pour protéger la planète, 23 % des Français sont prêts à privilégier le plus possible les transports en commun ou le vélo par rapport à la voiture (sondage Ipsos, mars 2013). Photo arhives Sud Ouest / Laurent Theillet

    C'est aujourd'hui la Journée mondiale de la Terre. Pour fêter la planète bleue, bien malmenée comme chacun le sait par les multiples atteintes que nos activités humaines font subir à ses éco-systèmes, quel présent offrir à Dame Nature ? Allons-y pour ce sondage, commandé à Ipsos par l'Observatoire du Bonheur, dont la publication, le 28 mars dernier, est  passé quelque peu inaperçue, mais dont les résultats pourraient lui redonner le sourire : 91 % des Français sont convaincus que les petits gestes du quotidien ont un impact sur la protection de l'environnement.

    Alors, c'est quand le bonheur ?

    Le chanteur Cali n'a pas fini de s'interroger. Mais pour l'Observatoire du Bonheur, le bonheur, c'est tout de suite. Et pour durer,  il doit passer par la protection de la planète et de la qualité de notre environnement.  Après s'être penché sur les perceptions des Français vis à vis de l'environnement, au travers d''une enquête Ipsos inédite, l'Observatoire a voulu consacrer son cinquième cahier au thème  "Environnement et bonheur". Objectif : mieux comprendre, au travers d'une réflexion approfondie et par de solutions concrètes, comment la préservation de l'environnement constitue une condition indispensable au bonheur des générations présentes et futures.

    L'environnement au coeur des préoccupations des Français

    Selon les résultats de l'enquête Ipsos de mars 2013, la question de l'environnement est en effet plus que jamais au coeur des préoccupations des Français, malgré la crise, dont il est pourtant communément admis qu'elle reléguerait aux oubliettes l'écologie et le développement durable.Quand on demande aux Français combien de temps ils seraient prêts à consacrer chaque année à l'environnement, ils sont 70% à affirmer être volontaires pour y passer au moins quelques jours, et 91% à être convaincus que les petits gestes au quotidien peuvent avoir un impact sur l'environnement.

    journée mondiale de la terre,sondage,bonheur,environnement,françaisPas si facile de renoncer à son confort quotidien...

    Parmi ces petits gestes : pour 39% des Français interrogés, éteindre les lumières et autres appareils électroniques en quittant une pièce, arrive en tête. 23% sont prêts à privilégier le plus possible les transports en commun ou le vélo par rapport à la voiture et 18% accepteraient de payer un peu plus cher les produits locaux et de saison. En revanche, ils sont seulement 17% à accorder priorité au fait de remplacer systématiquement les bains par les douches pour protéger la ressource eau. Pas toujours évident de renoncer à un peu de confort au profit du développement durable...

    Le changement climatique en tête des préoccupations

    84% des personnes interrogées se disent préoccupées par le changement climatique et 80% d'entre elles ont par ailleurs le sentiment que le climat s'est déréglé au cours des dernières années (changements brutaux de température, plus vraiment de saisons...).

    Les individus jouent le rôle le plus important dans la protection de la planète

    Près de 40% des personnes interrogées estime que les individus occupent le rôle le plus important en matière de protection de l'environnement, avant les gouvernements (30%) ou les entreprises (24%). En revanche, seuls 3% évoquent les ONG. Chez les 15-24 ans, les ONG sont perçues par 8% d'entre eux comme ayant la plus grande responsabilité pour protéger l'environnement, signe d'une plus grande valorisation de la société civile chez les plus jeunes générations.

    Alors, la planète, heureuse ? Espérons le. A moins que ce sondage ne la fasse carrément bien rigoler...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Créé en 2010, l'Observatoire du bonheur a pour objet de rassembler les connaissances sur le bonheur tout en analysant les phénomènes sociaux et en décryptant les perceptions du bonheur et de ses représentations. Il  est soutenu par la marque Coca-Cola.