Tri des déchets : l'ultimatum du gouvernement aux fast-food pour proposer des solutions
McDonald’s, Burger King, Starbucks ou encore Domino’s : les chaînes de restauration rapide traînent du pied en matière de gestion des déchets. Elles ont jusqu’à la fin du mois de mars pour proposer « un plan de mise en conformité » sur ce sujet, a annoncé ce jeudi 31 janvier Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire.
La loi du 12 mars 2016 oblige les restaurants qui produisent au moins 10 tonnes de déchets biodégradables par an (soit environ 200 à 240 couverts par jour) à les trier, avec des poubelles différentes, pour recycler papier, métal, plastique, verre, bois et nourriture. Or les poubelles des grandes enseignes sont loin d'être écolos, comme le montrait l'enquête d'Envoyé Spécial, diffusée sur France 2 le 22 octobre 2018.
Contrôles
Convoqués par la secrétaire d'Etat, les patrons des principales chaînes de restauration rapide se sont vu rappeler leurs obligations réglementaires en matière de gestion de déchets. « Je leur ai dit très clairement que d’ici la fin du mois du mars, je voulais qu’ils remettent un plan très concret de mise en conformité avec la réglementation », a-t-elle déclaré, en leur lançant un ultimatum.
Cette réunion faisait suite à des contrôles effectués par les équipes du ministère dans une cinquantaine de salles de restauration rapide sur l’ensemble du territoire français. Selon la secrétaire d’État, « aucune » d’entre elle n’était en « conformité totale » avec la réglementation sur le tri des déchets. La plupart ne proposent « même pas » une infrastructure le permettant.
Amendes, sanctions pénales
Brune Poirson a rappelé qu’il existait des « moyens de pressions très clairs » contre les mauvais élèves du tri. Des amendes, mais aussi « des sanctions pénales qui peuvent aller jusqu’à des peines de prison ». Le non-respect du tri des cinq flux (papier et carton, métal, plastique, verre, bois) est passible d’une sanction administrative d’un montant maximal de 150.000 euros et constitue une infraction pénale punie d’une peine maximale de deux ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.
"Name and shame"
Elle a également affirmé qu’elle se « réservait le droit » de « donner publiquement les noms » des chaînes qui ne respecteraient pas la réglementation, formalisée par un décret de mars 2016. « On peut pas changer les habitudes comme ça d’un claquement de doigts par un décret ou par un arrêté », a réagi Dominique Bénézet, délégué général du syndicat national de l’alimentation et de la restauration rapide à l’issue de cette réunion. Tout en concédant qu’il y avait « des efforts à faire ». « On est tous d’accord pour dire qu’il faut faire en sorte qu’on vive mieux sur cette planète » a-t-il ajouté. On observera toutefois que le secteur a quand même eu près de trois ans pour claquer les doigts, pour filer la métaphore.
Pour réduire les déchet, la loi alimentation prévoyait l'interdiction des ustensiles en plastique comme les pailles, couverts et bâtonnets dès 2020. Mais le Sénat est en partie revenu sur cette mesure le 31 janvier dernier en repoussant d'un an cette interdiction. Le gouvernement, qui était favorable à ce report, dit "ne pas reculer" contre la suppression des objets en plastique.
Cathy Lafon avec l'AFP
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