Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pesticides : 44% des agriculteurs utilisent des méthodes alternatives de biocontrôle

COCCINELLE.jpg

Les coccinelles font partie des insectes utilisés dans les méthodes de biocontrôle. Photo CCO Pixabay 

En finir avec les produits phytosanitaires chimiques dans l'agriculture et la viticulture c'est bien. Mais comment remplacer efficacement les pesticides, fongicides et autres herbicides ? Parmi les solutions à disposition des exploitants pour réguler naturellement la présence des ravageurs des cultures : le biocontrôle.

 Le biocontrôle, quèsaco ?

Selon la définition du ministère de l'Agriculture, "le biocontrôle est un ensemble de méthodes de protection des végétaux basé sur l’utilisation de mécanismes naturels. Seules ou associées à d’autres moyens de protection des plantes, ces techniques sont fondées sur les mécanismes et interactions qui régissent les relations entre espèces dans le milieu naturel". Ainsi, le principe du biocontrôle repose sur la gestion des équilibres des populations d’agresseurs plutôt que sur leur éradication

 44% des agriculteurs interrogés utilisent le biocontrôle

Alternatives ou complémentaires aux pesticides de synthèse, ces méthodes ont le vent en poupe et un vrai potentiel de développement. Elles ne représentent aujourd'hui que 5 % du marché de la protection des plantes en France. Pourtant, les agriculteurs seraient 44% à les utiliser, selon les résultats d’une vaste enquête réalisée par l'association des entreprises de produits de biocontrôle intervenant en France, IMBA France, révélés lors de son colloque annuel, le 29 janvier dernier. Ce, même si tous les utilisateurs ne les identifient pas immédiatement en tant que telles.

Arboriculteurs et viticulteurs en tête 

Le plus fort taux d’emploi se situe en arboriculture : 82 % des exploitants y ont recours, puis viennent les viticulteurs, avec 74 % d'utilisateurs, et enfin les maraîchers, 53 %.

Diminuer l'usage des pesticides, premier avantage cité

Sans surprise, 65 % des exploitants agricoles qui travaillent en bio jugent ces produits utiles, contre « seulement » 45 % en conventionnel. Les principaux qualificatifs qui ressortent pour les produits de biocontrôle sont : naturels, écologiques, efficaces, respectueux. Leur premier avantage reste la diminution des usages des pesticides, pour 65 % des interviewés, devant le respect de l’environnement et de la santé, et une meilleure image auprès des consommateurs.

Le coût, premier frein 

L’enquête aborde aussi les obstacles et les freins à l’adoption de telles solutions, avec les pistes pour les contourner. Pour 44 % des agriculteurs interrogés, le coût est le premier frein. Puis viennent le défaut d’accompagnement (41 %), le manque d’efficacité (37 %), ou encore le manque de richesse de la gamme de produits, trop restreinte (27 %).

Le biocontrôle a de beaux jours devant lui

Ce n'est pas parce qu'ils essaient le biocontrôle que les agriculteurs l'adoptent définitivement. 6 % des exploitants interrogés l'ont utilisé, avant d'arrêter. Les raisons de cet abandon sont diverses. Mais la moitié d’entre eux considèrent toutefois que ces solutions constituent toujours une option. Quant à ceux qui ne les utilisent pas, soient les 56 % du panel, deux tiers d'entre eux pensent les adopter dans les deux ou trois ans.

Reste que 39 % de ces agriculteurs n’ont jamais eu de proposition sur un produit de biocontrôle par leur fournisseur… Une piste de progrès à creuser par les conseillers agricoles, d’autant que deux agriculteurs sur trois réclament de l’accompagnement, soulignent les résultats de cette enquête.

Cathy Lafon

PLUS D'INFO

Les produits de biocontrôle sont définis à l'article L. 253-6 du code rural et de la pêche maritime comme des "agents et des produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures". Ils comprennent en particulier : les macro-organismes et les produits phytopharmaceutiques qui sont composés de micro-organismes, de médiateurs chimiques tels que les phéromones et les kairomones, ou de substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale. Les macro-organismes utiles aux végétaux sont essentiellement des invertébrés, notamment des acariens, insectes et nématodes, utilisés pour protéger les plantes des bio-agresseurs via la lutte biologique.

Les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle sont des produits phytopharmaceutiques autorisés à l'issue d'une évaluation complète des risques pour la santé humaine, la santé animale et l'environnement et conforme aux exigences européennes. Leur spécificité est liée à leur caractère naturel ou leur mode d'action reposant sur des mécanismes naturels. Ils constituent des outils de prédilection pour la protection intégrée des cultures.

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur les pesticides : cliquer ICI
  • Les articles de Ma Planète sur le bio : cliquer ICI

Les commentaires sont fermés.