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Le navigateur aventurier et écologisteYvan Bourgnon a décidé de s'attaquer à la pollution des océans par les plastiques qui détruisent les coraux, tuent les tortues marines et au final, nuisent à notre santé en se retrouvant dans nos assiettes. Pour combattre ce fléau majeur, le skippeur vainqueur de la Transat Jacques Vabre et fondateur de l'association The Sea Cleaners(Les Nettoyeurs de Mers), a conçu un énorme voilier, capable de nettoyer les océans en captant les gros déchets flottants (bouteilles, bassines, tuyaux, casiers de pêches...), avant qu'ils ne se désagrègent : le "Manta", dont les maquettes ont été présentées ce lundi à Paris. Une vraie bonne idée pour la planète, racontée le 7 avril dernier par"Le Parisien - Aujourd'hui en France", auquel le gladiateur des mers a expliqué sa démarche.
Mal classée en Europe pour le recyclage des déchets plastiques, la France a l'obligation de progresser. Photo archives AFP
Encore un domaine de l'environnement dans lequel la France n'a strictement aucune raison de faire cocorico. Pour le recyclage des déchets plastiques, l'Hexagone reste parmi les plus mauvais élèves de la classe en Europe.
En Europe, la valorisation des plastiques se situait en 2016 à 72,7% et le recyclage à 31,1%, des chiffres qui incluent les exportations de déchets plastiques hors UE. La France est tellement loin derrière que, même si le pays progresse, l’objectif du gouvernement français de 100% des déchets plastiques recyclés en 2025 est "peu envisageable", a estimé le 14 janvier 2018 PlasticsEurope, la fédération européenne du secteur. Explications.
Le navigateur explorateur français Patrick Deixonne conduit l'expédition 7ème Continent, qui part aujourd'hui des Etats-Unis. Photo AFP
Ca manque de poésie et de glamour, mais un septième continent existe bel et bien sur la planète et il est constitué de déchets plastique. L'expédition "7e Continent" part aujourd'hui d'Oceanside (Californie), à la découverte de cette plaque qui flotte sur l'océan Pacifique Nord,grande comme six fois la France, afin d'effectuer des mesures sur la nature de sa composition.
"Christophe Colomb" du XXIème siècle
C'est un Français qui est à l'origine de l'expédition "7e Continent", l'explorateur guyanais Patrick Deixonne, 48 ans. Le navigateur-aventurier des temps modernes, qui un petit air de Russell Crowe, l'acteur américain, a découvert en 2009 le phénomène lors de sa participation à la course en solitaire à l'aviron Rames-Guyane. Il rencontre alors une multitude de déchets plastiques, notamment un pare-choc de voiture à des milliers de kilomètres des côtes. Il ne s'agissait pas de l'un des cinq gyres, ou «tourbillons d’ordures» , déjà répertoriés sur la planète (Pacifique Nord et Sud, Atlantique Nord et Sud et océan Indien).
La carte du parcours de l'expédition 7ème Continent DR
De toutes les soupes, c'est pas celle de plastique qu'on préfère
Après un échec en 2012 pour des raisons techniques, Patrick Deixonne s'élance aujourd'hui d'Oceanside (San Diego, Californie) à la découverte de l’immense plaque de déchets plastique du nord-est de l’océan Pacifique. D’une taille équivalente à six fois celle de la France, cette «soupe de détritus» pourrait atteindre la taille du continent européen dans une vingtaine d’années. Le gros problème du 7ème Continent, c’est qu’il est invisible. Sa matière le rend impossible à photographier par les satellites. Contrairement aux catastrophes climatiques, comme la fonte des pôles ou les ouragans, les conséquences de cette pollution ne sont pas non plus spectaculaires, mais elles sont pourtant extrêmement dangereuses à long terme.
En effet, les déchets plastique finissent, après plusieurs dizaines d’années, en microparticules d’une taille inférieure à 5mm. Ces billes de plastique, ingérées par la faune marine, fixent de nombreuses toxines et sont dangereuses pour la santé des animaux et les hommes qui les mangent. Elles joueraient par exemple un rôle dans la perturbation des hormones de reproduction de l’être humain.
Trois îles de déchets plastiques découvertes dans le Pacifique Sud
Si deux « îles » de résidus non biodégradables ont déjà été découvertes, la première, celle qui intéresse Patrick Deixonne, dans le Pacifique Nord et la seconde dans l'Atlantique Nord, trois autres restent à localiser dans l’hémisphère Sud. Dans le documentaire « Le plastique : menace sur les océans », on a pu suivre en janvier dernier sur ARTE une autre expédition américaine : celle de Markus Eriksen, océanographe et militant écologiste, qui sillonne avec son équipage le Pacifique Sud pour repérer un des tourbillons océaniques où se concentrent ces déchets.
La mer est toujours une poubelle
"7ème Continent" est la première mission française à explorer cette zone du Pacifique Nord. Elle est portée par l'association guyanaise Océan Scientific Logistic (OSL ). Selon le Cnes, l'agence spatiale française qui la parraine, le vortex du Pacifique nord, entre la Californie et Hawaï, est l'un des plus importants de la planète. La déchetterie géante des pays industrialisés du nord à l'air libre, en plein océan, en quelque sorte.