Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

polémique - Page 15

  • Nutella a 50 ans... et 20% d'huile de palme dans ses pots

    nutella,anniversaire,polémique,huile de palme

    Nutella fête ses 50 ans ce week-end. Photo AFP

    Nutella, la célèbre pâte à tartiner, fête ce dimanche son 50ème anniversaire. La France est championne du monde de consommation de Nutella. Voilà pourquoi, pour fêter les 50 ans de la marque, le groupe Ferrero France offre un goûter d'anniversaire géant dans le parc de Sceaux (Hauts-de-Seine).

    Un milliard de pots et 20 % d'huile de palme

    En un demi-siècle,  l'Hexagone a déjà vidé un milliard de pots de Nutella. En tartine sur le pain, sur les crêpes, au goûter, au petit-déjeuner... : les Français en sont addicts.  Et pourtant, sérieusement terni en 2013 par les accusations qui pèsent sur l'huile de palme qui entre dans sa composition et qui serait responsable d'effets nocifs sur la santé mais aussi sur l'environnement, le Nutella a échappé de peu à une véritable mise à l'index.  La pâte à tartiner compte en effet parmi ses sept ingrédients 20 % d'huile de palme  : un vrai cauchemar écologique et sanitaire, comme le montre la vidéo ci-dessous, téléchargée par près de 4 millions d'internautes. 

    L'"amendement Nutella"

    Oups. En novembre dernier 2012, la commission des Affaires sociales du Sénat avait même adopté un "amendement Nutella",visant à augmenter de 300% la taxe sur l’huile de palme contenue dans la célèbre pâte à tartiner. Défendu par Jean-Louis Roumegas (EELV), cet amendement a finalement été repoussé lors de la nouvelle lecture en commission du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2013.

    nutella,anniversaire,polémique,huile de palmeQue reproche-t-on au juste à l'huile de palme ?

    Tout, ou presque. Cet ingrédient, très utilisé dans l'industrie agroalimentaire serait mauvais pour la santé humaine, mais aussi pour l'environnement. Les acides gras saturés contenus dans l'huile de palme augmentent les risques cardiaques, d'artères bouchées et de cholestérol. Il est en outre à l'origine d'une déforestation massive, effectuée au profit de la plantation de palmiers à huile (photo ci-dessus), dénoncée notamment par l'ONG Greenpeace. Le projet d'amendement français créait une contribution additionnelle de 300 euros la tonne à la taxe spéciale prévue sur les huiles de palme, de palmiste et de coprah destinées à l'alimentation humaine. Cela aurait rapporté de l'ordre de 40 millions d'euros.

    nutella,anniversaire,polémique,huile de palmeL'empire Ferrero contre-attaque

    Depuis l'épisode de l'"amendement Nutella", la marque de Ferrero, l'entreprise italienne fabricant le Nutella, a contre-attaqué en finançant une grande campagne publicitaire tous médias,  "Nutella, parlons-en", destinée à restaurer son image de marque. Et persiste et signe : elle continuera à utiliser l'huile de palme dans sa recette, car, pour la marque, elle assure à son célèbre produit une onctuosité à nulle autre pareille.  "Nutella se retrouve, de manière injuste, au cœur d'un débat sur l'huile de palme(…). Contrairement aux idées reçues, l'huile de palme n'est pas dangereuse pour la santé. Une tartine de Nutella contient moins de matières grasses saturées que la plupart des goûters ou petits déjeuners", affirmait le groupe italien. Ce qu'il y a de sûr, c'est que la polémique sur l'huile de palme n'a pas refroidi les Français, qui sont toujours accros au Nutella.

    Vivre sans Nutella, c'est possible !

    Soyons honnêtes avec nous même : la réalité, c'est que ne plus pouvoir manger de Nutella, ou l'équivalent, pour les écolos gourmets et gourmands que nous sommes, serait une véritable catastrophe... Heureusement, vivre sans Nutella, c'est possible ! Il existe plusieurs autres pâtes à tartiner au chocolat, sans huile de palme, déjà disponibles dans le commerce. Et bio, en prime. Pour effectuer un petit tour d’horizon de ces délices de substitution cliquez ICI

    Pas aussi bonnes que l'original ? A voir...

    Cathy Lafon

  • Aéroport de Notre-Dame-des-Landes: l'Europe menace la France de sanctions

    polémique,conflit,europe,loi sur l'eau,directive habitat,commission européenne

    Des manifestants soutiennent les grévistes de la faim qui protestent contre les expropriations des terres pour le projet de futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes, lors d'un rassemblement en mai 2012, à Nantes. © PHOTO ARCHIVES AFP

    Nouveau gros pépin pour le projet très controversé de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire Atlantique): l'Europe a ouvert une procédure d'infractions contre la France, qui n'aurait pas respecté la législation en matière de protection environnementale.

    L'eau et les espèces protégées

    La future plate-forme aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes doit être construite et gérée par Vinci Airports, en remplacement de l'actuel aéroport Nantes-Atlantique. Les écologistes, parmi les premiers opposants au projet, avaient averti : ce projet d'infrastructure, vieux de 51 ans, très contesté pour sa réelle utilité économique et logistique, contrevient également à la loi européenne sur l'eau et à la directive sur les habitat naturels, qui protège les espèces animales et la biodiversité. L'Europe vient de  leur donner raison : la Commission européenne a envoyé, ce mercredi 16 avril, une mise en demeure aux autorités françaises, "première étape d'une procédure d'infraction" sur l'impact du projet d'aéroport.

    polémique,conflit,europe,loi sur l'eau,directive habitat,commission européenne

    Vue aérienne du projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, publiée par le site Ecolocéane. DR

    L'impact environnemental de l'aéroport mal évalué

    Comme le révèle en exclusivité, ce vendredi, le site internet du quotidien "Presse Océan", Bruxelles s'interroge notamment sur "l'absence de certaines évaluations d'impact environnemental, qui doivent notamment faire figurer les effets notables probables sur l'environnement, y compris les effets secondaires et cumulatifs". Concernant spécifiquement l'impact de l'implantation de tout aéroport, la directive 2001/42/CE impose en effet aux Etats membres de soumettre à une évaluation stratégique environnementale (ESE) les plans et programmes qui fixent le cadre pour une construction de ce type.

    La France n'a pas respecté ses obligations

    Cette évaluation doit être effectuée avant que le plan-programme du projet ne soit adopté, précise Bruxelles, qui relève que la France n'a pas respecté cette obligation. L'Hexagone a déjà publié, en décembre 2013, des arrêtés "loi sur l'eau" et "espèces protégées", qui permettent d'initier les travaux d'aménagement de l'aéroport du Grand-Ouest et de desserte routière à tout moment. La mise en demeure européenne ne remet certes pas complètement en question la construction de l'aéroport, même si, au demeurant, il patine sérieux. Comme prévu dans le déroulé d'une procédure d'infraction, la France a, en effet, deux mois pour répondre. L'Europe décidera ensuite, en fonction des réponses, d'aller ou non au clash avec Paris.

    polémique,conflit,europe,loi sur l'eau,directive habitat,commission européenne"Première victoire" écolo

    Malgré l'ampleur de leur manifestation du 22 février dernier, les occupants de la ZAD, zone d'aménagement différé devenue zone à défendre, et leurs soutiens, craignaient que les travaux ne démarrent prochainement, la plupart des recours juridiques ayant été épuisés. La menace européenne constitue donc un désaveu cinglant pour les responsables politiques qui défendent depuis des mois ce projet d'infrastructure. Et une excellente nouvelle pour les opposants qui n'ont pas manqué de le souligner, à l'instar du tweet de Yannick Jadot, l'eurodéputé Vert:  " première victoire" .

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur Notre-Dame-des-Landes : cliquer ICI
    • La chronologie d'un feuilleton vieux de 51 ans : cliquer ICI
  • Ecologie, fiscalité verte, nucléaire... Quelles sont les vraies intentions de Ségolène Royal?

    royal sortir du bois.jpg

    Ségolène Royal va devoir sortir du bois et préciser rapidement ses intentions, tant sur le nucléaire, que sur l'écotaxe, les gaz de schiste et tous les dossiers écolos qui fâchent. Photo AFP

    La ministre de l'Ecologie et de l'Energie, Ségolène Royal, a déclaré dès le jeudi 3 avril, souhaiter une remise à plat de l'écotaxe, jugeant que l'écologie ne devait pas "être punitive". Elle a toutefois précisé à Poitiers qu'elle n'était "pas la seule à décider" et que ce serait une décision interministérielle.

    "Taxer ceux qui polluent", mais pas d'"écologie punitive"

    Changement de ton radical avec le précédent gouvernement. La dame du Poitou n'a pas lambiné et n'a même pas attendu le premier conseil des ministres pour prendre position sur l'un des sujets écologiques ultrasensibles du moment : l'écotaxe. "Je vais remettre à plat les choses pour voir quelles sont les autres possibilités que nous avons pour dégager des financements pour en effet faire les travaux ferroviaires et routiers", a-t-elle indiqué à BFM TV. "Il s'agit de taxer ceux qui polluent, mais j'ai toujours dit que, pour respecter la citoyenneté, l'écologie ne doit pas être punitive et on ne doit pas taxer des gens s'ils n'ont pas le choix de prendre le transport propre", a-t-elle ajouté. La quadrature du cercle.

    tram pneus.jpgEcotaxe, où en est-on ?

    Pour ceux qui ont raté quelques épisodes du feuilleton haletant de l'écotaxe, après une levée de boucliers particulièrement virile en Bretagne, Jean-Marc Ayrault avait décidé, en octobre 2013, de suspendre la sine die la mise en oeuvre de l'impôt vert, qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2014 et taxer les transporteurs routiers. Les Bonnets rouges avaient obtenu gain de cause sans que le gouvernement ne sauve pour autant le destin de son parti aux élections municipales. L'ancien Premier ministre avait précisé par la suite que le gouvernement attendrait les conclusions d'une mission d'information créée par l'Assemblée nationale sur le sujet, avant de trancher. Le manque à gagner de l'écotaxe, qui vise à taxer les poids lourds de plus de 3,5 tonnes pour financer les infrastructures de transport alternatives à la route, gèle actuellement quelque 200 grands projets partout sur le territoire français, dont cinq dans la région, comme le projet de tram sur pneus de Mérignac (photo ci-dessus). La Fédération nationale de l'environnement (FNE) a mis en ligne un compteur qui calcule en ligne le montant de ce manque à gagner : soit, selon le compteur de l'ONG, près de 240 millions d'euros... Une sacrée paille.

    troadec.jpg"Un geste d'apaisement"

    Les réactions aux propos de la toute nouvelle ministre n'ont pas non plus traîné. Le maire de Carhaix, Christian Troadec (photo ci-contre), l'un des leaders des "bonnets rouges" opposés à l'écotaxe, a dit vouloirr prendre les propos de Ségolène Royal avec prudence. "On reste prudents, nous réclamons la suppression de l'écotaxe", a-t-il affirmé sur i>Télé, tout en estimant qu'une remise à plat "serait un geste d'apaisement".

    hulot envoyé spécial.jpgLes écolos inquiets

    Dithyrambiques comme rarement, à l'annonce de la nomination de Ségolène Royal à l'Ecologie, les écolos ont sombré aussi sec dès le lendemain dans l'inquiétude qui est leur lot ordinaire. La Fondation Hulot (FNH) s'est déclarée vendredi "inquiète de (la) première prise de position" de la nouvelle ministre de l'Ecologie. Ségolène Royal "a aujourd'hui la possibilité et la responsabilité de démontrer (...) que la transition écologique est un grand projet pour la France (...) et peut faire de la France un laboratoire de l'innovation écologique et énergétique d'ici à la conférence climat 2015", avance la Fondation dans un communiqué. Mais certainement pas en "annonçant la remise à plat de l'écotaxe poids lourd, mesure qui a fait l'unanimité lors du Grenelle, fait l'objet de nombreuses compensations sectorielles et prouvée son efficacité en Allemagne", poursuit l'ONG. "Faux départ", "mauvaise entrée en matière"... ? D'Agir pour l'environnement au Réseau action climat, les ONG s'interrogent sur les intentions réelles de la ministre de l'Ecologie.

    Calmer le jeu

    De son côté, Ségolène Royal a rappelé sur Twitter qu'un rapport parlementaire serait rendu sur ce sujet dans quinze jours et que le gouvernement en prendrait connaissance avant de décider. L'avocat spécialisé dans le droit de l'environnement, Arnaud Gossement, a aussi réagi sur Twitter, en appelant à calmer le jeu :

    Pas convaincu de l'intérêt de se précipiter, pour critiquer, sur la première déclaration de min de l'écologie sur

    Sortir du bois

    Pour la ministre de l'Ecologie, la remise à plat, loin d'être une décision dans un sens ou dans un autre, est avant tout "une méthode de respect et du temps donné à l'écoute...".  Le fait est que l'écotaxe ne peut rester indéfiniment suspendue. Sur ce point, comme sur bien d'autre dossiers écologiques encalminés, il va falloir décider. Et les pro-écotaxe, comme les anti, attendent Ségolène Royal au tournant. Cette dernière devra aussi sortir du bois sur le nucléaire, à la veille de la loi sur la transition énergétique. Quelque chose nous dit qu'elle n'attend que cela...

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI