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  • Littoral atlantique: d'où viennent ces déchets qui submergent nos plages?

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    Le 15 mars, les bénévoles avaient répondu à l’appel de la commune de Lège pour nettoyer la plage. Photo archives "Sud Ouest"

    déchets marins,pollution,plastique,tempêtes,collecte,surfrider foundation,plage,littoral,atlantiqueParrainée par l'ancien footballeur, Bixente Lizarazu, la 19ème édition des Initiatives Océanes,  « Jeter en mer, c’est jeter par terre », est organisée par la Surfrider Fondation Europe. Près de 800 collectes de déchets achèvent de se dérouler sur tout le littoral ce week-end, les 22 et 23 mars. Cette année, soutenue par le journal "Sud Ouest", l'ONG veut nettoyer les plages, mais aussi aider les scientifiques à en savoir plus sur l'origine et le parcours des déchets.

    déchet grand crohot 2.jpg"Jeter par terre, c'est jeter en mer"

    Le message pédagogique des Initiatives Océanes 2014, « Jeter par terre c’est jeter en mer »,  rappelle qu’un geste anodin peut avoir des conséquences dramatiques sur l'environnement. La Surfrider Foundation alerte sur l'impact de la pollution en ville sur la mer, et le chemin parcouru par les déchets en suivant le cycle de l’eau. Un geste aussi banal que jeter une poche plastique par terre, aura en effet des conséquences désastreuses sur le milieu marin, comme en témoignent les 6,5 millions de tonnes de déchets en plastique déversées chaque année dans les océans.

    Dresser un profil de la pollution locale

    Les scientifiques travaillent à déterminer d'où provient cette pollution durable et protéiforme. Pas si facile. Aussi, cette année, Surfrider entend donner un aspect plus scientifique au ramassage en invitant les organisateurs à remplir une fiche bilan des déchets trouvés sur chaque façade maritime afin de dresser un profil plus précis de la pollution locale. Pour mieux pouvoir lutter contre elle.

    D'où viennent ces déchets qui encombrent les plages?

    A déchets le porge casier.jpg70 et 80%, les déchets marins proviennent de la terre et ce sont nos modes de vie et nos mauvais gestes qui les produisent. Comme cette poche plastique jetée à terre sur les bords de la Garonne et emportée par les eaux du fleuve, qui se retrouve dans l'océan et qu'une tortue peut ingérer à l'autre bout du monde, pour son plus grand malheur. Nous récoltons aussi en Aquitaine, les détritus venus des côtes espagnoles, charriés par le courant du Portugal, ce qui doit nous rappeler que nos propres déchets s'en vont polluer d'autres rivages. On trouve ainsi quantité de cordages, caisses, bidons, chaussures, jouets de plage, flacons de crème solaire, bouteilles de verre ou de plastique... Bref, un vrai bric-à-brac qui n'a rien de merveilleux, issu des objets arrachés par la mer, oubliés ou bien jetés par les estivants sur les plages. Sans oublier ces ordures lancées parfois par les marins embarqués à bord des bateaux qui sillonnent les eaux du globe. Certains objets traversent l'Atlantique, comme ce casier canadien flambant neuf, retrouvé sur la plage du Porge (Gironde), le 4 mars dernier (photo ci-dessus).

    déchets le porge microbilles.jpgLa "soupe" de plastique

    Et puis il y a tous les "vieux" déchets, roulés comme des galets ou des coquillages, puis émiettés par les vagues durant des décennies. Les composants en plastique quasi-indestructible finissent en macrodéchets, fragments  et microbilles, et constituent ce que les scientifiques nomment la "soupe". Dans l'océan Pacifique nord, ils finissent par s'amasser sous l'effet d'un vortex puissant de courants marins, pour former une sorte de plateforme molle, surnommée le "7ème continent de plastique" de la taille d'un tiers des Etats-Unis ou de six fois la France. Peu dégradable, le plastique est le pire des déchets. Il compose 60 à 70 % des déchets marins. Il provoque des dégâts considérable sur la faune, et notamment les cétacés, les tortues et les oiseaux. Dans l'océan Atlantique, selon l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER), il y aurait environ 50 millions de déchets divers dans le golfe de Gascogne, soit 15 débris en moyenne à l'hectare par 1.800 mètres de fond. Toujours sur la plage du Porge, début mars, on pouvait observer des amas de jolies billes de couleurs (photo ci-dessus). Pas des perles à enfiler pour faire des colliers, mais des éléments de cette fameuse "soupe".

    déchets alios.jpgLes belles épaves naturelles

    Bien sûr, les optimistes relèveront que les vagues laissent aussi sur le sable de magnifiques bois flottés, qui font le bonheur des fans de déco, ou des blocs d'alios d'une beauté brute, comme celui-ci découvert également sur la plage du Porge. Certes. Mais, cette année particulièrement, ils sont ensevelis dans la masse des ordures produites par les activités humaines qui n'ont rien de poétique.

    Alors, à la ville comme à la compagne, à la montagne ou à la plage, avant d'acheter, de consommer et de jeter, pensez aux déchets !

    Cathy Lafon

    #soslittoral

    PLUS D'INFO

    • Les Initiatives Océanes. Lancées en 1996, elles rassemblent chaque année des milliers de personnes pour une collecte de déchets sur les plages, les bords de rivières, et les lacs pour sensibiliser le grand public à la pollution aquatique. Ce grand nettoyage permet aussi de dresser un état des lieux de ce problème pour le combattre plus efficacement.
    • En 2013, l’opération avait rassemblé 50.000 personnes dans 40 pays, et plus de 36.000 sacs poubelles avaient été remplis de déchets. Cette année, en raison des quantités monstrueuses de déchets rejetés par les vagues des tempêtes successives, la "récolte" s'annonce, hélas, exceptionnelle.
    • 206 kilos de déchets en plastique sont déversés chaque seconde dans l'océan.
    • L'estomac d'un fulmar (oiseau marin qui vit en mer du Nord), contient en moyenne 34 morceaux de plastique.

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  • Recyclage des emballages plastiques: la France doit beaucoup mieux faire

    plastique tri bacs jaunes.jpg

    En France, à peine un quart des déchets plastiques sont recyclé. Photo archives Sud Ouest

    23%. Le  chiffre fait mal. A peine un quart des emballages plastique sont recyclés en France. Pour faire mieux, il est envisagé de collecter à terme tous les plastiques et pas seulement les bouteilles et flacons. Mais un test à grande échelle mené depuis 2012 montre que cela va prendre du temps.

    Et pourquoi on se décarcasse ?

    Pourtant on y met du nôtre, pour trier nos pots de yaourts, barquettes, films souples et autres sacs plastiques avant de ne mettre que les déchets plastiques "adéquats" dans des bacs jaunes, gris, ou bleu, selon l'endroit où l'on habite. Mettre tous les plastiques dans les bacs nous simplifierait bien la vie et permettrait aussi de récupérer davantage de plastique. Mais voilà : cela compliquerait aussi sérieusement la tache des centres de tri tricolores, encore peu adaptés. Voilà pourquoi, en France, seuls 23% de l'ensemble des déchets plastiques sont recyclés, après le tri. Parmi les restants, 60% sont incinérés ou enfouis avec les autres déchets ménagers. Or une bonne partie de ces plastiques sont recyclables et permettraient de refaire des barquettes mais aussi des sacs poubelle ou des tuyaux...

    plastiques tri.jpgLa France, mauvaise élève de l'Europe

    Avec un taux de recyclage de 23% des emballages ménagers plastique, la France fait moins bien que ses proches voisins européens. L'Hexagone a choisi de se limiter aux bouteilles et flacons, qui représentent 40% des emballages plastique et actuellement, seul un flacon sur deux est recyclé. Pas terrible. Tel est le premier bilan de l’expérimentation pilotée depuis 2012 par Eco-Emballages et impliquant 51 collectivités et 3,7 millions de Français.

    Elargir la collecte à tous les emballages plastiques

    Que faire ? L’éco-organisme présentera fin mars son « plan » pour développer le recyclage des plastiques, a indiqué à l’AFP son directeur général, Eric Brac de la Perrière. Le projet serait donc à terme d’élargir la cible en collectant tous les emballages plastiques, comme aux Pays-Bas ou en Allemagne, tout en travaillant avec les industriels pour améliorer, en amont, la recyclabilité des emballages et, en aval, leur valorisation. Dans les collectivités participant à l’expérimentation, comme le département du Gers, le poids des emballages plastique collectés est passé à 7,6 kg par habitant et par an contre 5,9 kg auparavant (sur les 17,1 kg d’emballages ménagers plastique mis sur le marché), indique Eco-Emballages.

    L'épineuse question des centres de tri

    trier c'est facile.pngCôté collecte, pas de souci: les bacs existants sont suffisants pour accueillir ces plastiques supplémentaires. Un blocage important apparaît en revanche dans les centres de tri, où arrivent les emballages usagés pour être dispatchés selon les matériaux (acier, aluminium, carton, plastiques…). Ces centres ne sont globalement « ni dimensionnés, ni organisés » pour traiter les nouveaux plastiques, plus souples et plus petits, constate le patron d’Eco-Emballages. Seuls 15% d’entre eux, selon lui, réussissent à trier ces plastiques à un coût et une qualité permettant d’être rachetés par les recycleurs. En ralentissant le tri et en nécessitant davantage de main d’oeuvre, les coûts de traitement des nouveaux plastiques doublent: ils s’élèvent à 1.600 euros la tonne en moyenne contre 800 euros pour les bouteilles et flacons, assure l’éco-organisme.

    Quel avenir pour le tri en France ?

    Plastique, papier, verre... Le tri des déchets n'a pas fini de faire parler de lui. Concernant le plastique, le débat fait rage : faut-il moderniser les centres existants? En bâtir de nouveaux ultra-modernes? Ou créer deux niveaux de tri, en laissant aux collectivités locales un tri simplifié et en confiant à quelques centres très spécialisés le soin de séparer les résines?
     
    Autant de questions qui seront au coeur d’une étude que rendra prochainement l’Ademe sur l’avenir du tri à l’horizon 2030. Qui n'oubliera vraisemblablement pas de rappeler que le meilleur déchet est encore celui qu'on ne recycle pas, parce qu'on ne le produit pas...
     
    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le plastique en chiffres

    En France, nous utilisons près de 300 sacs plastiques par an et par habitant. 230.000 tonnes sont recyclées sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année en France.

  • Pollution des océans : un cachalot tué par le plastique des serres d'Andalousie

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    Photo DR

    pollution,océan,plastique,animal marin,cétacéPour la 18e année consécutive, Surfrider Foundation invite les citoyens à participer aux "initiatives océanes" qui ont lieu ce week-end (affiche ci-contre). L'année dernière, les 55.000 bénévoles qui s'étaient mobilisés pour nettoyer les plages, lacs et rivières à travers 44 pays, avaient collecté l'équivalent de 28 bus remplis de déchets. Autant de détritus  qui n'ont pas fini dans l'estomac des animaux marins.

    Mais il en reste encore trop, qui polluent l'océan et tuent parfois les cétacés, comme ce cachalot de 4,5 tonnes que les scientifiques ont retrouvé échoué sur une plage d'Andalousie,  dans le sud de l'Espagne. Mort après avoir avalé de grandes quantités de plastique provenant des serres qui protègent les cultures intensives de la région.

    "Une véritable serre dans l'estomac"

    "Nous nous sommes vite rendus compte qu'il avait une véritable serre dans l'estomac : on ne s'y attendait pas, mais ça ne nous a pas étonné", se souvient Renaud de Stephanis, membre de la station biologique de Doñana, qui dépend du Conseil supérieur d'enquêtes scientifiques (CSIC) espagnol. Français installé en Espagne depuis des années, il n'a pas eu de mal à reconnaître les bâches qui recouvrent les milliers d'hectares de cultures intensives dans la région d'Almeria. "Il y avait une dizaine de mètres de cordes en plastique, des bâches servant à couvrir l'extérieur et du plastique utilisé à l'intérieur et même deux pots de fleurs", témoigne-t-il.

    17 kg de déchets plastiques dans l'estomac

    En tout, plus de 17 kilos de déchets provenant principalement de serres, d'après l'enquête menée par son équipe, dont près de 30 mètres carrés de bâche, remplissaient l'estomac du mammifère. Pouvant chasser les calamars jusqu'à 1.500 mètres de profondeur, le cachalot évolue dans toute la Méditerranée. Long de près de 10 mètres, le spécimen étudié s'était échoué en mars 2012 sur une plage au sud de Grenade, non loin d'Almeria, dans un "état d'amaigrissement avancé". "C'est comme s'il avait une pierre dans l'intestin : plus rien ne passait. Il y avait tellement de plastique que ça a fini par exploser", explique Renaud de Stephanis.

    Plus de 250 espèces marines sont victimes de la pollution du plastique

    Le plastique est une véritable menace pour les océans et leurs habitants. Tortues, dauphins et autres animaux, "plus de 250 espèces marines ont des problèmes" à cause de ces déchets, qui risque surtout de les étouffer. Mais on n'a recensé jusqu'à présent qu très peu de cas de grands mammifères, dont seulement quatre de cachalots, morts parce qu'ils avaient avalé du plastique.

    Une découverte inquiétante

    La découverte a de quoi inquiéter, selon le scientifique, car elle démontre encore une fois que "la mer est pleine de déchets" et que les "systèmes de gestion des déchets du plastique, pas seulement en Espagne" ne sont pas toujours performants. Enfin, "ces grands plastiques s'émiettent et les petits bouts passent aussi chez les poissons", explique-t-il. "Et c'est nous qui finissons par les manger."

    pollution,océan,plastique,animal marin,cétacéVoilà qui ne peut que nous motiver à participer au nettoyage de la plage la plus proche de notre domicile.  Moi, je fonce illico à la Jenny, au Porge, ma plage préférée en Gironde...

    Cathy Lafon avec l'AFP

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