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plastique - Page 13

  • Les sextoys passent au vert

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    L'air de la campagne favorise la libido... Photo DR

    C'est bien connu, l'air de la campagne est bon pour la libido... Qu'on peut désormais entretenir, de retour à la ville, avec des sextoys 100 % bio. Car vous n'imaginez pas la puissance de l'écologie : elle se niche aujourd'hui réellement partout, même dans les secteurs de consommation les plus inattendus, comme celui de l'industrie et du commerce des jouets dits "intimes", où l'on propose des produits alliant plaisir et santé !

    Non ? Si.

    "L'Arbre des plaisirs", est le premier site français à ne commercialiser en ligne que des sextoys, godemichets, vibromasseurs et autres jouets intimes, garantis sans phtalates, substance contenue dans bon nombre de produits de l'industrie plastique et considérée comme potentiellement nocive. Avec un concept : se faire plaisir sans risque pour la santé, tout en protégeant la nature. Le site revendique d'ailleurs sur sa page d'accueil, sa conformité à la législation française du 3 mai 2011, qui interdit l'utilisation des phtalates, des parabènes et des alylphénols. En réalité, la loi a bien été votée à l'Assemblée nationale, mais pas encore au Sénat...

    Le coût du "green-safe" sextoy

    FRAISE.jpgCertes, comme la fraise bio, le sextoy bio est un poil plus cher que le sextoy avec phtalates. Mais le surcoût en vaut la chandelle. Les écolos avertis le savent bien : la présence de phtalates, c'est un risque de cancer et de stérilité. Une étude qui vient d'être publiée dans la revue britannique "Human reproduction", confirme, pour la première fois, que les phtalates affectent bien la production de testostérone chez l'adulte. Trois équipes françaises, sous la direction de Bernard Jégou, de Bruno le Bizec, à l'école vétérinaire de Nantes et de Daniel Zalco à l'Inra de Toulouse, ont participé à cette étude, qui met en évidence une chute de 30 % de la production de testostérone en 24 heures, pour des patients exposés à deux phtalates très courants. On imagine alors sans peine les conséquences sur la santé, de l'utilisation répétée d'un sextoy avec phtalates : le risque d'une contamination du fait du contact direct de l'objet avec les muqueuses de l’organisme n'est pas qu'un fantasme. Que du plaisir sur le moment, mais après...

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    Photo DR

    Le commerce en ligne du sexe dans la cour du green business

    Soucieux de la santé de leur prochain et tout aussi désireux d'assurer leur réussite commerciale, les premiers écolos du monde du plaisir ont ainsi créé leur site de vente en ligne : "L'arbre des plaisirs". D'autres sites commercialisent sur la toile des produits similaires sans phtalates, comme "Bonbon Rose", ou "Abylis". Mais l'originalité de "L'arbre des plaisirs" est de ne vendre que des sextoys sans phtalates. La démarche écolo de "L''Arbre des plaisirs" c'est du sérieux. Pas question de faire du business n'importe comment  : solidaire et soucieux de protéger la nature, le site se conforme aux exigences du développement durable. Il  propose ainsi la récupération et le recyclage des objets vendus et participe à des projets de développement en priorité dans les pays du Sud, en partenariat avec l'association bien connue, Alter Eco. La priorité est donnée au financement de projets qui créent une activité économique pérenne et ce, dans le respect de l'environnement, comme l'agriculture biologique ou la reforestation.

    Un "jouet" acheté, un arbre planté

    Enfin, "L'Arbre des plaisirs" a pour ambition de devenir forêt : le site associe ses clients à une action en faveur de la planète, avec Pur projet. Pour chaque sextoy acheté sur son site,  un arbre sera planté par l’organisation Pur Projet. Et pas d'entourloupe à craindre : chacun, averti par mail, pourra visualiser son arbre, sur Google Earth.

    La reforestation de la planète sera-t-elle plus rapide avec "L'Arbre des plaisirs" qu'avec le recyclage des sapins de Noël ? La question se pose d'autant plus que certains sextoys, au menu de la sélection du site, ont l'air de vrais sapins de Noël... Précision indispensable : contrairement aux sapins "recyclables" du père Noël, ceux de "L'Arbre aux plaisirs" sont strictement réservés aux adultes.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS SUR LA DEMARCHE ECOLOGIQUE DE  "L'ARBRE DES PLAISIRS"

    Si l'on fait recycler son ancien sextoy vibrant en le retournant à "L'Arbre des plaisirs",  on gagne  50% de réduction sur l'achat de son prochain "jouet" (à choisir sur une liste proposée par le site) en partenariat avec lassociation Alter Eco. En outre, en plus de l'action citoyenne de recyclage, le site reverse 1 € à Alter Eco. L'association Alter Eco a été créée par les salariés de la société éponyme, en 2006, (société pionnière de Commerce Equitable) sous le statut de la loi de 1901 (à but non lucratif).

    Chacun peut, à son niveau, faire une action en faveur de la planète. C’est pourquoi "L’Arbre des Plaisirs" a décidé d’associer ses clients à ce projet. Ainsi, pour chaque sextoy acheté, à choisir sur une liste proposée par le site, un arbre est planté.

    LES PHTALATES, C'EST QUOI ?

    Dans l’industrie plastique, les phtalates sont une large famille de substances utilisées comme additifs du polychlorure de vinyle (PVC), pour l'assouplir. Seuls trois d’entre eux sont soumis à une procédure d’autorisation avant mise sur le marché selon le règlement européen REACH : le DEHP, le BBP et le DBP.

    Ils se retrouvent dans une large gamme de produits industriels, ménagers et de consommation. Et la liste est longue : dans des cosmétiques, huiles et lubrifiants, des détergents, des emballages alimentaires, des adhésifs, des peintures, des encres, des produits pharmaceutiques, des chaussures... Ils servent aussi de fixateurs et de conservateurs, et utilisés dans les emballages et films alimentaires, ils contaminent aussi les aliments. L’Union européenne les avait déjà interdits dans les articles de puériculture, les jouets et les cosmétiques, mais leur usage restait autorisé dans de nombreux autres produits d’utilisation courante.  En France, leur interdiction a été votée par la loi du 3 mai 2011, selon laquelle les pthalates "auraient des effets délétères sur la mise en place du potentiel reproducteur masculin dans l’espèce". Au grand dam de l'industrie du plastique, qui demande l'abrogation de cette loi.

    LIRE AUSSI

     



  • Sciences. A la recherche du 7ème continent

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    Un 7ème continent, amas de déchets et de détritus DR Plus belle Ma Terre

    Cette bonne vieille planète Terre n'a pas fini de nous étonner... On croyait ce monde définitivement exploré et cartographié, jusqu'à la Lune et même jusqu'à Mars, et voici qu'on parle de l'apparition d'un nouveau continent, le septième donc, qui se situerait dans le Pacifique Nord.

    elan.jpgPour en savoir plus, une expédition scientifique, l'"Expédition 7ème continent", doit bientôt larguer les amarres. Après avoir repoussé deux fois la date de son départ, c'est à la fin du mois de mai que la goélette "Elan" devrait s'élancer à la recherche de ce nouveau continent : départ de Cayenne, prévu le 21 mai, et de San Diego (Californie), le 28. A son bord, des chercheurs du CNES (Centre national d'études spatiales) : Patrick Deixonne, chef de mission et skipper professionnel, est accompagné de plusieurs coéquipers, dont un caméraman-photographe, pour partager en direct avec le grand public les découvertes de l'expédition qui devrait durer six semaines.

    Un nouveau continent... de déchets plastiques

    Alors, quid de ce "nouveau continent "? Les mouvements violents et récents des plaques tectoniques responsables des séismes et du tsunami qui ont dévasté l'an dernier la région de Fukushima, au Japon, auraient-ils permis l'émergence d'une vaste île au coeur du Pacifique ? L'Atlantide aurait-elle ressurgie des abysses ? Voilà qui serait du pur Jules Vernes et nous ferait rêver d'aventures et d'explorations. Hélas, le "7ème continent" n'incite nullement à la rêverie et n'a rien de glamour : il s'agit en réalité d'une "Grande Plaque de déchets", ou de plusieurs plaques, qui se forme au sein du Pacifique Nord, entre les côtes de Hawaï et de l'Amérique du nord, à partir de millions de tonnes de détritus plastiques charriés par les courants océaniques. Dans cette région du globe, les courants tournent dans le sens des aiguilles d'une montre et créent une spirale interminable, un puissant vortex, qui fait tourbillonner les déchets en plastique et les accumulent depuis des années. Les déchets proviennent des côtes et des fleuves, le tourbillon subtropical du Pacifique nord les ramène vers son centre, créant  ainsi une zone flottante de détritus agglomérés, d'une superficie de près de 3,5 million de km2. Soit 7 fois la superficie de la France. Rien de moins.

    Pourquoi l'expédition "7ème continent ?"

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    Le vortex de détritus dans l'océan Pacifique Nord. Carte DR Arte

    Comme tous les problèmes écologiques qui n'ont pas encore affecté directement notre quotidien et notre santé, le phénomène n'intéresse pas vraiment grand monde aujourd'hui, à part les écologistes et les scientifiques. Son existence est même, cela va de soi, remise en question par la famille des écolo-sceptiques. Il est vrai que la "soupe plastique", ou "great pacific garbage patch", comme on l'appelle au Nord-Est de l'océan Pacifique, n'est pas située dans une zone très fréquentée par la navigation marchande et le tourisme. En outre, l'imagerie satellite n'est pas assez puissante pour qu'on puisse avoir une idée précise de sa superficie. Quant à sa composition, elle n'a pas non plus fait encore l'objet d'analyses scientifiques.

    Dans 20 ans, un "continent" vaste comme l'Europe

    Et pourtant, dans 20 ans, si rien n'est fait, le "7ème continent" sera aussi grand que l'Europe. Avec des conséquences néfastes évidentes sur la composition de nos océans, qui recouvrent 2/3 de notre planète et abritent d'immenses prairies de plancton et d'autres micro-organismes, véritable et immense pompe à oxygène de notre biotope : ils absorbent plus de la moitié du CO2 produit sur Terre. A l'heure du réchauffement climatique et de l'impératif de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, il ne fait aucun doute que l'avenir de l'humanité dépend plus que jamais de la préservation des océans...

    Seules deux expéditions américaines se sont rendues à ce jour sur place, en 2006 et 2009, dont celle de la SEAPLEX, qui a pu constater l'existence d'un gigantesque vortex de déchets. Doù l'importance de la mobilisation actuelle des scientifiques français du CNES, par le biais du projet Argonautica, pour constituer les preuves matérielles des nombreuses plaques de détritus qui encombrent le Pacifique nord, et analyser la composition chimique des particules polluantes.  Afin d'anticiper leur impact sur le milieu océanique et d'essayer de lutter contre le phénomène.

    Au XXIème siècle, l'aventure s'achève dans les poubelles de l'humanité

    Les  Indiana Jones, Magellan, Christophe Colomb et autres aventuriers de nos temps modernes ont intérêt à se vêtir de combinaisons étanches et de masqus antipollution et à oublier vite fait leurs rêves de trésors enfouis à exhumer.  Les seules terres qui restent à explorer dans notre XXIème siècles sont les sales produits de notre mode de vie : consommation effrénée, pillage des ressources naturelles et asséchement des énergies fossiles...  Non seulement la banquise fond, en raison du réchauffement climatique, mais jamais à court d'idées, l'humanité la remplace par une nouvelle banquise de plastique, issue des poubelles de l'humanité ! 

    Bienvenue sur le nouveau continent de la planète Terre : on a les explorations et les découvertes qu'on mérite.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    Pour tout savoir sur l'expédition 7ème continent et la suivre en direct, dès son départ : cliquer sur le site de l'OSL (Ocean Scientif Logistic)

    A ECOUTER

    Une émission de RFI :

    L'océan plastique, le 7e continent, 5 mai 2012 - Chronique de l'espace - Le 7e continent
     
    TOUT SUR LE PLASTIQUE

    En France, nous utilisons près de 300 sacs plastiques par an et par habitant.  230 000 tonnes sont recyclées sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année en France.

  • Initiative. Tri des déchets: le Gers fait sa révolution de plastique

    "En avril ne te découvre pas d'un fil. " Pour les Gersois, le sage adage est devenu cette année : "En avril, te casse pas le bol et recycle tous tes emballages plastiques."

    gers.jpgNon, écolos purs et durs, adeptes du vrai tri et du bon recyclage, vous ne rêvez pas. Depuis le 2 avril, les Gersois sont les rois du pétrole : dans leur département, le recyclage accepte désormais dans les sacs et les containers jaunes (verts ailleurs), la totalité des emballages plastiques. Tout ça dans la plus grande discrétion, pendant que nous continuons à nous évertuer comme des fous à sélectionner les seuls plastiques acceptés par la loi canon du tri. Quitte à nous offrir en prime de belles engueulades familiales sur le thème : "Mais c'est quand même pas compliqué, cent fois je te l'ai dit : dans la poubelle verte ,  pas de sac plastique, pas de films plastique, pas de pot de yaourt... !". "Ben oui, mais la barquette des fraises, c'est bien du plastique quand même, alors pourquoi ... ?"

    Le bonheur est dans les poubelle du Gers

    Dans le Gers, c'est aujourd'hui une affaire entendue : le  bonheur n'est pas que dans le pré, il est aussi dans les poubelles. Recycler TOUS les plastiques, c'est possible. Si une cinquantaine de collectivités locales se livrent aujourd'hui en France à l'expérience du tri de tous les plastiques, grâce à l'initiative de Trigone, syndicat mixte de production d'eau potable et de traitement des déchets du Gers, le département du Gers est devenu le premier de France à mener aujourd'hui une telle expérimentation sur l'ensemble de son territoire. Avec la complicité de 12 communes des Landes, et d'Eco-emballages.

    En France,  sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année, seules 230 000 tonnes sont recyclées. Le reste va dans des centres d'enfouissement. Un vrai gâchis, reconnaissez-le, car le plastique est le matériau le plus utilisé, et paradoxalement le moins recyclé. En réalité, tous les plastiques sont bien recyclables (et toc, ma barquette de fraises aussi !). Ce qui manque, c'est la filière adaptée pour recycler tous les types de plastique. Eco-Emballages a repéré onze sites, capables de s'y coller, dont l'un tout près de Lacq (Pyrénées-Atlantiques).

    Plus simple et plus efficace écologiquement : c'est possible !

    Voilà une expérimentation écolo qui, une fois n'est pas coutume, simplifie la vie, au lieu de la complexifier. Avec ce nouveau mode de tri, finies les prises de tête ! Outre des vies familiales apaisées et des couples réconcilés, ce que vise l'expérimentation gersoise, ce sont des économies environnementales pour le futur, avec moins d'enfouissement. En éco-langue : améliorer les performances du recyclage des emballages en plastique en limitant leur impact environnemental. En attendant, ramasser davantage de déchets a un coût. La participation financière d'Eco-emballages, pour les deux années d'expérimentation, est de 1,2 millions d'euros. Et six personnes ont été embauchées au centre de tri.

    Bon pour l'environnement, le tri, c'est aussi bon pour l'emploi. Attention : cela ne doit pas exonérer pour autant les consom'acteurs que nous sommes tous, de continuer à diminuer l'usage des poches plastiques, tout en exigeant la réduction des emballages à la source... Le bon déchet étant toujours celui que l'on ne produit pas.

    LIRE AUSSI

    EN SAVOIR PLUS

    • Le plastique en chiffres

    En France, nous utilisons près de 300 sacs plastiques par an et par habitant.  230 000 tonnes sont recyclées sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année en France.

    • Le Gers et ses déchets en chiffres

    115 000 foyers concernés par le nouveau geste de tri.

    500 kg de déchets : c'est en moyene ce que produit chaque Gersois par an.

    250 kg sont enfouis, 50 kg sont récupérés par la collecte sélective. 30 kg de verre vont dans les containers appropriés. 170 kg sont apportés dans les déchetteries par les Gersois.

    Sur 50 kg de collecte sélective, la moité est constituée de papier, le plastique ne représente que 3 à 4 kg. Objectif de cette expérimentation: doubler la collecte.