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pesticides - Page 43

  • Agriculture. Une fiscalité incitative pour réduire l'usage des pesticides

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    Pesticides : épandage agricole sur une parcelle de pommes de terre Photo AFP

    Réduire les pesticides dans les pratiques de l'agriculture est une double nécessité écologique et sanitaire, pour la santé des sols, des consommateurs et des producteurs eux-mêmes. Oui, mais si les agricultures bio ou raisonnée continuent à progresser en France et si les consommateurs eux-mêmes sont de plus en plus motivés par l'achat de produits sains dans les grandes surfaces, les commerces, les Amap et via les circuits courts, comment faire pour accompagner à grande échelle la mutation des agriculteurs vers une production nationale sans (ou avec moins de) pesticides et de produits chimiques  ? En leur évitant d'être perdants financièrement en cas de mauvaise année de récolte, tout en les associant à l'intérêt économique que leur offrirait la mutation écologique de leur pratique professionnelle ?

    Fiscalité incitative et révision des objectifs de réduction

    bio,pesticides,réduction,grenelle de l'environnement,gouvernement,plan,engrais chimiquesPour le gouvernement actuel, une des solutions sera politique et fiscale. Mardi 9 octobre, lors d'un point d'étape sur le plan Ecophyto, lancé en 2008 après le Grenelle de l'environnement par la France pour accompagner la réduction de l'usage des intrants agricoles chimiques, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a déclaré travailler à la mise en place d'une fiscalité incitative pour encourager les agriculteurs à utiliser moins de pesticides. Et vouloir ouvrir la porte à une révision des objectifs de réduction affichés jusqu'ici.

    4 % de terres en bio en France

    Selon l'Agence Bio, l'organisme de la filière, les surfaces dédiées à l'agriculture biologique en France ont augmenté de 25% au premier semestre 2012 et une production en forte hausse comme le lait (+39%) est désormais suffisante pour répondre à la consommation. La vente des produits bio a augmenté de 5% et plus de 1.600 nouveaux opérateurs, producteurs et transformateurs, sont passés au bio, toujours selon l'Agence Bio. Le tout, malgré un contexte difficile et une baisse générale de la consommation alimentaire de 1%. La marche de notre pays vers une auto-alimentation en produits bio a donc progressé et nos importations dans ce secteur devraient  passer en 2012 sous la barre des 30%, contre 38% en 2009 et 32% en 2011.

    Loin de l'objectif de 6 % du Grenelle de l'environnement

    Au total, 800 producteurs sur 173.000 hectares supplémentaires et plus de 300 transformateurs ont rejoint le bio au premier semestre de l'année, portant l'ensemble des effectifs à 36.400 opérateurs en juillet 2012 sur près d'1 million d'ha (975.140). Mais avec aujourd'hui seulement 4% de terres en bio, les objectifs du Grenelle de l'environnement (20% en 2020, dont 6% en 2012) sont encore loin d'être atteints... Tout comme ceux qui concernent la réduction de l'usage des pesticides.

    Les pesticides en augmentation de 2,5% en 2011

    Au lieu d'avoir diminué, conformément à un autre objectif du Grenelle de l'environnement qui visait une réduction de moitié de l'usage des pesticides dans notre pays d'ici à 2018, dans les faits, le recours aux phytosanitaires a continué d'augmenter. En 2011, il a progressé de 2,5%. Pour le nouveau gouvernement, cet objectif initial chiffré paraît "très ambitieux" et Stéphane Le Foll a indiqué choisir de réorienter le plan Ecophyto, plutôt que de se focaliser sur "un chiffre fétiche".

    Les cinq thèmes du plan Ecophyto 2012, version Le Foll

    Le ministre souhaite la mise en place d'un groupe de travail pour plancher sur une possible fiscalité incitative, sur la base "moins on consomme (de pesticides), moins on paye". Il faut également améliorer le conseil donné aux agriculteurs, et  "différencier le conseil sur un modèle de production" du "conseil sur tel ou tel produit", tout en les mobilisant et en les responsabilisant. Le ministère de l'Agriculture organisera d'ailleurs le 26 novembre une grande journée autour du "Produisons autrement". Le ministre veut aussi "mieux cibler les objectifs de réduction par bassin de production et type de culture", soutenir le développement de techniques alternatives pour traiter les végétaux et enfin renforcer la lutte contre l'importation frauduleuse des pesticides.

    "La question environnementale doit être intégrée au cœur des pratiques agricoles"

    S'il est question de réorienter Ecophypto afin de le redynamiser, il ne s'agit pas non plus de renoncer à l'objectif lui-même de réduire de moitié l'usage des pesticides dans le pays. Pas d'ambiguïté, pour le ministre de l'Agriculture. La préoccupation écologique doit entrer au coeur des pratiques de l'agriculture d'aujourd'hui et de demain, comme il l'a souligné mardi. Mais en précisant également que cela ne se ferait pas sur un mode incantatoire et "angéliste". Il faut que le respect de l'environnement devienne pour tous les agriculteurs une réelle opportunité économique et un accélérateur de croissance. A cet effet, pour Stéphane Le Foll, il est "indispensable de créer des dynamiques collectives entre agriculteurs et entre exploitations".

    Voeux pieux, ou nouvelle méthode permettant enfin d'associer et d'intégrer tous les acteurs du secteur agricole à la réussite d'objectifs écologiques ? A suivre.

    Cathy Lafon

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  • Pesticides. Des épandages aériens d'insecticides "mettent le feu" dans le Gers et en Haute-Garonne

    epandage aérien toulouse.jpg

    Epandage aérien 18 juillet 2012 / France 3 - Midi Pyrénées. Pour voir la vidéo : cliquer ICI

    Dans le Sud-Ouest, les préfets de la Haute-Garonne et du Gers ont pris début juillet des arrêtés dérogatoires autorisant l'épandage aérien de pesticides sur les cultures de maïs du département, contre l'avis de nombreux élus et des apiculteurs : depuis hier, des épandages par avion de pesticides sont en cours dans ces deux départements. Ces traitements dérogatoires rendus légaux par une circulaire ministérielle, relancent la guerre pas vraiment éteinte, entre les défenseurs de l'environnement, les cultivateurs bio, les apiculteurs, les populations riveraines et les commanditaires de des épandages.

    apiculture,maïsiculture,pesticidesUne interdiction d'épandage aérien et sept pesticides "autorisés"

    Si l'épandage aérien de pesticides est interdit en France (arrêté du 31 mai 2011, qui découle de la loi Grenelle 2) car cette technique présente "des risques importants pour la santé et l'environnement", une circulaire du ministère de l'Agriculture en date du 5 mars, publiée discrètement, a introduit de nombreuses exceptions à une interdiction pourtant très claire.  Intitulé « Liste des produits phytopharmaceutiques autorisés ou en cours d'évaluation pour les traitements par aéronefs », ce texte fournit aux pouvoirs publics départementaux la possibilité de délivrer des dérogations pour toute une série de fongicides, herbicides, insecticides destinés à traiter le maïs, le riz, la vigne et les bananiers. La circulaire du 5 mars émane de la direction générale de l'alimentation et donne la liste de sept pesticides «autorisés », dans la mesure où ils ont été évalués par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (Anses), spécifiquement pour être appliqués par voie aérienne.

    Le feu dans les maïs gersois et toulousains

    Selon France 3 / Midi Pyrénées les communes concernées par les épandages hier dans le Gers étaient Samatan et Bezeril. En Haute-Garonne : Le Castera, Villaudric, Villematier, Castelginest, Caignac, Montaut. Aujourd'hui, c'est le tour de Carbonne, Salles, Saint-Elix, et Lavelanet de Comminges. Les traitements se font par hélicoptère. Le produit utilisé serait un insecticide le Sherpa 2 GC (cyperméthrine) en micro granulé. Il est utilisé contre la pyrale du maïs, un insecte ravageur pour cette culture. Au total, "Sud Ouest" précisait le 10 juillet que dans le Gers, le Préfet avait accordé l'autorisation à 14 communes sur 45 qui demandaient un épandage dérogatoire.

    En Haute-Garonne, l'arrêté du Préfet  porte sur 8.000 hectares et sur quatre zones classées Natura 2000  (ce qui est vraiment paradoxal) et restera en vigueur jusqu'au 12 septembre. Il autorise des entreprises spécialisées de survoler les champs de maïs à une altitude d'une cinquantaine de mètres pour y épandre de la deltamétrine, de la cyperméthrine et du chlorantraniliprol pour traiter les insectes ravageurs du maïs. Dans le Gers,  14 communes sont concernées, mais aucune zone Natura 2000. Si  ces arrêtés mettent aujourd'hui le feu entre apiculteurs, écologistes, élus locaux, maïsiculteurs et pouvoirs publics, c'est que les épandages n'auraient en outre pas été annoncés en Haute-Garonne. Les apiculteurs et les défenseurs de l'environnement, très remontés, font en effet valoir que même si l'autorisation dérogatoire est légale, ce contre quoi ils mènent une guerre acharnée, l'obligation est aussi faite aux épandeurs de prévenir les populations et les exploitants agricoles riverains 72 heures à l'avance, afin de leur permettre de prendre les mesures de précaution qui s'imposent. Toujours selon France 3 / Midi Pyrénées, associations environnementales et apiculteurs dénoncent ainsi « la violation de nombreux articles de l’arrêté signé par le préfet de Haute-Garonne le 5 juillet 2012 » comme le « non respect du délai d’information des apiculteurs », « la non communication des parcelles traitées » ou encore « du maïs en fleur dans certaines communes concernées ».

    Les abeilles et les hommes menacés : en Haute-Garonne, il y a de la colère dans l'air

    apiculture,maïsiculture,pesticidesNombre d'études mettent désormais en corrélation l'incidence des pesticides sur l'augmentation de certaines maladies chez les agriculteurs (cancers, maladie d'Alzheimer). Quant aux apiculteurs, ils  dénoncent aussi les conséquences de ces épandages aériens sur les abeilles avec « un effet de mortalité dans la ruche » ou encore un risque de perturbation du comportement de l’abeille.

    Les apiculteurs en pointe

    Pour Olivier Fernandez, président du syndicat des apiculteurs de la Haute-Garonne, qui s'appuie sur trois études réalisées par des chercheurs du Centre National d'Études Vétérinaires et Alimentaires Sophia, Antipolis et de l'institut de recherches en apiculture de l'académie des sciences agricoles de Pékin,"la deltamétrine et la cyperméthrine sont des insecticides toxiques pour les abeilles". C'est ce qu'il expliquait à La Dépêche du Midi, le 5 juillet dernier. Selon lui, la décision préfectorale fragilise encore le rucher du département déjà frappé chaque année par un taux de mortalité de 60 % de son cheptel d'abeilles, alors que le taux moyen national est de 35 %. Il précisait par ailleurs que des rotations de cultures et des techniques de lutte intégrée qui sont pratiquées dans le Gers et dont l'efficacité est reconnue par l'INRA (Institut national de recherches agronomiques) permettent de lutter contre les insectes ravageurs du maïs sans avoir recours aux pesticides.

    Les élus locaux vent debout

    greze.jpgLa député européenne Europe écologie-Les Verts Catherine Grèzes, et le député maire de Saint Jean Gérard Bapt ont aussi écrit au préfet de la Haute-Garonne pour attirer son attention sur les risques encourus par le rucher départemental et le réseau hydrique ainsi que sur les conséquences pour la santé publique de ces épandages qui seront réalisés à 50 mètres des habitations. Un courrier a également été adressé au préfet par le président du conseil général Pierre Izard.

    La préfecture veut relativiser

    De son côté, dans un communiqué de presse, la préfecture de la Haute Garonne a expliqué que « ces traitements sont indispensables pour prévenir des maladies pouvant entraîner le développement de produits toxiques dans le maïs destiné à la consommation animale et humaine. » La secrétaire générale de la préfecture rajoutait par ailleurs "que ces traitements aériens ont déjà été pratiqués en 2011 et qu'un seul cas de mortalité d'abeilles a alors été constaté dans le département".

    L'épandage aérien dans les Landes fait le buzz sur internet 

    apiculture,maïsiculture,pesticidesSi les épandages aériens en cours suscitent des réactions de colère en Haute-Garonne et dans le Gers, dans les Landes, où le préfet devait autoriser le 18 juillet des dérogations, une pétititon fait le buzz sur internet. Adressée au préfet , elle demande l'arrêt des dérogations d'épandages aériens pesticides sur 8000 ha du département. Soutenue par les Amis de la Terre 40, la SEPANSO 40, le CiVAM Bio 40, ATTAC Landes Côte Sud, INDECOSA CGT 40, la pétition rappelle  que "la préfecture des Landes s'apprête à autoriser les dérogations demandées par des producteurs (AGPM, association des groupements de producteurs de Mais) et la coopérative Euralis (64) sur le mais doux et le maïs semence". Elle précise que "les insecticides utilisés (Coragen, Protech, Balthazar) sont dangereux pour la sante humaine, les abeilles et l’environnement, notamment dans l'eau, où leur dispersion est très toxique pour les organismes aquatiques". Dans un passé récent, des cas d’intoxication liés aux produits phytosanitaires, dont un grave à Port-de-Lanne, se sont en effet produits lors d’épandages dans les Landes. Les opposants ne nient pas l'existence d'insectes très nuisibles pour les cultures, comme la pyrale, mais ajoutent qu'il existe des solutions biologiques pour lutter contre eux. Ils appellent enfin à "modifier les pratiques agricoles de monculture intensive", qui ont, selon eux, "pour conséquence la présence de ces insectes nuisibles, tout en conduisant à la dégradation rapide de l’environnement, des sols, des ressources en eau, qui ne pourront que détériorer la santé des habitants".

    Pour les écologistes, la question de l'épandage aérien des pesticides n'est finalement qu'un maillon de toute la chaine des pratiques agricoles intensives majoritaires aujourd'hui, qu'il faudrait modifier pour préserver l'environnement et la santé humaine.

    Selon le site Actu-environnement, huit cents opérations d’épandage aérien sont autorisés cette année en France, la grande majorité Outre-mer. Une réalité bien éloignée de l'objectif d'interdiction des pesticides affiché dans le Grenelle 2 de mai 2011, contourné par la circulaire du ministère de l'Agriculture du gouvernement précédent, en date du 5 mars 2012...

    Cathy Lafon

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  • Pesticides. Le Foll interdit définitivement le Cruiser OSR

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    Abeille butinant des fleurs. Photo archives Sud Ouest / Xavier Léoty

    C'est une excellente nouvelle pour nos copines les abeilles pollinisatrices, les apiculteurs, l'agriculture, la nature, la santé des agriculteurs et des consommateurs... bref, pour l'écologie : le 30 juin, le gouvernement a interdit définitivement le Cruiser OSR, un pesticide utilisé pour le colza, dont plusieurs études ont confirmé les effets néfastes sur les abeilles.

    apiculture,abeilles,pesticides,interdiction,sécurité,cruiser osrDébut juin, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, avait indiqué qu'il était favorable à cette interdiction à la suite d'un avis de l'Agence sanitaire pour l'alimentation et l'environnement (Anses), qui dénonçait l'impact néfaste sur les abeilles d'une des molécules actives du Cruiser, le thiaméthoxam.

    Les arguments avancés par le groupe suisse Syngenta, fabricant du pesticide, lors d'une procédure contradictoire, n'ont pas été de nature à remettre en cause l'avis de l'Anses. Ainsi, le gouvernement a décidé de confirmer sa décision d'interdire le Cruiser OSR, au vu de résultats scientifiques selon lesquels la molécule présente dans le Cruiser OSR a un impact sur le comportement des abeilles, en particulier sur leur capacité à retourner à la ruche.

    Cette interdiction qui "prend effet immédiatement", a précisé Stéphane Le Foll, concerne exclusivement le Cruiser OSR utilisé pour le colza en enrobage de la semence. Vu le calendrier du travail dans les champs des agriculteurs, la décision était très attendue, car les semis sont réalisés vers la fin août et les agriculteurs passent leurs commandes avant. 

    Vers une interdiction à l'échelle européenne ?

    apiculture,abeilles,pesticides,interdiction,sécurité,cruiser osrLe produit est utilisé en France sur 650.000 hectares, soit la moitié des surfaces plantées en colza. En Europe, il atteint près de 3 millions d'hectares. Stéphane Le Foll a confirmé son souhait de porter la discussion à Bruxelles afin d'interdire ce type de molécule à l'échelle européenne. Il préconise aussi un débat plus large sur la famille des néonicotinoïdes, molécules présentes dans les insecticides.

    Interrogé sur l'éventualité pour la France de voir sa décision retoquée par Bruxelles, le ministère a indiqué ne pas craindre un tel veto puisque, a-t-il indiqué, sa décision est du ressort national. De plus, l'Europe a déjà la puce à l'oreille:  la Commission européenne a déjà demandé de son côté à l'Efsa de comparer l'exposition réelle des abeilles aux néonicotinoïdes – résultant de leur utilisation en tant que produits phytopharmaceutiques dans l’UE – avec les niveaux d'exposition utilisés dans la recherche.

    L'empire Syngenta contre-attaque

    Le groupe Syngenta producteur du Cruiser, qui va attaquer dans les plus brefs délais cette interdiction en référé devant le tribunal administratif, "dénonce avec la plus grande fermeté une décision pénalisante pour l'agriculture française, qui utilise comme argument une seule expérience non validée et très éloignée de la pratique agricole". "Il n'y a pas d'alternative au Cruiser OSR", a ajouté un porte-parole du numéro un mondial de l'agrochimie qui a mis en garde contre "un développement des pulvérisations (...) moins efficaces" dans les champs. Selon Syngenta, l'abandon du Cruiser OSR devrait handicaper la compétitivité de l'agriculture française, et représenterait également un manque à gagner pour les semenciers français de 72 millions d'euros.

    Quid du Cruiser 350, réservé au maïs ?

    apiculture,abeilles,pesticides,interdiction,sécurité,cruiser osrDe leur côté, les apiculteurs se réjouissent de l'interdiction du pesticide et espèrent qu'elle entraînera celle du Cruiser 350 servant pour le maïs. "On boit du petit lait avec cette décision, c'est une très bonne nouvelle que l'on attendait avec impatience", a indiqué à l'AFP Olivier Belval, président de l'Union nationale de l'apiculture française, qui a rajouté : "Cette bonne décision en appelle une autre, l'interdiction du Cruiser 350, utilisé pour le maïs, et que l'on attend depuis 2008".

    Vers la prise en compte pour la santé de l'accumulation des produits dangereux

    Pour la santé humaine, cette interdiction pourrait bien constituer une étape vers la prise en compte des effets nuisibles de l'accumulation de petites doses de produits dangereux, même si le petites doses en question ne sont pas mortelles à l'unité.  De la santé des abeilles à celles des humains, il n'y a qu'un pas : le gouvernement français vient de donner un début de réponse aux attentes des écologistes, qui demandent depuis longtemps qu'on examine les conséquences sur notre santé des cocktails des pesticides présents dans les aliments, joints au bisphénol, pthalates et autres, présents dans de nombreux produits courants de la vie quotidienne.

    Vingt ans de combat

    apiculture,abeilles,pesticides,interdiction,sécurité,cruiser osrConcernant le Cruiser, la décision du gouvernement réjouit les écologistes qui n'ont pas l'habitude de crouler sous les bonnes nouvelles. Le feuilleton dure depuis près de 20 ans, avec l'autorisation en 1994-1995 du Régent (BASF) et du Gaucho (Bayer), tous deux sur le maïs et le tournesol. Après l'interdiction en 2004 de l'utilisation du gaucho sur le maïs et le tournesol, plusieurs syndicats professionnels et associations repartent en croisade pour interdire le Cruiser, autorisé en 2008 sur le maïs. De 2008 à 2011, quatre recours sont ainsi déposés contre le Cruiser, autorisé  sur le colza, en 2011, où un nouveau recours est déposé devant le Conseil d'Etat. On comprend qu'à France Nature environnement, Claudine Joly, chargée du dossier Cruiser, n'hésite pas à évoquer une première victoire", qui "marque un tournant dans la lutte contre les fléaux menaçant les pollinisateurs".

    Cathy Lafon

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     Le thiametoxam est un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, qui constitue une des trois substances actives du Cruiser OSR, utilisé pour le traitement du colza.

    • Tout savoir sur les abeilles avec Abeille sentinelle: cliquer ICI
    • Publication dans la revue Science, d'une étude française attestant d'effets nuisibles du thiametoxam (insecticide qui entre dans la composition du Cruiser).

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