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pesticides - Page 30

  • La feuille de route écologique 2015 du gouvernement au banc d'essai

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    Le gouvernement veut accélérer la sortie du diesel, pour améliorer la qualité de l'air. © Photo Archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Climat, pollution, santé, transports, biodiversité : la France montre patte verte. Deux mois après la 3e conférence environnementale et avant la grande conférence pour le climat qui aura lieu à Paris, en décembre 2015, la "feuille de route écologique" du gouvernement, détaillée par Manuel Valls et Ségolène Royal, veut illustrer l'exemplarité environnementale de la France. Réelles avancées ou beaux discours? Décodage

    DES MESURES "VINTAGE", DE VRAIES AVANCEES ET DES LACUNES

    Lutte contre le réchauffement climatique, réduction de la pollution de l'air et des pesticides, fin des subventions pour les projets liés au charbon, rénovation de la démocratie locale : quel bilan écologique peut-on faire des 74 mesures annoncées par le Premier ministre et la ministre de l'Ecologie ? Pour l'essentiel, les plus concrètes d'entre elles concernent les transports et reviennent 19 ans en arrière, en réhabilitant des mesures prévues en 1996 dans la loi sur l'air élaborée par Corinne Lepage, alors ministre de l'Ecologie, et jamais appliquées. Plutôt bien accueillie, la feuille de route comporte des avancées importantes mais elle demande aussi des actes et l'on peut s'interroger avec les écologistes et les professionnels de l'automobile, surla réalité de l'efficacité environnementale et industrielle de certaines annonces.

    • 1.  Une pastille verte pour améliorer la qualité de l’air
    "Plusieurs certificats de couleurs différentes seront créés en fonction des seuils d'émissions polluantes des véhicules". Ségolène Royal

    Douze ans après leur abandon, le printemps verra refleurir des vignettes de couleur pour identifier les voitures les plus propres. La mise en place de ce dispositif rappelle la pastille verte mise en place en 1998 puis 2003 pour permettre aux véhicules les plus vertueux de circuler durant les pics de pollution. Une mesure deux fois enterrée par les lobbies de l'industrie automobile et du diesel. Plutôt que de pénaliser les véhicules les plus polluants, le gouvernement entend donc commencer par donner des "avantages" prévus dans la loi sur la transition énergétique à ceux qui polluent le moins. Dotés d'un "certificat vert qualité de l'air" apposé sur leur pare-brise, ils pourront ainsi circuler, même en cas de circulation alternée,  dans les "zones basses émissions et de circulation restreinte" mises en place dans les villes, voire utiliser des couloirs de bus et bénéficier de stationnement gratuit.

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE  ? OUI

    Tous les écolos, élus comme associations, applaudissent le dispositif qui encourage les villes à créer des zones de circulation interdites aux véhicules polluants pour réduire la pollution, comme va le faire prochainement Paris. Pour Benoît Hartmann, le porte parole de France Nature Environnement (FNE), après l'abandon du projet des ZAPA (les zones d'actions prioritaires pour l'air prévues par le Grenelle de l'environnement), "il fallait le faire et c'était urgent". Corinne Lepage va jusqu'à exprimer sa "reconnaissance" à l'égard de Ségolène Royal pour avoir relancé sa loi sur l'air... On la comprend d'autant plus que la ministre de l'Ecologie l'a chargée d'une "mission sur l'économie verte"

    Le Centre national des professions automobiles (CNPA) approuve également dans un communiqué le principe de la pastille verte qui, "avec l'entretien régulier des moteurs des véhicules les plus anciens et le contrôle des polluants atmosphériques", fait partie des mesures concrètes que le gouvernement devrait, selon les professionnels du secteur, développer.

    • 2. Des primes et un bonus écologique pour verdir l'automobile
    Notre objectif est de faire disparaître tous les véhicules d'avant 2005 non équipés de filtres à particules. Ségolène Royal

    Le gouvernement veut accélérer la sortie du diesel qui cause près de 42.000 décès prématurés par an en France. Dès le 1er avril, il accordera une prime "exceptionnelle" aux automobilistes qui remplaceront leur vieille voiture diesel (plus de 13 ans) par un véhicule neuf propre, électrique ou hybride (électrique-essence). Cette prime s'ajoutera au bonus écologique reconduit en 2015. Pour les foyers modestes, l'aide publique conditionnée aux ressources pourra atteindre 10.000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique et 6.500 euros pour un hybride. Ségolène Royal a ajouté qu'une prime de 500 euros pourrait être versée aux ménages non imposables qui veulent se débarrasser de leur vieux diesel, pour l'achat d'un véhicule essence, neuf ou d'occasion, peu émetteur de CO2. Le gouvernement veut aussi lancer une étude sur l'impact environnemental et économique d'une baisse de la vitesse sur les routes, une campagne de communication nationale pour augmenter le nombre de passagers par véhicules et  inciter les salariés à se déplacer à vélo par un mécanisme d'encouragement, inscrit dans la prochaine loi de finances.

    >> UNE REELLE AVANCEE  ECOLOGIQUE ? OUI... MAIS

    Les écologistes approuvent l'aspect social des mesures favorisant les véhicules propres.  Noël Mamère, député maire écolo de Bègles (Gironde) regrette toutefois que l'"on encourage ainsi l'usage de la voiture individuelle et la consommation de l'énergie électrique".  En effet, moins polluante lorsqu'elle roule qu'une diesel,la voiture électrique n'est pas non plus la panacée écologique. Bonne solution en ville, elle reste très chère, même avec une aide à l'achat, et ne permet pas de se passer d'un véhicule conventionnel pour de plus grands parcours. Enfin, pour les Verts, il faut aller plus loin et aider l'industrie automobile française à sortir de la "logique mortifère du tout-diesel" et à se reconvertir vers la production de véhicules propres. Sur ce point, les écologistes qui proposent d’aligner le prix du diesel sur celui de l’essence à travers la fiscalité écologique, pointent l'absence de vision de l'Etat.

    Le CNPA rejoint les écologistes en dénonçant de son côté "une mesure qui relève plus d'un effet de communication du gouvernement que d'une réelle volonté de renouveler le parc d'une manière efficace". Selon les professionnels de l'automobile, l'enveloppe de 28 millions d'euros allouée à ce "superbonus"qui exclue les véhicules industriels et les deux-roues, est largement insuffisante et ses critères tant géographiques que sociaux, inadaptés et trop restrictifs,

    • 3. L’écologie à l’école pour éduquer les citoyens de demain

    Encourager le développement durable à l'école : c'est le beau crédo de Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie et Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale. Parmi les annonces phares de la feuille de route dans ce domaine :  une semaine pour le climat dans les établissements scolaires, des outils pédagogiques, des coins natures (jardin pédagogique, hôtels à insectes, mares pédagogiques), le bio dans les cantines, des programmes scolaires intégrant le développement durable, des "éco-délégués" de classe dans les collèges et les lycées et l'association des mouvements de jeunes et d'étudiants aux travaux du Conseil national de la transition écologique pour la COP21, la Conférence de l'ONU sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre.

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE ? OUI... MAIS

    Avec 12,3 millions d'élèves et 840.000 enseignants, l'Éducation nationale est un levier majeur pour faire évoluer les comportements, réussir le pari de la transition énergétique et former à une citoyenneté respectueuse de l'environnement. Mais cela ne se fera qu'à la condition que les enseignants et l'école aient les moyens de faire sortir les propositions gouvernementales du stade des bonnes intentions.

    • 4. Climat : l'urgence de l'érosion du littoral et la fin des subventions du charbon

    Le recul du trait de côte, accentué par le réchauffement climatique, s'est imposé depuis les tempêtes de l'hiver dernier comme l'une des urgences environnementales du pays. C'est l'un des points les plus concrets de la feuille de route : l'Etat promet de s'attaquer à l'érosion du littoral en accélérant la mise en oeuvre d'une stratégie nationale du trait de côte.

    "L'un des grands enjeux de la feuille de route est la fin des soutiens publics français au secteur des énergies fossiles, et notamment du charbon". Lucie Pinson, des Amis de la Terre

    François Hollande avait annoncé à la conférence environnementale la suppression "de tous les crédits" à l'exportation "accordés aux pays en développement dès lors qu'il y a utilisation du charbon". Echaudées par l'abandon de l'écotaxe, les ONG attendaient  du concret sur ce point.  Elles sont en partie rassurées : la France va bien supprimer les subventions à l'exportation des centrales électriques à charbon sans stockage de CO2, a confirmé Manuel Valls devant le Conseil national de la transition énergétique.

    >>UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE  ? OUI... MAIS

    Concernant les subventions du charbon, Ségolène Royal doit toutefois encore annoncer "le calendrier concret de retrait". Les ONG comme les Verts appellent la ministre de l'Ecologie à le préciser au plus vite et à cesser plus généralement toute subvention aux énergies fossiles, fortement émettrices de CO2.

    • 5. Santé et environnement : des engagements contre les pesticides

    Sur le plan de la santé publique et environnementale, le gouvernement s'engage à faire pression sur l'Europe pour obtenir une définition des perturbateurs endocriniens. Concernant les pesticides, on retient la promesse d'organiser une campagne d'information grand public sur les impacts aujourd'hui connus des pesticides et une campagne exploratoire de surveillance despesticides dans l'air ambiant en 2015-2016. Les résultats des études confiées au Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air et à l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), devraient intéresser au plus haut point des régions agricoles et viticoles comme celle du Sud-Ouest. 

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE ? NON

    Pour les écologistes qui réclament moins de pesticides dès maintenant, la feuille de route qui en reste sur ce point au stade des promesses n'est pas à la hauteur des enjeux. Après l'échec cuisant du premier plan Ecophyto lancé en 2008 qui devait réduire les pesticides de 50% en 10 ans, le nouveau plan, destiné à les réduire de 50% d'ici à 2025, présenté la semaine dernière par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, "n'a pas pas fait montre de cette ambition", pour la Fondation Hulot. Concernant les pesticides néonicotinoïdes, mis en cause dans la surmortalité des abeilles, François Hollande avait dit vouloir "aller plus loin". Quatre de ces substances font l'objet d'un moratoire de deux ans de l'Union européenne qui arrive à échéance en juillet sur certaines cultures du fait de leur nocivité. Or, le 3 février, le Sénat a refusé de voter une proposition de résolution visant préserver les insectes pollinisateurs en introduisant en France un nouveau moratoire sur ces pesticides. Enfin, selon la feuille de route, le calendrier sur les pesticides néonicotinoïdes ne doit pas être précisé avant deux ans...

    • 6. Démocratie environnementale et  fiscalité écologique : les deux grandes oubliées de la "feuille de route".

    Promis par François Hollande lors de la conférence environnementale, le chantier de la démocratie locale participative a été lancé début janvier. Il vise à mieux prévenir les conflits d'intérêt, protéger l'environnement et associer les citoyens aux projets d'aménagements afin d'éviter des blocages comme au barrage de Sivens (Tarn) où le conflit a été entaché de la mort du jeune écologiste Rémi Fraisse. La feuille de route prévoit juste de "renforcer les procédures existantes, d'assurer la transparence du débat public sans en rallonger les délais et d'associer plus directement les citoyens aux décisions qui les concernent en partageant avec eux l'information nécessaire à des délibérations éclairées". En attendant qu'une commission du Conseil national de la transition écologique prépare des propositions d'ici à la fin mai 2015. Concernant la fiscalité écologique, rien pour la renforcer sur la base du principe pollueur/payeur et rien sur l'expérimentation de l'écotaxe sur les poids lourds dans des régions volontaires.

    >> UNE REELLE AVANCEE ECOLOGIQUE ? NON

    Concernant la démocratie environnementale, la FNE "attendait de la feuille de route qu'elle la cadre un peu mieux". Comme la Fondation Hulot et les Verts, elle redoute aussi que certaines dispositions de la loi Macron, en discussion à l'Assemblée, ne limitent la portée des engagement gouvernementaux. Sur ce point, comme sur la fiscalité écologique, les écologistes restent donc sur leur faim. "Aucun élément de la feuille de route ne permet de répondre efficacement à la défiance existante des citoyens face aux grands projets d'aménagement", et rien ne contribue à "mettre en place une véritable fiscalité écologique, clé de voûte de la transition vers une économie durable",  pointe sévèrement dans un communiqué l'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi.

    Cathy Lafon

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  • Agriculture : les pesticides en hausse en 2013

    pesticides,phytosanitaire

    Un champ près de Lens (Nord-Pas-de-Calais), le 24 juin 2014. Photo AFP  

    Mauvaise nouvelle : après un mieux en 2012, l’utilisation de pesticides agricoles en France s’est accrue de 9,2% en 2013, témoignant de la "difficulté à inverser de vieilles pratiques", a annoncé en décembre dernier le ministère de l’Agriculture, à la veille de la remise d’un rapport sur le sujet.

    pesticides,phytosanitaireToujours plus de pesticides

    En cause, selon le ministère, le printemps qui a été exceptionnellement humide en 2013, ce qui a favorisé la prolifération de champignons, de limaces et mauvaises herbes, a expliqué le ministère dans un communiqué. En réalité, c'est un vrai revers pour le plan Ecophyto lancé en 2008 pour réduire de moitié le recours aux pesticides d'ici à 2018, car, si leur utilisation avait diminué pour la première fois de 6% en 2012, entre 2009 et 2013, l’emploi de produits d’agrochimie reste en hausse de 5%.

    L'agroécologie, oui, mais...

    A son arrivée en mai 2012, le ministre socialiste de l’Agriculture Stéphane Le Foll avait d'ailleurs pris ses distances avec l'objectif chiffré par le précédent gouvernement, tout en tentant de changer durablement les pratiques de production avec l’agroécologie. Intention louable, mais, pour l’heure, force est de constater que ces politiques n’ont pas encore réussi à porter leurs fruits. Pour autant le tableau ne serait pas si noir, selon Patrick Dehaumont, directeur général de l’Alimentation.

    "Zéro pesticides" dans les espaces verts

    pesticides,phytosanitaireD’abord parce que dans les zones non agricoles (jardins publics, cimetières…), explique-t-il, l’utilisation des produits phytosanitaires a baissé de près de 8% en 2013 et de 3,4% depuis 2009. Ce qui témoigne de l’engagement des collectivités à changer leurs pratiques. Une évolution encourageante, sachant que la ministre de l’Écologie Ségolène Royal envisage d’interdire l’usage des pesticides dans les jardins publics fin 2016.

    « Le poste herbicides reste néanmoins le plus difficile à réduire »

    De plus, le plan Ecophyto a aussi permis de « faire le grand ménage dans les molécules les plus dangereuses » et de « mettre en place un réseau de 2.000 fermes pilote dans le développement de pratiques et de programmes de recherche », ajoute Patrick Dehaumont, interrogé par l’AFP. Des résultats « encourageants » ont en effet été observés dans ce réseau de fermes baptisé Dephy. « Le nombre de traitements moyen depuis l’entrée des fermes dans le réseau a diminué en 2013 de 12% pour les grandes cultures et la polyculture-élevage et de 11% pour l’arboriculture », détaille encore le ministère de l’Agriculture.

    Repousser de 7 ans l'objectif initial

    pesticides,phytosanitaireBaptisé "Pesticides et agro-écologie : les champs du possible", un rapport remis à Manuel Valls le 23 décembre dernier par Dominique Potier, député PS de Meurthe-et-Moselle, entend inverser la tendance et formule 68 recommandations pour mettre en œuvre une nouvelle version du plan Ecophyto prévue en 2015. Le député socialiste propose notamment, de maintenir "l'objectif grenellien mais en le réalisant en deux temps d'ici 2025". Petit problème: cela revient à prendre 7 ans de retard sur l'objectif initial...  Dans son rapport, le député socialiste considère "qu'il ne faut pas abandonner le plan au nom de son apparente inefficacité, mais plutôt le reconcevoir en étendant son emprise à des leviers nouveaux [dont l'agroécologie, NDLR], et en améliorant sa cohérence avec l'ensemble des politiques publiques et stratégies économiques ayant un lien direct ou indirect avec les pratiques phytosanitaires".

    On peut aussi se dire qu'il faudrait surtout arrêter de tourner autour du pot pour en finir avec les pesticides, dont on sait qu'ils sont néfastes pour la santé humaine: de nombreux retours d'expériences en France et à l'étranger montrent désormais qu'une agriculture sans phytosanitaires, biologique ou raisonnée, est bien plus productive qu'on ne le croit. Quant au zéro phyto dans les espaces verts, s'il est nécessaire, au regard de l'utilisation massive des pesticides dans l'agriculture productiviste conventionnelle, son impact est assez dérisoire: les milieux non agricoles ne représentent en effet que 5 % de l'usage des produits phytosanitaires (pesticides et fongicides) en France, contre 95 % pour les agriculteurs.

    Cathy Lafon

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  • Planète vidéo : l'éloge du ver de terre

    Lors de la Conférence environnementale, les 27 et 28 novembre derniers, Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture a encensé son "petit camarade", le ver de terre, "le petit animal qui travaille tout le temps", à qui il a "dit merci".

    Au-delà de l'anecdote et de la pique au Medef, à qui, assure le ministre, le vers de terre plairait beaucoup, car "il travaille 24 h sur 24 et sans cotisations sociales", l'éloge "politique" au lombric ne manque pas de pertinence.

    denhez.jpgC'est le lombric qui fait notre sol

    Le saviez-vous ? Comme le disait Charles Darwin, le lombric est l'être indispensable aux conditions de la vie sur terre. Par son travail souterrain, en incorporant et en diffusant la matière organique qu'il avale dans la terre, il crée le sol dont nous nous nourrissons. Plus efficace que le soc de la charrue, le lombric peut avaler jusqu'à 400 t de terre par hectare et par an et mélange la terre en creusant ses galeries, aère le sol et le fertilise ! Autant de hauts faits d'arme à porter à l'actif de cet animal dont l'importance reste pourtant largement méconnue, et que mettent à mal les ravages de l'agriculture intensive productiviste, comme le rappelle Frédéric Denhez  (photo ci-dessus) dans son dernier livre "Cessons de ruiner notre sol !".

    Le journaliste spécialisé dans les questions environnementales - il intervient régulièrement sur France inter, dans l'émission culte de Denis Cheissoux "CO2 mon amour", le samedi après-midi) - le révèle : "sous 1m2 de pâture à vache, on peut mesurer jusqu'à 500 mètres de galeries" creusées par les lombrics. On peut compter jusqu'à 2 t de vers de terre à l'hectare, si le labour profond et les pesticides ne les ont pas trucidés. Travailleur souterrain infatigable, le lombric n'est pas tout seul : sur la planète,  un animal sur cinq vit dans le sol...

    "Moi tous les jours quand j’en vois un, je lui dis : "salut et merci mon camarade"", Stéphane Le  Foll

    Comme l'a fait Stéphane Le Foll, il convient donc de réhabiliter le lombric, élément clé de notre écosystème terrestre. Et de le préserver aussi des pesticides et du labour profond. Cela tombe bien : ce devrait être justement l'une des missions phare du ministre de l'Agriculture...

    Cathy Lafon

    A LIRE

    • "Cessons de ruiner notre sol !", de Frédéric Denhez, éd. Flammarion, 14 €.

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