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  • Transition énergétique : François Hollande veut "une coordination franco-allemande"

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    François Hollande, face à la presse le 14 janvier 2014. Photo AFP

    La transition énergétique est l'un des thèmes sur lesquels les écologistes attendent François Hollande au tournant. Promesse de campagne du chef de l'Etat, elle a fait l'objet, en 2013, d'un vaste Débat national dont le résultat manque encore de lisibilité. Sur ce point précis, mardi, la conférence de presse du chef de l'Etat a éclairci l'horizon. Décryptage.

    europe,françois hollande,transition énergétique,allemagnePas de dimension environnementale

    On peut déplorer l’absence de dimension environnementale du discours présidentiel. François Hollande n'a rien dit notamment sur la façon dont la France, pays hôte du prochain grand sommet sur le climat en 2015, pourrait s’engager, franchement et durablement, pour des politiques publiques et fiscales permettant une réduction importante des émissions de gaz à effets de serre. Et ce, alors même que les dépassements des seuils de pollution de l'air sont devenus monnaie courante en France. Force est de reconnaître qu'aucun journaliste n'a non plus questionné François Hollande sur le sujet, alors que trois questions lui ont été posées, en vain, sur la situation de son couple...

    Une "belle alliance" franco-allemande pour la transition énergétique

    En revanche, lorseurope,françois hollande,transition énergétique,allemagne de la troisième grande conférence de presse de son quinquennat, devant 600 journalistes du monde entier, le chef de l'Etat a fait trois grandes propositions franco-allemandes pour relancer l'Europe, dont une en faveur de la transition énergétique.  La France et l'Allemagne doivent se "coordonner pour la transition énergétique". "C'est un grand enjeu pour l'Europe mais nous devons, France et Allemagne, montrer l'exemple", a ajouté François Hollande, en proposant "une grande entreprise franco-allemande pour la transition énergétique, une belle alliance". Le président français a reconnu que l’Allemagne  a pris de l’avance dans ce domaine, notamment pour les énergies renouvelables, comme l'éolien.  Afin de combler le retard français, le président de la République souhaite la création de filiales industrielles communes. Pour appuyer son propos, il rappelle "les résultats d'Airbus", "grande entreprise franco-allemande, mais pas seulement franco-allemande", gages, selon lui, de succès.

    Le "choc de simplification" pour les énergies renouvelables

    europe,françois hollande,transition énergétique,allemagneLe 9 janvier dernier, à Toulouse,  François Hollande avait déjà annoncé que le “choc de simplification” promis devrait s’appliquer aussi au secteur énergétique : les délais nécessaires à l’aboutissement de projets dans le secteur des énergies renouvelables (éoliennes, biogaz et hydroélectricité en tête) devraient être fortement raccourcis. Ainsi, les autorisations habituellement délivrées en sept ans pour l’installation d’infrastructures éoliennes pourraient être accordées, dorénavant, en un an seulement. Quant aux réflexions réalisées en amont, elles feront l’objet d’une seule étude, contre plusieurs auparavant. De quoi effectuer des économies de l’ordre de 40.000 à 200.000 euros par projet. Et de donner un coup de fouet à un secteur très malmené ces dernières années. Le Syndicat des énergies renouvelables (SER) a ainsi accueilli favorablement l’annonce de ces mesures par l’Elysée, destinées à contrer la lourdeur administrative qui empêche la France d’atteindre ses objectifs dans le domaine de l'énergie, et à accélérer le développement économique et technologie de ces filières.

    L'exemple allemand

    En ce début d'année, François Hollande donne une  cohérence et une lisibilité bienvenues à la question énergétique, moteur de la transition écologique de la société française. Il en situe les réponses au niveau européen. C'est une bonne nouvelle, car la critique majeure faite à la révolution énergétique à l'allemande, reste qu'elle a été initiée et menée tambour battant en dehors de toute concertation européenne. Après la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, l’Allemagne est en effet le seul État européen à s’être lancé dans un changement radical de son dispositif énergétique, visant à mettre fin à la production électrique d’origine nucléaire d’ici à 2022. En 2013, deux ans après l’annonce de ce plan d’action, le pays faisait face à de sérieuses difficultés, mais pas celles auxquelles on aurait pu s'attendre. En Allemagne, c’est la répartition du coût de la transition énergétique qui pose problème et non la nature de cette transition, dont la réussite, avec le développement fulgurant des énergies vertes, est indéniable. L'Allemagne doit en réalité faire face à une surproduction d'énergies vertes qui concurrence à outrance le secteur des énergies fossiles conventionnelles et qui est susceptible, ponctuellement, de déstabiliser son réseau d'approvisionnement en électricité et celui de ses voisins européens. Selon les chiffres de la Fédération des entreprises allemandes de l'énergie et de l'eau (BDEW), ses exportations d'électricité ont ainsi progressé de 42% en 2013.

    Pas de "révolution verte" sans l'Europe

    Le chef de l'Etat français a-t-il trouvé la voie qui permettra à la France de changer de modèle énergétique, en tenant compte des forces et des faiblesses de l'exemple allemand ? François Hollande peut en tout cas se féliciter d'avoir définitivement élevé le débat sur l'énergie à l'échelle qui doit être la sienne, si l'on veut aussi faire de la transition énergétique un levier de développement industriel, créateur d'emplois et générateur d'une meilleure qualité de vie environnementale : l'Europe.

    Après le discours, on attend les actes.

    Cathy Lafon

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  • Pollution de l'air en zone urbaine: la France, lanterne rouge de l'Europe

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    Pour abaisser la pollution de l'air, à Paris, on roule désormais à 70 km/h sur le périphérique. Photo DR

    Paris vient de réduire la vitesse sur le périphérique afin de lutter contre la pollution atmosphérique sur son territoire. Un bien petit pas pour l'amélioration de la qualité de l'air qui ne permettra pas de combler le retard de la France en la matière, mais un vrai pas quand même dans la bonne direction. En effet, en 2014, la France n'est toujours pas parvenue à se doter de zones à faibles émissions de CO2.

    Pourtant, en Europe, onze pays et deux cents villes restreignent déjà leur accès aux véhicules polluants afin de réduire la pollution. Le point sur le retard français et les bonnes pratiques européennes.

    pollution,air,particules fines,diesel,automobile,europe,france,zapa,lezLe périf' parisien à 70 km/h

    Annoncée en décembre au lendemain d’un fort épisode de pollution aux particules fines, le 10 janvier est entrée en vigueur la mesure destinée à limiter la pollution atmosphérique sur Paris :  la vitesse maximale sur le périphérique, un axe fréquenté par 1,3 million de véhicules chaque jour, a été abaissée de 80 à 70 km/h. Objectif affiché : faire baisser les polluants produits par la circulation automobile et les diesels de   5% et le nombre d'accidents de de 23%, tout en en faisant aussi reculer la pollution sonore.

    Pollution : le cas préoccupant de la France

    Depuis le début du mois de décembre 2013, les alertes à la pollution aux particules fines et les pics de pollution se succèdent en France dans la plupart des régions, dont l'Aquitaine et Midi-Pyrénées. Les grandes zones urbaines de l'Hexagone, où les maladies respiratoires sont en augmentation, connaissent des dépassements récurrents des seuils de pollution de l'air admis par l'Europe. Cette dernière envisage désormais d'imposer des plafonds nationaux plus stricts pour les principales sources de la pollution de l'air afin de lutter contre ce "tueur invisible" et d'éviter 58.000 décès prématurés chaque année. La France, pour sa part, est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016, si elle ne parvient pas diminuer ses émissions. Des pénalités pour chaque jour de retard jusqu'à ce que les normes de la qualité de l'air soient respectées sont aussi à craindre, pour un possible montant de 240.000 euros par jour.

    Et les Zapa ?

    Pour réduire la pollution de l'air tricolore,  le gouvernement précédent avait envisagé de doter le pays de Zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) en restreignant l'accès des villes aux véhicules les plus polluants. Jugée antisociale et pas forcément efficace sur le plan environnemental, la mesure a été jetée aux oubliettes par le gouvernement actuel, sans qu'on ait réellement trouvé une solution alternative satisfaisante.

    pollution,air,particules fines,diesel,automobile,europe,france,zapa,lezLes "zones à faibles émissions" européennes

    Ailleurs en Europe, des dispositifs beaucoup plus contraignants ont pourtant été adoptés depuis près d'une vingtaine d'années. Près de 200 villes européennes, à travers une dizaine de pays, ont ainsi instauré des zones dont l'accès est interdit aux véhicules les plus polluants : les Low Emission Zones (LEZ), ou zones à faibles émissions. Les LEZ participent à des plans d'action anti-pollution plus globaux, qui proposent aussi des aides financières à l'achat de véhicules plus propres, l'amélioration des réseau de transport public, les restrictions à la combustion du bois... 

    La Suède à l'avant-garde

    La Suède a été la première à expérimenter en 1996 ce type de mesure. Depuis le milieu des années 2000, d'autres pays, comme l'Allemagne, le Royaume-Uni, ou encore l'Italie, ont suivi. L'Italie du Nord, très industrialisée et urbanisée, compte ainsi de nombreuses zones LEZ. Aujourd'hui, le Danemark, la Belgique,  la Hongrie, l'Autriche, la République Tchèque, les Pays-Bas, le Portugal sont autant de pays qui ont à leur tour mis en place des LEZ, afin de réduire la pollution atmosphérique pour améliorer la qualité de l'air que respirent les habitants, en respectant les valeurs limites de la réglementation européenne sur la qualité de l'air.

    Qui est visé ?

    Ce sont généralement surtout les poids lourds, les bus et les véhicules encombrants parmi les plus polluants, qui sont visés par les mesures de restriction des LEZ, avant les voitures des particuliers. Les pays élaborent des classifications, valables sur tout leur territoire, mais chaque ville a une marge de manoeuvre pour adapter les règles et déterminer quelle catégorie est autorisée à entrer dans sa zone à faibles émissions et éventuellement, prévoir des dérogations afin d'atténuer les conséquences économiques et sociales pour les habitants, en évitant la double peine pour les foyers les plus modestes qui n'ont pas les moyens de changer leur véhicule pour une voiture plus propre.

    pollution,air,particules fines,diesel,automobile,europe,france,zapa,lezEst-ce que ça marche ?

    La pollution ne disparaît pas d'un coup de baguette magique. Mais en Suède, Stockholm, dix ans après avoir mis en oeuvre ses mesures de restriction, avait réduit en 2007 ses émissions de dioxyde d'azote de 4%, d'hydrocarbures de 21% et de particules fines de 19%.  Depuis, la ville est passée à la vitesse supérieure en implantant un péage urbain.

    La pollution n'est pas une fatalité

    La pollution n'est ni une fatalité, ni un mal inéluctable. On peut la faire reculer. En revanche, l'exemple de nos voisins européen montre qu'il faut en passer par des mesures contraignantes, en les accompagnant socialement. Et, de même que les petits ruisseaux qui font les grandes rivières, chaque mesure en matière de lutte contre la pollution de l'air, aussi "petite" semble-t-elle être, ne saurait être tenue pour quantité négligeable.

    Cathy Lafon

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  • Notre-Dame-des-Landes: selon le gouvernement, l'aéroport se fera

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    Christian Troadec, maire divers gauche de Carhaix (Finistère) et leader des « bonnets rouges », a appellé le 22 décembre à soutenir le combat des anti-aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Photo archives AFP

    Le père Noël a oublié les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Lande. Peut-être n'ont-ils pas été assez sages ? Une nouvelle étape du projet controversé d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, a en effet été franchie le week-end dernier, avec la publication d'arrêtés autorisant des travaux environnementaux préalables à la construction de la plateforme aéroportuaire.

    Après le feu vert de Bruxelles, c'est un nouveau coup dur pour les opposants qui contestent l'utilité économique du projet et dénoncent le désastre environnemental qu'il représente.

    Feu vert de Bruxelles

    Le 20 novembre dernier, la Commission européenne a donné hier son feu vert à l'aide octroyée par l'état français pour la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. La subvention de 150 millions d'euros octroyée par les autorités françaises à la société Aéroports du Grand Ouest, filiale du groupe Vinci, pour la réalisation du futur aéroport « est compatible avec les règles de l'UE relatives aux aides d'état », a estimé la Commission européenne dans un communiqué. « Le projet d'aéroport permettra notamment d'améliorer la desserte régionale sans entraîner une distorsion indue de la concurrence dans le marché intérieur européen », a indiqué la Commission, gardienne de la concurrence en Europe qui insiste : ce projet « contribue à la réalisation d'un objectif d'intérêt commun en répondant à la saturation des infrastructures existantes ».

    La question environnementale en suspens

    En septembre, la Commission avait déjà renoncé à ouvrir une procédure d'infraction contre la France comme le demandaient les opposants au projet. Le dossier n'est cependant pas clos. La Commission cherche toujours à s'assurer que le projet d'aéroport est compatible avec la législation européenne en matière environnementale.

    Le projet se fera

    La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, n'a pas confirmé dimanche 22 décembre que l'aéroport du Grand Ouest entrerait en service en 2019 comme l'avancent les défenseurs du projet. «Donner le calendrier précis, c'est un peu prématuré car les opposants à ce projet peuvent toujours porter des recours en justice» , a-t-elle déclaré au Grand Rendez-vous Europe1/Le Monde/iTélé. La ministre a néanmoins affirmé que le projet se ferait. « Après une étape de dialogue qui a duré ces derniers mois et pendant laquelle l'utilité publique du projet a été confirmée, confortée, il est temps maintenant de passer aux travaux préalables à la réalisation du projet » , a-t-elle prévenu.

    Les Bonnets rouges à la rescousse?

    Le leader des Bonnets rouges en pointe de la contestation contre l'écotaxe, le maire divers gauche (DVG) de Carhaix (Finistère),  Christian Troadec, a appelé à une mobilisation générale contre le projet de Notre-Dame-des-Landes, notamment lors de la manifestation prévue le 22 février à Nantes. « Cette manifestation sera l'occasion de réaffirmer outre l'opposition à ce projet inutile, la nécessité d'un véritable aménagement du territoire breton qui passe par une vraie régionalisation et la réunification administrative des cinq départements bretons » , a-t-il dit. Une proposition (ou une récupération) qui n'est pas du goût de tout le monde : les historique du mouvement anti-aéroports et les écolos n'ont pas vraiment apprécié le combat des Bonnets rouges contre l'impôt vert de l'éco-taxe.

    La mise en garde d'Europe Écologie-Les Verts

    De son côté, le parti politique écolo, EELV, a  mis en garde le gouvernement auquel il appartient « contre un passage en force » et a réaffirmé que sa formation soutiendrait « les actions visant à empêcher toute action irréversible sur le terrain » .

    Pour Notre-Dame-des-Landes, en 2014 comme en 2013, ce sera chaud devant.

    Cathy Lafon

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