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  • Droits des animaux : les intellectuels s'engagent en faveur de nos amies les bêtes

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    L'astrophysicien Hubert Reeves, président de l'association Humanité et Biodiversité, défend les droit des animaux avec une vingtaine d'autres penseurs français. Photo archives AFP

    Les intellos passent au vert.  Le gratin des  penseurs français, une vingtaine d’intellectuels, philosophes, écrivains, historiens et scientifiques français réclament, dans un manifeste rendu public jeudi sur le site de la Fondation 30 Millions d’Amis, un changement du statut jurique des animaux dans le code civil.

    Parmi les 24 signataires, que du très beau monde: les philosophes Frédéric Lenoir, Michel Onfray et Luc Ferry, l’écrivain Erik Orsenna, de l’Académie française, l’astrophysicien Hubert Reeves, président de Humanité et Biodiversité,  Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire, et l'éthologue Boris Cyrulnik.

    De "biens meubles" à "êtres sensibles"

    Le Code civil français, dans son article 528, considère les animaux comme des "biens meubles". Le texte du manifeste  revendique "une évolution du régime juridique de l’animal dans le code civil reconnaissant sa nature d’être sensible". Les signataires demandent particulièrement "que les animaux bénéficient d’un régime juridique conforme à leur nature d’êtres vivants et sensibles (…) et qu’une catégorie propre leur soit aménagée dans le code civil entre les personnes et les bien".

    droit,code civil,animaux,fondation,manifesteDonner la parole aux animaux

    Les animaux, comme la planète, l'air, l'eau, et la flore n'ont pas de parole pour s'exprimer et dénoncer les atteintes dont ils sont les victimes.Tout comme l'inscription du préjudice environnemental dans le droit français peut contribuer à donner à notre environnement les moyens juridiques de se défendre, l'évolution du code civil doit faire de même pour les animaux. Selon Matthieu Ricard (photo AFP ci-dessus), parmi les êtres vivants, il n'y a pas sur terre "une catégorie supérieure à l'autre". "On ne peut opposer hommes et bêtes", écrit aussi l'ensemble des intellectuels, très mobilisés. Pour eux, le bien-être animal constitue "un enjeu de société important, signe de progrès". Reconnaître que les animaux peuvent souffrir et leur offrir une assise juridique plus forte contre la maltraitance, chez les particuliers comme dans l'agriculture, c'est en réalité oeuvrer également pour le bien-être des êtres humains. 

    legueulle.jpgPour Jean-François Legueulle, le délégué général de la Fondation 30 Millions d’Amis (photo AFP ci-contre), "ce texte est publié sous l’égide de la Fondation car c’est un sujet fort sur lequel on a déjà pris position à plusieurs reprises". " Il faut que le code civil évolue et que soit créée une catégorie propre aux animaux, entre les personnes et les biens", a-t-il précisé à l'AFP.

    En France, plus d'un foyer sur deux possède un animal domestique. Selon les défenseurs des animaux, cette proposition a reçu le soutien de plus de 250.000 Français, signataires d’une pétition lancée il y a un an et toujours active.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le manifeste pour une évolution du statut juridique des animaux reconnaissant sa nature d'être sensible  : cliquer ICI
    • La pétition pour un nouveau statut juridique des animaux : cliquer ICI
  • News fil vert. "Gorbi" veut un tribunal international pour juger les crimes écologiques

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    Mikhaïl Gorbatchev au Forum mondial de l'eau, Marseille, 12 mars 2012. Photo AFP

    Juger les crimes écologiques

    L'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, très impliqué depuis 20 ans dans la défense de l'environnement, a pris la parole, lundi 12 mars, pour l'ouverture du Forum mondial de l'eau à Marseille, en sa qualité de fondateur et président de Green Cross International.  Dans un entretien au "Monde", publié mardi 13 mars, il plaide en faveur de la création d'un tribunal international chargé de juger les crimes écologiques.

    Cette proposition devrait bien plaire à Michel Serres, le philosophe français, originaire du Lot-et-Garonne, qui déplore dans son livre "Le temps des crises", que ni la Terre, ni la faune, ni la flore ne puissent parler pour se défendre... Et qui faisait l'amer constat suivant, lors du Sommet mondial du climat de Cophenhague en 2009 :  " Mais personne ne représente la terre; il n’y a pas de représentant des océans, de la banquise, des espèces menacées. Et nos gouvernants n’ont pas la culture nécessaire pour parler au nom de la planète." Un tribunal international pour défendre les intérêts de la nature, quand elle est victime de "crimes écologiques" ... L'idée est plus que séduisante.

    A propos de la proposition française de création d'une organisation mondiale de l'environnement, Gorbatchev s'avoue en revanche "sceptique" : selon lui, le risque serait de mettre en place une "nouvelle organisation bureaucratique", qui pourrait "freiner l'énergie de la société civile".

    Le développement durable : c'est tous ensemble

    Le dernier président de l'URSS, qui a eu à gérer la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986, se prononce aussi, avec son organisation environnementale, pour "une sortie progressive du nucléaire militaire et civil". Pour lui, il y a eu "un avant et un après Tchernobyl" et la transition énergétique est nécessaire. Cependant, il reconnaît qu'il est compréhensible que  "pour certains pays comme la France qui ont peu d'autres ressource, la transition énergétique prenne plus de temps". "On aurait pu penser que, 35 ans après (Tchernobyl), le Japon, nation évoluée, confrontée au désastre de Fukushima s'en serait mieux sorti. Or les Japonais se débattent toujours aujourd'hui dans les difficultés", ajoute-t-il. Enfin, à propos du développement durable et de la nécessaire remise en question du modèle basé sur la course à la croissance, également pour des pays émergents comme la Russie ou la Chine, Gorbatchev ne botte pas en touche : ils sont concernés et doivent aussi entendre ce discours. Mais il estime que "c'est aux pays développés de montrer l'exemple au reste du monde".

    Une réforme environnementale du Code civil français ?

    Plus modestement, on s'interroge aussi en France à la veille de l'élection présidentielelle, sur les moyens de rendre plus efficace le droit de l'environnement. Le Club des juristes vient de rendre public, le 14 mars, un rapport critique sur la responsabilité environnementale. Pour ce think tank, la réforme du Code civil s’impose, afin d’inscrire en toutes lettres l’obligation de réparer un dommage causé à l’environnement. Adossée à la constitution française, la "Charte de l’environnement" rappelle quant à elle le principe de la responsabilité environnementale (art. 4), via la réparation des dommages causés. Mais elle ne règle pas le problème puisqu’elle renvoie à la loi le soin de définir les conditions de son application.  «Au final, tous les juristes s’accordent aujourd’hui pour dire qu’une nouvelle loi doit venir compléter le Code civil», résume Yann Aguila, ancien conseiller d'Etat, président de la Commission Environnement du Club des Juristes

    Cathy Lafon

    REPERES

    Mikhaïl Gorbatchev :  81 ans, président de l'URSS de 1985 à 1991. Prix Nobel de la Paix en 1990 pour sa contribution à la fin de la guerre froide. Fondateur en 1993 de la "Green Cross international", asociation de défense de l'environnement.

    6e Forum mondial de l'eau (Marseille) : 140 pays représentés par 20.000 personnes, y participent jusqu'au 17 mars,  avec pour objectif de faire avancer l'accès universel à l'eau potable.

    Green Cross International : association internationale de défense de l''environnement, doté d'un budget de 18 millions d'euros, financée par des donations privées et des subventions allouées par 34 Etats.

    LIRE AUSSI

    "Il faut un tribunal international pour juger les crimes écologiques", "Le Monde", 14 mars 2012 : cliquer ICI

    "Comment rendre efficace le droit de l'environnement", Journal de l'environnement  : cliquer ICI.