Fil vert. Un incident et deux blessés légers à la centrale nucléaire de Fessenheim
Un dégagement de vapeur a fait deux blessés très légers mercredi 5 septembre dans la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), mais le gouvernement comme EDF ont minimisé la portée de cet incident dans la doyenne des centrales françaises, qui a toutefois suscité de nombreuses réactions et relancé la question de sa fermeture, réclamée par les écologistes. Fermeture promise par le président François Hollande durant la campagne électorale, d'ici à 2017. Date à laquelle l'installation aura alors quarante ans. Installée au bord du Rhin, la centrale de Fessenheim comprend deux réacteurs de 900 mégawatts qui ont été mis en service en 1977.
"Pas d'impact environnemental"
Survenu hier vers 15H00, l'incident de nature chimique a provoqué l'intervention d'une cinquantaine de pompiers. Mais il n'y a eu aucun incendie, ont précisé aussi bien EDF que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). "Il n'y a pas d'impact environnemental", a par ailleurs souligné à l'AFP le directeur de la centrale, Thierry Rosso, selon lequel l'incident ést lié à la manipulation d'eau oxygénée, produit chimique non radioacitf, qui a provoqué une ébullition dans un bâtiment où sont notamment traités certains effluents des réacteurs.
Alors qu'EDF avait fait état dans un premier temps de deux agents "légèrement brûlés à travers leurs gants", le directeur de la centrale a encore nuancé plus tard ce bilan dans la journée. Ils "ont simplement une irritation sur les doigts", a dit M. Rosso, ajoutant que "huit autres salariés ont subi des contrôles préventifs parce qu'ils se trouvaient dans la zone".
Le gouvernement minimise, les anti-nucléaires réagissent
Minimisé également tout aussi rapidement par le gouvernement, l'incident n'en a pas moins provoqué de nombreuses réactions de la part des opposants au nucléaire.
Selon l'AFP, la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, "s'est immédiatement entretenue avec l'Autorité de sûreté nucléaire qui lui a confirmé que cet incident est sans enjeu de sûreté", a souligné son ministère. Mme Batho, qui a qualifié l'incident "d'accident du travail", a toutefois demandé à EDF et à l'ASN "un rapport complet sur cet événement qui sera rendu public".
François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a notamment déclaré que l'incident venait "rappeler à tout le monde, à tous ceux qui croyaient qu'avec le nucléaire il n'y avait pas de problème de sécurité, qu'il y a toujours un danger". Il a souligné que les écologistes réclamaient un "calendrier précis" des phases de fermeture et des audits du parc nucléaire français plus transparents.
Le député girondin EELV Noël Mamère y a vu "la preuve qu'il faut fermer Fessenheim au plus vite", tout comme les organisations Greenpeace et Sortir du nucléaire qui ont exigé sa fermeture rapide et une transparence immédiate et complète sur l'incident. Doyenne des centrales nucléaires françaises en activité, Fessenheim est dans le collimateur des écologistes et de nombreux élus, en raison de son âge et de son exposition aux risques sismiques et d'inondation.
Quant aux habitants de Fessenheim, qui travaillent en grande majorité sur le site, pas plus que la catastrophe de Fukushima, l'incident n'a semble-t-il pas ébranlé leur détermination à défendre le maintien de l'activité de la centrale : la banderole entre la mairie et l'église, proclamant "Fessenheim 2012: candidate à la poursuite de la centrale nucléaire" est toujours bien tendue.
LIRE AUSSI
- L'information sur l'incident donné par l'ASN, le 5 septembre : Cliquer ICI
- Le communiqué de Greenpeace du 5 septembre : Cliquer ICI
- En savoir plus sur Fessenheim, sur le site de Sortir du nucléaire : Cliquer ICI
- Et sur le site de l'ASN : Cliquer ICI