Principal émetteur de CO2 mondial, la Chine qui développe ses énergies renouvelables a diminué de 2,9% sa consommation de charbon en 2014. Photo AFP
A dix mois de la
Conférence internationale de Paris sur le climat, c'est la bonne nouvelle qu'on n'osait espérer : les
émissions de CO2 liées à la production d'énergie ont stagné en 2014 et ce, alors même que l'économie mondiale était en croissance, a annoncé le 13 mars dernier
l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
Développement des énergies renouvelables et efficacité énergétique
Selon des données provisoires de cette agence, "les émissions mondiales de dioxyde de carbone ont atteint 32,3 milliards de tonnes en 2014, stables par rapport à l'année précédente", grâce au développement des énergies renouvelables et à une meilleure efficacité énergétique. "C'est la première fois en 40 ans qu'il y a une pause ou une baisse dans les émissions de gaz à effet de serre qui ne soit pas liée à une récession économique", souligne dans un communiqué l'AIE, bras énergétique des pays de l'OCDE. En 2014, le produit intérieur brut (PIB) mondial a en effet crû de 3%. Les émissions de CO2 n'ont stagné ou reculé qu'à trois reprises au cours des quarante dernières années: au début des années 1980, en 1992 et en 2009, chaque fois en période de crise économique. Le coup d'arrêt de la pollution liée à la production d'énergie est donc "une très bonne surprise", pour l'AIE. "Pour la première fois, émissions de gaz à effet de serre et croissance économique sont dissociées", a souligné le chef économiste de l'agence, Fatih Birol, qui prendra la tête de l'organisation internationale à partir de septembre.
La Chine, en progrès
Premier émetteur mondial de CO2 avec 30% des dégagements mondiaux, la Chine, deuxième économie mondiale, a notamment réduit de 2% ses émissions l'an dernier, selon les calculs de l'agence Bloomberg. La première diminution depuis 2001 dans le pays qui, victime d'une pollution massive, a consacré la même année 89,5 milliards de dollars pour les énergies renouvelables. Le mix énergétique chinois évolue dans le bon sens et la Chine commence à se désintoxiquer du charbon, sa principale source d'énergie : elle en a consommé 2,9% de moins qu'en 2013. Ce signal, encourageant pour l'avenir sanitaire du pays, constitue aussi une excellente nouvelle pour la planète, car la pollution chinoise pèse lourd dans la qualité de l'air mondial.
"Pas d'excuse pour ne rien faire"
Ces chiffres "encourageants" ne doivent pas servir d'"excuse pour ne rien faire", a averti de son côté Maria van der Hoeven, actuelle directrice exécutive de l'AIE, à quelques mois du sommet mondial sur le changement climatique, qui se tiendra à Paris en décembre. L'agence publiera les données définitives et détaillées sur ce sujet le 15 juin, dans un rapport sur l'énergie et le climat.
Cathy Lafon
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