Pollution: les émissions de CO2 liées à l’énergie sont reparties à la hausse en 2017
La pollution émise par une centrale thermique du Kosovo. Photo archives AFP
Mauvaise nouvelle pour le climat et la planète : après trois années de stagnation, les émissions mondiales de gaz carbonique liées à l’usage de l’énergie sont reparties à la hausse en 2017, a indiqué le 22 mars 2018 l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Ces émissions en provenance du secteur électrique, des transports ou encore du bâtiment, ont progressé de 1,4% l’an dernier pour atteindre 32,5 gigatonnes, selon les données provisoires de l’agence énergétique basée à Paris. Cette augmentation résulte d’une « robuste » croissance économique mondiale (+3,7%), de prix bas pour les combustibles fossiles, mais aussi de moindres efforts réalisés en matière d’efficacité énergétique, explique l’AIE. Ces mêmes facteurs avaient d'ailleurs déjà entraîné une hausse de 2,1% de la demande mondiale il y a deux ans.
Des efforts loin d'être suffisants
« La croissance significative en 2017 des émissions de gaz carbonique liées à l’énergie nous indique que les efforts actuels pour combattre le changement climatique sont loin d’être suffisants », a commenté le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, cité dans un communiqué. Cette hausse, qui intervient après trois années de stagnation du niveau d’émissions, est en nette contradiction avec la « nette » réduction « nécessaire » pour atteindre les objectifs prévus par l’accord de Paris sur le climat, souligne l’agence.
Ces pays bons élèves du climat, où les émissions de CO2 diminuent
Adopté fin 2015, cet accord engage la communauté internationale à agir pour garder la hausse du thermomètre sous 2°C voire 1,5°C. Les émissions de CO2 de la plupart des grandes économies ont augmenté en 2017, mais elles ont reculé dans certains pays. C’est le cas notamment au Royaume-Uni, au Mexique, au Japon et aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, il s’agit d’un recul (-0,5%) pour la troisième année consécutive, qui s’explique par le « déploiement plus important » d’énergies renouvelables, combiné à un « déclin » de la demande d’électricité.
A l'inverse, alors que l’Asie est responsable des deux tiers de l’augmentation des émissions, selon l’AIE, la Chine qui a enregistré une croissance de près de 7% l’an dernier, n'a vu progresser ses émissions que de 1,7%, en raison notamment du déploiement d’énergies renouvelables. Bon élève, l'Empire du milieu s'efforce également d'accélérer le remplacement du charbon par du gaz.
Carton rouge en revanche pour l'Union européenne, dont les émissions ont progressé de 1,5%, « inversant certains progrès réalisé ces dernières années », principalement en raison d’un recours accru au pétrole et au gaz, note l'Agence internationale de l'énergie.
Cathy Lafon avec l'AFP
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